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Lettre au Président de la république : Acte III.

                                                (Sur le site Fairecho.Fr)




Monsieur le Président,
 
"C'est à celui qui domine sur les esprits par la force de la vérité, non à ceux qui font les esclaves par la violence, que nous devons nos respects". C'est Voltaire qui parlait ainsi.
 
Trois siècles plus tard, vous ne pouvez pas continuer à traiter de la sorte le Peuple de France, le Peuple d'en bas. 
Je vous ai interpellé par une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 31 décembre 2018, cette vidéo a été vue plus de 2 millions et demi de fois et likée des centaines de milliers de fois, il me semble que cela me donne une petite légitimité, pour vous réinterpeller et peut-être pour que vous m'entendiez ?
 
Moi, je ne suis qu'un maire, mais contrairement à vous,je côtoie la misère des gens que je tente d'assister au quotidien. Je peux en témoigner et je vous demande d'entendre les solutions que je préconise.  Les maires, que vous continuez à maltraiter, doivent inventer tous les jours des solutions pour venir en aide aux plus fragiles.
Mais alors que les dotations et le soutien de l'Etat baissent sans cesse, le nombre des plus fragiles ne cesse d'augmenter.
Vous êtes dans votre bulle, vous manquez terriblement d'Humanité. Si je peux me permettre, vous avez besoin d'amour, mais comme le disait le slogan "on ne tombe pas amoureux d'un taux de croissance !"
 
Depuis 20 semaines, les gilets jaunes sont là. Vous avez tout essayé pour éradiquer la contestation, à commencer par le mépris. Vos petites phrases, vos vacances à la montagne, quand la situation est critique, mais surtout, le fait d'ignorer les revendications. Personne n'a été dupe : votre Grand Débat a été le plus grand mensonge de la 5ème République.
Vous avez trouvé là le moyen de lancer la campagne de la République en Marche pour les élections européennes, en captant les médias en utilisant l'argent public et surtout en tentant d'affaiblir ce mouvement des gilets jaunes.
Chacun sait que ce Grand Débat à l'arrivée fera un grand floc.
D'abord vous avez brouillé les messages des gilets jaunes en suggérant des réponses hors sujet dans l'annonce de votre Grand Débat. Ensuite, vous n'avez cessé d'associer les gilets jaunes aux violences et aux dégradations. Dénigrement, mépris et tentative d'affaiblissement. Chaque semaine, on nous annonce qu'ils seraient moins nombreux et moins mobilisés.
Chaque samedi, les radios annoncent en début d'après-midi un essoufflement du mouvement en s'appuyant sur... les chiffres du ministère de l'Intérieur, quand chacun sait que les gilets jaunes dérangent principalement le Ministre de l'Intérieur, exécuteur de vos basses œuvres.
Mais chaque samedi soir, on finit par admettre que les gilets jaunes sont toujours là et nombreux.Tout cela s'appelle de la manipulation.
 
Alors pourquoi résistent-ils ainsi ? Parce que les gilets jaunes sont le plus grand mouvement de précaires que la France ait connu depuis les sans-culottes de 1789 ! Ce sont de pauvres gens, qui n'en peuvent plus, qui crient leur colère, qui sont sur une tout autre planète que vos Ministres bavards et donneurs de leçons, ou que  les commentateurs, les experts qui savent tout, les populistes de tous bords, les animateurs télé, les artistes engagés ou dégagés qui inondent les ondes de leurs avis en une sorte d'incontinence indécente, eu égard à leurs propres salaires et à leur niveau de vie.
 
La violence ? Je la condamne, bien sûr. Mais vous avez d'abord créé cette situation, en étant vous-même violent et méprisant avec ce bas peuple. Puis il y a eu les infiltrés, ceux qui n'étaient pas gilets jaunes, mais qui ne cherchaient que la violence. Vous savez bien que ce genre d'imposture est  possible. Quand Alexandre Benalla est auteur de violence dans une manif du 1er mai, casque à visière et brassard de police au bras, on appelle ça un infiltré, voyez-vous. 
 
Certes, par la suite, il y a eu certainement des gilets jaunes eux-mêmes violents. Mais vous les avez tant méprisés, vous les avez fait gazer, vous les avez fait tabasser, vous avez fait tirer sur le peuple, vous êtes responsables de ces blessés, de ces morts, de ces mutilés à vie.
 
Je continue à appeler au calme, empêcher les commerçants qu'ils soient riches ou non de travailler est inadmissible ! S'en prendre aux biens privés ou publics, aux symboles de la République ou à la police est inadmissible. 
 
