Agir pour vous et avec vous

Jour : 3 février 2015 (Page 1 de 2)

Poète entouré de femmes. Détail de la gravure du Livre de chansons d’Abou Al Faraj al Isfahari.  © The Art Archive / National Library Cairo / Gianni Dagli Orti
 

L’autodafé géant est passé totalement inaperçu. Les combattants de l’organisation Etat islamique auraient envahi la Bibliothèque centrale de Mossoul et le Musée. Bilan: des centaines de manuscrits, des œuvres antiques et des vieux journaux détruits et incendiés.

C’est une information d’Alarabtv (lien en arabe), qui relate avec force détails ce qui pourrait être le plus grand autodafé de l’Histoire. Cette information Associated Press mise en ligne le 1er février n’a pas été encore confirmée par les autorités. Selon Alarabtv, courant janvier, des combattants de Daech auraient pris possession de la Bibliothèque centrale pour «assainir» les fonds documentaires. Selon les habitants, ils auraient emmené avec eux dans six pickups plus de deux milles livres pour les détruire. Etaient concernés, les livres pour enfants, de poésie, de philosophie, de santé, de sport et de sciences, ainsi que les journaux datant du début du XXe siècle, des cartes ottomanes et des collections privées offertes par les vieilles familles de Mossoul. Seuls les livres traitant de l’islam auraient été épargnés.

Désobéissance à Dieu
Un homme en tenue afghane aurait harangué la foule : «Ces livres appellent à la désobéissance à Dieu, ils doivent être brûlés.» Les assaillants auraient ensuite mis le feu aux documents devant les étudiants. «Les extrémistes ont déjà commencé à détruire les livres dans les autres bibliothèques publiques de Mossoul le mois dernier (janvier, NDLR) », témoigne un professeur d’histoire de l’Université de Mossoul. Selon lui, les préjudices touchent les archives d’une bibliothèque sunnite, celle de l’Eglise latine et le monastère des Dominicains.
 
Les combattants de Daech s’en sont ensuite pris à la bibliothèque du Musée de Mossoul et ont détruit des œuvres datant de 5.000 ans avant Jésus Christ. Daech «perçoit la culture, la civilisation et la science comme des ennemis féroces», remarque le député irakien Hakim Al Zamili.
 
Les bibliothèques de Mossoul avaient déjà subi deux pillages : en 2003 avec la chute de Saddam Hussein et en juin 2014 lorsque les djihadistes ont pris le contrôle de la ville. De nombreux manuscrits ont été exportés clandestinement. Les Dominicains, eux, avaient commencé à numériser les manuscrits dans les années 90. 

 

Document ancien Mossoul

Poète entouré de femmes. Détail de la gravure du Livre de chansons d’Abou Al Faraj al Isfahari.  © The Art Archive / National Library Cairo / Gianni Dagli Orti

 

Source : http://geopolis.francetvinfo.fr/daech-brule-2000-livres-et-manuscrits-datant-de-plus-de-7000-ans-52575

 

Poète entouré de femmes. Détail de la gravure du Livre de chansons d’Abou Al Faraj al Isfahari.  © The Art Archive / National Library Cairo / Gianni Dagli Orti
 

L’autodafé géant est passé totalement inaperçu. Les combattants de l’organisation Etat islamique auraient envahi la Bibliothèque centrale de Mossoul et le Musée. Bilan: des centaines de manuscrits, des œuvres antiques et des vieux journaux détruits et incendiés.

C’est une information d’Alarabtv (lien en arabe), qui relate avec force détails ce qui pourrait être le plus grand autodafé de l’Histoire. Cette information Associated Press mise en ligne le 1er février n’a pas été encore confirmée par les autorités. Selon Alarabtv, courant janvier, des combattants de Daech auraient pris possession de la Bibliothèque centrale pour «assainir» les fonds documentaires. Selon les habitants, ils auraient emmené avec eux dans six pickups plus de deux milles livres pour les détruire. Etaient concernés, les livres pour enfants, de poésie, de philosophie, de santé, de sport et de sciences, ainsi que les journaux datant du début du XXe siècle, des cartes ottomanes et des collections privées offertes par les vieilles familles de Mossoul. Seuls les livres traitant de l’islam auraient été épargnés.

