Il va bientôt être l’heure de faire les comptes, non ?
J’ai été très esseulé au Conseil de Métropole lorsque je disais qu’André Rossinot nous menait en bateau sur le projet de ligne 1 du tram. Je disais qu’il n’écoutait pas les citoyens qui se sont exprimés, que cette délibération était une nouvelle coquille vide pour nous renvoyer à de nouvelles études et surtout qu’il n’avait même pas prévu la façon dont il allait financer cette ligne 1. Alors, je lui faisais quelques propositions pour trouver des financements et je lui proposais de revoir sa copie au sujet du Grand Nancy Thermal.
Cela n’est que du bon sens : la Métropole a un coeur de métier, dans lequel on trouve les transports en commun. Aujourd’hui, il faut se recentrer sur nos compétences premières pour les mettre en oeuvre dans de bonnes conditions. Après seulement on pourra se disperser sur d’autres projets dès lors qu’ils seront intéressants. 

Je n’ai reçu aucune réponse, que du mépris, il continue à marche forcée. Il s’enferre dans ses erreurs sans souci des lendemains qu’il n’aura pas à gérer…

Il ignore par exemple qu’une pétition circule sur le thème « Non à la disparition de la piscine découverte Louison Bobet » et qu’elle a recueilli déjà plus de 1100 signatures…

Et voilà qu’une délibération est programmée au prochain Conseil de Métropole, dans laquelle, messieurs dames, il va nous enfiler son projet avec l’augmentation exponentielle du coût à la charge du contribuable. Comme beaucoup d’élus tremblent devant lui, ils seront absents ou bien voteront pour. 
Cela plombera le budget de la Métropole pour très longtemps, alors je vous engage à bien regarder comment les élus de votre commune voteront vendredi 6 juillet et je vous invite à vous en souvenir…

J’avais dit en Conseil de Métropole et j’avais écrit que ce petit caprice finirait par nous coûter 80 millions d’euros…
Aujourd’hui c’est confirmé, j’avais malheureusement raison.
Même si il est essayé de brouiller les cartes dans la présentation de la délibération, exemples :

– On nous dit : coût total 97,9 millions d’€… HT ! Cela nous fait donc en TTC 117,48 millions d’€ et nul doute que ça va grimper (il en est ainsi dans tous les projets, on nous annonce un coût au départ, puis il y a des avenants, des sommes qui se rajoutent et on ne rend jamais publique la dépense finale). Si ce coût venait à nouveau à déraper, qui nous dit que la Métropole ne devra pas mettre quelques millions supplémentaires dans ce couteux investissement ?

– Savez-vous (vous, le grand public) qu’il est prévu, comme cela se pratique usuellement (mais pourquoi ne pas le dire plus clairement ?) qu’il faudra que la Métropole verse 200 000€ à chacun des deux candidats qui n’ont pas été retenus ?

– On nous dit que la Métropole devra verser à l’investisseur 25 millions d’€ de subvention d’investissement. Mais quid des 5 millions sollicités auprès de la Grand Région pour ce même investissement ? (nous avons posé la question, nous n’avons pas obtenu de réponses). Devons-nous comprendre que ces 5 M d’€ s’ajouteraient aux 25 M d’€ pour une subvention d’investissement au total de 30 millions d’€ ??? Si cela n’était pas leur intention, ils le diraient.

– Et puis, il est écrit que le Grand Nancy versera chaque année une contribution forfaitaire au concessionnaire de 2,26 M d’€ (en sachant que cette somme peut être amenée à connaitre une « légère variation » selon leurs propres termes ! ce n’est pas sérieux !). Puis, ils relativisent en ajoutant que chaque année ce concessionnaire reversera une redevance additionnelle de 400 000€ ce qui ramènerait la contribution du Grand Nancy à 1,837 M d’€.
Alors, ils fanfaronnent en comparant cette somme au coût actuel de fonctionnement du site 2,20 M d’€ annuels.
… Sauf qu’ils comparent ce qui sera notre coût annuel (2,26 M) moins les recettes (400 000) à ce qui serait actuellement le coût du site (et là, ils ne retranchent pas les recettes, car cela les arrange). On nous embrouille.

 

80,51 millions d’€ sur 30 ans.

Alors, faisons les comptes :

25 Millions (subvention d’investissement) + (1,837 Millions multipliés par 30 ans = 55,11 Millions) + 200 000 + 200 000 
(alloués aux deux candidats non retenus) = 80,51 millions d’€ sur 30 ans.

 

Je n’ose redire qu’il faudra peut-être ajouter les 5 M d’€ de la Région et les dérapages à venir sur le coût global de l’opération.
C’est une catastrophe annoncée. 

Sur le fond, le projet reste très discutable. Voilà ce que j’écrivais le 12 avril dernier 
(cette réflexion n’a pas reçu de réponse de la part d’André Rossinot)

Grand Nancy Thermal… on en parle bientôt ?

Cette Ville qui était si belle…


=> Plus grave encore : ce projet est contre nature et sans ambition pour Nancy. Un projet thermal ? Ce n’est pas nouveau, le premier projet date de 1908, en même temps que l’Exposition Internationale de l’Est de la France. Mais à l’époque, cela avait du sens, car on n’avait pas commencé par imaginer le projet sous l’angle économique. On s’était d’abord interrogé sur le rayonnement de Nancy
et l’attractivité qui résulterait d’un tel projet. Et pour cela, il avait fallu prendre en considération l’histoire et le site patrimonial dans sa globalité.
Là, l’approche économique a précédé l’approche patrimoniale et met donc en péril l’attractivité pérenne de ce projet. Françoise Hervé l’avait dit, l’avait écrit. Sur son insistance, il a été demandé à un bureau d’étude de produire un « diagnostic architectural et patrimonial ».
Mais cette approche est beaucoup trop réductrice ! Il aurait fallu considérer le site patrimonial dans sa globalité et également l’histoire de tout le site, dans son contexte artistique, patrimonial et végétal. C’est ce que préconisait Françoise Hervé. Ce diagnostic a été livré en septembre 2016 ! Alors que le projet dans ses intentions et son cahier des charges était largement engagé. On appelle ça un alibi !
On peut peut-être s’étonner aussi que ce diagnostic architectural n’ait pas révélé ces fameux effondrements ?

C’est un manque d’ambition, un manque d’imagination, de créativité. L’ambition aurait été d’allier thermalisme et milieu urbain et de le mettre en relation avec l’histoire du site et le mouvement artistique de l’Ecole de Nancy. Serait-il stupide d’imaginer achever le projet de Palais Thermal tel qu’il avait été imaginé par Lanternier avant la première guerre mondiale ?

Alors, si on considère que cela va nous coûter cher, très cher, pour un projet en panne d’ambition, je propose de tout remettre à plat.
Françoise Hervé, encore elle, s’était proposée de réaliser une exposition pour porter à la connaissance du grand public les richesses et les potentialités du site. Pourquoi ne pas recommencer par ça ? Et organiser la concertation ? Est-on vraiment pressé par le temps ? Ne vaut-il mieux pas perdre du temps pour élaborer un beau projet fonctionnel, qui valorise le patrimoine et l’histoire de cette ville qui était si belle ?