Hier samedi, j'ai marié deux hommes. Lorsque ma collaboratrice est venue dans mon bureau pour me prévenir que tout le monde était en place, j'ai traversé le hall d'accueil de la mairie, ceint de mon écharpe bleu-blanc-rouge pour me rendre dans la salle des mariages. J'ai bien entendu que deux types à l'accueil me disaient quelque chose au moment où je passais, je n'ai pas bien compris ce qu'ils disaient, j'ai pris ça pour une petite blague comme ils souriaient...
Le mariage était très sympa, les deux personnes semblaient heureuses, entourées de leurs familles et amis.
J'aime célébrer les mariages, parce que j'aime que les gens s'aiment, dans ce monde, dans lequel on est de plus en plus cerné par les cons... et ils se rapprochent.
Lorsque je suis revenu dans mon bureau, ma collègue est venue me raconter que la petite blague des deux ploucs à l'accueil était une remarque homophobe. Et qu'avant cela, elle avait dû intervenir pour les remettre en place, tant elle était choquée par leur propos homophobes. Je m'en suis voulu de n'avoir pas compris. Comment peut-on être aussi primaire, bête et méchant face au bonheur simple des gens ? J'espère que les mariés ne s'en sont pas rendus compte, tellement j'ai honte de cela.
Comment peut-on en arriver là ? Ces deux ploucs étaient à l'accueil de ma Mairie. J'espère qu'ils ne votent pas pour moi et je leur demande surtout de ne jamais voter pour moi. Je ne supporte plus les cons, j'ai de plus en plus l'impression d'être encerclé et qu'ils se rapprochent...
Hervé Féron avec Najat Vallaud-Belkacem
et la réalisatrice yéménite, Khadija Al-Salami
Intervention d'Hervé Féron en Séance Publique pour les victimes de la répression
de la Commune de Paris
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