Agir pour vous et avec vous

Jour : 31 décembre 2024

Ou … il faut savoir écouter les supporters qui sont aussi des citoyens …

Ce qui s’est passé dimanche pendant le match et après le match doit pouvoir nous interroger.

Le VNVB (Vandoeuvre-Nancy-Volleyball) évolue en Ligue A Féminine depuis plusieurs années, troisième à la fin du Championnat de France la saison dernière, le club est actuellement en tête du championnat, au plus haut niveau national. Mieux encore, il s’est qualifié pour les quarts de finale de la Coupe d’Europe (match aller le 22 janvier). Parmi les élus que cette équipe dérangeait, il y avait ceux qui lui reprochait une insuffisance de résultats, puis quand les excellents résultats sont venus, il y avait ceux qui disaient que ça n’allait pas durer … Mais voilà, les résultats sont là et depuis plusieurs années, le VNVB n’arrête pas de progresser. Il y avait ceux qui disaient que le volleyball féminin n’attire pas les foules, mais voilà la plupart du temps la salle du Palais des Sports de Vandoeuvre est pleine comme un oeuf …

Il faut se rendre à l’évidence, ce club est enthousiasmant par les valeurs qu’il véhicule et nombreux sont les grands nancéiens qui le suivent, le soutiennent et qui partagent ses valeurs. C’est l’image de la Métropole du Grand Nancy qui est ainsi portée par le meilleur de ses clubs sportifs.
Et voilà que ce dimanche le VNVB a pulvérisé le record de France du nombre de spectateurs jamais comptabilisé en France pour un match de volleyball féminin ou masculin !!!
Que vous faut-il de plus pour que vous entendiez ces supporters dimanche ?

A la Métropole du Grand Nancy, j’ai souvent entendu la parole officielle (que j’ai moi-même tenté de porter) selon laquelle le sport féminin doit être soutenu au moins autant que le sport masculin. Quand on est maire, en particulier pour les quartiers populaires, on sait que malheureusement, à notre époque encore, les jeunes femmes ont moins facilement accès au sport que les jeunes hommes … Le fait d’avoir des équipes féminines leaders, modèles, locomotives, peut permettre de changer l’ordre des valeurs … Et de mettre en cohérence le discours politique et les actes …

Le comble c’est que ce club à qui tout réussit (mais jusqu’à quand ?) est fortement menacé par la CACCP, qui est le gendarme financier du volleyball. Le club est bien tenu, bien géré, les dirigeants font des efforts remarquables depuis des années pour dépenser moins (connaissez-vous beaucoup de clubs dont le président se met à quatre pattes la veille du match pour aider à installer le taraflex sur le terrain ?). Le club a même eu un budget positif ces deux dernières années… L’entraineur, André Sà, est un véritable magicien, il va dénicher des joueuses quasi inconnues chaque année, qui se révèlent exceptionnelles lors de la saison, parce que la première des valeurs de ce club, c’est la combativité. Et chaque année, les clubs à gros budgets viennent piller le VNVB et recrutent en fin de saison les pépites que le VNVB avait repérées et formées ! De même le club a structuré un centre de formation et derrière l’équipe fanion, il y a de très nombreuses licenciées et très nombreux licenciés…

Malgré tout cela, la CACCP impose d’autres éléments structurels pour un club de ce niveau que le VNVB n’a pas les moyens de se payer.
La commission a prononcé une exclusion des phases de play-off pour la saison 2024-2025 et une mesure de rétrogradation administrative à titre conservatoire ! Des sanctions qui s’appliqueront immédiatement si le VNVB qui a la possibilité de faire appel, n’apporte pas rapidement des garanties financières…

Autant vous dire que si le VNVB a fait la fête dimanche soir, lundi matin tout le monde avait la gueule de bois …

Vous rendez-vous compte du gâchis que cela risque de représenter ? Sur le club, sur l’image de la Métropole, sur des centaines de jeunes femmes qui pratiquent un sport ou qui rêveraient d’en pratiquer … Comment dans ces conditions essayer de conserver de jeunes joueuses brillantes, sans parler de l’entraineur André Sà sollicité par ailleurs au plus haut niveau, mais qui fait beaucoup d’efforts pour ce club ?

Le club a besoin de 200 000€ supplémentaires sur son budget de fonctionnement. Cela lui permettrait, entre autres, de développer l’aspect commercial et sponsoring privé et à terme, cela permettrait de diminuer les demandes de subventions aux collectivités.

Quelles solutions ?

