Aujourd’hui, les principaux syndicats agricoles manifestent partout en France, y compris à Nancy. Ce faisant, ils veulent attirer l’attention des pouvoirs publics sur les difficultés qu’ils rencontrent et faire entendre leurs revendications. Embargo russe depuis plusieurs mois, importations massives de fruits, légumes et viandes qui viennent concurrencer les productions françaises, zonage de la directive nitrates, complexité administrative… sont autant de sujets qui inquiètent les paysans.

Sensibles à ces arguments, le Premier Ministre et le Ministre de l’Agriculture ont rencontré le 7 octobre dernier les Présidents de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA), réunion à l’issue de laquelle a été arrêtée une feuille de route pour l’agriculture française. Le Gouvernement s’emploiera à apaiser les relations commerciales entre les acteurs de la filière alimentaire, à poursuivre la simplification de la réglementation environnementale, à optimiser les conditions de mise en œuvre du compte pénibilité, et enfin à favoriser l’innovation en agriculture.

 

Par ailleurs, je trouve utile de rappeler des éléments de l’action entreprise en faveur de l’agriculture française depuis 2012.

Concernant l’embargo russe sur les produits agricoles et alimentaires européens, dès son annonce en août dernier, des mesures européennes exceptionnelles ont été prises à la demande de la France. 3,4 milliards d’euros ont été versés aux agriculteurs, au titre des aides du premier pilier de la Politique agricole commune (PAC).

Nous voulons aussi promouvoir « l’origine France » dans la restauration collective. A ce titre, des guides seront distribués à la fin de l’année à destination des Maires, des Présidents de Conseils Généraux et Régionaux, pour favoriser dans la restauration collective les produits français et/ou locaux.

Par ailleurs, les Grandes et Moyennes Surfaces (GMS) se sont engagées le 23 octobre dernier à mettre en avant les produits français dans les rayons, mais aussi à tenir compte des difficultés rencontrées par certaines filières. Pour s’assurer du bon déroulement des négociations commerciales, un comité de suivi sera mis en place à fin du mois de novembre.

Le Gouvernement s’est aussi engagé en faveur d’une meilleure adaptation du compte pénibilité et de l’apprentissage aux réalités agricoles. Dans le secteur agricole, il sera permis d’affecter des jeunes à des travaux temporaires en hauteur, notamment en arboriculture lors de travaux saisonniers.

En matière d’allègement du coût du travail, les exonérations de charges patronales pour les agriculteurs sont maintenues dans le Projet de loi de finances pour 2015. Ces mesures représentent pour l’agriculture en 2015 une aide de 1,66 milliards d’euros, niveau jamais égalé, ce qui correspond à 361 millions d’euros d’allègement en plus par rapport à 2014.

En outre, l’aide à l’installation des jeunes agriculteurs est une priorité du Gouvernement. Les jeunes installés, comme s’y était engagé le Président de la République, bénéficieront de 100 millions d’euros supplémentaires à travers la revalorisation de la Dotation aux Jeunes Agriculteurs (DJA) et une majoration « jeunes » sur les aides du premier pilier de la PAC.

Enfin, concernant la directive européenne « Nitrates », à la demande de Stéphane Le Foll et de Ségolène Royal, les préfets de bassin ont mené des consultations sur le projet de zonage. De nouvelles propositions seront transmises à la Commission européenne, plus favorables aux agriculteurs. Tout sera mis en œuvre pour limiter le coût des investissements à réaliser, et les aides publiques (Agences de l’Eau, FEADER, collectivités) seront portées au niveau maximal autorisé.