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Mois : juillet 2014 (Page 10 de 13)

L’Express revient sur le vote sur le PLFSSR

Dans cet article que vous pouvez lire ci-dessous, l’Express évoque le vote d’Hervé Féron sur le Projet de Loi de Financement Rectificative de la Sécurité Sociale et l’article publié hier sur ce blog expliquant les raisons de cette position.

 

Les « frondeurs » du PS reprennent-ils du poil de la bête?

Par , publié le 08/07/2014 à 18:23, mis à jour à 18:30

35 députés socialistes se sont abstenus lors du vote sur le PLFSSR, ce mardi à l’Assemblée nationale. Un nombre important dont se félicitent les « frondeurs », décidés à exercer leur « devoir d’alerte sur les territoires » pendant l’été, avant de se retrouver à La Rochelle.

              

                        

« Nous ne voterons pas ce texte ! » Et, comme promis par le député PS Christian Paul, ils ne l’ont pas voté. Au total, 35 « frondeurs » du PS se sont abstenus lors du vote sur le budget rectificatif de la Sécu (PLFSSR). Christophe Léonard, unique socialiste à s’être abstenu lors du vote sur le budget rectificatif (PLFR) la semaine dernière, doit se sentir un peu moins seul… Les « frondeurs » auraient-ils mangé du lion?  

C’est la lecture qu’en font les principaux intéressés, bien sûr. L’enjeu pour eux: convaincre qu’ils ne sont pas qu’un poil à gratter médiatique pour le gouvernement, qu’ils peuvent passer aux actes et, pourquoi pas, cristalliser une autre gauche. Pendant ce temps, gouverment et parti tentent de minimiser leur impact. 

Le texte passe finalement avec 272 voix pour, 234 voix contre. Presque de justesse. « Alors que le groupe socialiste avait la majorité absolue au début de la législature… », glisse Pascal Cherki. Le gouvernement est tout simplement « minoritaire » après ce vote. « Si nous avions décidé de voter contre avec les députés EELV [qui se sont aussi majoritairement abstenus, NDLR], le texte aurait été rejeté », ajoute ce « frondeur » remonté. 

 

Finalement aucun vote contre parmi les socialistes

Malgré les menaces de ces dernières heures, même après la réunion des « frondeurs » mardi matin, aucun d’entre eux n’est allé jusqu’à voter contre… Peut-être pour ne pas braquer les plus frileux d’entre eux, qui n’auraient pas à ce point défié la discipline de groupe. Pouria Amirshahi, lui, y voit une certaine « cohésion », la preuve de « notre intelligence collective et de notre capacité à faire bloc ».  

Un bloc qui, pourtant, semblait bien s’effriter ces derniers temps. Christophe Léonard, élu des Ardennes, avait été le seul « frondeur » à aller au bout de sa position la semaine dernière, en s’abstenant lors du vote sur le budget rectificatif (PLFR). Un seul… Un résultat maigre, comparé à « l’appel des 100 » ou même la fronde de 41 députés PS qui n’avaient pas accordé leur confiance à Manuel Valls le 29 avril dernier.  

Ses camarades socialistes avaient finalement voté ce texte devenu « acceptable » après avoir été amendé. Ils n’avaient finalement pas voulu s' »opposer à la mise en oeuvre d’une mesure de réduction d’impôts qui va bénéficier à 3,7 millions de ménages modestes ». Quelques amendements issus de leurs rangs ont bien fait quelques remous, notamment sur le CICE, mais la « guérilla parlementaire » annoncée n’avait pas vraiment eu lieu à l’Assemblée nationale.  

 

Avertissement contre avertissement

Sur le PLFRSS, en revanche, ça ne passe pas. Ce texte traduit à leurs yeux une « dérive de l’exécutif, qui épouse la thèse patronale de l’allègement du coût du travail, payé par les retraités », d’après Pouria Amirshahi. « Je me dois de rendre des comptes aux plus pauvres (…), aux plus fragiles qui m’ont mandaté pour être réélu député », renchérit Hervé Féron, l’un des abstentionnistes socialistes, sur son blog. « Nous avons exercé notre devoir d’alerte », fait aussi valoir Christian Paul qui en « appelle à la responsabilité du Premier ministre pour qu’il renoue » avec l’ensemble des socialistes.  

