Hervé FERON

Il parait qu’il y a des élections à Nancy...

Cela fait huit mois que ça dure, ni l’un ni l’autre des deux candidats, adoubés par les médias locaux avant même le premier tour, au détriment de tout autre candidat(e) potentiel(le), n’a cessé de faire campagne... Le niveau était déjà dramatique, mais là, on sombre dans le ridicule. C’est à celui qui formulera la proposition spectaculaire la plus saugrenue et les médias locaux organisent des débats sans intérêt pour la population, mais qui permettent de remplir le vide... Comme quoi le microcosme nancéien est bien organisé et comme quoi à Nancy, c’est toujours pire qu’ailleurs. 

Ceux que je dérange (et il y en a, ce qui démontre la pertinence de mon propos) disent facilement que « je déverse du fiel », mais je considère qu’il est salutaire de faire connaitre des vérités qui sont tues par les médias. c’est pourquoi chers amis, je vous invite à partager sur les réseaux sociaux très largement, comme d’habitude, cet article. 
Il arrive un moment où ce mode d’expression est le seul moyen de résistance populaire.

Ces élections municipales à Nancy sont et seront toxiques pour les habitants de la Métropole du Grand Nancy. Car ce système bien huilé a permis de ne garder en lice que deux candidats aux parcours, aux affinités  et aux idées trop proches pour que l’on puisse parler d’un choix offert aux électeurs et la forte abstention démontrera le mécontentement de la population. Mais surtout, la majorité qui va se dégager à Nancy-ville, ultra minoritaire, puisqu’issue de conditions d’organisation des élections sans précédent et si peu démocratiques, cette majorité suffira à elle toute seule à faire basculer une majorité à la Métropole. Or, cette Métropole a vampirisé 90% des compétences des maires et donc de leur pouvoir d’agir, Rossinot a spolié les richesses des communes, en confisquant leur foncier, mais aussi en récupérant des dotations énormes, au détriment des mêmes communes, justifiées chaque fois par ces prises de compétences. Dans le même temps la qualité du service public, l’endettement, l’attractivité du territoire, la qualité de la vie n’ont pas cessé de se dégrader... Cette majorité, à la légitimité douteuse, va donc pouvoir à nouveau régner sans partage sur toute la Métropole et influer sur le quotidien des grands nancéiens sans que ceux-ci n’aient eu leur mot à dire. Pour démontrer ce que je dis, je pose deux questions :
1) Croyez-vous sincèrement que, si depuis 20 ans l’ensemble des grands-nancéiens avaient été démocratiquement interrogés sur le fait que Rossinot reste président de cette Métropole ou même sur l’ensemble de ses politiques, ils ne l’auraient pas désavoué ? 
2) Rossinot, comme Hénart ont beaucoup intrigué depuis un an et demi pour travailler à l’idée de la création d’une « Commune nouvelle », délicate expression pour signifier « fusion des communes ». Mathieu Klein, lui, se tait sur ce sujet... Quand et dans quelle commune (à part Tomblaine) ce sujet a-t-il été démocratiquement exposé à la population avant les élections municipales ???

Mon propos n’est que réaliste et factuel. J’ai d’ailleurs à titre personnel plutôt de l’amitié tant pour Laurent Hénart que pour Mathieu Klein. Sauf que là, on n’est pas dans l’affectif, les conséquences de ce vote vont être terribles sur la vie des grands-nancéiens au quotidien.

Laurent Hénart a partagé toutes les erreurs et tous les dérapages de Rossinot, donc il me parait évident que ce n’est pas le bon choix.

Mathieu Klein, lui s’est tu et a laissé faire, c’est guère mieux. Mais il est intéressant d’observer quelques évolutions...

- Il a enfin pris position honorable quant au scandaleux projet du bâtiment 
« Emblème » (qui, de toutes manières, avait du plomb dans l’aile sur le plan judiciaire).
- Il est enfin revenu sur le projet désastreux à bien des titres des travaux d’extension du Musée Lorrain.
- Il commence enfin à parler de revenir sur le symbole de la déshumanisation de la ville-centre, Nancy Grand Coeur, quand même Rossinot/Hénart ont annoncé qu’ils allaient « organiser une concertation pour le dernier tiers des travaux » (incroyable ! On croit rêver ! Il fallait oser à un mois des élections...)
- Il commence enfin à être un peu plus présent et offensif sur le dossier du CHRU, des centaines de suppressions d’emplois et de lits annoncés...

Alors, on a beau se dire qu’il est en campagne, il y a là des raisons d’espérer.

