Hervé FERON

LES VOEUX A LA CUGN, QUI Y CROIT ENCORE ?

Notre circonscription
samedi 14 janvier 2012 14:00

Les maires de droite de la CUGN continuent à présenter leurs voeux selon un rituel savamment organisé par André Rossinot. Il s'agit en fait d'une série de rendez-vous de campagne électorale, très peu citoyens, mais ils sont aux ordres, bien sages et obéissants (!) Je vous communique cet excellent article du Groupe Municipal de La Gauche à Heillecourt. Lisez-le... Tout cela est tellement vrai !
Hervé FERON.

"C’était le jour des vœux ce vendredi soir à Heillecourt. Un vendredi 13 d’abord marqué par l’annonce de la dégradation de la « notation financière » de la France avec la perte du fameux « triple A ». Pour une cérémonie des vœux programmée un « jour de chance », l’actualité, quoi qu’on puisse penser du rôle attribué aux agences de notation, était peu réjouissante pour notre pays, donc pour nous tous.

Comme c’est la « tradition », un aréopage d’élus étaient présents, au premier rang desquels le Président du Grand Nancy, lui se réjouissant d’abord de la présence en grand nombre de sa majorité et, paraît-il, de sa cohésion.

Trois discours étaient au programme : celui du Directeur des services de la commune, celui du Maire et enfin celui du Président du Grand Nancy.

Si on peut rendre hommage à une prudente « retenue » du Maire dans son discours, on ne peut pas en dire autant des deux autres, pour lesquels heureusement le comique ne tue plus.

Pour le premier, on a cru deviner la frustration de devoir assumer des fonctions d’organisation et de management des services à défaut de pouvoir endosser les habits de la posture politique. On pouvait aussi s’interroger sur l’objet de son intervention, en l’absence du personnel municipal, convié à une manifestation séparée au mois de décembre.

Le clou de la soirée fut bien sûr le discours de M. Rossinot qui a dû se plier à l’exercice, une fois de plus, de vanter la « réussite » du schéma d’aménagement du secteur sud-est, avec la non–réalisation de la VLI et la réalisation de la bretelle d’autoroute en sortie de la zone de Frocourt. Mais il n’a pas osé énoncer, parmi ses « réussites », les couacs de l’expansion de la zone commerciale sur l’avenue des Erables et surtout la future réalisation de la descente de Frocourt. Même le Maire avait soigneusement éludé l’ensemble du sujet pour éviter d’en « oublier » une partie… On a quand même bien remarqué la méthode Coué du Président du Grand Nancy, se rappelant avec nostalgie du grand moment « démocratique » de la réunion publique du 3 juin 2010 à Heillecourt qui l’a en effet confronté à la réalité, et se félicitant des décisions prises par sa majorité ayant permis ces « réussites » …

Manifestement en mal d’inspiration, l’actualité n’encourageant pas à l’autosatisfaction habituelle, ni à l’euphorie, il a révélé à l’auditoire qu’il réclamait (sans doute en secret), depuis des années, l’instauration d’une taxe sur les transactions financières. Et comme lui et ses amis de l’UMP n’hésitent jamais à réécrire l’histoire, la dégradation de la notation financière de notre pays serait ainsi liée, selon lui, à la volonté d’instaurer cette taxe. Une mesure de représailles des agences de notation, en quelque sorte… Il a donc exhorté les parlementaires de droite présents à voter rapidement cette taxe … pour « ne pas se laisser dicter la loi par les agences de notation » … Toute ressemblance avec …

M. Rossinot n’a pas osé annoncer qu’il était alter mondialiste depuis des années, ni qu’il regrettait les politiques menées par les gouvernements de droite qu’il soutient depuis 10 ans. Il aurait seulement fallu pouvoir lui rappeler que ses parlementaires UMP ont voté à plusieurs reprises, ces dernières années, contre des propositions de loi de la gauche d’instaurer cette taxe.

Les orateurs qui nous ont gratifié d’un court mais intense numéro de « grand comique » n’ont pas eu, ce vendredi, la seule chance que celui-ci ne tue plus, mais surtout celle d’avoir le monopole de la prise de parole. Il est vrai qu’on peut se permettre plus facilement, dans ces conditions, de réécrire l’histoire et de fanfaronner…"