L’annonce du possible rachat du club ASNL, fait couler de l’encre dans la presse locale, on le comprend. Chacun a son idée là-dessus, et à titre personnel, je pense que cela peut-être une bonne chose, il faut regarder cela avec discernement.
Mais l’achat du club est une chose, l’achat du stade en est une autre.
Le club n’est pas très riche, le recrutement a été fait à minima pour assurer le maintien en L1. Est-ce que ce sera suffisant ? Pas sûr… Un repreneur qui aurait l’intention d’investir beaucoup sur ce club serait donc le bienvenu.
C’est une bonne chose pour Jacques Rousselot, qui a tant donné (en énergie, en passion, mais également qui a tant donné de sa poche ), dans un contexte général où les collectivités ne peuvent plus aider les clubs pros. Ce serait donc une bonne solution que de trouver un repreneur privé.
Et puis Jacques Rousselot peut légitimement espérer accéder à la Présidence de la Fédération Française de foot-ball prochainement et dans ce cas là, il ne pourrait plus être actionnaire d’un club quel qu’il soit. Il est aujourd’hui actionnaire à 70%. Mais l’ASNL est son bébé et il a à coeur de trouver une sortie qui laisse présager un bel avenir au club, c’est tout à son honneur.
Cela dit l’ASNL appartient aussi à notre région, à ses supporters, aux contribuables qui ont eux aussi souvent participé (et en ne le sachant pas toujours). Car l’ASNL fait partie du patrimoine local et participe et participera au rayonnement et au développement économique de notre région.
Ce n’est pas un hasard si les Chinois s’intéressent au foot-ball en France et en Europe, leur gouvernement a vraisemblablement l’intention de candidater un jour pour l’organisation d’une prochaine grande compétition… quand le foot-ball chinois s’éveillera ! Mais en même temps il ne faut pas s’emballer, regardons attentivement ce que dautres riches chinois ont fait avec le club de Sochaux ou encore avec l’aéroport de Toulouse-Blagnac…
Si Jacques Rousselot discute avec ce consortium, on lui fait confiance, on se doute bien qu’il doit s’entourer des meilleurs conseils. Et il serait malvenu de ne pas considérer avec bienveillance une opportunité aussi rare.
N’oublions pas que l’ASNL, c’est aussi de l’emploi pour des habitants du Grand Nancy et qu’un propriétaire étranger est forcément le bienvenu si il pérennise ces emplois locaux.
Mais là où je commence à être inquiet, c’est sur l’attitude du Grand Nancy. Jacques Rousselot nous a mis dans la confidence André Rossinot et moi, il y a deux mois. Aujourd’hui, on voit arriver monsieur Pensalfini qui vient faire son numéro habituel devant les caméras et les stylos tendus !
Je le cite « concernant Marcel Picot, je lui avais moi-même donné l’idée qu’une vente était possible »… C’est un peu grotesque.
Mais qui est-il pour dire des choses comme ça ?
Comment peut-on imaginer que l’on commence à parler de la vente de cette infrastructure métropolitaine sans en avoir discuté avec les élus de la Commission et du Conseil de Métropole ?
Comment peut-on imaginer que de telles propositions se fassent sans concertation avec le Maire de la Ville de Tomblaine sur le territoire de laquelle se trouve le stade Picot ?
Quand arrêtera-t-il ses impostures ?
Voyez-vous, ce qui me dérange, c’est leurs méthodes toujours claniques, exclusives.
Quand un candidat de droite aux prochaines législatives, qui n’a encore pas fait grand chose dans l’intérêt public et qui ne s’est jamais intéressé à l’ASNL vient s’assoir ce samedi aux côtés du Maire de Nancy et du Président de l’ASNL en tribune officielle, c’est utiliser l’infrastructure métropolitaine, c’est à dire l’argent public pour se montrer, faire semblant de s’intéresser et faire campagne…
Mais surtout, j’ai fait des propositions depuis des années pour améliorer les conditions d’accès, de stationnement autour du stade et le rendre plus confortable, plus vivable pour les spectateurs, comme pour les riverains (je suis leur maire, je dois pouvoir les représenter). En juin dernier, je lançais un nouvel appel dans la presse pour qu’on acte plusieurs solutions complémentaires : intensifier les transports en communs du côté St Max (Place Barrois) et du côté Tomblaine (Rond Point de la Fraternité) une heure avant et une heure après chaque match, pour inciter les Grands Nancéens à venir en tram ou en bus, laisser s’installer des entreprises sur la Plaine Flageul qui pourront mutualiser des places de stationnement avec le stade les jours de matches (13 entreprises en 12 ans, proposées au Grand Nancy qui les a empêchées de s’installer), réserver des navettes gratuites depuis le Parc des Expositions pour les abonnés de l’ASNL qui viennent de loin, ces navettes seraient prioritaires pour repartir après les matches, etc.
Depuis le mois de juin, je n’ai toujours pas obtenu de réunion sur ce sujet, le Grand Nancy me mène en bateau avec de très nombreuses réunions sur d’autres sujets (réunionite sécuritaire), mais rien concernant mes propositions. Elles ne sont même pas étudiées.
J’en suis à ne pas pouvoir répondre aux associations de supporters tant je suis désaisi de mes responsabilités sur le territoire de ma commune par l’attitude de ceux qui se nomment eux-même dans cet article de presse « les dirigeants du Grand Nancy » !
Ce sont les supporters et les riverains qui en subissent les conséquences.
Si un investisseur privé souhaite acheter le stade, il faut des garanties quant aux respect des règles d’urbanisme, quant au fonctionnement du stade pour en limiter les nuisances pour les riverains et en optimiser la jouissance pour les spectateurs. Il faut négocier des investissement privés aux abords du stade. Et puis, je disais que l’ASNL appartient aussi à la région et à ses supporters tant elle participe à son rayonnement…mais un privé aura-t-il le droit de faire tout ce qu’il veut en matière de naming si il devient propriétaire du stade ? Bonjour l’image du Grand Nancy, bonjour l’image de Tomblaine !!!
Dans ces conditions, comment peut-on imaginer que le Maire de la Ville concernée, Tomblaine, soit exclu de cette négociation ? Qu’est-ce que c’est que ces méthodes en République ? Quel mépris pour les électeurs !
C’est même lui qui devrait être le pilote de ce genre de dossier sur sa commune, interrogez les habitants, demandez leur ce qu’ils en pensent.
La vérité, c’est aussi que de tels acquéreurs, on le sait, seraient prêts à investir beaucoup pour leur image à proximité du stade dans d’autres infrastructures que le stade. Or, à proximité du stade, il y a de quoi faire… à Tomblaine en terme d’investissement. Tomblaine qui a été si longtemps empêchée de développement par le Grand Nancy.
Si le Président du Grand Nancy exclue le Maire de Tomblaine de ces discussions, c’est qu’il a besoin d’investisseurs sur d’autres projets, ailleurs, on le découvrira par la suite. C’est un traitement inégalitaire des territoires.
Ces méthodes ne peuvent durer, les beaux discours, pour ne pas dire bavardages sur le Projet Métropolitain doivent laisser la place à un fonctionnement démocratique et solidaire.
La décison de vendre l’ASNL appartient à Jacques Rousselot, la décision de vendre le stade doit, elle, se discuter, être réfléchie, elle doit donner lieu à des contreparties, à des engagements, dans le seul intérêt public. Tout cela demande sérieux, responsabilité, discernement, à mille lieues des déclarations intempestives de monsieur Pensalfini dans la presse sans aucune concertation.