Par contre, un certain nombre d’inquiétudes subsistent et là, on ne perçoit aucune différence avec le système Rossinot :

- Ses alliances tous azimuths, uniquement à des fins stratégiques (un jour c’est Werner, un jour c’est Choserot...) son ralliement à la liste Nancy Ecologie Citoyenne (Modem devenu écolo, plus vert que vert, associé à des ex-socialistes, à des ex-communistes...) négocié sur la base d’intérêts qui ne peuvent être que personnels... Les électeurs du premier tour qui se sentent abusés savent ce qu’ils ne feront pas au second tour.
- Son aveuglement quant à la situation budgétaire désastreuse de la Métropole. Il ne propose rien à ce sujet. Par contre, il annonce des centaines de millions d’investissement (dont on ne sait pas comment il les financerait) et il s’enferre sur des projets rossiniens irresponsables.
- Comm L. Hénart il souhaite être Maire de Nancy ET Président de la Métropole. C’est à dire faire perdurer le système Rossinot. On peut s’inquiéter alors de son silence sur la fusion des communes qui fera, messieurs dames, qu’il ne sera plus la peine de vous adresser à votre maire en cas de problème, il sera dissous !!! Là, je rejoins plutôt la position de François Werner. Il y a longtemps, les élus de la Communauté Urbaine avaient choisi d’organiser une présidence alternative, proposition de Charles Choné, c’est à dire un mandat/un élu de la ville-centre, un mandat/un élu d’une ville périphérique. Rossinot a fait « oublier » cette décision en régnant sans partage trop longtemps... Pour qu’il y ait « communauté de destins », il est urgent et vital que le ou la président(e) ne soit pas un élu de Nancy sur ce mandat. Il serait judicieux que ce président ait une expérience de maire qui sache gérer une collectivité et donc, si c’est le maire d’une autre commune que la ville-centre, il faut qu’il abandonne sa fonction de maire le temps de sa présidence de la Métropole, car le cumul est impossible. C’est à cette condition et uniquement à cette condition qu’il sera possible de constituer un exécutif cohérent et solidaire. Oui, les maires de gauche et de droite doivent se retrouver dans le même exécutif, car la Métropole leur a confisqué le pouvoir de faire ce pourquoi ils ont été démocratiquement élus, mais il doivent pouvoir organiser leurs travaux de façon responsable (donc désendettement) et en soutenant les communes solidairement, en permettant de faire vivre les politiques publiques sur ces territoires dans la proximité (et non pas sous la chape de plomb de la technocratie métropolitaine). La Conférence des Maires de Rossinot, n’est qu’une réunion démagogique des maires sans pouvoir pour les informer de décisions autoritaires et arbitraires prises préalablement au débat. 

Ne plus imposer, ne plus régenter, mais organiser et soutenir la cohérence, la solidarité, l’attractivité, pour améliorer la vie des habitants, voilà le projet souhaitable pour demain...

- A cela s’ajoute l’entourage de Mathieu Klein, chacun sait qu’il fonctionne de façon clanique (c’est à dire avec des « amis » par forcément compétents, mais qui sont là parce qu’ils sont en permanence dans le dogme), sur ce point, c’est le même système que Rossinot et là il y a de quoi être inquiet. Par exemple, Bertrand Masson était membre du comité de suivi du projet Grand Nancy Thermal, pourquoi s’est-il tu sur les conditions d’attributions du marché de cette délégation de service public ? Pourquoi s’est-il tu sur le montage financier et les conséquences ?
- Mathieu Klein ne veux pas revenir sur le projet Grand Nancy Thermal et là c’est très grave. Cela veut dire être complice de la magouille qui a présidé à toute l’histoire de ce dossier : non information des élus et de la population sur la réalité du montage financier, dégâts patrimoniaux, conditions d’attribution du marché, dégradation inéluctable du service public, plus de 80 millions d’argent public donnés au délégataire privé pendant 30 ans, quand ce même délégataire écrit qu’il redistribuera sur trente ans plus de 80 millions à ses actionnaires (dividendes), destruction précipitée du patrimoine, avant que la procédure en cours en justice n’ait abouti... 
- Il ne veut pas revenir sur le projet du tram. Or, là aussi il y a magouille. Quand le tracé préalablement identifié induit le choix de celui qui remporte le marché, quand le projet ne s'embarrasse pas des surcouts financiers considérables (je parle de centaines de millions d’euros) par rapport à d’autres projets trop vite écartés ou même non étudiés, ou quand ce tracé est le plus dommageable sur le plan écologique... Il ne suffit pas de marteler qu’il faut qu’on puisse monter en tram à Brabois, ça tout le monde le sait et il y a longtemps que tout le monde le demande, il faut repartir sur un projet viable et réaliste.
- Les effets d’annonce sont également insupportables. L’écologie des bobos, celle dont on sait qu’elle n’aboutira qu’à une évolution policière de notre société. C’est tellement facile de se découvrir soudainement écologiste et d’annoncer qu’on va planter une forêt sur le cours Léopold (sic !) ... sans avoir anticipé sur les conséquences sur la vie de la ville et quand dans le même temp on a laissé faire Nancy Grand coeur sans rien dire... C’est tellement facile d’annoncer que l’utilisation de la voiture en ville sera proscrite, quand on n’a rien prévu pour que les grands-nancéiens puissent se déplacer et pour que le commerce puisse (re)vivre... il y aurait pourtant matière à proposer... Donc là, on peut être très, très inquiet !

Il reste huit jours, peut-on espérer que le candidat Mathieu Klein annoncera quelques évolutions quant à ses positions étranges ? En tous cas, moi, je serais prêt à en discuter, comme beaucoup d’autres. Dans le cas contraire, il y a fort à parier pour que les électeurs se réjouissent d’apprendre que la pêche est ouverte et que, déconfinés, on peut désormais librement aller se promener...

 

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