Dans la saga de la caserne des pompiers de Tomblaine, tout le monde sait aujourd’hui que la Préfète a tort, elle même le sait, qui a expliqué au Député qu’elle ne pouvait revenir en arrière, car cela mettrait en cause son autorité ! Le Député me l’a rapporté.
Il faut savoir aussi que lorsque la Préfète préparait son coup et qu’elle est allée en automne 2023 visiter la caserne des pompiers, elle s’est exclamée devant des pompiers « comment peut-on vivre dans des conditions aussi insalubres ? » Un pompier me la raconté. Le problème, c’est que les pompiers ne peuvent pas parler, ils sont tenus à une obligation de réserve et risquent des sanctions… Et si, un journaliste investiguait et interviewait des pompiers sous couvert d’anonymat, histoire de tenter d’en savoir plus ?
Non seulement, je reste très inquiet de l’indignité des conditions dans lesquelles cette Préfète veut stocker les migrants, mais de plus, on peut s’interroger sur les conditions déplorables dans lesquelles vivaient depuis plusieurs années les pompiers en exercice…
Des travaux ont été entrepris, mais juste avant le départ des pompiers (les sanitaires étaient insuffisants, une grande partie hors service depuis longtemps / des travaux ont été réalisés pour régler les fuites dans les toitures / les chambres de garde étaient en grande partie insalubres…). C’est incroyable de savoir que les pompiers étaient traités ainsi !
Tout d’abord, ce n’est pas un hasard si les règles du Plan Local d’Urbanisme ne permettent pas d’installer là des locaux à usage d’habitation. On peut s’étonner que la Préfète s’arroge le droit de ne pas respecter le PLU…
L’ex-caserne des pompiers est située en Zone UEb du PLU. Au chapitre 5 du PLU, Règlement applicable à la ZONE UE, en Section 1, Article UE1 : Occupation et utilisation du sol interdites, il est indiqué clairement que sont interdites « les constructions à usage d’habitation, d’activités industrielles, artisanales, commerciales et de services ».
Il est ainsi démontré que si des « chambres de garde de pompiers » pouvaient y être utilisées pour des raisons de service et de façon ponctuelle, on fait bien là la différence avec l’usage d’habitation qui n’est pas autorisé.
L’arrêté de réquisition précise que cette caserne « accueillait encore récemment une soixantaine de pompiers quotidiennement… », mais ces pompiers y travaillaient et n’y étaient pas logés, sauf quelques-uns, de façon ponctuelle dans les chambres de garde.
La Préfète dit dans son arrêté de réquisition, vouloir loger ces personnes dans les locaux de la caserne des pompiers de Tomblaine, elle évoque des chambres de garde et des bureaux et joint d’ailleurs un plan cadastral d’implantation. Mais comme nous avons dénoncé les conditions dangereuses et insalubres, le discours a changé devant l’expert, il ne s’agissait plus d’accueillir les migrants que dans un seul bâtiment… Ainsi c’était le moyen d’éviter d’évoquer la dangerosité et l’insalubrité des autres locaux qui subsistent pourtant bien sur le site.
On savait qu’elle avait l’intention d’ajouter des conteneurs dans la cour de la caserne, faute de places. Elle s’en était cachée dans son arrêté de réquisition… Et bien ça y est, c’est confirmé… Elle appelle ça des « bungalows », elle a l’intention de mettre 10 à 15 personnes par bungalow… La préfète accepterait-elle de dormir ne serait-ce qu’une seule nuit dans ces conditions ???
Nos affirmations s’appuient sur du factuel et aussi sur des témoignages de pompiers.
– Chaque jour, la caserne est étouffée par une circulation très dense, dans les deux sens, en raison de la proximité de la cité scolaire en particulier.
– La clôture d’un mètre de haut ne protège pas le site d’éventuelles intrusions. Alors que nous avons fourni de nombreux témoignages de riverains qui évoquent les violences urbaines, attitudes racistes, bagarres, dégradations, jets de fumigène, de pétard, d’engins pyrotechnique, lors des matchs de l’ASNL (tous les 15 jours), car les supporters des équipes adverses sont regroupés dans la tribune juste en face de la caserne.
