Les cahiers de l’été – épisode 4 – Les Municipales à Nancy…
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Dans les épisodes précédents, on a pu voir l’omniprésence du Président de la Métropole dans la vie des Communes et son mode de gouvernance, déni permanent de démocratie.
La future majorité à la Métropole dépendra, comme chaque fois, du résultat des municipales à Nancy-Ville. En effet, le nombre de sièges attribués à Nancy est si important, qu’il faudrait, pour avoir la majorité, sans gagner Nancy, gagner Vandoeuvre, elle aussi très importante, mais avec moins de sièges, et gagner aussi une grande partie des autres Communes…
Donc, la majorité qui se dégage à Nancy-Ville fait toujours la majorité de la Métropole qui s’impose alors aux 20 Communes. On en déduit que la majorité municipale de Nancy influera énormément sur les politiques publiques mises en œuvre par la Métropole, alors que celles-ci se répercutent sur les 20 Communes ! C’est une première bizarrerie démocratique.
Il serait par conséquent souhaitable que le ou la prochain(e) Maire de Nancy soit une personne qui se démarque clairement, par ses propos, par ses actes et par son histoire, des dysfonctionnements et dérapages politiques et chroniques que nous connaissons depuis trop longtemps dans le microcosme du Grand Nancy.
Je parle bien sûr de la majorité et non de la Présidence de la Métropole, car il me semble évident qu’il ne faudra pas renouveler les erreurs dommageables du passé. Le Maire de Nancy ne devra pas cumuler avec la fonction de Président de la Métropole. Ce serait « faire Métropole contre nature ». Et puis, on a assez donné !
Plus encore, il faut mettre en place l’alternance qui avait été promise à la création de la CUGN et donc, il faudra que le Président de la Métropole soit issu d’un Conseil Municipal d’une Commune de la périphérie.
L’idéal serait que le (ou la) future Président(e) de la Métropole ne soit pas Maire en exercice, mais qu’il ou elle l’ait été précédemment pour avoir l’expérience de la gestion d’une collectivité.
Etonnamment, à plusieurs reprises depuis le mois de juin, la presse locale a annoncé un « duel » Klein-Hénart, en titrant d’ailleurs « Klein-Hénart balle au centre » … Ce qui en dit long sur le menu à la carte !
Etonnamment, parce que ces articles s’appuient sur un sondage commandité à l’IFOP par le PS (sic !), parce que cet organisme précise bien que ce sondage ne peut en aucun cas être prédictif des résultats le jour du vote (on peut donc s’interroger sur l’intérêt de payer un tel sondage et sur l’intérêt de le présenter dans la presse…) Etonnamment, car il n’est envisagé aucune autre alternative qu’une confrontation Hénart-Klein, ce qui évacue d’emblée l’idée qu’il pourrait émerger d’autres candidatures et peut-être même un autre vainqueur ? C’est assez peu respectueux de la démocratie… Etonnamment aussi, parce que les deux protagonistes interviewés se disent ne pas être encore candidats déclarés !
Enfin, cela m’étonne, car dans tous ces articles, on ne parle que de rapports de force et de stratégie politicienne dans la course au pouvoir, on occulte complètement les idées, les grands dossiers, les projets, bref, tout ce qui fait et ce qui va faire la vie des gens…
Tout cela est très inquiétant, car si l’on compare les parcours des deux candidats potentiels, on ne voit pas beaucoup de différences…
Laurent Hénart, héritier du siège de A. Rossinot, aura été un mauvais Maire. Un pâle gestionnaire, loin des gens, sans grands projets. Il est vrai qu’il a été étouffé par A. Rossinot et empêché d’agir (comme les autres Maires), mais il est resté attentiste, ne s’est pas opposé à A. Rossinot, il a même souvent voté comme lui.
Mathieu Klein, héritier du siège de M. Dinet, aura été tout aussi attentiste. On regrette de ne pas l’avoir entendu sur les grands dossiers, il est également loin des gens, quant au Conseil départemental, il y aurait beaucoup à dire sur la gouvernance, sur l’aide aux Communes, sur l’action sociale… Il ne s’est pas opposé à A. Rossinot, il a même souvent voté comme lui.
L. Hénart est un apparatchik, il fonctionne de façon clanique, soit on fait partie du clan, soit on n’en fait pas partie.
M. Klein est un apparatchik, il fonctionne de façon clanique, soit on fait partie du clan, soit on n’en fait pas partie.
L. Hénart a fait allégeance à Macron par opportunisme.
M. Klein a été très proche de Manuel Valls, jusqu’au bout de l’incohérence, puis il dit avoir été sollicité à deux reprises par l’entourage de Macron pour un Ministère, on peut déjà être inquiet qu’il puisse être ainsi considéré comme Macron-compatible. Mais ce qui est le plus inquiétant, c’est qu’à aucun moment il n’a dit avoir refusé, parce qu’il aurait été en désaccord avec la politique menée par Macron.
L. Hénart n’a rien dit sur l’écologie dans la Ville (il portera la lourde responsabilité du bilan de Nancy Grand Cœur), M. Klein n’a rien dit non plus, L. Hénart n’a rien dit sur la santé et sur la suppression de moyens et d’emplois au CHU, (tous les deux sont pourtant membres du CA depuis longtemps), Mathieu Klein n’a rien dit non plus. Et c’est maintenant, à quelques encablures des Municipales qu’ils prennent la parole et que les beaux discours refleurissent… Ils ont voté tous les deux pour le scandaleux dossier du Grand Nacy thermal…
Et quand L. Hénart travaille en catimini à la construction d’une Commune Nouvelle qui permettrait de ponctionner les dernières ressources des Communes de l’agglo et qui empêcherait les Maires d’agir dans leurs Communes, M. Klein ne dit rien… il attend.
Tout cela n’est pas très engageant et il est à redouter que l’on se trouve à Nancy dans la même situation que pour la Présidentielle, quand une minorité de Français ont élu un Président par défaut, en raison de la médiocrité de la proposition politique dans ce pays. Et là quel que serait le résultat, il y aurait tout à craindre.
Il faut donc espérer qu’une alternative voit le jour, une autre candidature, sur la base d’un vrai projet sincère, cohérent, à partager largement.