Agir pour vous et avec vous

Jour : 22 novembre 2011

Il me semble que la réussite d’un club sportif professionnel pour une collectivité a pour intérêt l’image qu’elle donne de cette collectivité (ville, agglomération), son rayonnement qui participe à la rendre économiquement attractive et puis bien sûr le plaisir apporté aux spectateurs et les belles valeurs du sports lorsqu’elles sont honorablement portées.

Je souhaiterais vous parler du SLUC Nancy Basket, qui vit une période exceptionnelle. Champion de France en titre, leader de l’actuel championnat, le SLUC se comporte plutôt bien en Euroligue. Oui, ses résultats sont exceptionnels, alors que le budget est moyen pour le championnat de France et… lilliputien dans l’univers des géants de l’Euroligue. La saison dernière, malgré de superbes résultats (et cela dure depuis plusieurs années), le SLUC a été en difficulté pour boucler son bilan, et la CUGN a voté un avenant à la convention qui la lie au SLUC, une rallonge de 250.000 euros.

Le SLUC a fini champion de France, c’est exceptionnel. Il s’est qualifié pour l’Euroligue, c’est exceptionnel. Il a réussi à attirer un très grand joueur, Nicolas Batum (en profitant de l’opportunité du lock-out aux USA), c’est encore exceptionnel. Et le SLUC a peut-être la possibilité de se qualifier dans le top 16 européen parce qu’il a une très grande équipe (avec un banc performant) et un grand coach.

Bref, rien que de l’exceptionnel, il ne faudrait donc pas rater cette opportunité.

Là où ça commence à se gripper, c’est que le SLUC a perdu un ou deux matches de peu, et qu’il paraît évident que sa faiblesse est au rebond. Pour franchir la marche supérieure, il faudrait recruter un bon rebondeur, ou encore Mickael Gelabale (dont la compagne vit à Nancy). Gelabale est international, presque disponible, et semble intéressé par Nancy. Le SLUC pourrait recruter, puisque sa qualification à l’Euroligue lui a rapporté 700.000 euros… Eh bien non ! La CUGN, représentée (par devinez qui ?) au conseil de surveillance du SLUC, souhaite que cet argent soit gardé précieusement ! Pour renforcer les finances du SLUC, pour recapitaliser. Il me semble que c’est une erreur, un manque d’ambition. Avec cette somme, le SLUC a de quoi faire ce recrutement. Ne pas lui permettre ce recrutement signifie ignorer que cette situation exceptionnelle ne se reproduira peut-être pas d’ici longtemps. Et puis, si le SLUC pouvait recruter et si cela lui permettait d’accéder au Top 16 européen, n’oublions pas que ce serait synonyme d’une nouvelle manne financière importante.

Comparons maintenant avec le football.

La CUGN envisage de mettre 25 millions, plus 8 millions que l’Etat doit lui donner (au début c’était pour les extérieurs du stade), plus la caution d’un emprunt de 30 millions, plus tout ce qu’on ne nous dit pas (études, acquisitions de terrains) pour l’agrandissement d’un terrain de football qui sera inutile.

Il ne s’agit pas là d’opposer le club du SLUC Nancy Basket à l’AS Nancy-Lorraine. Mais la somme dont dispose le SLUC et que la CUGN lui refuse d’investir, est 100 fois moins importante que la somme que la CUGN envisage de mettre dans l’inutile agrandissement du stade Marcel Picot sur fonds publics.

Je pose juste une question : pourquoi ?

La sagesse serait de permettre au SLUC Nancy Basket de recruter vite.

La sagesse aurait été d’aider autrement l’ASNL et quand il était temps. Cela aurait évité à l’époque qu’après avoir recruté un excellent entraineur, l’ASNL ne soit obligée de brader une bonne équipe complète de Ligue 1. Elle serait moins en difficulté aujourd’hui.

J’en reviens au conseil que je donnais en conseil de CUGN de façon plus générale au moment du budget : « Pour que nous soyons moins endettés, investissez mieux (c’est-à-dire plus malin…) ! ».

Les maires de gauche ont fait une conférence de presse pour dire leur désapprobation quant aux méthodes peu démocratiques utilisées par le Président de la CUGN et leur volonté de ne plus participer à la « conférences des maires ».

Lors de cette conférence de presse, j’ai très peu parlé, et je m’amuse beaucoup de voir que par presse interposée « l’équipe à Dédé » s’énerve étonnamment, surtout après moi. Même quand je ne parle pas, je les dérange. Nous posions un vrai problème, ils répondent par de la polémique stérile. Moi je voudrais dire deux choses :

–          Je n’ai quasiment jamais participé à la conférence des maires organisée par André Rossinot, et car c’est une non instance. En effet, la loi prévoit qu’il ne peut y avoir aucune relation hiérarchique entre une collectivité territoriale et une autre. Cette conférence des maires convoquée par le Président de la CUGN avec un ordre du jour qu’il impose, et des informations sur table, n’est en fait qu’une chambre d’enregistrement des directives qu’il a lui-même données à son exécutif. La vraie démocratie serait dans une communauté urbaine meilleure de permettre à toutes les communes de gauche comme de droite d’être représentées dans l’exécutif de la collectivité pour participer à la construction du projet ensemble.

–          Quant au Conseil de Développement Durable que j’ai qualifié de « CDD ». J’ai le plus grand respect pour l’ensemble des personnes qui le composent, mais je constate qu’il n’est qu’un alibi pour André Rossinot, qui ne se sert de son avis que lorsque cet avis du Conseil de Développement Durable vient valider les choix du Président de la Communauté Urbaine. Cette assemblée respectable doit savoir qu’elle est ainsi prise en otage.

Je suis le seul élu à avoir demandé à André Rossinot d’engager un référendum sur l’utilité d’agrandissement du stade Marcel Picot, en indiquant de façon précise aux citoyennes et aux citoyens quelle serait la participation réelle sur fonds publics. Je n’ai jamais eu de réponse à cette demande, mais pire, ne trouvez-vous pas étrange que le Président de la Communauté Urbaine n’ait pas cru bon de solliciter l’avis du Conseil de Développement Durable sur la pertinence de l’agrandissement du stade Marcel Picot ?

Enfin, quand le Président du Conseil de Développement Durable dit que je n’ai jamais désigné de personnes tomblainoises pour faire partie de ce conseil, il n’est pas très correct, puisqu’il connaît déjà ma réponse. Je trouve antidémocratique l’idée de constituer une assemblée consultative avec des personnes désignées, alors que dans le même temps, la démocratie représentative (c’est-à-dire les élus du peuple) n’est pas prise en considération comme il se doit.