Une mise en garde à laquelle répond Bruno Le Roux, sur le même ton. Les frondeurs « tombent dans la facilité » sur fond d’ « ambiance populiste », regrette-t-il, en leur lançant un « avertissement » et en se disant certain que « la majorité ne manquera pas à Manuel Valls ». D’autres choisissent une autre stratégie et livrent leur propre lecture des chiffres du jour. « Ils étaient 100, puis 41, et là une trentaine. C’est un recul », calcule Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement.  

« Ils ne savent plus ce qu’ils ont à faire », déplore Carlos Da Silva, porte-parole du PS et proche de Manuel Valls. « Il y a le temps du débat, certes, mais il y a aussi le temps de la solidarité lors des votes. A moins qu’ils ne considèrent plus la solidarité comme nécessaire à la réussite de la gauche au pouvoir… Il est temps que cela s’arrête. » 

 

Quelle est l’étape d’après pour les « frondeurs »?

Les « frondeurs » n’ont pourtant pas l’intention de laisser leurs revendications au placard pendant les prochaines vacances parlementaires. « Nous allons expliquer nos positions aux Français, dans les territoires. Il faut montrer qu’on peut être offensif et efficace sans renoncer à ses principes », glisse Christian Paul. Puis, viendra le temps des débats budgétaires pour le PLF et le PLFSS 2015. Il faudra un « infléchissement » alors, réclame Pascal Cherki. 

Entre temps, les socialistes doivent se retrouver à La Rochelle pour la traditionnelle université d’été du PS, fin août. Les frondeurs auraient déjà prévu un rendez-vous en parallèle du programme officiel, comme le font les « chapelles » chaque année dans le centre-ville. La particularité de leur rassemblement: plusieurs « chapelles » y sont représentées avec des aubrystes (Paul, Germain), des ex-strauss-kahniens (Baumel) ou des partisans de l’aile gauche (Cherki, Amirshahi). 

Un curieux attelage que David Assouline, responsable de l’organisation de l’UEPS au parti, mettait en garde dès lundi : « Les minorités les plus bruyantes sont déjà intégrées au programme. Pas question de faire passer d’autres messages, il faut jouer collectif. » Pas sûr qu’il soit entendu. Pendant ce temps, dans les couloirs de l’Assemblée, où micros et caméras s’agglutinent autour des « frondeurs », un député de l’opposition laisse échapper un soupir. Et râle contre ce théâtre qui le « fait chier »… et qui ne fera même pas relâche pendant l’été.

 

Source : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ps/les-frondeurs-du-ps-reprennent-ils-du-poil-de-la-bete_1557923.html

 

L’Express revient sur le vote sur le PLFSSR

Dans cet article que vous pouvez lire ci-dessous, l’Express évoque le vote d’Hervé Féron sur le Projet de Loi de Financement Rectificative de la Sécurité Sociale et l’article publié hier sur ce blog expliquant les raisons de cette position.

 

Les « frondeurs » du PS reprennent-ils du poil de la bête?

Par , publié le 08/07/2014 à 18:23, mis à jour à 18:30

35 députés socialistes se sont abstenus lors du vote sur le PLFSSR, ce mardi à l’Assemblée nationale. Un nombre important dont se félicitent les « frondeurs », décidés à exercer leur « devoir d’alerte sur les territoires » pendant l’été, avant de se retrouver à La Rochelle.

              

                        

« Nous ne voterons pas ce texte ! » Et, comme promis par le député PS Christian Paul, ils ne l’ont pas voté. Au total, 35 « frondeurs » du PS se sont abstenus lors du vote sur le budget rectificatif de la Sécu (PLFSSR). Christophe Léonard, unique socialiste à s’être abstenu lors du vote sur le budget rectificatif (PLFR) la semaine dernière, doit se sentir un peu moins seul… Les « frondeurs » auraient-ils mangé du lion?  

C’est la lecture qu’en font les principaux intéressés, bien sûr. L’enjeu pour eux: convaincre qu’ils ne sont pas qu’un poil à gratter médiatique pour le gouvernement, qu’ils peuvent passer aux actes et, pourquoi pas, cristalliser une autre gauche. Pendant ce temps, gouverment et parti tentent de minimiser leur impact. 

Le texte passe finalement avec 272 voix pour, 234 voix contre. Presque de justesse. « Alors que le groupe socialiste avait la majorité absolue au début de la législature… », glisse Pascal Cherki. Le gouvernement est tout simplement « minoritaire » après ce vote. « Si nous avions décidé de voter contre avec les députés EELV [qui se sont aussi majoritairement abstenus, NDLR], le texte aurait été rejeté », ajoute ce « frondeur » remonté. 

