Il y a quelques mois, j’avais interpellé à plusieurs reprises la Secrétaire d’Etat chargée de la Santé au sujet des vertus bactéricides du cuivre, et de l’utilisation que nous pourrions en faire dans la lutte contre les infections nosocomiales, ces maladies que nous pouvons toutes et tous attraper lors d’une hospitalisation. Pour certaines questions, je n’ai eu aucune réponse. Pour celle que j’ai posée le 28 juin dernier, la réponse n’était pas satisfaisante (cliquez ici pour revoir cette intervention).
Les derniers résultats scientifiques étant encourageants au-delà de ce qu’on pouvait imaginer, j’ai décidé de relancer le débat en posant une nouvelle question écrite à Madame Nora BERRA, Secrétaire d’Etat chargée de la Santé, et pour lui renouveler ma proposition de mise en place d’un plan pluriannuel d’équipement en cuivre des matériels utilisés dans les hôpitaux français. Je vous en fais part ci-dessous :
« Monsieur Hervé Féron interroge Madame la Secrétaire d’Etat auprès du Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, chargée de la Santé, sur l’utilisation du cuivre dans les hôpitaux dans la lutte contre les infections nosocomiales. Le député avait déjà interpellé Madame la Secrétaire d’Etat à ce sujet par Question Ecrite du 27 avril 2011, restée sans réponse, puis par Question Orale le 28 juin dernier, en s’appuyant sur des rapports parlementaires et des études scientifiques. Il en rappelle les principaux éléments : en 2006, le sénateur Alain Vasselle a établi dans son rapport relatif à la politique de lutte contre les infections nosocomiales que 750.000 hospitalisations sur 15 millions annuelles sont compliquées par ces infections. En établissant une fourchette de surcoût allant de 3.500 à 8.000 euros par cas, le sénateur Vasselle estime donc que le surcoût total généré est de l’ordre de 2,4 à 6 milliards d’euros chaque année. En France, un patient sur vingt est touché par des maladies nosocomiales, plus de 4.000 en meurent tous les ans (chiffres de l’office parlementaire d’évaluation des politiques de santé). C’est autant que de morts par accident de la route chaque année. Par ailleurs, une étude de l’Université de Southampton, publiée en 2006, révèle que 99% des germes pathogènes sont éradiqués en moins de deux heures. Suite à ces éléments, le député avait proposé à Madame la Secrétaire d’Etat de mettre en place un plan pluriannuel d’équipement en cuivre des matériaux utilisés dans les hôpitaux. Elle avait alors exprimé le souhait d’attendre davantage de résultats avant de prendre une quelconque décision. Puis, Hervé Féron avait réinterrogé Madame la Secrétaire d’Etat par Question Ecrite du 28 juillet 2011, question à nouveau restée sans réponse. Depuis, de nouveaux éléments concrets sont venus confirmer les propos tenus par le député. Déjà, le Professeur Schmidt, de l’Université de Caroline du Sud, a conduit une expérimentation, dans les services de soins intensifs de trois hôpitaux militaires américains, sur les effets du cuivre sur les infections nosocomiales. Le 2 juillet 2011, lors de la Conférence ICPIC (Conférence Internationale pour la Prévention et le Contrôle des Infections) à Genève, il a ainsi révélé que l’utilisation du cuivre avait permis de réduire de 40,4% l’incidence des infections nosocomiales. De plus, l’hôpital de Rambouillet a inauguré le 7 octobre dernier ses nouveaux équipements en cuivre ou alliage de cuivre installés dans les services de réanimation et de pédiatrie (rampes, robinetterie, distributeurs de savon…). Le CICLA (Centre d’Information du Cuivre, Laitons et Alliages) a fourni 400 kg de cuivre, soit 2.500 euros de matière première, auxquels se sont ajoutés 10.000 euros d’installations mis en œuvre par le personnel de l’établissement de Rambouillet. Bien que le protocole d’évaluation soit en cours et que plusieurs mois seront nécessaires pour connaître l’impact réel des installations sur l’organisme humain, la direction de l’hôpital est particulièrement optimiste et ne doute pas que les résultats seront similaires à ceux du Professeur Schmidt. En se basant sur ces nouvelles données et sur le rapport Vasselle, on peut estimer que l’équipement des hôpitaux français en cuivre permettrait à l’assurance maladie de réaliser une économie allant de 960 millions à 2,4 milliards d’euros par an, ce qui n’est pas négligeable dans le contexte économique que nous connaissons actuellement. A cet aspect purement financier s’ajouteraient les nombreuses vies qui pourraient être sauvées. Le député demande donc à Madame la Secrétaire d’Etat pourquoi le gouvernement tarde-t-il à lancer le plan pluriannuel qu’il a proposé, alors que les nouveaux éléments attendus ne laissent plus aucun doute sur la pertinence d’une telle mesure. »