Pamphlet …
(toute ressemblance avec des faits ou des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence …)
Au Congrès du parti, ils sont venus monsieur …
Bien partis ? mal partis ? Encore un peu plus vieux,
Au Congrès du parti, ils sont venus madame,
Leur temps est imparti, quand ils s’auto-proclament,
Cyclique pandémie, quand à pareille époque,
C’est la grande braderie, on sort les vieilles breloques,
Qu’on espère refourguer pour en faire profit …
Bonimenteurs réjouis, pour badauds déconfits…
Aux phrases empoussiérées, aux postures inutiles,
La brocante aux idées a le discours stérile …
Voilà que ça leur prend, comme une tradition,
Une fois tous les six ans, avant les élections …
Paricides, fratricides, insolents et brayards,
Des spermatozoïdes sur une ligne de départ…
Prêts à jouer des coudes, bousculer le voisin,
Et comme à Hollywood, ils vous saluent de loin.
Près du présidentiable, les sinistres reluquent,
Quelques places misérables pour ministres eunuques…
Un trône, un strapontin, un vieux banc de kermesse,
Pourvu qu’ce soit un siège pour y poser ses fesses.
L’ambition est bancale, car le jeu est ingrat,
Aux chaises musicales, y a trop de candidats,
Ça leur monte à la tête, ça fonctionne comme un piège,
Quand la musique s’arrête, il manque toujours un siège…
Ils se disent camarades, des frères, des amis,
A grandes embrassades, aux courbettes polies,
En fait ils se haïssent, se vomissent, se trahissent.
C’est l’parti de la loose, qui rime avec partouze.
Au Congrès du parti, ils sont venus monsieur …
Se regardent le nombril, ne s’intéressent qu’à eux,
Sans joie, sans foi, ni loi, ça vire au psycho-drame,
C’est comme un entre-soi, ils sont venus madame …
Petits textes grotesques, pour dogme réchauffé,
Formules qui manipulent, discours et rhétorique,
Eléments de langage soigneusement préparés,
Par le collaborateur que paie la République.
Ils sont si obséquieux, que tant de bienséance,
Vous fait penser monsieur, à des condoléances …
Depuis longtemps, sans trêve, ça sent la fin de règne,
Mais par leur faute on crève, et on pleure et on saigne.
Ils font d’ la politique, comme au 19ème siècle,
Sont tristes, pathétiques, en éternel remake,
Ils ne croient pas eux-mêmes à ce qu’ils vous promettent,
Sur une autre planète, en bouffons ubuesques,
Vous évoquent le grand soir, ne sont qu’au crépuscule,
Haranguent un auditoire, qui n’est que groupuscule.
Ils s’auto-congratulent, sans peur du ridicule,
Et sans aucun scrupule, la crapule fabule.
Pour immortaliser ce Congrès historique,
Ils poseront superbes, incongrus hystériques.
Imposteurs à posture, pour la postérité,
Comme des caricatures, faudrait les empailler !
Le sourire est figé, dentition aiguisée,
Un ventre bien rentré, les fesses bien serrées,
Une fleur à la main, juste le temps d’un cliché,
Parce qu’on sait trop bien qu’elle sera vite fanée.
On se colle, on se sert, pour être le premier,
Et si on est derrière, c’est sur la point(e) des pieds,
Les ennemis de toujours sont ainsi réunis,
Comme les amis d’un jour, pour la photographie.
La chanson s’ra paillarde, tant elle sonnera faux,
La pose sera ringarde, comme pour la photo
D’un mariage raté, quand le jour de la noce,
Nul ne pourrait douter qu’il y aura vite divorce.
Au Congrès du Parti, monsieur, ils sont venus,Puis ils sont repartis, comme ils étaient venus …