Hervé FERON

Paule Durand, une femme admirable et courageuse.

Il fallait en avoir du courage pour assumer, en tant que femme, les fonctions de Maire, en milieu rural, tout en exploitant sa ferme et en élevant ses 5 enfants. Paule Durand nous a quittés, à l'âge de 94 ans.
Elle avait été maire du village de Gellenoncourt pendant 31 ans. J'ai tellement de souvenirs qui me reviennent en mémoire. Paule était déterminée, elle ne reculait pas face à l'adversité, son village, elle le défendait.
Lorsque je me suis présenté pour la première fois aux élections cantonales, sur les 12 communes qui formaient le canton de Tomblaine, seuls deux maires avaient eu le courage de me soutenir : Job Durupt et Paule Durand. A l'époque, j'étais jeune et je n'avais pas beaucoup de chance d'être élu. J'ai gagné, grâce à eux. On est toujours resté amis et solidaires avec Paule, partageant quelques complicités. Son mari, Gilbert, agriculteur, était un passionné de boxe, premier supporter d'Anne-Sophie Mathis, à l'époque championne du monde et Tomblainoise. Ce qui nous rapprochait encore un peu plus.
Lorsqu'une fois par an , la réunion annuelle des Maires du canton se concluait par un repas convivial. Le Préfet de Meurthe et Moselle présidait la réunion, puis le repas. Paule, seule femme maire, était assise à côté de monsieur le Préfet et moi, Conseiller Général, j'étais positionné juste en face...
Paule était aussi facétieuse et connaissait bien ma terrible addiction pour le chocolat au lait. Je me souviens, qu'en plein repas, elle me donnait un petit coup de pied dans le tibia, elle me faisait un clin d’œil complice et elle me glissait sous la table une plaque complète de chocolat au lait ! Elle aurait pu me la donner à un autre moment, mais c'était tellement plus drôle de faire ça, à l'insu du Préfet, en ce moment protocolaire !
Quand elle n'a plus été maire, même lorsqu'elle était en maison de retraite, il n'est pas rare qu'au moment de Noël ou de Pâques, Paule me fasse passer une plaque de chocolat au lait, ou même un St Nicolas en chocolat au lait, comme on en offrirait à un enfant ! Chaque fois j'étais ému et chaque fois cela me faisait rire, c'était notre complicité qui durait. Je revois encore ses petits yeux bleus qui pétillaient, elle avait de l'humour, de la force, du caractère. Une belle personne. Je présente mes sincères condoléances à ses enfants et ses petits enfants.
 

 

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