Agir pour vous et avec vous

Jour : 20 février 2013 (Page 1 de 2)

Hervé FERON est intervenu ce matin en commission des Affaires Culturelles et de l’Education, dans le cadre de l’examen du projet de loi portant refondation de l’Ecole de la République.

Il a rappelé l’engagement du Président de la République de rétablir une véritable formation à destination des enseignants et a détaillé le dispositif qui sera mis en place à cet effet. Par ailleurs, il a insisté sur l’importance de la formation continue.


Intervention d’Hervé FERON en Commission des… par herveferon

Intégralité de l’intervention en commission

Monsieur le Président, Monsieur le Rapporteur, Mes chers collègues,

Je veux d’abord saluer le travail de notre Rapporteur qui a effectué un travail de qualité à la hauteur de l’ambition qui est la nôtre pour l’Ecole de la République.

Je souhaiterais revenir sur la question de la formation des enseignants afin de souligner les avancées et émettre quelques propositions.

Tout d’abord, je souhaiterais commencer par un bref rappel historique.

Historiquement, les Ecoles Normales constituent LA référence pour  la formation des enseignants, « Hussards noirs de la République » : une formation longue, commencée dès la classe de seconde pour certains enseignants d’avant la Réforme de 1969 et de 2 années au minimum ; une formation d’élite assurant un véritable recrutement populaire ; une formation bien structurée à la fois didactique et pratique ; enfin,  une formation éminemment structurante, suscitant un véritable esprit de  corps, une vocation forte et dotée d’une vraie reconnaissance sociale.

Si leurs successeurs, les IUFM ont pu être critiqués  pour le manque de densité de certains de leurs enseignements et certaines lacunes dans la formation (ne serait-ce qu’en matière de sciences cognitives ou de psychologie de l’enfant), ils ont eu le grand mérite d’unifier la formation des enseignants et c’est ce que nous souhaitons retrouver en créant les Ecoles Supé́rieures du Professorat et de l’Éducation (ESPE).

Il s’agit en effet aujourd’hui en tout premier lieu de  rétablir ce que la précédente majorité a détruit, en supprimant la formation initiale des enseignants, dénigrement ultime d’une profession pourtant si fondamentale à l’avenir de la jeunesse et du pays, et en érodant l’ensemble de ses dispositifs de formation continue.

Aujourd’hui, dans la perspective de la professionnalisation et de la valorisation de ces métiers, nous maintenons donc le niveau de recrutement des enseignants à bac + 5, la réforme de la mastérisation ayant parachevé l’« universitarisation » de leur formation. C’est un souhait partagé par l’ensemble des acteurs de l’éducation et nous y répondons.

Pour autant, nous n’oublions pas que la mastérisation a été aussi  l’occasion de rendre l’entrée dans le métier plus hasardeuse pour de nombreux étudiants candidats au professorat, en faisant l’économie de 9000 postes. C’est pourquoi à l’inverse de la réforme Fillon de 2005 pour laquelle incontestablement les moyens manquaient nous  faisons parallèlement le choix d’une autre politique, une politique ambitieuse avec les moyens de ses ambitions.

Nous créerons 26 000 postes qui seront consacrés au rétablissement d’une véritable formation professionnelle pour les enseignants. Elle correspondra à une année de stage, rémunérée et effectuée en alternance,  alternativement au sein de l’Université, dans les futures Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation (ESPE), et sur le terrain, au contact des élèves dans le cadre d’un stage en responsabilité, comme dans les précédents IUFM.

Revalorisée dans le cadre de la mastérisation à bac + 5, la profession enseignante retrouvera ainsi une formation structurée et digne de ce nom. Il reste à souhaiter cependant que la formation didactique dispensée sera aussi structurante que le cursus pratique en responsabilité et telle qu’on pouvait la vivre au sein des anciennes Ecoles Normales.

Par ailleurs, il faudra bien veiller à rétablir également la formation continue des personnels enseignants, ce qui constitue aussi une attente très forte de leur part après le saccage réalisé par le précédent gouvernement. Et pour répondre à une de ses marottes, émettons une idée qui pourra se réaliser à moyens constants. Les professionnels de l’éducation, souvent chevronnés, éprouvent bien souvent moins le besoin d’une formation sous forme de stages tutorés que d’un échange de bonnes pratiques. Pourquoi ne pas favoriser dans les futures ESPE ou dans les établissements des réunions mensuelles de professeurs d’une même discipline et d’un même bassin pour faciliter les transitions, remotiver les personnels et dynamiser leurs enseignements ?  Il conviendra en tout cas ne pas négliger non plus la formation continue des enseignants mis à bas toutes ces dernières années.

