A l'Assemblée Nationale

Hervé Féron intervient en Séance Publique pour le droit à l'éducation pour tous les enfants

Cet après-midi, Hervé Féron a sollicité Madame la Ministre de l'Éducation nationale en Séance Publique et est intervenu afin d'affirmer le respect du droit à l'Éducation pour tous les enfants sur le territoire national. Vous trouverez, ci-dessous, l'intervention d'Hervé Féron ainsi que la réponse de Madame la Ministre.

 

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"Monsieur le Président,

Ma question s’adresse à Madame la Ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

Madame la Ministre,

Le 8 décembre dernier, la présidente du Front National a fait part de son intention de mettre fin à la scolarisation des enfants étrangers si elle était élue présidente de la République.

Elle a par la suite précisé que ce souhait ne visait que les « enfants de clandestins », dont les parents ne devaient plus s’attendre à ce que leurs enfants soient « éduqués gratuitement » en ajoutant « maintenant, c’est la fin de la récréation ».

Ces propos sont inacceptables. Ils ne nous surprennent guère vis-à-vis d’un parti qui coupe les subventions aux associations culturelles et qui piétine tout ce qui permet de faire société dans les villes où il est au pouvoir.

Madame la Ministre, votre réaction a été des plus dignes. En charge de l’Éducation nationale de la France, vous avez en effet rappelé votre intention de vous « battre sans relâche pour que le droit à l’éducation soit respecté pour tous les enfants ».

Il s’agit de former les citoyens libres et éclairés de demain, en leur permettant d’apprendre notre langue, de se socialiser. Il s’agit de respecter le droit humain.

Rappelons, encore et toujours, que le principe d'égalité en matière d’éducation est affirmé dans le préambule de la Constitution de 1946, repris par le préambule de la Constitution de 1958[1], dans la Déclaration universelle des droits de l'homme[2], dans la Convention internationale relative aux droits de l'enfant[3], ou encore dans la Convention européenne des droits de l'homme[4].

Mettons le FN face à ses contradictions et montrons son vrai visage, celui d’un parti qui refuse de s’inscrire dans le cadre républicain et qui se nourrit de la division, en dressant les plus fragiles contre les plus démunis.

Madame la Ministre, pouvez-vous nous rappeler comment vous vous engagez et comment la France s’engage pour que le droit à l’éducation soit respecté pour tous les enfants, quels que soient leur nationalité, leur statut migratoire ou leur parcours antérieur.

Je vous remercie."



[1] « La Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l'Etat. »  

[2] Article 26

[3] article 28 

[4] article 2 

Hervé Féron en Séance Publique cet après-midi

Dans la séance de ce mardi, de 15 heures à 16 heures à l'Assemblée Nationale, Hervé Féron posera une question à Madame la Ministre de l'Éducation nationale pour le droit à la scolarisation de tous les enfants quels que soient leurs nationalités, leurs statuts migratoires ou leurs parcours antérieurs. En direct sur France 3.

Intervention d'Hervé Féron en Commission des Affaires culturelles

Ce matin, Hervé Féron est intervenu en Commission des Affaires Culturelles et de l'Éducation lors de l'audition de M. Denis Peschanski, historien, directeur de recherche au CNRS pour le programme « 13 novembre ». Ce programme de recherche pluridisciplinaire a pour objectif d'étudier la construction et l’évolution de la mémoire individuelle et collective après les attentats. L’historien cherche à comprendre pourquoi et comment « tout le monde se rappelle où il était le 13 novembre ». C’est à l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) que pendant 12 ans, 1 000 personnes seront interrogées dans le cadre de ce programme. 

 

***

"Merci Monsieur le Président.

Monsieur Peschanski, cher.e.s collègues,

Nous sommes à la fois heureux et curieux de découvrir votre ambitieux programme, dont l’objet et l’ampleur inédits sont véritablement fascinants. 1000 personnes, interrogées chacune quatre fois en 12 ans, le chantier est immense alors que plus de 2000 heures de vidéos ont déjà été collectées !

