Voici deux articles parus dans la presse où je suis cité, je ne sais pas où les journalistes ont trouvé que je serais plus Aubryste qu’autre chose… Toujours le besoin de coller des étiquettes !
Hervé FERON
Dans l’Express :
A Saint-Denis, Benoît Hamon candidat pour rassembler la gauche
Paris – Benoît Hamon, candidat à la primaire initiée par le PS, a réuni dimanche à Saint-Denis ses soutiens, en dénonçant « l’échec du quinquennat » de François Hollande et en se démarquant en creux d’Arnaud Montebourg sur qui il espère prendre l’avantage à la gauche du PS.
Fustigeant l’effacement du clivage entre la gauche et la droite, selon lui poussé à son paroxysme par le président de la République, et rejetant l’idée selon laquelle les gauches seraient « irréconciliables« , comme le disent Manuel Valls et Jean-Luc Mélenchon, M. Hamon s’est efforcé d’apparaître comme « le meilleur candidat pour rassembler toute la gauche« .
« Je me mets au service de l’unité et du rassemblement de la gauche« , sans lesquels il est « totalement illusoire de penser que la gauche puisse être au second tour de l’élection présidentielle« , a affirmé l’ancien ministre de l’Education, au terme d’un discours de près d’une heure et demi, salué par les applaudissements nourris de quelque 500 de ses partisans, réunis dans un ancien site industriel converti en lieu évènementiel, L’Usine.
Pour le député des Yvelines, qui a oeuvré à des convergences rouges-roses-vertes à l’Assemblée, notamment à l’occasion du débat sur la loi Travail, « jamais un programme commun de la gauche n’a été si facile, ne serait si facile à écrire« .
Défense d’une « économie altruiste » et respectueuse de l’environnement, de la réduction du temps de travail, d’un revenu universel d’existence versé à chaque citoyen français; promotion d’une VIe République instaurant une dose de proportionnelle et le non-cumul des mandats dans le temps; aide gratuite au devoir pour tous les écoliers et collégiens… le candidat a semé les marqueurs de gauche dans son discours.
Sans atteindre la virulence d’un Arnaud Montebourg la semaine dernière, l’ancien ministre de François Hollande n’a pas pris de gant pour dénoncer « l’échec du quinquennat » du président de la République: en reprenant à la droite ses idées plutôt que celles pour lesquelles elle avait été élue, la gauche a « ajout(é) à l’échec économique et social la défaite morale« , a-t-il dénoncé.
M. Hamon a par ailleurs une nouvelle fois vivement critiqué l’interdiction dans certaines communes du burkini et l’attitude de l’exécutif dans cette polémique. « J’ai le sentiment qu’aujourd’hui en France, aux yeux de nombreux dirigeants politiques et de nombreux Français +un bon musulman, c’est un musulman qui n’est pas musulman+ (…) Un musulman invisible« , a-t-il dit.
– « Ne pas se tromper d’adversaire » –
Sans le nommer, M. Hamon s’est par ailleurs efforcé de se démarquer d’Arnaud Montebourg, entré en campagne la semaine dernière.
« Je veux ici rappeler mon hostilité à l’exploitation des gaz de schiste et mon engagement à réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique« , a-t-il affirmé, sous les applaudissements de la salle. M. Hamon a également pris soin de souligner la dimension « collective » de sa démarche, loin de la posture d’homme providentiel endossé par son ancien comparse, et son engagement clair dans le processus de primaire décidé par le PS -là où M. Montebourg maintient l’ambiguïté.
Enfin, sur le plan européen, M. Hamon a souligné la nécessité, au-delà du « volontarisme qu’on affiche« , de proposer une « méthode (…) pour nouer des alliances et bâtir des coopérations seules capables d’inverser les rapports de force existants« .
Selon l’entourage du candidat, une vingtaine de parlementaires lui ont apporté son soutien, dont de nombreux frondeurs mais pas seulement: les députés Hervé Féron (aubryste) et Alexis Bachelay (motion D) étaient notamment présents, de même que le président du jeunes socialistes Benjamin Lucas, a-t-on indiqué.
Une convergence sera-t-elle possible entre MM. Hamon et Montebourg comme le souhaite le chef de file des frondeurs, Christian Paul ‘ « L’idée est de se retrouver, affirme une élue francilienne. Il ne faut pas se tromper d’adversaire. Ce n’est pas Arnaud Montebourg, mais la droite, la gauche de gouvernement« .
« Ce qui a été acté, c’est une convergence. Aura-t-elle lieu avant le premier tour ‘ Au second tour ‘« , confirme un proche de M. Hamon.
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Dans Le Point :
Benoît Hamon réunit ses soutiens à Saint-Denis ce week-end
Benoît Hamon, candidat PS à la primaire de la Belle Alliance populaire, réunit ses soutiens à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) samedi et dimanche, premier acte d’une candidature qui se veut « collective ».
L’ancien ministre de l’Education prononcera un discours dimanche à midi, après un propos d’ouverture de son directeur de campagne, le député de Seine-Saint-Denis Mathieu Hanotin, et des cartes blanches à des personnalités de la société civile, dont le résistant, banquier et économiste Claude Alphandéry, et Elisa Lewis, représentante du collectif Démocratie ouverte.
La veille, les participants auront planché sur le terrorisme djihadiste (« Que dit-il de nous ? Quelles politiques par-delà la réponse sécuritaire? »), sur la crise démocratique, sur la croissance (« Courir après quelques dixièmes de croissance a-t-il un sens ?), sur le projet européen, sur les discriminations, sur l’éducation et sur la stratégie présidentielle.
Le député des Yvelines, qui est l’un des chefs de file des frondeurs, revendique le parrainage d’une vingtaine de parlementaires, parmi lesquels les députés Régis Juanico, Pascal Cherki, Barbara Romagnan, ou Gérard Sebaoun, et les députés européens Guillaume Balas et Isabelle Thomas.
Des proches de Martine Aubry le soutiennent aussi, comme les députés Hervé Féron et Gwenegan Bui.
M. Hamon avait pris de vitesse la semaine dernière son ancien comparse Arnaud Montebourg, en annonçant quelques jours avant lui sa candidature à la présidentielle, via la primaire de la BAP.
Parmi les points qui les distinguent, une question de fond -M. Hamon, loin du productivisme de M. Montebourg, ne « comprend pas qu’on s’attache à un modèle de développement qui suppose un tel coût social, un tel coût pour l’environnement »-, et une question stratégique: son entourage ne juge « pas sérieux » le flou entretenu par l’ancien ministre de l’Economie sur sa participation ou non à la primaire.
M. Hamon veut aussi faire de sa candidature une démarche « collective », loin de la posture d’homme providentiel endossée par un Jean-Luc Mélenchon ou même un Arnaud Montebourg.
Représentant des frondeurs, M. Hamon a oeuvré ces derniers mois à des convergences « rouge-rose-Verts », notamment sur la loi travail, et se targue d’être le mieux placé dans son camp pour nouer des alliances avec les communistes et les écologistes.
Interrogé par l’AFP, un cadre communiste se montre pourtant plutôt sévère par rapport à cette candidature. Autant Arnaud Montebourg « a mis des choses sur la table sur lesquels on peut converger », autant la candidature de M. Hamon a « fait pschitt », selon ce responsable du PCF.
« Hamon, on est au niveau bac à sable du congrès PS. Ce n’est pas à la hauteur des enjeux du pays », raille cette source.