Non à l’assouplissement des quotas francophones à la radio

A l'Assemblée Nationale
lundi 13 juillet 2015 13:16

Depuis maintenant vingt ans, des quotas ont été mis en place afin d’obliger les radios françaises, publiques et privées, à diffuser au moins 40% de chansons francophones. Sur le principe, j’ai toujours soutenu et défendu le système des quotas, que j’estime bénéfique à tous les points de vue. En effet, grâce à ce mécanisme protecteur de la chanson française, nous avons une création musicale parmi les plus dynamiques au monde. Face à l’hégémonie de l’anglais,  mettre en valeur la langue française dans toute sa richesse et sa diversité reste plus que jamais primordial pour éviter une standardisation de la culture. 

C’est ainsi avec une grande inquiétude que j’ai appris la demande de certaines radios privées de revoir le principe des quotas de diffusion de chansons francophones. Ces radios se plaignent en effet d’un manque d’offre musicale pour justifier leur proposition, alors que ce sont elles qui ne jouent pas le jeu de la diversité en exerçant une véritable concentration de la diffusion. A titre d’exemple, sur l’année 2013, seuls cinquante titres ont représenté la moitié des diffusions des nouveautés francophones en radio, et certaines chansons sont diffusées jusqu’à plusieurs dizaines de fois par jour sur la même antenne.

Or, cette surexposition est néfaste pour la création car elle réduit le nombre d’artistes ayant accès au média radio, qui ne remplit plus son rôle de révélateur de talents. En outre, à force d’entendre les mêmes chansons, les auditeurs en viennent à se lasser d’artistes pourtant talentueux mais véritablement surexposés. J’ai donc proposé à plusieurs reprises que les titres francophones les plus diffusés ne puissent excéder plus de 50% de la diffusion francophone mensuelle des radios, ou encore d’élargir de 40 à 50% les quotas de chansons françaises. Ainsi les nouveaux titres francophones et les artistes émergents pourront-ils également leur place sur les ondes.

J’ai posé une Question Ecrite en ce sens à la Ministre de la Culture, pour l’alerter sur la nécessité de maintenir les quotas francophones à la radio.