Hervé FERON est intervenu ce matin en commission des Affaires Culturelles et de l’Education, dans le cadre de l’examen du projet de loi portant refondation de l’Ecole de la République.

Il a rappelé l’engagement du Président de la République de rétablir une véritable formation à destination des enseignants et a détaillé le dispositif qui sera mis en place à cet effet. Par ailleurs, il a insisté sur l’importance de la formation continue.


Intervention d’Hervé FERON en Commission des… par herveferon

Intégralité de l’intervention en commission

Monsieur le Président, Monsieur le Rapporteur, Mes chers collègues,

Je veux d’abord saluer le travail de notre Rapporteur qui a effectué un travail de qualité à la hauteur de l’ambition qui est la nôtre pour l’Ecole de la République.

Je souhaiterais revenir sur la question de la formation des enseignants afin de souligner les avancées et émettre quelques propositions.

Tout d’abord, je souhaiterais commencer par un bref rappel historique.

Historiquement, les Ecoles Normales constituent LA référence pour  la formation des enseignants, « Hussards noirs de la République » : une formation longue, commencée dès la classe de seconde pour certains enseignants d’avant la Réforme de 1969 et de 2 années au minimum ; une formation d’élite assurant un véritable recrutement populaire ; une formation bien structurée à la fois didactique et pratique ; enfin,  une formation éminemment structurante, suscitant un véritable esprit de  corps, une vocation forte et dotée d’une vraie reconnaissance sociale.

Si leurs successeurs, les IUFM ont pu être critiqués  pour le manque de densité de certains de leurs enseignements et certaines lacunes dans la formation (ne serait-ce qu’en matière de sciences cognitives ou de psychologie de l’enfant), ils ont eu le grand mérite d’unifier la formation des enseignants et c’est ce que nous souhaitons retrouver en créant les Ecoles Supé́rieures du Professorat et de l’Éducation (ESPE).

Il s’agit en effet aujourd’hui en tout premier lieu de  rétablir ce que la précédente majorité a détruit, en supprimant la formation initiale des enseignants, dénigrement ultime d’une profession pourtant si fondamentale à l’avenir de la jeunesse et du pays, et en érodant l’ensemble de ses dispositifs de formation continue.

Aujourd’hui, dans la perspective de la professionnalisation et de la valorisation de ces métiers, nous maintenons donc le niveau de recrutement des enseignants à bac + 5, la réforme de la mastérisation ayant parachevé l’« universitarisation » de leur formation. C’est un souhait partagé par l’ensemble des acteurs de l’éducation et nous y répondons.

Pour autant, nous n’oublions pas que la mastérisation a été aussi  l’occasion de rendre l’entrée dans le métier plus hasardeuse pour de nombreux étudiants candidats au professorat, en faisant l’économie de 9000 postes. C’est pourquoi à l’inverse de la réforme Fillon de 2005 pour laquelle incontestablement les moyens manquaient nous  faisons parallèlement le choix d’une autre politique, une politique ambitieuse avec les moyens de ses ambitions.

Nous créerons 26 000 postes qui seront consacrés au rétablissement d’une véritable formation professionnelle pour les enseignants. Elle correspondra à une année de stage, rémunérée et effectuée en alternance,  alternativement au sein de l’Université, dans les futures Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation (ESPE), et sur le terrain, au contact des élèves dans le cadre d’un stage en responsabilité, comme dans les précédents IUFM.

Revalorisée dans le cadre de la mastérisation à bac + 5, la profession enseignante retrouvera ainsi une formation structurée et digne de ce nom. Il reste à souhaiter cependant que la formation didactique dispensée sera aussi structurante que le cursus pratique en responsabilité et telle qu’on pouvait la vivre au sein des anciennes Ecoles Normales.