 

Finalement aucun vote contre parmi les socialistes

Malgré les menaces de ces dernières heures, même après la réunion des « frondeurs » mardi matin, aucun d’entre eux n’est allé jusqu’à voter contre… Peut-être pour ne pas braquer les plus frileux d’entre eux, qui n’auraient pas à ce point défié la discipline de groupe. Pouria Amirshahi, lui, y voit une certaine « cohésion », la preuve de « notre intelligence collective et de notre capacité à faire bloc ».  

Un bloc qui, pourtant, semblait bien s’effriter ces derniers temps. Christophe Léonard, élu des Ardennes, avait été le seul « frondeur » à aller au bout de sa position la semaine dernière, en s’abstenant lors du vote sur le budget rectificatif (PLFR). Un seul… Un résultat maigre, comparé à « l’appel des 100 » ou même la fronde de 41 députés PS qui n’avaient pas accordé leur confiance à Manuel Valls le 29 avril dernier.  

Ses camarades socialistes avaient finalement voté ce texte devenu « acceptable » après avoir été amendé. Ils n’avaient finalement pas voulu s' »opposer à la mise en oeuvre d’une mesure de réduction d’impôts qui va bénéficier à 3,7 millions de ménages modestes ». Quelques amendements issus de leurs rangs ont bien fait quelques remous, notamment sur le CICE, mais la « guérilla parlementaire » annoncée n’avait pas vraiment eu lieu à l’Assemblée nationale.  

 

Avertissement contre avertissement

Sur le PLFRSS, en revanche, ça ne passe pas. Ce texte traduit à leurs yeux une « dérive de l’exécutif, qui épouse la thèse patronale de l’allègement du coût du travail, payé par les retraités », d’après Pouria Amirshahi. « Je me dois de rendre des comptes aux plus pauvres (…), aux plus fragiles qui m’ont mandaté pour être réélu député », renchérit Hervé Féron, l’un des abstentionnistes socialistes, sur son blog. « Nous avons exercé notre devoir d’alerte », fait aussi valoir Christian Paul qui en « appelle à la responsabilité du Premier ministre pour qu’il renoue » avec l’ensemble des socialistes.  

Une mise en garde à laquelle répond Bruno Le Roux, sur le même ton. Les frondeurs « tombent dans la facilité » sur fond d’ « ambiance populiste », regrette-t-il, en leur lançant un « avertissement » et en se disant certain que « la majorité ne manquera pas à Manuel Valls ». D’autres choisissent une autre stratégie et livrent leur propre lecture des chiffres du jour. « Ils étaient 100, puis 41, et là une trentaine. C’est un recul », calcule Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement.  

« Ils ne savent plus ce qu’ils ont à faire », déplore Carlos Da Silva, porte-parole du PS et proche de Manuel Valls. « Il y a le temps du débat, certes, mais il y a aussi le temps de la solidarité lors des votes. A moins qu’ils ne considèrent plus la solidarité comme nécessaire à la réussite de la gauche au pouvoir… Il est temps que cela s’arrête. » 

 

Quelle est l’étape d’après pour les « frondeurs »?

Les « frondeurs » n’ont pourtant pas l’intention de laisser leurs revendications au placard pendant les prochaines vacances parlementaires. « Nous allons expliquer nos positions aux Français, dans les territoires. Il faut montrer qu’on peut être offensif et efficace sans renoncer à ses principes », glisse Christian Paul. Puis, viendra le temps des débats budgétaires pour le PLF et le PLFSS 2015. Il faudra un « infléchissement » alors, réclame Pascal Cherki. 

Entre temps, les socialistes doivent se retrouver à La Rochelle pour la traditionnelle université d’été du PS, fin août. Les frondeurs auraient déjà prévu un rendez-vous en parallèle du programme officiel, comme le font les « chapelles » chaque année dans le centre-ville. La particularité de leur rassemblement: plusieurs « chapelles » y sont représentées avec des aubrystes (Paul, Germain), des ex-strauss-kahniens (Baumel) ou des partisans de l’aile gauche (Cherki, Amirshahi). 

Un curieux attelage que David Assouline, responsable de l’organisation de l’UEPS au parti, mettait en garde dès lundi : « Les minorités les plus bruyantes sont déjà intégrées au programme. Pas question de faire passer d’autres messages, il faut jouer collectif. » Pas sûr qu’il soit entendu. Pendant ce temps, dans les couloirs de l’Assemblée, où micros et caméras s’agglutinent autour des « frondeurs », un député de l’opposition laisse échapper un soupir. Et râle contre ce théâtre qui le « fait chier »… et qui ne fera même pas relâche pendant l’été.