Comme vous le dites, « il n’y a pas un Bataclan mais 100 Bataclans, 100 personnes que l’on interviewe » : la mémoire n’est pas la même en fonction des personnes et le champ des « memory studies » qui s’ouvre à nous donne le tournis. Le choix est très novateur de « mettre l’humain au centre » en allant chercher l’information au cœur des émotions, des souvenirs intenses et des cauchemars. Comment transformer ces témoignages en données qui pourront ensuite être analysées par la communauté scientifique ? En d’autres termes, comment passer de l’émotion à la donnée ?

J’ai lu que vous aviez déjà travaillé dans le cadre d’un programme franco-américain il y a une dizaine d’années sur l’importance d’étudier et de tenir compte de l’évolution de la mémoire. Nous pouvons imaginer que c’était dans le cadre du 11 septembre, acte traumatique à l’« effet de sidération maximal » qui fait que chacun de nous se souvient là où il était ce jour. Quelles seront, selon vous, les différences entre le peuple français et le peuple américain dans leur appréhension ces événements traumatiques et leur capacité à se construire une mémoire collective, qui comme vous ne cessez de le rappeler évolue continuellement ?

Vous travaillez à partir de l’émotion, du sentiment, tout en installant votre réflexion dans un temps suffisamment long qui permet d’avoir le recul nécessaire à une analyse apaisée et source de véritables enseignements. Ne croyez-vous pas que les méthodes aujourd’hui pratiquées par certains médias et notamment les chaînes d’information en continu, où l’information circule beaucoup plus vite qu’avant et qui présentent certaines personnes comme des « experts » parfois à la va-vite, peuvent être dangereuses ? Selon vous, les recommandations du CSA relatives à la couverture audiovisuelle d’actes terroristes, rendues publiques fin octobre, seront-elles utiles ? Plus largement, quelles règles pourrions-nous imposer aux médias pour parer à ces dérives et notamment au phénomène de ressassement dont vous dites qu’il peut entretenir la pathologie du syndrome post-traumatique, et donc causer une véritable « maladie de la mémoire » ? 

Je retiens enfin de votre intervention et des informations que j’ai pu rassembler des éléments porteurs d’espoir : un an après les attentats du 13 novembre, on note le « nouveau contrat » passé avec les policiers, la solidarité, le fait que « la société tient le coup » avec même une baisse des actes antisémites et anti-musulmans… Car ce qui se joue est la défense de nos valeurs partagées, avec au premier rang celles de la Révolution française, et qu’une organisation comme l’Etat islamique veut nous faire abandonner. Un programme comme celui que vous menez est une forme d’engagement des scientifiques à leur manière pour défendre ces valeurs citoyennes, et le politique doit également y prendre sa part. 

Pour tout cela, nous vous remercions."

Hervé Féron cosigne une tribune appelant au largage aérien d'aides humanitaires

Le Nouvel Obs se fait le relais d'un appel cosigné par Hervé Féron dans lequel 36 Députés demandent la fin de l'inaction à Alep et qu'un processus humanitaire de largage des aides (médicaments, nourritures et autres besoins de première nécessité) soit enclenché par la France. 

Cliquez sur ce LIEN pour accéder à l'article sur le Nouvel Obs et retrouvez le texte de l'appel ci-dessous : 

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"M. le Président de la République,

M. le Ministre des Affaires étrangères,

Un million de Syriens, y compris 275 000 civils à Alep, sont piégées dans leur ville assiégée, en étau entre les bombes et la famine. La diplomatie a indubitablement échoué à arrêter et ne serait-ce même à enrayer les souffrances de ces familles. Notre pays a l’obligation morale de s'assurer qu'au minimum ces familles ne meurent pas de faim à l'approche de l'hiver, en enclenchant des opérations humanitaires, y compris des largages aériens, facilement réalisables.

Alep est à l'épicentre de la crise. Les régimes de Vladimir Poutine et Bachar El Assad avancent pour "exterminer" toutes celles et ceux qui n'ont pas déjà été tués lors de leurs précédentes campagnes de bombardements indiscriminés.

Ces dix derniers jours, tous les hôpitaux, y compris le dernier hôpital pour enfants, ont mis hors service par ces bombes. Des centres appartenant aux volontaires héroïques des Casques Blancs ont également été détruits. La dernière opération d'aide date d'il y a 3 mois et les agents médicaux estiment qu'il nous reste moins de 10 jours avant que la population ne se trouve à court de nourriture.

