Transports en commun… quand est-ce qu’on pense « intérêt général » ?

Pour toutes celles et tous ceux qui sont fatigués de la propagande orchestrée par la Métropole autour de ses projets dispendieux et qui ne comprennent plus rien, je vous apporte quelques nouvelles du « projet » de ligne numéro 1 de transports en commun…

1) La Métropole est sur-endettée et n’a pas les moyens de ce qu’elle annonce. Dans peu de temps, nous serons collectivement endettés à hauteur d’un milliard d’euros. Une partie de ceux qui gèrent aujourd’hui (je parle de l’exécutif de la Métropole), ne serons plus là pour l’assumer demain et les autres diront « ce n’est pas nous, on ne savait pas, c’est notre héritage… » (Souvenez-vous bien de ce que j’écris-là). 

2) Le projet de tracé est mauvais, parce que la plupart de ces élus ne travaillent pas assez, ils préfèrent se reposer sur des études tout aussi coûteuses qui ne sont commanditées que pour légitimer des décisions arbitraires et surtout exclure a priori toutes autres possibilités de choix ou de réflexion.
Le problème est que ces élus, de droite comme de gauche, ne pensent qu’à leur petit avenir personnel, alors ils sont attentistes, voire courtisans, mais ils ne défendent pas l’intérêt général.. Et à l’arrivée, ce sont les usagers et les contribuables qui trinquent…

3) La Réunion : propagande oblige, une réunion a été organisée à l’amphi 600… Rien que le choix du lieu en dit long sur l’intention de concertation, puisque d’emblée, la solution à vendre doit voir le tram arriver à cet endroit…
Sur cette réunion, pas grand chose à vous apprendre, puisqu’à la fin André Rossinot a conclu en disant qu’il fallait savoir trancher et que le projet ne changera pas…
Il est pourtant assez amusant de remarquer l’attitude des uns et des autres. François Werner, maire de Villers, distant du président… A-t-il réalisé qu’il n’avait gagné les municipales qu’avec seulement 58 voix d’avance et que dans la salle 200 villarois (qui en représentent au moins 400)  sont vent debout contre ce projet ?
L’attitude du Maire de Vandoeuvre est plus étonnante, collé à l’oreille d’André Rossinot, on a du mal à comprendre ces postures intermittentes, tel un derviche tourneur… c’est pourtant de l’intérêt des vandopériens qu’il s’agit aussi !
Et je ne vous parle pas de C. Choserot !

C’est pourquoi, j’en appelle à une mobilisation chez les élus qui ne sont pas dans l’obsession de leur devenir personnel, comme chez les citoyens, habitants et usagers, au nom de la sagesse et de l’intérêt général.

4) Pourquoi suis-je contre leur projet ? 

– Parce qu’il sera trop coûteux, les deux viaducs projetés engendreront un surcoût de 100 millions d’euros au bas mot. Oui, au bas mot, car chacun sait qu’il y a un grand décalage entre le coût annoncé au départ et celui constaté à l’arrivée. Exemple : Dijon avait prévu 398,5 millions pour réaliser son tramway, il lui en a couté en réalité … plus de 680 millions ! Et les Dijonnais vont payer la note pendant 40 ans !
– Parce que le tracé est inapproprié, il implique des expropriations, les viaducs porteront préjudice à l’environnement, au Jardin Botanique et aux habitations proches. Et parce que les riverains ne sont pas entendus. Comme dans tous les projets du Grand Nancy, on ignore le triptyque écologie /esthétisme/ élégance, c’est malheureusement une constante.

5) D’autres solutions ? 

On est tous d’accord : il faut que le tram, sans rupture de charge, monte à Brabois. Mais cela ne doit pas devenir un dogme et permettre un projet médiocre, sous prétexte qu’il faudrait avoir un alibi à exposer pour les prochaines municipales…

Je demande qu’on explore d’autres possibilités, mais qu’on le fasse au plus vite, car en attendant les usagers (d’ailleurs, plutôt usagés, à force d’attendre) connaissent des conditions de transport quotidiennes insupportables. 

Deux possibilités permettraient une énorme économie, car elles ne nécessitent pas la création de viaducs. Elles sont aussi plus respectueuses de l’environnement et n’impliquent pas des expropriations.

I) J’avais proposé qu’on étudie sérieusement (et non pas que l’on balaie cette idée  par de simples affirmations non démontrées) la possibilité de monter plus directement à Brabois en passant par la rue du Général Leclerc à Vandoeuvre, mais en n’utilisant qu’une seule voie de tram en montant et en descendant, ce qui permet la continuité de la circulation automobile. Les deux schémas ci-dessous du tram à Valenciennes démontrent que c’est possible techniquement.

 
 
Alors, pourquoi ne pas soumettre cette solution aussi à la discussion ?
 
II) Le collectif des riverains évoque aujourd’hui une autre proposition très pertinente… Pourquoi ne les entend-on pas ? Pourquoi le nouveau tram ne passerait-il pas par l’avenue Paul Muller à Villers-les-Nancy ? Il s’agirait d’un tram à deux voies de circulation et son emprise serait publique, donc n’impliquerait pas d’expropriations de particuliers. Il circulerait sur une route naturelle et n’impacterait pas  la circulation automobile. Il desservirait : le Campus Sciences (à 300 mètres) le collège L. Armand, le groupe d’ habitations de la Mutualité, Telecom, le Village, les futures résidences de Remicourt, la zone de résidences étudiants, le quartier des Cottages, le Camping de Nancy/Brabois puis TOUT LE TECHNOPOLE, la Fac de Médecine et enfin le CHRU de Brabois.
 
Comparé au tracé décrété par l’exécutif de la Métropole, ce serait un vrai transport public, laissant même la possibilité par la suite d’un raccordement éventuel pour desservir Villers Clairlieu.

La Métropole oppose un allongement du parcours… Alors que la distance du campus à Brabois via Paul Muller fait 4,93 km. Cette distance campus/Brabois par le Jardin Botanique fait 3,25km. La différence est de 1,68 km environ (à la vitesse commerciale de 30km/h, on perd 4 minutes). Quatre minutes pendant lesquelles les voitures resteront à la maison, quatre minutes qui feront que lorsque vous viendrez humer les dahlias ou les roses au Jardin Botanique vous n’entendrez que les oiseaux et non pas le roulement d’un tram toutes les 4 minutes .

La plus-value entre la proposition insuffisamment travaillée de la Métropole et celle de l’avenue Paul Muller s’évalue en 

– 4 minutes de « perdues », 
– au moins 100 millions de gagnés, 
– le Jardin Botanique préservé,  
– la qualité de vie et le respect  des riverains, comme des usagers…
 
Quand est-ce qu’on travaille sérieusement ?
Hervé Féron.