 

Source : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ps/les-frondeurs-du-ps-reprennent-ils-du-poil-de-la-bete_1557923.html

 

Je me dois de rendre des comptes aux plus pauvres

En 2012, sur une circonscription qui avait été découpée par la droite pour tenter de me faire perdre, j’ai gagné les élections législatives. Il est à noter qu’au premier tour, sur la deuxième circonscription, il y avait 18 candidats. Avec 18 candidats, j’ai totalisé 55,43% des suffrages dès le premier tour dans le quartier en ZUS de la Californie à Jarville. Dès le premier tour, j’ai totalisé 41,2% des voix dans la ZUP de Vandoeuvre. Au deuxième tour, j’ai réalisé 76,36% des voix dans le quartier en ZUS de la Californie à Jarville et 60,82% des voix dans la ZUP de Vandoeuvre.

Ces chiffres sont évocateurs, ce sont très majoritairement les plus pauvres, les plus fragiles qui m’ont mandaté pour être réélu député. Je leur dois des comptes et pour cela, je ne voterai pas le Projet de Loi de Financement Rectificative de la Sécurité Sociale. Je suis exactement sur les mêmes positions que Pouria Amirshahi dont vous pouvez lire ci-dessous l’interview donnée à Libération.

 

Hervé FERON

 

 

L’interview de Pouria Amirshahi à Libération :

 

«La cohérence de gauche, c’est nous qui l’incarnons»

Si le budget rectificatif a été adopté mardi dernier à une très large majorité, le vote du budget rectificatif de la Sécurité sociale, qui a lieu ce mardi après-midi, s’annonce plus serré, tant le texte s’attire les foudres de plusieurs députés socialistes. En pleine conférence sociale, les députés doivent se prononcer sur un texte qui traduit en actes le «pacte de responsabilité» de François Hollande. Ce projet de loi prévoit de financer une baisse massive des cotisations sociales acquittées par les entreprises à l’aide d’un plan d’économies de 50 milliards d’euros d’ici à 2017. Pouria Amirshahi, député des Français de l’étranger, fait partie des frondeurs socialistes critiques envers la politique du gouvernement.

 

Les frondeurs vont-ils voter le texte du gouvernement ?
Dans leur grande majorité, non. Le texte qui nous est présenté aujourd’hui n’est pas acceptable. Il s’agit de baisser les cotisations sociales de 41 milliards d’euros au bénéfice incertain du redressement productif, mais avéré de certaines entreprises qui n’en ont pas besoin. Ces largesses vont être supportées par les salariés, les ménages et les retraités dont le gouvernement a choisi de geler les pensions. Nous, les députés de «l’appel des cent», allons nous réunir ce mardi. Je sens une détermination à ne pas accepter ce grand renoncement à l’œuvre qui valide des thèses injustes et qui n’ont fonctionné nulle part. Jusque-là, le gouvernement a utilisé comme méthode le musellement, avec la procédure de réserve des votes, ou la provocation, en cédant plus facilement aux injonctions patronales qu’en écoutant une partie de sa majorité, comme sur la pénibilité.

Mardi dernier, les frondeurs ont voté en faveur du budget rectificatif. Vous vous apprêtez, avec d’autres, à ne pas voter celui de la Sécurité sociale. Où est la cohérence ?
C’est vrai que nous avons proposé des amendements au projet de loi de finances rectificative (PLFR), notamment sur le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice), qui ont été rejetés. Mais le Parlement doit juger des textes et seulement des textes. Celui sur le budget reste critiquable, mais il prévoit de sortir du barème de l’impôt des gens qui n’avaient pas à y entrer, et un dégel, même minime, de certaines prestations sociales. Ma responsabilité, avec d’autres, était de veiller à la cohésion et à la pérennité de l’appel des cent. Ce vote-là permettait cette cohésion. Il amenait chaque parlementaire à juger en fonction du texte, et pas du contexte. La cohérence de gauche, c’est nous qui l’incarnons. Quand le gouvernement veut développer 34 filières industrielles, alors ayons la cohérence d’aider les boîtes exposées à la concurrence internationale, et pas toutes, à l’aveugle.