Avec notre armée de l'air déjà opérationnelle dans le ciel syrien, nous vous appelons à autoriser de toute urgence les largages aériens de l'aide aux populations civiles assiégées. Il n'est tout simplement pas acceptable qu'au cours de la plus grande opération de secours de l'ONU de l'histoire, et devant les caméras du monde entier, des centaines de milliers d'enfants soient confrontés à la mort la plus lente et cruelle, parce que nous ne pouvons pas les atteindre avec de la nourriture et du matériel médical.  

Les largages aériens d'aide ne sont certes qu'un dernier recours, mais qui peut aujourd'hui prétendre que nous n'avons pas atteint cette extrémité ? Le gouvernement syrien refuse toutes les demandes d'accès aux agences onusiennes tout en gazant sa population civile.

Notre pays a des partenaires fiables sur le terrain à Alep et dans d'autres villes assiégées, comme les Casques Blancs, qui se tiennent prêts à coordonner la distribution des largages aériens, si seulement nous avons le courage de les engager.

Le temps des excuses est fini."

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Rejet de la Proposition de Résolution "prise en charge de l'autisme"

La Proposition de Résolution « prise en charge de l’autisme » portée par le député Les Républicains Daniel Fasquelle a été rejetée vers 13h30 à l’Assemblée nationale.

La Secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Ségolène Neuville, a fait une intervention très animée, critiquant fortement le texte. Selon elle, le plus grave dans ce texte est la volonté de « supprimer la liberté de prescription des médecins », avec une « répression pénale de tous les professionnels de santé qui ne respecteraient pas les recommandations de bonnes pratiques » de la Haute Autorité de Santé (HAS). Elle a également indiqué que ce texte n’avait « pas lieu d’être » car l’article R4127-8 du code de la santé publique prévoit déjà l’obligation pour les médecins de respecter les « données acquises de la science » (termes rajoutés par un décret du 7 mai 2012).

Du côté des députés, Philippe Cordery, responsable SER sur la PPR, a quant à lui dénoncé une « résolution qui divise et stigmatise », le député Stéphane Travert a parlé de la nécessité de « privilégier une approche constructive et apaisée » et Gérard Sebaoun mis en garde contre  un texte « arbitraire ».

La droite était aussi divisée et Nicolas Dhuicq (LR) a lui-même jugé cette proposition de résolution « dépassée et dangereuse ».

Adoption de deux amendements très importants pour la création artistique en France hier soir à l’Assemblée nationale

Hier soir à l’Assemblée nationale, deux mesures très importantes pour la création artistique en France et pour lesquelles Hervé Féron s’était fortement engagé depuis des mois ont été votées.

Les députés ont tout d’abord acté l’augmentation du plafond de la taxe sur les spectacles, sur laquelle repose intégralement le financement du Centre national des variétés et des jazz (CNV) et derrière lui l’ensemble du secteur des musiques actuelles. 

Il s’agissait d’une proposition formulée par Hervé Féron dans son rapport sur le budget de la culture pour l’année 2017, proposition que la Ministre de la Culture Audrey Azoulay avait promis de mettre en œuvre dans un discours à l’Assemblée nationale le 16 novembre dernier.  

Il faut se réjouir  de cette décision - encore plus ambitieuse que celle qui était initialement annoncée 1 - qui permettra de redonner des marges de manœuvre à un secteur plein de potentialités dont les acteurs ne demandent qu’à aider de nouveaux talents à émerger, mais qui a durement souffert de la baisse de la fréquentation des salles de spectacles consécutive aux attentats de 2015. 

La représentation nationale a également voté l’amendement porté par Marcel Rogemont et cosigné par Hervé Féron visant à étendre la taxe prélevée par le Centre National du Cinéma (CNC) aux plateformes de partage de vidéos en ligne, pour une plus grande équité dans le secteur de l’audiovisuel.

Ces plateformes, au premier rang desquelles se trouve le mastodonte YouTube, doivent en effet être mises à contribution financièrement comme c’est actuellement le cas des autres acteurs (fournisseurs d’accès à Internet et plateformes de vidéos à la demande) qui financent déjà la création en rémunérant les droits d’auteurs.

