Sur l’album qui est sorti il y a quelques mois et que vous retrouvez sur toutes les plateformes de téléchargement, il y avait cette chanson « Un café et la Paix ! » Elle est terriblement d’actualité, je vous invite à écouter les paroles …
Un café et la Paix !
Ce matin, Dieu, Bouddha, Allah et Yahvé
S’étaient donc retrouvés au café de la Paix.
En copains en goguette, qui n’s’étaient plus parlé
Depuis belle lurette, presqu’une éternité…
Les quatre s’étaient donné, au Café de la Paix,
Un rendez-vous discret, pour petit-déjeuner,
Il y avait du café et des croissants dorés.
Craquants et parfumés à la vieille amitié.
Au café, les clients ne semblaient pas curieux,
Plutôt indifférents à ces quatre petits vieux,
A la barbe vénérable, comm(e) s’ils étaient présents
Toujours à la même table, depuis la nuit des temps…
Bavards et facétieux, habillés bizarrement,
Petits yeux malicieux, fatigués par le temps,
Les quatre patriarches ressassaient en riant,
Comme d’anciens potaches, leurs bêtises d’antan !
Et plus ils racontaient, plus ils se souvenaient,
Plus ils se souvenaient, et plus ils rigolaient,
De manière bruyante, à gorges déployées,
D’anecdotes croustillantes, comme leurs croissants dorés…
En essuyant ses verres, debout, derrière son bar,
Un serveur trop sévère les fixaient du regard,
Aux ancêtres séniles, il fronçait les sourcils,
C’est ainsi, pensait-il, et même ainsi-soit-il !
Mais voilà brusquement, que s’installe le silence,
Et s’arrête le temps, comm(e) pour une sentence,
Les vieillards considèrent ce qu’ils avaient conçu,
Et les hommes et la terre, aujourd’hui devenus…
Ils n’ont jamais voulu qu’un jour on les adore,
Ils n’avaient pas prévu non plus qu’on les implore,
Ou qu’on les utilise, qu’on fasse religion,
Et par eux qu’on divise, quelle qu’en fut la raison.
Ils furent les architectes, mais ce bel Univers
Aujourd’hui les affecte, par la haine et les guerres.
Quand la vie sur la terre fut œuvre de copains,
Ils l’ont créée naguère, concerto à quatre mains.
Ce matin Dieu, Bouddha, Allah et Yahvé,
S’étaient donc retrouvés au Café de la Paix,
Ils y ont partagé une infinie tristesse,
Peut-être la vieillesse ? Peut-être la sagesse ?
Alors ils décidèrent de tout recommencer,
Par une saine colère, divine volonté,
Après conciliabule et débats animés,
D’écrire en majuscules, le mot Fraternité !
Brillants par la faconde et les arts oratoires,
Ils réinventent le monde, redessinent l’histoire
Sur la nappe maculée, par quelques ronds de tasses
Simple nappe en papier, sous les miettes éparses.
Quand ils sont satisfaits par ce nouveau projet,
Un peu comm(e) s’ils avaient fait leurs Humanités.
Ils inscrivent enfin, en guise d’autographe,
Au bas de leur dessin, leur dernier paragraphe :
« Plus que jamais ancêtres, au prochain rendez-vous
Nous reviendrons peut-être, mais par Amour pour nous,
De temps en temps venez, juste pour partager
Le petit-déjeuner, un café et la Paix. »
Ce matin Dieu, Bouddha, Allah et Yahvé
Tous les quatre ont quitté le Café de la Paix,
« L’Adieu » fut émouvant et, « promis, on s’appelle »
Bien avant 2000 ans, c’est dur d’être éternel !
Le serveur est béat, les regarde sortir,
Serviette sur le bras, il pousse un grand soupir…
Tout cela le dépasse et puis il débarrasse
Les couverts et les tasses, prend la nappe et la froisse…
Il ne saura jamais, dans cette poubelle immonde
Qu’il vient d’abandonner les plans d’un nouveau monde !
Et qu’à la déchetterie, l’Humanité sauvée,
Partira sans un cri, pour y être recyclée…