Par ailleurs, il faudra bien veiller à rétablir également la formation continue des personnels enseignants, ce qui constitue aussi une attente très forte de leur part après le saccage réalisé par le précédent gouvernement. Et pour répondre à une de ses marottes, émettons une idée qui pourra se réaliser à moyens constants. Les professionnels de l’éducation, souvent chevronnés, éprouvent bien souvent moins le besoin d’une formation sous forme de stages tutorés que d’un échange de bonnes pratiques. Pourquoi ne pas favoriser dans les futures ESPE ou dans les établissements des réunions mensuelles de professeurs d’une même discipline et d’un même bassin pour faciliter les transitions, remotiver les personnels et dynamiser leurs enseignements ?  Il conviendra en tout cas ne pas négliger non plus la formation continue des enseignants mis à bas toutes ces dernières années.

Ce mercredi 20 février, une conférence de presse était organisée par la Gauche Populaire pour présenter son Manifeste signé par 23 députés et sénateurs socialistes et écologistes, parmi lesquels Hervé FERON.
La Gauche Populaire, n’est pas un courant, ou une écurie présidentielle quelconque, ces Parlementaires sont solidaires de François Hollande et de son gouvernement, mais ils veulent agir pour que la Gauche renoue avec sa vocation identitaire et historique.
Pour cet « intellectuel collectif » qu’est la Gauche Populaire, il s’agit d’interpeller ce gouvernement sur son calendrier et sur l’urgence sociale, de réfléchir et de proposer des solutions concrètes qui s’articulent sur cinq axes prioritaires :
– rendre du pouvoir d’achat aux catégories populaires et moyennes,
– lutter contre l’exclusion en favorisant l’insertion par l’emploi,
– protéger les salariés de France dans la mondialisation,
– refaire de l’école républicaine l’ascenseur social qu’elle a cessé d’être,
– réinventer une laïcité ferme et inscrite dans le réel.

Vous pouvez obtenir davantage d’informations sur cette démarche en cliquant sur les liens ci-contre : Manifeste de la Gauche populaire et Synthèse du manifeste

Ce mercredi 20 février, une conférence de presse était organisée par la Gauche Populaire pour présenter son Manifeste signé par 23 députés et sénateurs socialistes et écologistes, parmi lesquels Hervé FERON.
La Gauche Populaire, n’est pas un courant, ou une écurie présidentielle quelconque, ces Parlementaires sont solidaires de François Hollande et de son gouvernement, mais ils veulent agir pour que la Gauche renoue avec sa vocation identitaire et historique.
Pour cet « intellectuel collectif » qu’est la Gauche Populaire, il s’agit d’interpeller ce gouvernement sur son calendrier et sur l’urgence sociale, de réfléchir et de proposer des solutions concrètes qui s’articulent sur cinq axes prioritaires :
– rendre du pouvoir d’achat aux catégories populaires et moyennes,
– lutter contre l’exclusion en favorisant l’insertion par l’emploi,
– protéger les salariés de France dans la mondialisation,
– refaire de l’école républicaine l’ascenseur social qu’elle a cessé d’être,
– réinventer une laïcité ferme et inscrite dans le réel.

Vous pouvez obtenir davantage d’informations sur cette démarche en cliquant sur les liens ci-contre : Manifeste de la Gauche populaire et Synthèse du manifeste

Le Monde publie dans son édition d’aujourd’hui une tribune très intéressante de Patrick WEIL, chercheur au CNRS, sur la nécessité du cumul des mandats dans notre système institutionnel, afin de favoriser un équilibre des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif.

Vous pouvez retrouvez l’intégralité de l’article ci-dessous.

Il faut cumuler les mandats politiques ! (Le Monde, 20 février 2013)

Supprimer le cumul des mandats, la clameur monte des rangs socialistes, d’un parti composé d’élus, mais aussi d’aspirants à être élus qui attendent de la réforme plus de places en partage. Evidemment cette mesure est populaire dans l’opinion. Elle l’est moins chez certains parlementaires qui semblent faire de la résistance. Et s’ils avaient raison ?

Car la principale conséquence de l’interdiction faite aux parlementaires de cumuler des mandats exécutifs locaux serait de renforcer encore les pouvoirs du président de la République.

