Dans les politiques publiques qui devraient être prioritaires, il y a bien sûr la santé. Malheureusement c’est là encore un point d’extrême faiblesse de la Métropole et du bon docteur Rossinot…
Il y a quelques semaines, il avait convoqué tous les acteurs locaux de la santé, officiellement pour la signature du 2ème Contrat Local de Santé, mais en réalité pour une grand messe d’auto promotion. Un Contrat Local de Santé riche du travail de réflexion et des contributions fournis par les professionnels de santé. Puis, ce document devient un inventaire à la Prévert des actions (réelles ou non) sur le territoire du Grand Nancy. La méthode est pratique, elle permet de valoriser de nombreuses actions comme si elles étaient  mises en œuvre ou soutenues financièrement par la Métropole du Grand Nancy. Or, ça n’est quasiment jamais le cas…
Il faut savoir que lors des deux derniers Projets de Loi de Finances de l’ère Sarkosy, celui-ci a supprimé les incitations fiscales aux entreprises qui souhaitaient s’installer en ZRU (Zone de Redynamisation Urbaine), seules les ZFU (Zones Franches Urbaines) permettaient dès lors de bénéficier de ces exonérations fiscales…
Il s’en est suivi un effet pervers, puisque nombre de médecin spécialistes, cliniques, laboratoires sont allés se concentrer dans ces ZFU. Or, sur le Grand Nancy, il n’y a que deux ZFU : le Haut du Lièvre et Vandoeuvre. N’exagérons pas, ces braves gens ne sont pas allés s’installer au coeur du Haut du Lièvre, mais juste en limite intérieure de la Zone permettant ces exonérations juteuses…
 
Il s’en est suivi, comme dans la plupart des agglomérations, un déséquilibre évident de l’offre de soin sur le territoire.
 
A Tomblaine, nous nous sommes battus contre vents et marée pour créer une Maison de Santé Pluriprofessionnelle… Et nous avons plus que réussi. En effet, on prévoyait dans ce qui était avant un désert médical, l’arrivée de 24 professionnels de santé, aujourd’hui ils sont 35 plus un laboratoire d’analyses médicales. Plus de 400 patients par jour, sans compter les visites à domicile, un vrai projet de territoire qui organise les complémentarités entre professionnels de santé, qui permet des amplitudes d’accueil et de soin plus larges et surtout qui facilite l’accès au soin pour les tomblainois, mais aussi pour les habitants des Communes environnantes. André Rossinot a combattu ce projet. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne l’a pas aidé ! Mais demandez aux usagers ce qu’ils en pensent aujourd’hui… il n’y a pas photo !
D’autres maires ont tenté de réaliser des maisons de santé à beaucoup plus petite échelle et en y mettant moins de moyens. Mais ils avaient conscience que c’était et c’est toujours une nécessité absolue pour réorganiser un équilibre de l’offre de soin sur le Grand Nancy.
J’ai été choqué donc d’entendre André Rossinot dire publiquement à cette docte assemblée, je cite : « tous ceux qui se sont jetés pour créer des maisons de santé, dont certaines sont vides ou à moitié vides, c’est tout cela qu’il faut jeter ou mettre de côté ».
 
D’abord, cela démontre qu’il est sur une autre planète, il n’a pas conscience de la réalité, de la douleur au quotidien des gens,  il ne va jamais sur le terrain.
Mais, ensuite, quel mépris pour tous ces maires qui ont tenté sans son aide de créer des maisons de santé dans l’intérêt public !
 
J’avais aussi été choqué après son très, très long monologue introductif de l’entendre se réjouir, selon lui tout allait bien dans le meilleur des mondes  dans le Grand Nancy. On voit que ça fait longtemps qu’il n’a pas rendu visite aux services des urgences… choqué surtout qu’il n’ait pas eu la décence d’évoquer la triste situation du CHU de Brabois et la suppression programmée des 598 postes !!!
 
Déséquilibre de l’offre de soin sur le territoire, pénurie de spécialistes, difficulté d’accès au CHU de Brabois (il faut un tram qui y monte !!!), déficit structurel budgétaire au CHU, malaise chez les professionnels hospitaliers et en particulier aux urgences…
Et on continue à dire que tout va bien ?
 
André Rossinot a été très longtemps le Président du Comité de Surveillance du CHU, aujourd’hui c’est Laurent Hénart. Et Mathieu Klein est membre de ce Conseil de Surveillance depuis longtemps. Malheureusement, sauf en période préélectorale, on n’aura pas beaucoup entendu leurs voix pour dénoncer les vraies raisons du déficit de l’hôpital public…
 
Dès 2014, la Fédération Hospitalière de France expliquait :
« En supprimant les lignes de crédit dédiées à l’hôpital public, le gouvernement a puisé dans les crédits accordés à l’hôpital pour réduire le régime général de la Sécu. En mettant dans le rouge les comptes de l’hôpital public, consciemment ou inconsciemment, il continue de faire pression et légitime les prochains tours de vis budgétaires. En juin, en détaillant au Conseil de l’Union européenne sa stratégie pour atteindre les cibles de finances publiques recommandées par Bruxelles, le gouvernement a acté une nouvelle réduction de l’ONDAM à 1,75% en 2016-2017 pour permettre la réalisation de 425 millions d’euros d’économies ».
 
Une fois de plus, merci l’Europe et ses « recommandations » !
 
Et lorsque récemment, le triomphalisme était à nouveau de mise et que Laurent Hénart tout comme Mathieu Klein se réjouissaient (quasiment en chœur) du classement du CHU de Nancy en 8ème place parmi les hôpitaux de France (!)  j’ai eu une pensée pour ces 598 personnes qui quitteront d’une façon ou d’une autre leur emploi à l’hôpital, pour tous ces personnels hospitaliers en souffrance, pour toutes ces personnes qui attendent pendant des heures aux urgences d’être soignées…
 
Je me suis dit aussi qu’avec une autre majorité à la Métropole du Grand Nancy, il y aurait une vraie politique publique de santé  cohérente et équilibrée à construire ensemble.