Dès lors qu’elles ciblent le public français, il était tout à fait logique que ces plateformes, qu’elles soient payantes ou gratuites, qu’elles soient ou non établies à l’étranger, deviennent elles aussi des partenaires de la création et contribuent ainsi à créer un cercle vertueux dont bénéficiera l’ensemble du secteur audiovisuel.  

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1 Le plafond de la taxe ne passera finalement pas de 30 à 32 millions mais à 39 millions d’euros !

Audition de Delphine Ernotte PDG de France Télévisions

 

Dans le cadre de l'audition de Delphine Ernotte à l'Assemblée Nationale à propos du COM (Contrat d'Objectifs et de Moyens) de France Télévisions, Hervé Féron a interpellé la PDG de France TV sur le devenir des rédactions locales et du service de proximité de France 3 Région eu égard aux évolutions territoriales et de la nouvelle carte administrative des Régions. Il a défendu l'impérieuse nécessité de conserver cette proximité et les rédactions locales et a attiré l'attention sur la légitime inquiétude des professionnels comme des téléspectateurs.

Dégustation à l'Assemblée nationale : mise en avant des produits locaux et fermiers Meurthe-et-Mosellans

Hier soir, dans les salons de la Questure à l’Assemblée nationale, avait lieu une dégustation de produits de Meurthe-et-Moselle organisée à l’initiative du député Dominique Potier. Le président du Conseil départemental Mathieu Klein, partenaire de la démarche, avait été convié, de même que tous les députés de Meurthe-et-Moselle. Une belle action de communication organisée par les élus pour les producteurs locaux dont les produits sont garantis 100% fermiers.  

Cet événement a été l’occasion de déguster les vins AOC Côtes de Toul accompagnés d’un « buffet fermier » proposés par les producteurs membres de Gourmandises Paysannes, une association qui regroupe une douzaine d’acteurs à la fois producteurs, transformateurs et aussi serveurs de buffets élaborés dans une démarche de complémentarité de leurs produits. 

Pour en savoir plus sur Gourmandises Paysannes, vous pouvez contactez Mme Muriel MOINARD au 06.81.96.95.50 ou envoyer un mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. .

Hervé Féron est intervenu en Commission des Affaires culturelles et de l'Éducation

Cet après-midi, Hervé Féron est intervenu en Commission des Affaires Culturelles et de l'Éducation sur la Proposition de Loi, adoptée par le Sénat, portant adaptation du deuxième cycle de l'enseignement supérieur au système Licence-Master-Doctorat.

Proposition de résolution LR stigmatisant les psychanalystes et les autistes : Hervé Féron votera contre avec le groupe SER et le gouvernement

Le député Daniel Fasquelle du groupe Les Républicains a déposé une Proposition de résolution[1] sur l’autisme qui sera examinée à l’Assemblée nationale ce jeudi 7 décembre.

Le groupe socialiste, écologiste et citoyen ainsi que le gouvernement y donneront un avis défavorable, avis que partagent Hervé Féron et plusieurs de ses collègues particulièrement mobilisés dès le départ contre cette initiative.En effet, ces derniers sont intimement convaincus qu’il n’appartient pas au législateur d’orienter les choix scientifiques de la Haute Autorité de Santé et des médecins.

Par ailleurs, cette loi est profondément liberticide dans le sens où elle vise à interdire la pratique de la psychanalyse dans le traitement de l'autisme, alors que nous n'avons aucun élément tendant à affirmer le caractère « néfaste » de ce type de traitement. Elle caractérise comme « non consensuel » le traitement psychanalytique afin de créer une injonction d'interdiction. Enfin, elle affirme à tort que les méthodes recommandées sont validées scientifiquement.

En tout état de cause, cette proposition de résolution constitue une nouvelle stigmatisation des psychanalystes mais aussi des autistes, pour lesquels nous devons mobiliser l'ensemble des moyens de la recherche médicale plutôt que de restreindre par pure idéologie le champ des traitements.

L’urgente nécessité de s’opposer à l’initiative de ce député de droite fait d’autant plus sens à la lecture du témoignage publié hier sur le site de Libération de cette mère d’un enfant autiste :

 ***

«Monsieur Fasquelle, pour vous, les autistes n'ont pas les mêmes droits que les autres?»

