…mon avis sur les transports en communs dans le Grand Nancy.
Le Grand Nancy est coupable historiquement. À l’époque, coupable d’avoir choisi dans la précipitation, sans concertation aucune, pour ne pas dire de façon occulte, une technologie nouvelle, dont la qualité n’était ni éprouvée, ni démontrée : le tram Bombardier.
C’est ainsi le développement économique, la qualité de la vie au quotidien, les équilibres budgétaires du Grand Nancy, mais avant tout les usagers qui étaient sacrifiés pour des décennies à venir. Et, circonstances aggravantes, le risque était amplifié par l’accélération pour empêcher tout débat, toute critique, et permettre une inauguration mémorable en présence de madame Chirac, sans vergogne, en pleine période électorale.
Rappelez vous que la transaction conclue en 2005 avec Bombardier portait sur un coût de maintenance annuel de… 2 millions d’euros ! Or, l’expert mandaté par le Tribunal Administratif avait constaté pour l’année 2007… 2,6 millions d’euros de maintenance !!!
En coulisses, plus personne ne contestait l’idée que ce choix avait été une erreur catastrophique techniquement et financièrement. Le discours public n’a eu cesse de présenter une version plus édulcorée.
C’est comme ça que la spéculation sur des terrains (savamment organisée via l’ADUAN, la SOLOREM, l’EPFL, et tous les outils qui vont bien mis en place pour une maitrise totale), terrains sur certaines communes de banlieue a permis au Grand Nancy une variable d’ajustement budgétaire.
Voilà, ça c’est déjà de la vieille histoire, mais les « responsables » sont toujours en place, les méthodes aussi et on en paie toujours les tristes conséquences.
Et puis, il y a eu récidive ! Deux agglomérations seulement en France avaient opté pour le tram Bombardier : Caen et Nancy. La multitude d’autres agglomérations n’était pas tombée dans le panneau. En 2012, on apprend que Caen décide d’abandonner pour passer au tramway classique sur fer… Et bien, pas Nancy ! On a décidé d’en reprendre au moins pour 10 ans. Nous avons été la risée de toute la France.
Vous avez dit masochistes ? Non, il s’agissait d’abord de ne pas reconnaître les erreurs et de ne pas entendre l’opposition et la population dire « on vous avait prévenus ».
En 2012 donc, on décide de prolonger et pour pallier aux difficultés techniques chroniques, on engage 14 millions (!) pour remettre à neuf un matériel qui n’avait que 12 ans.
Un rapport avait été diligenté par le ministère des Transports quand le Grand Nancy l’avait appelé à l’aide en 2008, il disait : « … car le système de tramways sur pneu TVR souffre de déraillements fréquents, entraînant des retards, des accidents, et de l’usure particulièrement rapide de certaines pièces. Résultat : des usagers mécontents et des frais de maintenance au-delà des prévisions. »
Bon, aujourd’hui, on nous raconte que tout ça devrait changer et il a été annoncé (et là c’est médiatisé…) « la volonté de tourner une fois pour toutes la page du tram Bombardier » !
Et même d’organiser une concertation (ouah ! Révolution quand tu nous tiens !!!)
Le bon peuple sera donc entendu.
Et là subtile attention, le dossier est confié à Christophe Choserot.
Christophe dans le cadre de sa vice-présidence s’est emparé courageusement et avec talent de ce lourd, lourd, lourd dossier.
Il a eu raison. Grâce à lui, l’opposition parvient à faire progresser enfin la majorité dans le seul souci de l’intérêt général.
Il a mené de façon exemplaire une large concertation, avec la volonté d’écouter et non pas d’imposer son point de vue. Il porte aussi la proposition exacte qui était celle de la Gauche au moment des élections municipales.
Mais cette concertation n’est-elle pas un nouveau leurre, indépendamment de la volonté de Christophe Choserot ?
Bien sûr que si. On sait depuis le départ que le Grand Nancy surendetté n’aura pas les moyens d’entendre les bons choix, ceux de la raison, qui ressortiront en termes de voeux de cette concertation.
D’abord, il aurait fallu répondre à la question « comment fait-on pour desservir le plateau de Brabois ? » avant même que d’organiser le déménagement massif de dentaire et de pharma ! Sans concertation non plus sur le devenir des bâtiments ainsi abandonnés au centre ville…
Alors, pour anticiper sur les économies à faire, on a commencé par nous faire croire que techniquement on ne pourrait pas monter à Brabois avec le tram… aujourd’hui chacun sait que cela n’était pas vrai.
Christophe Choserot défend l’idée du tram qui monterait à Brabois, à condition qu’il aille aussi jusqu’à Roberval, à Vandoeuvre et que cela n’empêche pas ce qui est prévu du côté de Saint-Max et d’Essey-les-Nancy.
Je suis complètement d’accord avec lui. Il semblerait qu’un accord a été trouvé entre André Rossinot et les maires de St. Max et d’Essey pour un tram en traversée de ces deux villes, mais qui ne soit plus en site propre (c’est à dire qu’il soit en site partagé avec la circulation automobile, pour permettre une meilleure fluidité). Pour une fois qu’André Rossinot accepte et respecte les propositions de maires sur leurs propres communes et dans l’intérêt des citoyens, on ne va pas bouder notre plaisir. J’aurais d’ailleurs eu la même demande si il s’était agi de ma Commune.
On a donc la bonne solution toute trouvée pour l’avenir de la Ligne 1.
Et c’est là qu’on réalise que j’avais raison depuis le départ : l’enveloppe possible ne permettra jamais de faire ça, il manquera entre 120 et 150 millions… Comme ça, on a gagné du temps (on pourrait même dire qu’on en a perdu…) et on a leurré le bon peuple en lui demandant son avis, pour « faire démocrate ».
La suite va être difficile à assumer… On nous dira qu’on n’est jamais content, qu’on est en opposition systématique,…
Pourtant c’est cette solution qu’il faudra défendre. Il faudra bien qu’un jour nous ayons un réseau de transport en commun facilement accessible, avec des amplitudes horaires et une couverture des territoires qui correspondent à la réalité de la vraie vie.
Un bon indicateur de réussite de cette politique publique serait qu’un jour on constate que même les élus prennent les transports en communs pour se rendre à la Mairie de Nancy ou au siège de la Métropole, rien que parce que ça serait devenu simple et incitatif de prendre le bus ou le tram.
Au moins un autre sujet subsiste : du côté Nord-Est, on manque cruellement de parkings relais pour inciter les automobilistes à se garer et prendre les transports en commun.
Normalement, si ça n’est pas remis en cause la ligne numéro 3 traversera la Plaine Flageul à Tomblaine, et j’ai proposé depuis plusieurs années un projet de développement économique sur cette Plaine Flageul. J’ai trouvé des investisseurs privés. C’est une opportunité incroyable pour le Grand Nancy, car ces investisseurs amèneraient dans leurs projets de nombreuses places de stationnement qui pourraient être partagées par convention avec les utilisateurs du Stade Marcel Picot les soirs de matches de l’ASNL. Une partie de ces parkings pourrait servir aussi de parking relais…
Mes propositions concrètes ont déjà trois ans d’âge, et on n’avance pas vite. Il suffirait de bon sens, et de volonté nouvelle d’accepter que les élus locaux puissent être acteurs du devenir de leur ville…