PLUI, la démocratie recule encore un peu plus dans la Métropole … La technocratie est au pouvoir au détriment des habitants.
Je vous fais partager mon intervention de ce jour en Conseil de Métropole du Grand Nancy. Bien évidemment le très macroniste Christophe Choserot, qui n’a rien écouté ou rien compris de mon intervention, est ensuite intervenu pour « saluer la technocratie locale » …Il y a une certaine malhonnêteté intellectuelle à utiliser en permanence comme alibi les enjeux écologiques, ou économiques pour justifier en coup de force permanent un autoritarisme, une rigidité, une absence d’intelligence, au service de règles figées et sans raison, d’une complexité incroyable (les élus ne comprennent pas ce qu’ils disent parce qu’ils ne sont pas les auteurs du texte, la population ne comprend pas ces élus). Il y a là une certaine inhumanité installée et, pire encore banalisée, jusqu’à l’acceptation …
Monsieur le Président,
On aurait pu penser que la Métropole du Grand Nancy nous adresse un faire-part plutôt qu’une convocation, puisque voilà qu’aujourd’hui, elle accouche d’une nouvelle usine à gaz.
Nous allons voter cette délibération parce que la Ville de Tomblaine a réussi dans la douleur et après des mois de souffrance à obtenir à ce que des aberrations dues à la méconnaissance du terrain, à l’absence de proximité, mais aussi à l’acharnement technocratique, soient retirées de ce projet …
Quand on écoute sur ces bancs les interventions convenues, préparées, trop policées pour être honnêtes, on a l’impression d’assister à un nouvel épisode de « la p’tite maison dans la prairie ».
Hélas, vos beaux discours sont tellement en décalage avec vos actes … Comment brandir l’étendard de la biodiversité, du respect de la nature, de la transition écologique et ignorer, pour ne pas dire mépriser, depuis six ans, comme vous le faites, le projet éco-citoyen de la ville de Tomblaine, pourtant voté à l’unanimité par son Conseil Municipal, partagé et plébiscité par la population.
Mais ces difficultés, pour l’instant dépassées, présagent évidemment d’un avenir obscur et compliqué pour les communes et pour les habitants de la Métropole.
En effet, on est loin, très loin des promesses faites aux maires par André Rossinot lorsqu’il a présenté ce chantier il y a … 10 ans !!! Il assurait qu’il n’y aurait pas de remise en cause de la libre administration des communes par les maires et qu’il n’y aurait pas de complications supplémentaires pour les communes … C’est exactement le contraire que vous mettez en œuvre aujourd’hui, une fois de plus la Démocratie sera dégradée dans cette Métropole. Les habitants de la Métropole devraient d’ailleurs avoir le droit de savoir ce que leur a déjà coûté depuis plusieurs années cette usine à gaz, rien que pour les études (en particulier SCALEN qui coûte une fortune chaque année aux contribuables de la Métropole …).
Les habitants en seront les premières victimes, chaque fois qu’ils voudront entreprendre les moindres travaux. Les règles multiples et psychorigides qui s’imposeront à eux les empêcheront de réaliser leur moindre projet. Heureusement qu’Antoni Gaudi n’habitait pas dans la Métropole du Grand Nancy à notre époque !
Il y a de bonnes raisons d’être inquiets pour l’instruction des autorisations du sol et pour les demandes de renseignements que les services municipaux auront à faire aux administrés, quand le PLUi sera opposable.
Avec un plan de zonage et des articles claires pour chaque zone, le PLU aujourd’hui permet une photographie de ce qui est possible sur une unité foncière.
Avec, un plan de zonage, des plans thématiques, des cœurs d’ilots, des seconds rangs et franges urbaine, des coefficients bio surfacique pour chacun des 7 secteurs et des coefficients pour chacun des 12 types de surface, le PLUi demain rendra impossible l’analyse d’un projet au premier abord pour les services municipaux qui sont en proximité et rendra impossibles les renseignements à donner aux administrés, pour aller vers un projet dit « réalisable ».
Par ailleurs, tous les calculs à faire, tout comme les règles à respecter pour les hauteurs de constructions avec des secteurs de limitation stricte ou souple, des épannelages, des surélévations, ou encore une définition trop stricte des clôtures (claire voie) … ne permettent plus à l’autorité compétente (le Maire) d’autoriser ou d’interdire avec objectivité et discernement, comme c’est le cas avec le PLU pour apprécier l’insertion du projet de par sa situation, son architecture, ses dimensions et son aspect extérieur…
On veut déposséder le Maire de ses prérogatives la technocratie est au pouvoir …
Et puis parfois, il y a des justifications légitimes, comme par exemple la nécessaire désartificialisation des sols, sauf que la Métropole ne met pas ses actes en accord avec ses discours : quand est-ce que la désartificialisation des parkings des stades Picot et Raymond Petit, tout un univers de macadam, sera entreprise ?
Preuve en est de la complexité du PLUi, des réunions d’appropriation collective de ce PLUi avec les services urbanisme des communes sont prévues par la Métropole en novembre, décembre, janvier, février et mars, 6 réunions sont déjà programmées !
Alors ? Vous avez dit « usine à gaz » ?