Quel bilan tirez-vous des discussions sur le budget ?
On a fait progresser une question essentielle dans le débat public. Au moment où le libéralisme est en faillite, c’est une faute d’avoir recours à des solutions qui reposent pour l’essentiel sur la baisse du coût du travail et sur la diminution de la capacité financière de l’Etat. Nous avons aussi installé un fait parlementaire inédit dans la Ve République. Il est maintenant question de sortir de la verticalité du pouvoir, pour assumer une vraie séparation entre les pouvoirs. La France de Montesquieu doit enfin ressembler à elle-même. Lorsque le gouvernement propose une feuille de route, il revient au Parlement et à lui seul d’en délibérer souverainement.

Sur quoi va déboucher le mouvement impulsé par les frondeurs ?
Nos amendements n’ont pas été retenus. Mais certains ont recueilli les suffrages des radicaux, du MRC, des écologistes et du Front de gauche. D’un côté, des solutions discutables divisent la gauche et sèment la discorde entre socialistes. De l’autre, des solutions discutées font l’unité de toute la gauche. Il y a là un sillon à creuser. L’université d’été à La Rochelle, où il n’y aura aucun enjeu de vote, doit permettre d’avoir un dialogue avec les militants.

Mais au-delà des seuls partis, il faut reconstruire une relation de confiance et d’engagement commun avec les dépositaires de notre victoire en 2012, ceux qui se sentent abandonnés, mais restent disponibles pour reformuler un projet combatif et moderne. Notre modèle productiviste et consumériste est intenable. Le mouvement de demain doit être la synthèse de la démocratie, du socialisme et de l’écologie. C’est ce que la gauche n’a pas réussi à faire. Il n’y a aucune raison, si ce n’est le sectarisme de ceux qui veulent toujours critiquer ou l’arrogance de ceux qui ne veulent que gouverner, pour ne pas y arriver.

Propos recueilli par Rémy Dodet.

 

Je me dois de rendre des comptes aux plus pauvres

En 2012, sur une circonscription qui avait été découpée par la droite pour tenter de me faire perdre, j’ai gagné les élections législatives. Il est à noter qu’au premier tour, sur la deuxième circonscription, il y avait 18 candidats. Avec 18 candidats, j’ai totalisé 55,43% des suffrages dès le premier tour dans le quartier en ZUS de la Californie à Jarville. Dès le premier tour, j’ai totalisé 41,2% des voix dans la ZUP de Vandoeuvre. Au deuxième tour, j’ai réalisé 76,36% des voix dans le quartier en ZUS de la Californie à Jarville et 60,82% des voix dans la ZUP de Vandoeuvre.

Ces chiffres sont évocateurs, ce sont très majoritairement les plus pauvres, les plus fragiles qui m’ont mandaté pour être réélu député. Je leur dois des comptes et pour cela, je ne voterai pas le Projet de Loi de Financement Rectificative de la Sécurité Sociale. Je suis exactement sur les mêmes positions que Pouria Amirshahi dont vous pouvez lire ci-dessous l’interview donnée à Libération.

 

Hervé FERON

 

 

L’interview de Pouria Amirshahi à Libération :

 

«La cohérence de gauche, c’est nous qui l’incarnons»

Si le budget rectificatif a été adopté mardi dernier à une très large majorité, le vote du budget rectificatif de la Sécurité sociale, qui a lieu ce mardi après-midi, s’annonce plus serré, tant le texte s’attire les foudres de plusieurs députés socialistes. En pleine conférence sociale, les députés doivent se prononcer sur un texte qui traduit en actes le «pacte de responsabilité» de François Hollande. Ce projet de loi prévoit de financer une baisse massive des cotisations sociales acquittées par les entreprises à l’aide d’un plan d’économies de 50 milliards d’euros d’ici à 2017. Pouria Amirshahi, député des Français de l’étranger, fait partie des frondeurs socialistes critiques envers la politique du gouvernement.

 

Les frondeurs vont-ils voter le texte du gouvernement ?
Dans leur grande majorité, non. Le texte qui nous est présenté aujourd’hui n’est pas acceptable. Il s’agit de baisser les cotisations sociales de 41 milliards d’euros au bénéfice incertain du redressement productif, mais avéré de certaines entreprises qui n’en ont pas besoin. Ces largesses vont être supportées par les salariés, les ménages et les retraités dont le gouvernement a choisi de geler les pensions. Nous, les députés de «l’appel des cent», allons nous réunir ce mardi. Je sens une détermination à ne pas accepter ce grand renoncement à l’œuvre qui valide des thèses injustes et qui n’ont fonctionné nulle part. Jusque-là, le gouvernement a utilisé comme méthode le musellement, avec la procédure de réserve des votes, ou la provocation, en cédant plus facilement aux injonctions patronales qu’en écoutant une partie de sa majorité, comme sur la pénibilité.

