Il y avait de la concurrence, avec le Meeting d’athlétisme Stanislas à Tomblaine, qui a changé sa date ou encore avec Patrick Bruel au Zénith.
Cela n’a pas empêché les tomblainois de venir très nombreux pour les traditionnels feux de la St Jean samedi soir et la fête a été réussie.
On peut cependant s’irriter de voir que dans la presse le lendemain, la une, plus quatre pages entières sont consacrées à Patrick Bruel. Une page entière au meeting Stanislas et… rien du tout sur Tomblaine (pas un seul mot !) après une journée si dense en manifestations. Bon, on aura certainement droit à un petit article minimaliste dans quelques jours, mais quelle amertume pour toutes celles et tous ceux qui s’investissent tant et qui refusent d’accepter que l’on est aujourd’hui dans un monde où l’information, la vraie, la noble, n’existe plus, mais où le fric est roi. Quel mépris pour tous ces organisateurs bénévoles !
A Tomblaine, on n’organise pas une énorme fête de la musique le 21 juin, on préfère laisser aller les tomblainois qui le souhaitent à la fête de la musique à Nancy où il y a beaucoup plus de moyens et où sont concentrés beaucoup plus de groupes divers…
Il faut dire aussi qu’on n’est pas très fans non plus d’une fête qui tourne trop souvent en énorme beuverie avec insécurité à la clé. La fête, doit être la fête pour tous.
On me dit que la prestation devant la Manufacture à Nancy n’a pas été une grande réussite avec une sono exécrable, bref quand les institutions veulent récupérer la fête, la fête n’a plus grand chose de populaire…
Alors à Tomblaine, on préfère organiser les Feux de la St Jean, le samedi le plus proche du 21 juin, selon la tradition ancestrale pour célébrer le solstice d’été.
Le cadre est idyllique, en bord de Meurthe, à l’Iles aux Oies (peu de gens savent qu’il y a longtemps, Tomblaine s’appelait « Tomblaine-aux-oyes »), avec ce magnifique kiosque qui domine le site et les cygnes qui passent, curieux, au bord de l’eau, intrigués par la fête…
Nous avons voulu depuis longtemps que cette fête soit populaire et familiale. Alors, cela peut choquer certains, mais on ne vend pas du tout d’alcool. Et le résultat est évident, cela se passe toujours bien, jamais de bagarres, jamais d’embrouilles, malgré le public venu nombreux, on y vient en famille et en toute quiétude. On chante, on danse, on parle, on se restaure…
Au programme : des jeunes locaux à qui on donne la possibilité de s’exprimer sur une grande scène, puis un chanteur de renom et surtout populaire, qui plaira pour une soirée à toutes les générations.
Mais la recette de cette réussite tient aussi à une énorme mobilisation de bénévoles nombreux. C’est comme cela que l’on construit la vie ensemble dans la ville, le lien social, en faisant en sorte que les gens soient acteurs eux-mêmes de ce genre de manifestation. Je vous ai souvent parlé des formidables bénévoles du festival de théâtre « Aux Actes Citoyens », mais toute l’année, il y a aussi les dizaines de bénévoles dans nos associations et surtout les bénévoles du Comité des Fêtes, sur le pont chaque fois que nécessaire.
Les Feux de la St Jean hier à Tomblaine, c’est une organisation très lourde, la Présidente du Comité des Fêtes Hinde Magada y a passé sa journée et à minuit, elle rangeait encore des tables et des bancs. Elle fédère derrière elle de nombreuses personnes toujours volontaires pour aider, pour tenir la buvette, préparer les loges, assurer la sécurité auprès du feu, ou en bord de Meurthe… Ces bénévoles donnent sans compter et leur seule récompense est la réussite de la manifestation. Il faut leur rendre hommage et les remercier. Il ne faut pas oublier les personnels municipaux, services techniques et service d’animation piloté par Safia Ihaddadène, avec tout leur savoir-faire. Sans eux rien ne serait possible.
C’est tout cela qui fait la qualité du « vivre ensemble », qui fait que Tomblaine reste une sorte de grand village où la relation humaine existe réellement.
Alors, je voudrais vous raconter une anecdote qui est évocatrice…
Cette nuit, vers 22h30, à la fin du concert, une maman, venue de Malzéville avec sa famille, est venue me dire qu’elle avait perdu son enfant de 13 ans depuis… une heure et demi !
J’ai pris le micro et j’ai demandé à tous les animateurs et bénévoles sur place d’arrêter immédiatement ce qu’ils faisaient et de ratisser tout le quartier à la recherche du petit garçon, y compris les bords de Meurthe, l’île, etc. L’inquiétude était grande.
Tout le monde est parti à la recherche de l’enfant. A toutes ces personnes, des dizaines de jeunes de tomblaine sont venus spontanément se joindre, toute l’équipe de la batucada, d’autres jeunes qu’on connait, avec qui on a partagé des activités à un moment, élevés à l’Education populaire, des jeunes à qui on ne demandait rien. Mais ils sont venus, certains ont même appelés des copains au téléphone. La police appelée est venue. Les policiers étaient étonnés de voir qu’une manifestation avec tant de monde pouvait se dérouler sans débordements. Dans d’autres quartiers de Nancy, au même moment, il y avait des situations chaudes qui mobilisaient des voitures de police.Et puis il y avait aussi des voitures de police mobilisées au Zénith pour Patrick Bruel (!)
Cela dit, les policiers venus très vite sur place ont engagé immédiatement les recherches avec beaucoup de professionnalisme, on a fini par comprendre que l’enfant, après avoir fait une colère, avait fait une fugue. Et on le retrouvait heureusement vers 0h30…
Je voulais juste dire qu’une mobilisation comme celle des bénévoles toute la journée, puis cette mobilisation spontanée en pleine nuit parce qu’on était tous inquiets est admirable et méritait qu’on leur rende hommage et que je leur dise merci, merci et merci !
Et puis tous ces jeunes, si sympas, si généreux, quand on est dans la difficulté ! Là, c’est le Maire qui parle, je suis fier de la jeunesse tomblainoise !