– Les extérieurs sont dégradés, portes rouillées (danger), panneaux détériorés en façade, parfois troués, rouillés, carreaux cassés et non-sécurisés ( voir photos, nous n’avons pas pu l’inventer).
– En termes de questions qu’il est nécessaire de se poser : pour ces panneaux (que l’on voit sur les photos) détériorés, n’y a-t-il pas du plomb dans les peintures ? Quel est l’état des revêtements de sol en intérieur (colle amiantée) ?
– La toiture est facilement accessible, mais n’est pas pourvue de protection…
– Les dalles de faux-plafonds sont en éternit (amiantées)
– La tour de séchage des tuyaux est insuffisamment protégée, accessible au premier venu, cette tour de 20 mètres de haut est un danger permanent.
– Deux puits dans la cour ne sont protégés que par de simples dalles en béton faciles à déplacer, même s’ils ne sont pas profonds, cela peut également constituer un danger, dans le cadre de cette occupation. Il faut savoir que des enfants et des adolescents pourront être « accueillis » là !!!
– La station d’hydrocarbure n’a pas été démontée, nous n’avons pas l’assurance que l’installation ait été véritablement et complètement dépolluée…
– Des plaques se sont détachées et d’autres se détachent des avant-toits, c’est un danger permanent.
– D’après le plan d’implantation transmis avec l’arrêté de perquisition, les personnes devaient être logées dans ces espèces de hangar. Les pompiers témoignent de chauffage défectueux et d’absence d’isolation, il en résulte qu’il y fait très froid l’hiver et très chaud l’été. Quid du diagnostic de performance énergétique obligatoire pour tous locaux à usage d’habitation ? Quid des accès PMR ?
– Le local d’entrepôt des tuyaux avait été condamné pour cause d’amiante.
– Une fosse pour mécanique est protégée, mais reste un danger hors activité professionnelle.
– Dans une remise pendaient du plafond des câbles électriques pour recharge des engins.
– Le réseau d’assainissement est défectueux depuis longtemps, il n’est pas aux normes, il en résulte de nombreuses nuisances, des odeurs d’égouts, des conditions sanitaires déplorables, des rats… Les pompiers avaient même adopté un chat pour chasser les rats ! Une entreprise privée a été mandatée en septembre 2023 (juste avant le départ des pompiers) pour une dératisation, mais les problèmes subsistent et les rats reviendront…
– Dans le patio principal, à un moment donné, en plus des rats, il y avait un renard (témoignage de pompiers) !
– Dans la deuxième remise, de nombreux pigeons ont élu domicile, il en résulte des déjections et un risque sanitaire avéré.
Et maintenant, les pompiers de deux casernes ont été réunis dans une seule à Nancy, stratégie étonnante sur le plan stratégique et opérationnel, à l’encontre de tout ce qui se fait ailleurs en France.
Les pompiers disent que le déménagement a été précipité (pour permettre la mise en oeuvre à marche forcée du projet de la Préfète en libérant plus vite la caserne de Tomblaine ?). Il en résulte de nombreux travaux dans la nouvelle caserne qui ne sont pas terminés. Alors que les pompiers, eux, sont en exercice au quotidien.
Les pompiers disent aussi que la conception de cette caserne n’a pas pris en compte les conditions opérationnelles. La caserne est belle, mais pas fonctionnelle…
– Si les deux casernes ont été réunies, les effectifs de personnels ont été réduits, pour être répartis sur d’autres casernes…
– Les chambres de garde sont au … 3ème étage !
– Moins d’effectifs pour le même nombre de véhicules + éloignement des chambres de garde = qualité des interventions mise à mal.
– Un ascenseur permet de monter au 3ème étage, mais arrive dans les locaux réservés au personnel féminin… Les personnels hommes n’ont donc pas le droit d’utiliser l’ascenseur !
Ça grogne chez les pompiers… Il ne faudra pas s’étonner si eux aussi manifestent durant cet automne qui risque d’être chaud.