— 5 décembre 2016 à 18:13

La mère d'un enfant autiste exprime sa colère contre les députés LR qui veulent interdire la psychanalyse dans la prise en charge de l'autisme à l'initiative de l'élu du Pas-de-Calais, Daniel Fasquelle.

  • «Monsieur Fasquelle, pour vous, les autistes n'ont pas les mêmes droits?»

Monsieur,

En réponse à votre proposition de résolution «invitant le gouvernement à promouvoir une prise en charge de l’autisme basée sur les recommandations de la Haute Autorité de santé», dont vous faites une lecture biaisée et liberticide, je me permets de m’insurger car aujourd’hui c’est ma liberté de parent d’exercer des choix éclairés pour mon enfant que vous venez piétiner, comme vous piétinez et discréditez les professionnels qui nous accompagnent.

Tout d’abord, permettez-moi de vous demander en quoi un homme qui a fait ses études en droit est à même de comprendre ce qui se joue de particulièrement difficile et délicat dans l’accompagnement d’une personne autiste. Vous suffit-il d’avoir quelques connaissances autour de vous ? Quelques opinions ? Pour venir ainsi nourrir une querelle de chapelle qui ne cesse depuis des années d’alourdir le quotidien des familles touchées par ce handicap ?

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Moi je vais vous dire, Monsieur Fasquelle, j’en ai marre.

Mère d’un enfant autiste, je ne supporte plus que vous nous pondiez des lois, des décrets, des résolutions et je ne sais quoi encore sur un sujet dont fondamentalement vous n’avez que faire si ce n’est qu’il sert vos intérêts politiques. Aussi, permettez qu’aujourd’hui, à quelques jours d’un vote qui risque de changer la vie de mon garçon et de celle de ma famille, je prenne la parole en public.

Depuis l’émergence de l’autisme de mon fils, je n’ai fait que slalomer entre vos querelles, vos goûts du pouvoir, vos ambitions, vos prétentions et, pardonnez-moi, mais aussi vos incompétences, pour parvenir à l’élever comme je l’entendais, avec toujours la peur au ventre qu’un jour on vienne m’interdire de faire ce qui me semble au mieux pour lui.

Et ce ne sont pas les recommandations de la Haute Autorité de Santé et encore moins la façon dont elles ont été instrumentalisées, qui sont venues me rassurer à ce sujet !

Il est de bon ton depuis quelque temps de s’en prendre aux psys, toutes obédiences confondues. C’est très à la mode, ça rapporte des voix… et ça nourrit le portefeuille des lobbies comportementalistes qui vous soutiennent. Les psys, que vous aimez rendre coupables de tout ce que vous ne comprenez pas, de tout ce qui vous dépasse, de toute cette douloureuse complexité qui vous échappe et qui vous dérange. Les psys qui pourtant, ne vous en déplaise, s’occupent depuis toujours de ces «fous» qui inquiètent, qu’on cache, qu’on entasse… et qu’on délaisse.

Ces psys qui pourtant, m’ont écoutée, entendue, secondée, soutenue… Qui ont cheminé aux côtés de ma famille, de mon fils «bancal», de cet autiste dont pourtant la société ne voulait pas… ou pas vraiment.

Car ça dérange, un autiste… ça fait tache, ça ralentit, c’est bruyant, agaçant, angoissant. Ça a des comportements qui ne s’accordent pas avec la bonne marche d’un système aveuglé par sa propre suffisance.

C’est pour ça que les comportementalistes plaisent tant ! Parce qu’ils rognent les arêtes, ils étouffent les cris, camouflent la raison d’être de ces comportements… sans chercher à en comprendre la source… car au fond, soyons honnêtes, qui ça intéresse?

Pas vous apparemment.

Mais voyez-vous Monsieur Fasquelle. Il y en a que ça intéresse, dont je fais partie. Il y a des parents qui veulent autre chose que le prêt-à-porter comportementaliste et surtout, il y a des parents qui veulent avoir le choix. Le choix pour leur enfant, autiste ou non.