Il n’existe aucune autre grande démocratie dans laquelle un chef de l’exécutif a autant de pouvoirs que le président de la Ve République. Elu, il est inamovible pour la durée de son mandat. Il a en revanche le droit de dissoudre l’Assemblée nationale. Il nomme aux plus hautes fonctions de l’Etat. Il a, par l’intermédiaire du gouvernement, l’initiative de la plupart des lois et d’irrésistibles moyens de pression pour les faire voter au cas où le Parlement résisterait à les adopter.

Jusqu’en 2000, cependant, le président vivait dans une certaine incertitude. Ses pouvoirs pouvaient se trouver subitement réduits si les citoyens français élisaient à l’Assemblée nationale une majorité qui ne partageait pas ses options politiques.

RÉDUIRE LE RISQUE DE COHABITATION

A trois reprises, en 1986-1988, puis 1993-1995, mais surtout entre 1997 et 2002 avec Lionel Jospin, les Français ont expérimenté avec la cohabitation combien la Ve République pouvait être aussi parlementaire et fonctionner autour d’un premier ministre dirigeant un travail d’équipe, en la présence vigilante d’un président de bord opposé.

Hélas, à l’initiative de Lionel Jospin lui-même, les durées des mandats du président et des députés ont été alignées à cinq ans, et l’ordre des élections inversé, afin que l’élection présidentielle intervienne avant l’élection des députés. L’objectif était de réduire – voire de supprimer – le risque, insupportable pour les responsables des partis, de nouvelles cohabitations. Le principal résultat a été d’accentuer encore la concentration et la confusion des pouvoirs entre les mains du chef de l’Etat.

Les députés de la majorité, dorénavant élus dans la foulée du président, sur son programme et pour la durée de son mandat, sont rééligibles avec lui et plus que jamais auparavant dans sa directe dépendance.

Parmi ces députés, cependant, certains sont maires, présidents de conseils général ou régional. Ils représentent un atout pour leur commune, leur département ou leur région dans la mesure où ils peuvent mieux plaider leur cause à Paris. Mais ils sont aussi un atout pour notre démocratie. Leur statut d’élu ne dépend pas en effet que du seul mandat parlementaire. Face au pouvoir exécutif, ils sont donc plus puissants et plus indépendants que ceux de leurs collègues qui ne sont « que » parlementaires.

IMPOSER AUX PARTIS POLITIQUES LA TRANSPARENCE

L’exception française du cumul des mandats est donc une réponse, imparfaite certes, mais un incontestable contrepoids à l’exception française du cumul des pouvoirs, de la concentration extrême des pouvoirs entre les mains du président de la République. Il ne faut donc pas interdire le cumul des mandats sans réduire en parallèle les pouvoirs du président et rééquilibrer nos institutions.

On pourrait restreindre drastiquement le droit de dissolution et ne le réserver qu’aux situations où aucun gouvernement ne trouve de majorité à l’Assemblée nationale, supprimer la possibilité pour le gouvernement d’engager sa responsabilité pour forcer l’adoption d’une loi. On pourrait imposer aux partis politiques, dorénavant financés principalement par l’argent des électeurs, transparence et intégrité dans la désignation de leurs dirigeants et de leurs candidats aux élections. On devrait aussi recréer un décalage entre durée des mandats présidentiel et parlementaire comme cela existe partout ailleurs, soit que le mandat des députés redevienne plus court que celui du président, soit, à l’inverse, que le mandat du président soit plus court que celui des députés.

Enfin, on pourrait se demander si, pour une ville grande ou moyenne, le danger n’est pas moins le cumul des mandats que la possibilité illimitée de se représenter vingt ans, trente ans, quarante ans et de vieillir avec sa ville jusqu’à la faire mourir.

Mais, puisque, en fin de compte, il n’est proposé, avec la seule interdiction du cumul des mandats, que d’augmenter encore les pouvoirs du président de la République, les parlementaires qui s’opposent à cette interdiction ont raison. Dans une République qui n’est plus structurée qu’autour de chefs, il vaut mieux en avoir plusieurs, un chef national et de vrais chefs locaux ou régionaux, capables de lui résister et de l’affronter, plutôt qu’un seul qui, de Paris, régnerait sur une France arasée.

En attendant une vraie réforme de nos institutions, il faut donc conserver le cumul des mandats.

Patrick Weil, historien et politologue, directeur de recherche au CNRS

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