Celles et ceux qui connaissent bien l’association « Aux Actes Citoyens » savent que son objectf premier est le resserrement du lien social dans la Cité, en utilisant l’outil culturel qu’est le festival de théâtre, quand de nombreux habitants en deviennent les acteurs par la participation active. C’est pourquoi à travers ses actes, ses actions et sa programmation, « Aux Actes Citoyens » se montre souvent militant du progrès social.
Lorsque cette soirée a été inventée, il y a une quinzaine d’année, il s’agissait tout simplement que des dizaines de voitures de collection, de Harley Davidson, de side-car (des années 50) aillent chercher des personnes âgées dans la ville, les déposent sur le tapis rouge déployé pour elles de la rue au théâtre, sous le feu des photographes et qu’elles soient ainsi traitées comme des reines toute la soirée. C’est un peu notre festival de Cannes à nous…
C’est incroyablement populaire, tout le monde joue le jeu, les chauffeurs, les bikers, les personnes âgees, le public nombreux dans la rue, qui se transforme en paparazzi ! Comme pour une pièce de théâtre écrite, chacun devient et parfois sans le savoir, acteur de la manifestation. C’est joyeux, c’est la vie…
Nous avons appelé cette soirée, désormais aussi mythique que traditionnelle, « En Voiture Simone ».
On pourrait penser que cette expression est triviale, voire « rabaissante » vis à vis des femmes… et bien non ! Surtout pas !
 
 
Connaissez-vous Simone, la femme pilote, derrière l’expression « En Voiture Simone » ?
lle s’appelait Simone Louise des Forest. Derrière ce nom à rallonge se cachait une des premières femmes pilotes, mais aussi une fondatrice d’auto-école.
« En voiture Simone ! » Vous pensiez que l’expression était un peu rabaissante, rejetant une fois de plus les femmes sur le siège passager, comme l’impose sa version longue : « c’est moi qui conduis c’est toi qui klaxonnes » ? Hé bien, n’en déplaise à l’animateur Guy Lux qui la popularisa dans les années 60, l’expression doit sa naissance à une femme pas comme les autres : Simone Louise Pinet de Borde des Forest, complètement fondue de sport automobile.
Née en 1910 à Royan, Mademoiselle Pinet de Borde des Forest s’est montrée désireuse de conduire l’automobile de son oncle, dès ses 12 ans. Elle aura plus tard l’audace de demander à passer son permis de conduire à une époque où ce certificat était réservé aux hommes de 21 ans révolus. Inspirée par la pionnière Anne De Rochechouart, duchesse d’Uzès qui le réclama en 1898, Simone Louise des Forest obtient le sien en 1929, et ce n’était pas pour aller faire du shopping, mais bien pour faire des courses, des vraies courses.
 
 
 
Record woman. Dès 1930, elle s’inscrit à une course de côte dans le Puy-de-Dôme, rien que pour montrer que les femmes ont le même contrôle de ces machines que les hommes. L’année suivante, elle conduit les 960 kilomètres du rallye Paris-Antibes-Juans-les-Pins et emmène sa mère, promue au poste de copilote pour courir la course Paris-Vichy.
Par deux fois, en 1934 et 1935, elle participera même au rallye Monte-Carlo, en s’offrant au préalable un détour par la Roumanie, à 3772 kilomètres de là. La seconde fois, elle s’associe à une autre pionnière, Odette Siko, spécialiste des courses d’endurance, dont les 24 Heures du Mans. Ensemble, elles vont également répondre à l’appel de la marque d’huile Yacco qui organisait une course contre la montre en 1937 sur le circuit de Linas-Montlhéry. En équipe avec les coureuses Hellé Nice et Claire Descollas, elles établissent plusieurs records qui forcent le respect des messieurs. Mais la bravoure de Simone Louise des Forest ne s’arrête pas là.
Mettre les femmes au volant. Pendant la Seconde guerre mondiale, Simone des Forest va faire faire profiter de ses talents ceux qui en ont le plus besoin… en prenant le volant d’un camion de la Croix-Rouge. Une expérience qui lui servira de tour d’essai après guerre lorsqu’elle participera au championnat des routiers… avant d’enchaîner avec les 24 Heures de Spa et les mythiques 1000 kilomètres du Nurburgring.
Sa passion pour l’automobile ne déclinera qu’en 1957 après sa découverte de l’aviation… à laquelle elle se consacrera pleinement. Entre temps, elle aura ouvert une des premières auto-école, en 1950, où elle enseignera en personne aux jeunes hommes comme aux femmes. Que les mauvaises langues gardent leur blague de “femme au volant, mort au tournant” : Simone des Forest est décédée en 2004 sans avoir connue le moindre accident de toute sa carrière de pilote. Aucun. Alors, qui conduit et qui klaxonne ?
Crédit photo de Une : simpleinsomnia / Flickr