La Métropole est en difficultés budgétaires, de part l’héritage de la précédente majorité, cela ne s’est pas assez dit, mais aussi de par les baisses de dotations de l’Etat… Elle est en conventions avec 6 clubs de haut niveau, de par une compétence qu’elle s’est volontairement attribuée : Football / Basket / Handball / Volley masculin / Volley féminin / Waterpolo féminin, soit 4 clubs hommes et 2 clubs femmes. Mais aujourd’hui après la crise économique et les exigences toujours plus importantes des Ligues professionnelles, on sait que la Métropole n’a pas les moyens d’aider tous ces clubs. En comparaison Metz Métropole n’a que deux gros clubs pros à aider (le FC Metz et le handball féminin)…

L’idée n’est pas d’opposer tel ou tel sport, par préférence, par a priori ou par pseudo idéologie… L’idée consiste à faire en sorte que la Métropole et les collectivités puissent dégager les moyens d’aider suffisamment le VNVB et les clubs avec qui elle est en convention.
Je propose que la règle change et que la Métropole arrête le périmètre d’aide dans le cadre de cette compétence à 5 sports, au nom de l’histoire. Car il faut savoir que de nombreux autres clubs aimeraient être aidés par la Métropole, mais c’est impossible, cela n’entre pas dans ses compétences et elle n’en a pas les moyens.

Aider 5 sports différents, consisterait à ce que le club masculin de volley (GNVB) fusionne en un seul club avec le VNVB. Le VNVB est au plus haut niveau. Le GNVB, lui, peine au deuxième niveau national depuis toujours et a même failli l’an dernier descendre au troisième niveau. Financièrement le GNVB est en déficit important chaque année et ne doit son salut qu’au fait que son président, chef d’entreprise en retraite, renfloue sur ses deniers personnels, tous les ans, les caisses du club… Mais ce président, tout passionné soit-il ne suivra plus longtemps, il le répète souvent. Une fusion des deux clubs pourraient permettre de mieux aider le VNVB et devrait permettre à l’équipe masculine de continuer à évoluer à un très bon niveau régional.
Il faut être lucide, si on ne met pas cela en oeuvre, la situation pour tous ces clubs ne cessera pas de se dégrader, il y aura de la casse…

Le VNVB s’appelle « Vandoeuvre-Nancy », le minimum serait que chacune de ces deux villes apportent rapidement un apport supplémentaire de 50 000€ chacune. C’est un choix à faire, à assumer, mais pour les deux plus grandes villes de Meurthe et Moselle, c’est possible.

Et puis il y a le sujet d’une nouvelle salle de sport sur le site de la caserne Faron … Là, on est en pleine irresponsabilité collective. L’état avait besoin de réaliser une recette et de vendre ce terrain à la Ville de Vandoeuvre. Le Président du GNVB qui rêve depuis longtemps d’une grande salle, alors que ce club n’est jamais à l’étroit lorsqu’il joue au palais des Sports de Vandoeuvre, a annoncé qu’il allait investir dans une grande salle dédiée principalement au volleyball…
A seulement 500 m du Palais des Sports de Vandoeuvre où jouent actuellement le VNVB et le GNVB et qui a une capacité de 1800 places, quand la nouvelle salle ne ferait que 1500 places ! Autant dire que cet investissement serait inutile. La Fédération Française de Volleyball le dit elle-même.

Mais voilà que le Président du GNVB, initiateur du projet qu’il revendique comme privé, ne veut pas payer tout, il demande donc des aides publiques … Le Conseil Régional abondera et la Métropole dit qu’elle donnera un million maximum. Il manquera encore plusieurs millions pour faire le compte. La ville de Vandoeuvre aurait dit qu’elle serait prête si nécessaire à apporter le solde…
Pour démontrer que cette salle doit bénéficier d’argent public, le Président du GNVB dit qu’elle sera utile aux collèges, mais ce n’est pas le cas, les collèges sont trop éloignés. Il dit qu’elle pourra servir aux associations, mais dans quelles conditions ? Cela reste flou, devront-elles payer ? Qui paiera les fluides, le gardiennage ?
Pour rentabiliser la salle, il prévoit une location à l’année à la charge des deux clubs de volley (250 000€ chacun ?), qui n’ont déjà pas les moyens d’équilibrer chacun leur budget annuel … Qui paiera cette location ??? De plus cette salle de 1500 places permettra d’acueillir moins de spectacteurs.

Je propose que la Métropole ne s’engage pas dans cette participation financière, car cette salle de sport n’est pas nécessaire (alors que par ailleurs la Métropole n’entretient pas ces propres infrastructures sportives, il pleut dans le COSEC à Tomblaine !!! Mais il faut dire que la aussi c’est le sport féminin qui en est pénalisé …) La Métropole économisera ainsi un million d’euros en investissement et des centaines de milliers d’euros en fonctionnement chaque année par la suite. Avec cette économie, elle pourrait investir dans des travaux de confort supplémentaire au Palais des Sports de Vandoeuvre ce qui permettrait aux deux clubs de volley (et peut-être un seul, s’ils fusionnaient) de pouvoir accueillir plus de partenaires financiers (donc plus de recettes) et dans de meilleures conditions…

Il y a urgence à ce que chacun prenne ses responsabilités.