Oui, « c’est un grand art que de vendre du vent… ». L’écrivain espagnol Baltasar Gracian y Morales, qui établissait ce constat il y a 350 ans, ignorait alors sans doute qu’aujourd’hui sa formule aurait pris tout son sens.
Ainsi, à moins d’un an de l’élection présidentielle, l’heure est au bilan pour Nicolas Sarkozy et sa politique en matière d’environnement. Plus précisément, il s’agit ici de faire le point sur l’état d’avancement du parc éolien français. Et force est de constater qu’à ce sujet, le Président excelle pour vendre du vent…
Le Grenelle II de l’Environnement, émanant de la loi du 12 juillet 2010, instaure un Schéma régional éolien, dont l’objectif est de définir pour chaque région les zones favorables à l’aménagement et au développement de l’énergie éolienne. Le but étant d’atteindre une capacité de production de 19.000 MW à l’horizon 2020, soit 10% du mix énergétique, alors que la France produit actuellement 6.000 MW (à peine 2% du mix énergétique…). A ce sujet, rappelons d’ailleurs qu’en 2008 le Préfet de Meurthe-et-Moselle avait pris un arrêté visant à refuser la création d’une zone de développement de l’éolien sur le territoire de Haraucourt, dans la deuxième circonscription de Meurthe-et-Moselle…
Aujourd’hui, les chiffres annoncés pour le premier semestre 2011 par François FILLON ne laissent rien présager de bon… En effet, le Premier ministre affirme que seuls 80 MW sont connectés au réseau, ce qui fait tomber l’évolution annuelle aux environs des 600 MW sur l’année alors qu’il faudrait passer à 1.500 MW par an pour atteindre les 19.000 MW et 10 % du mix énergétique. Nous sommes donc bien loin du compte, et cet inquiétant retard m’a incité à interroger la Ministre de l’Ecologie quant aux raisons de celui-ci. Réponse dans moins de deux mois…
Quoi qu’il en soit, la question de l’écologie doit être aujourd’hui au cœur d’une réflexion sur l’avenir du monde. Et plus que jamais, la catastrophe de Fukushima en mars dernier doit nous inciter à faire preuve d’une exceptionnelle rigueur quant à la politique environnementale de la France.
Le Grenelle de l’Environnement se voulait être un vaste et ambitieux chantier pour l’avenir. Mais il semble désormais qu’il n’ait pas bénéficié des moyens nécessaires à sa réalisation… Il est pourtant bel et bien temps de sortir de la dépendance du nucléaire et du pétrole !!! Cela ne peut se faire que progressivement, certes. Mais nous devons le faire, quel que soit le prix à payer ! C’est un choix politique, un choix pour l’avenir, auquel le Parti socialiste se prépare courageusement en prévoyant d’ores et déjà dans son projet la mise en place d’un plan massif de développement des énergies vertes.