Mardi dernier, les frondeurs ont voté en faveur du budget rectificatif. Vous vous apprêtez, avec d’autres, à ne pas voter celui de la Sécurité sociale. Où est la cohérence ?
C’est vrai que nous avons proposé des amendements au projet de loi de finances rectificative (PLFR), notamment sur le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice), qui ont été rejetés. Mais le Parlement doit juger des textes et seulement des textes. Celui sur le budget reste critiquable, mais il prévoit de sortir du barème de l’impôt des gens qui n’avaient pas à y entrer, et un dégel, même minime, de certaines prestations sociales. Ma responsabilité, avec d’autres, était de veiller à la cohésion et à la pérennité de l’appel des cent. Ce vote-là permettait cette cohésion. Il amenait chaque parlementaire à juger en fonction du texte, et pas du contexte. La cohérence de gauche, c’est nous qui l’incarnons. Quand le gouvernement veut développer 34 filières industrielles, alors ayons la cohérence d’aider les boîtes exposées à la concurrence internationale, et pas toutes, à l’aveugle.

Quel bilan tirez-vous des discussions sur le budget ?
On a fait progresser une question essentielle dans le débat public. Au moment où le libéralisme est en faillite, c’est une faute d’avoir recours à des solutions qui reposent pour l’essentiel sur la baisse du coût du travail et sur la diminution de la capacité financière de l’Etat. Nous avons aussi installé un fait parlementaire inédit dans la Ve République. Il est maintenant question de sortir de la verticalité du pouvoir, pour assumer une vraie séparation entre les pouvoirs. La France de Montesquieu doit enfin ressembler à elle-même. Lorsque le gouvernement propose une feuille de route, il revient au Parlement et à lui seul d’en délibérer souverainement.

Sur quoi va déboucher le mouvement impulsé par les frondeurs ?
Nos amendements n’ont pas été retenus. Mais certains ont recueilli les suffrages des radicaux, du MRC, des écologistes et du Front de gauche. D’un côté, des solutions discutables divisent la gauche et sèment la discorde entre socialistes. De l’autre, des solutions discutées font l’unité de toute la gauche. Il y a là un sillon à creuser. L’université d’été à La Rochelle, où il n’y aura aucun enjeu de vote, doit permettre d’avoir un dialogue avec les militants.

Mais au-delà des seuls partis, il faut reconstruire une relation de confiance et d’engagement commun avec les dépositaires de notre victoire en 2012, ceux qui se sentent abandonnés, mais restent disponibles pour reformuler un projet combatif et moderne. Notre modèle productiviste et consumériste est intenable. Le mouvement de demain doit être la synthèse de la démocratie, du socialisme et de l’écologie. C’est ce que la gauche n’a pas réussi à faire. Il n’y a aucune raison, si ce n’est le sectarisme de ceux qui veulent toujours critiquer ou l’arrogance de ceux qui ne veulent que gouverner, pour ne pas y arriver.

Propos recueilli par Rémy Dodet.

 

Inauguration de la flamme postale « Tour de France – Tomblaine »

 

En fin d’après-midi, Hervé Féron s’est rendu à la plate-forme de préparation et de distribution du courrier de Nancy Sud pour l’inauguration de la flamme postale célébrant le départ de l’étape du Tour de France cycliste à Tomblaine le 12 juillet prochain. La flamme a été installée sur les machines à affranchir de ce centre et est désormais apposée sur le courrier relevé dans les boîtes aux lettres de Tomblaine.

Après avoir visité la plate-forme en présence de Jean-Paul Destremont, Directeur de la Plate-Forme Courrier de Nancy Lobau, Patrick Schosseler, Directeur de la Plate-Forme Courrier de Nancy Sud, et Jean-Pierre Ferry, Directeur de groupement de Lorraine Ouest, Hervé Féron a également remis des maillots jaunes à l’attention des facteurs de Tomblaine qui les porteront les vendredi 11 et samedi 12 juillet prochain lors du passage du Tour de France dans l’agglomération.

 

Inauguration de la flamme postale

 

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