Désobéissance à Dieu
Un homme en tenue afghane aurait harangué la foule : «Ces livres appellent à la désobéissance à Dieu, ils doivent être brûlés.» Les assaillants auraient ensuite mis le feu aux documents devant les étudiants. «Les extrémistes ont déjà commencé à détruire les livres dans les autres bibliothèques publiques de Mossoul le mois dernier (janvier, NDLR) », témoigne un professeur d’histoire de l’Université de Mossoul. Selon lui, les préjudices touchent les archives d’une bibliothèque sunnite, celle de l’Eglise latine et le monastère des Dominicains.
 
Les combattants de Daech s’en sont ensuite pris à la bibliothèque du Musée de Mossoul et ont détruit des œuvres datant de 5.000 ans avant Jésus Christ. Daech «perçoit la culture, la civilisation et la science comme des ennemis féroces», remarque le député irakien Hakim Al Zamili.
 
Les bibliothèques de Mossoul avaient déjà subi deux pillages : en 2003 avec la chute de Saddam Hussein et en juin 2014 lorsque les djihadistes ont pris le contrôle de la ville. De nombreux manuscrits ont été exportés clandestinement. Les Dominicains, eux, avaient commencé à numériser les manuscrits dans les années 90. 

 

Document ancien Mossoul

Poète entouré de femmes. Détail de la gravure du Livre de chansons d’Abou Al Faraj al Isfahari.  © The Art Archive / National Library Cairo / Gianni Dagli Orti

 

Source : http://geopolis.francetvinfo.fr/daech-brule-2000-livres-et-manuscrits-datant-de-plus-de-7000-ans-52575

 

L’Assemblée Nationale commence cette semaine l’examen du Projet de Loi portant Nouvelle Organisation Territoriale de la République qui prévoit de renforcer l’efficacité de l’action des collectivités territoriales en clarifiant leurs compétences respectives.

Hervé Féron a cosigné un amendement avec Nathalie Appéré visant à ce que les compétences en matière de vie associative, de jeunesse et d’éducation populaire demeurent partagées entre les communes, leurs groupements, les Départements et les Régions.

En effet, l’action de ces collectivités dans ces domaines d’intervention est fondamentale. La remise en cause de cet accompagnement risque de se traduire par l’affaiblissement des moyens d’actions des associations et la disparition de dispositifs essentiels en matière de lien social, d’éducation populaire et de formation citoyenne.

 

L’Assemblée Nationale commence cette semaine l’examen du Projet de Loi portant Nouvelle Organisation Territoriale de la République qui prévoit de renforcer l’efficacité de l’action des collectivités territoriales en clarifiant leurs compétences respectives.

Hervé Féron a cosigné un amendement avec Nathalie Appéré visant à ce que les compétences en matière de vie associative, de jeunesse et d’éducation populaire demeurent partagées entre les communes, leurs groupements, les Départements et les Régions.

En effet, l’action de ces collectivités dans ces domaines d’intervention est fondamentale. La remise en cause de cet accompagnement risque de se traduire par l’affaiblissement des moyens d’actions des associations et la disparition de dispositifs essentiels en matière de lien social, d’éducation populaire et de formation citoyenne.

 

Etre à la hauteur du défi du 11 janvier

 

En ce mois de janvier 2015, frappée au plus profond de ce qu’elle est et de ce qu’elle incarne aux yeux du monde entier, la France a su se redresser et se rassembler autour de ses valeurs fondamentales.

Ce moment national que des circonstances tragiques nous ont amenés à vivre a remis en pleine lumière les fractures du pays, ses territoires oubliés, ses jeunesses aux marges. Cette situation nous oblige, non pas simplement à commenter l’état de la société, mais bien à produire des actes ressentis durablement dans leurs vies par nos concitoyens.

