Carlo Boso m’impressionnera toujours, un jour à Kinshassa au Congo, trois jours après à Versailles, puis à Syracuse, aujourd’hui à Milan… Il parcourt le monde sans relâche et enseigne, transmet à de nombreux jeunes comédiens de nationalités diverses, mais à la passion commune : la Commedia dell’arte !
Et il m’envoie de ses nouvelles régulièrement, à l’image de cette vidéo, comme à une autre époque, on adressait une carte postale, par amitié, mais aussi parce que cette passion nous la partageons aussi. Nous savons que la Commedia dell’arte, par son histoire, véhicule des valeurs et porte encore aujourd’hui des combats qui sont loin d’être obsolètes, comme la liberté d’expression, le droit à l’impertinence, la dénonciation des travers grotesques et terribles des puissants. C’est beaucoup de travail pour en arriver là, c’est la quête vers l’inaccessible étoile, comme le disait Jacques Brel… Et alors, ça vous étonne qu’autant de jeunes soient tentés par la Commedia dell’arte ? Et ça vous étonne qu’en France, les puissants, les notables, les gouvernants (vous savez, ceux que nous n’avons pas choisis, mais qui ont réussi le coup de force de rester là…) étranglent la culture et les arts par choix budgétaires, après avoir supprimé toute reconnaissance à l’Education Populaire ?
Pourtant la Culture ne coûte rien à côté des dépenses abyssales de l’Etat, mais il semblerait qu’elle coûte encore trop cher pour ces gens-là ?
Comme le disait le poète « pour que le despote puisse accomplir ses basses besognes, il est préférable que le peuple ne soit pas amené à réfléchir ». Or, la Culture, les Arts, l’Education Populaire éveillent sans cesse les consciences, construisent des intelligences partagées, ouvrent les yeux et les âmes … C’est comme ça qu’on arrive in fine à « faire société ». On comprend alors que ça puisse déranger.
Et en plus, comme on peut le voir sur cette vidéo de Carlo Boso qui enseigne le personnage des Zannis à de nombreux jeunes à Syracuse, il y a quelques jours, la Commedia dell’arte est joyeuse, belle et forte, quand nos gouvernants sont tristes, laids et faibles …