C’est une icône qui nous a quittés. Sur cette photo, on voit, le jour du jubilé de Michel Platini, les trois joueurs mythiques réunis ! Diego Maradona, Edson Arantes do Nascimento, dit « Pelé » (quand j’étais petit, j’avais appris son vrai nom par coeur) et Michel Platini. J’ai plaisir à rappeler que cet énorme moment s’est passé à Tomblaine, puisque la presse préfère situer l’évènement à Nancy, et sinon, dire que c’était au stade Marcel Picot…
Et d’ailleurs, petite anecdote, dans le quartier en rénovation urbaine (ex Zone Urbaine Sensible) aujourd’hui rénové et agréable, il y a un merlon qui sépare les nouvelles petites maisons de la rue Eugène Pottier. La pelouse emblématique du stade Marcel Picot, qui avait été foulée par Platini, Maradona et Pelé, avait ensuite été revendue par petits carrés collectors de 10 cm2 aux fans de foot, mais il restait une grande partie de cette pelouse… Savez-vous où est cette pelouse ? Eh bien, elle couvre le merlon végétalisé de cet ancien quartier Jar-Tom ! Tout comme au milieu de la Place des Arts, toujours dans ce même quartier tomblainois rénové, une placette de 110m2 est constituée des anciens pavés de la Place Stanislas de Nancy. La grande classe pour ce quartier populaire, et un peu du « Siècle des Lumières » qui est venu s’installer en banlieue !!!
Ce jour-là, j’avais donc rencontré Pelé !
Mais Pelé et moi, c’était une histoire beaucoup plus ancienne… Dans un livre que j’ai écrit il y a deux ans « les petits ruisseaux… » je raconte plus de 200 belles rencontres que j’ai faites dans ma vie et cette histoire aurait pu y figurer aussi, mais…
J’avais 14 ans… J’étais passionné de foot, comme beaucoup de gamins. Je partageais cette passion avec mon père que j’aimais beaucoup. Nous avions deux idoles : Raymond Kopa et Pelé. Longtemps après, mon père n’était plus de ce monde, j’ai eu la chance de rencontrer « monsieur Raymond Kopa », qui m’était présenté ce jour-là par Roger Piantoni. Roger Piantoni lui dit « Raymond, je te présente monsieur le maire de Tomblaine » Et Raymond Kopa m’a dit « Monsieur le maire, je suis très honoré » . C’était le monde à l’envers ! Raymond Kopa, aussi élégant dans la vie que sur le terrain… J’aurais tant voulu que mon père sache ça…
Mais revenons à mon histoire… Le « Roi pelé » était une star planétaire (j’aurais tendance à dire que ce fut le plus grand footballeur de tous les temps). A la fin de sa carrière internationale (après sa troisième Coupe du Monde), Pelé était venu jouer un match amical à Paris, avec son équipe de Santos, fin mars 1971 (vous allez voir pourquoi je me souviens si précisément de la date…). C’était au Stade de Colombes, et Santos était opposé à une sélection de joueurs de l’AS St. Etienne et de l’Olympique de Marseille, les deux très grands clubs français de l’époque. C’était un match au bénéfice de la recherche contre le cancer.
C’était à cette époque là que le PSG, petit club qui venait d’accéder en première division, avait tenté d’acheter Pelé à Santos (mais finalement Pelé ira terminer sa carrière aux États Unis, au Cosmos de New York).
Le lendemain de ce match (qui avait été télévisé), je m’apprêtais à partir au collège, quand j’entends, sur la radio de mon père, un flash d’info (si je ne me trompe pas ça devait être « Radio-Nord-Est, en tous cas, c’était la radio publique régionale). On annonçait un scoop incroyable ! Le Roi Pelé allait signer un contrat au FC Metz ! Mieux encore, il allait venir par le train à la gare de Nancy le matin même pour rejoindre Metz en voiture !!!
J’étais un gamin, je rêvais, je collectionnais les autographes de footballeurs… Sans rien dire à mes parents, je décidais de ne pas aller au collège, mais de me rendre à la gare de Nancy (depuis Tomblaine) en vélo… Alors que j’attendais le train de Pelé, il y avait forcément un petit attroupement. Et même une caméra de la télé régionale… A un moment, le caméraman s’approcha de moi, avec mon album d’autographes dans les bras… et s’adressant à moi, il me filmait et me demanda « bonjour, qu’est-ce que vous faites-là ? Vous attendez quelqu’un ? »
Je répondais spontanément, tout excité à l’idée de rencontrerPelé « oui, m’sieur, j’attends le Roi Pelé ! »
– Mais comment savez-vous qu’il va venir ?
– ça a été annoncé à la radio ce matin !
– Ah oui, mais savez-vous quel jour on est ?
– Ben oui m’sieur… le 1er avril !
J’étais tombé à pieds joints dans un horrible canular ! Mon rêve s’effondrait…
Ainsi, le 1er avril 1971, j’ai failli rencontrer le Roi Pelé !
Bien entendu, je me gardais bien de raconter ça à mes parents, surtout que j’avais séché les cours à leur insu !
Je n’oublie pas non plus, que ce soir-là, mon père recevait un ami à la maison et alors qu’ils discutaient en buvant l’apéritif, la télévision était allumée. Au journal régional, un reportage attira soudain leur attention… Un reportage sur les blagues du 1er avril… On me voyait interviewé et piégé. Il y eu un grand silence ! J’étais tétanisé, car je pensais que j’allais me faire sévèrement disputer. Puis mon père et son ami ont éclaté de rire ! C’était bien fait pour moi, alors j’ai ri avec eux. Merci Pelé.