Les manifestations extraordinaires du 11 janvier ne suffisent pas à elles seules à tourner la page et à produire les remèdes espérés. Beaucoup l’ont dit depuis, les réponses de long terme aux défis lancés à notre République – pas seulement dans les quartiers dits « défavorisés »- résident plus que jamais dans notre capacité à lutter efficacement contre le chômage et les inégalités. Mais aussi à dessiner autrement les traits de la France dans laquelle nous invitons à vivre la génération qui vient.

La loi dont la discussion se déroule au Parlement avec Emmanuel Macron nous paraît éloignée de cette ambition. Il faut beaucoup d’optimisme ou d’aveuglement pour se convaincre que des modifications des règles d’installation des notaires ou la possibilité de cinq à douze dimanches travaillés, quand le pouvoir d’achat des Français ne progresse plus, vont répondre à ces défis majeurs en créant des milliers d’emploi.

D’autres « réformes structurelles », le financement de l’économie réelle par les banques, la stimulation effective de la recherche, de l’investissement privé, du logement, de la transition écologique et numérique, seraient infiniment nécessaires. Nous les avons proposées au débat public ces jours-ci. A l’inverse, nous assistons à l’empilement de micro-mesures, en écho à ceux qui, à Paris ou à Bruxelles, oubliant les leçons du crash de 2008, pensent que le monde irait mieux s’il y avait moins de règles. Nous réinventons l’autobus et le centre commercial, comme s’ils étaient synonymes de liberté, d’innovation ou de progrès… Et nous ne parlons pas ici de la réorientation beaucoup plus profonde encore de la politique budgétaire que devraient imposer, si l’on veut passer sans retard des paroles aux actes, le retour effectif des services publics et la lutte contre les inégalités scolaires dans les territoires relégués de notre République.

Cette loi contient en outre des dispositions contestables, notamment en matière de licenciement économique et de travail dominical. Elle entraine d’importants reculs pour le droit du travail et la protection des salariés, que les corrections apportées par les parlementaires en commission n’ont pas suffi à évacuer. Sous prétexte de secret des affaires, elle est porteuse de danger pour la liberté d’informer. Elle contribue, de ce fait, à entretenir le sentiment que la gauche agit à contre-emploi, à la faveur de cette nouvelle expérience du pouvoir, et s’éloigne des raisons de son accès aux responsabilités.

Face à ces enjeux et à ces risques, il nous semble que le Président de la République doit rapidement prendre une initiative de rassemblement national, en commençant par sa majorité. Après avoir su pleinement incarner l’unité de la France autour des valeurs républicaines, il doit se donner les moyens de renouer avec les électeurs qui lui ont fait confiance en 2012, et de réunir l’ensemble de la gauche autour d’une politique économique et sociale à la fois ambitieuse et équilibrée. Soucieux de démocratie sociale, il sait que les organisations de salariés ne reprendront plus vraiment le chemin du dialogue au cours de ce quinquennat, si elles sont laissées à l’écart d’un tel projet.

En retirant de cette loi ses dispositions les plus contestables, l’exécutif saurait faire de cette année 2015 le point de départ d’une relance réussie du quinquennat, pour conduire de nouvelles réformes réellement à la hauteur des défis une nouvelle fois réveillés par ce mois de janvier.

Ces questions arrivent dans quelques jours en discussion dans l’hémicycle. Il nous semble nécessaire de retirer du projet de loi les modifications préjudiciables du droit du travail, en commençant par l’extension du travail dominical. Son efficacité économique est très contestée. Les risques pour les familles et les territoires les plus fragiles sont indéniables. Comment éviter la généralisation progressive sur l’année, quand l’exception aura été banalisée ? À l’heure où il est plus que jamais nécessaire de réaffirmer des valeurs et des repères, la « société de marché » ne saurait l’emporter sur celle du temps choisi et du vivre ensemble.

Il n’y aura ni recul, ni défaite, dans cet exercice de sagesse collective. Nous y voyons l’amorce de ce compromis historique pour le redressement du pays, voulu depuis 2012 et que les Français attendent.

 

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