Car c’est là, voyez-vous, que j’ai du mal à comprendre. Vous ne pouvez pas interdire la psychanalyse en France, mais vous voulez l’interdire pour les autistes ? Est-ce à dire que pour vous, Monsieur Fasquelle, les autistes n’ont pas les mêmes droits que les autres ? De quelle autorité vous munissez-vous pour scinder ainsi une population dans son accès à un accompagnement psychanalytique ?

J’aimerais que vous veniez chez moi Monsieur Fasquelle, regarder mon fils, écouter notre histoire, visionner nos films, feuilleter nos albums photos pour réaliser tout ce qui a été possible sans se borner aux lunettes étroites du comportementalisme !

Mon fils, diagnostiqué autiste typique de Kanner à l’âge de 2 ans, mutique, automutilant… est aujourd’hui un adolescent bien dans sa peau. Il a intégré une école spécialisée et a quasiment rattrapé son retard scolaire. Il fait de la plongée sous-marine et a des projets d’avenir. Il pense même avoir des enfants plus tard ! Oh bien sûr, il est toujours autiste ! Il le restera toute sa vie, mais il le vit bien, et nous aussi.

Son comportement autistique, au lieu de me déranger, m’a aidée à le comprendre, surtout à l’époque où il ne parlait pas. Plutôt que de le rogner ou de tenter de le normaliser, j’ai observé ce comportement pour comprendre qui était mon enfant, quelle était sa place au monde et comment je devais l’aider à s’y épanouir.

J’ai pris le parti de m’intéresser à son être, à calquer ma relation à lui au fil de ses inventions et de ses intérêts, aussi restreints fussent-ils. J’ai fait absolument tout ce que combattent les comportementalistes et que prônent et conseillent ces psys dont vous voulez la peau. D’ailleurs sur notre chemin nous en avons rencontré de toutes sortes qui sont devenus nos amis, nos alliés, nos soutiens indéfectibles. Je constate leur travail, leur engagement, leur humanité, leur ouverture d’esprit, leur instruction, leur savoir… Leur infinie richesse. Ce que vous voulez aujourd’hui remplacer par quoi ? Du comportementalisme ? Cette espèce de méthode anglo-saxonne revisitée à la sauce européenne afin de faire passer la pilule ? Ce prêt à penser ? Ce fourre-tout lucratif qui se propulse sous forme de secte institutionnalisée ?

Oh bien sûr, on me rétorquera que le comportementalisme a mis de l’eau dans son vin et a su s’adapter et se remettre en question. Oui, c’est vrai… le comportementalisme s’adapte et c’est un outil dont je pourrais me servir à l’occasion. Un outil, mais certainement pas une fin en soi ! Nos enfants autistes méritent mieux qu’être enfermés dans une méthode !

Et puis d’ailleurs, de quel autisme parlons-nous ? Kanner ? Asperger ? Avec déficience mentale ou sans ? Avec épilepsie ? De quel recoin du spectre des Troubles envahissants du développement ? A partir de quel diagnostic ? Un diagnostic validé par quel professionnel ? Les comportementalistes ? Oui bien sûr, puisqu’il ne restera plus qu’eux !

Non Monsieur Fasquelle. Non !

Lorsque le président, Monsieur François Hollande a appelé dernièrement à un quatrième Plan Autisme qui serait celui de l’apaisement et du rassemblement, je pensais que nous allions enfin entrer dans une ère de paix ! Que nous pourrions, enfin, travailler tous ensemble auprès de nos enfants fragiles !

Mais voilà que vous voulez à nouveau scinder, briser, diviser… Voilà qu’à nouveau nos autistes ne sont plus qu’un moyen, une excuse… Et non plus une priorité.

Voilà revenu le temps de l’inquisition.

Monsieur Fasquelle, au-delà de ma colère et de ma déception, je vous prie de percevoir à travers ces mots, l’espoir fou d’avoir su toucher l’homme en vous et je vous supplie de mettre un terme à cette résolution et à tout ce qu’elle risque d’entraîner de dramatique et d’irréparable.

Permettez aux parents de choisir pour leurs enfants. De choisir vraiment.

Valérie Gay-Corajoud

***


[1] A la différence d’un Projet ou d’une Proposition de loi, une Proposition de résolution est un acte par lequel le Parlement émet un avis sur une question déterminée.

 

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