Mais je continue à penser que les gilets jaunes et leurs actions sont nécessaires, dans un pays ou l'offre politique est médiocre et déconnectée de la réalité, il ne reste que cet espoir. Alors ne supprimez pas le droit de manifester, le droit de penser, le droit de dire haut et fort le désaveu majoritaire des Français.
Oui, ces Français condamnent toutes les formes de violence, mais malgré le matraquage médiatique, ils restent majoritairement favorables à ces gilets jaunes, nourris de la misère et des souffrances quotidiennes, telle une armée de fantômes blafards, que vous avez marginalisés, habillés de jaune, ils sont l'improbable parti de la Raison par la résistance, et l'ardente volonté de raviver l'indicible espoir de retrouver Liberté, Égalité, Fraternité et Dignité.
 
Vous savez ce que c'est que l'espoir ?
 Il faut être courageux aujourd'hui pour porter un gilet jaune.
Je voudrais citer pour eux Hubert-Félix Thiéfaine : "tu chantes des arias d'espoir universel pour faire que le soleil se lève sur nos e-mails".
 
Oui les gilets jaunes sont toujours là et ils seront toujours là tant qu'ils seront précaires, tant que vous ne les aurez pas pris en considération. Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas, ils n'ont plus le choix.
Croyez-vous sincèrement monsieur le Président que l'on puisse vivre décemment avec un SMIC à 1200€ net ? Savez-vous que toutes ces personnes employées à temps partiel et qui ne perçoivent donc qu'une partie du SMIC sont encore plus précaires que ces précaires ? Croyez-vous que l'on puisse vivre décemment avec un minimum vieillesse de 868€ ? Croyez-vous sincèrement que vos 100€ supplémentaires annoncés sur le SMIC, n'ont pas été vécus comme un affront, comme de la charité bien ordonnée ?
 
Cela signifie une inégalité républicaine instituée et subie à tous âges et partout : on ne naît pas dans les mêmes conditions en fonction de la région qu'on habite et de la proximité ou non d'une maternité, on ne gagne pas les mêmes salaires en fonction de la région où l'on vit, si l'on est un homme ou si l'on est une femme, on ne peut pas vivre décemment et se loger avec un SMIC à Paris, on n'est pas soigné de la même façon en fonction de sa situation économique et de la région qu'on habite, on n'a pas les moyens de payer un EPHAD quand on perçoit une retraite moyenne...
Ça, monsieur le Président, ça n'est pas le vieux monde, ça n'est pas le nouveau monde, c'est le vrai monde et la vraie vie.
Et vous n'êtes pas du même monde...
 
Vous voulez éradiquer les précaires en combattant les gilets jaunes ? Mais ce ne sont pas les précaires qu'il faut éradiquer, c'est la précarité !
Voilà mes propositions... C'est simple, vous avez, seul, le pouvoir de les mettre en œuvre, si vous le décidez.
 
Premièrement,  comment trouver de l'argent ?
 
- remettez en place l'Impôt sur les Grandes Fortunes.
- augmentez la TVA sur les produits de luxe.
- luttez enfin contre l'évasion fiscale qui  coûte chaque année à la France 60 à 80 milliards d'euros.
 
Deuxièmement, comment réconcilier les français avec l'Europe ?
 
- Les Français ont été bernés. En 2005, ils ont voté non par référendum, à 54,68%, contre le traité constitutionnel Européen.
Leur choix n'a pas été respecté, puisqu'en 2008, Nicolas Sarkosy a fait voter sur le même sujet le Parlement.
 Les Français n'ont donc pas choisi cette Europe-là, ils veulent une Europe sociale et juste, une Europe de la Fraternité entre les Peuples et non plus celle des banquiers, des grandes fortunes l'Europe de trous les profits. Les français ne veulent pas de votre Europe et ne se retrouvent pas dans vos propositions pour les élections européennes prochaines.
 
- Dénoncez l'Europe complice de l'évasion fiscale, qui abrite et protège en son sein les paradis fiscaux.
 
- Dénoncez le diktat de l'Europe qui impose à la France d'emprunter aux banques privées et non à la Banque de France. La dette publique frôle les 100% du PIB, le remboursement des intérêts de la dette est le 4ème poste budgétaire de l'Etat. Et vous payez aux banques privées ces intérêts avec l'argent que vous prélevez aux Français.
 
Troisièmement, comment redonner du pouvoir d'achat et des conditions de vie dignes aux Français ?
 
- diminuez la TVA sur les produits de première nécessité et élargissez considérablement la liste de ces produits vitaux.
 
- arrêtez de stigmatiser les fonctionnaires territoriaux qui la plupart du temps travaillent beaucoup, ne sont pas bien rémunérés et donnent du service public à la population.
 
- Engagez un grand programme de développement du service public pour l'offre de soin, la perte d'autonomie, l'école, l'écologie, la solidarité, la sécurité.
 
- Beaucoup de Français sont au chômage et n'ont aucun intérêt à rechercher un emploi souvent pénible pour gagner tout ou partie du SMIC. Passez le SMIC immédiatement à 2000 € nets. Pas de démagogie dans cette proposition, c'est simple et cohérent. Beaucoup de petites entreprises et d'artisans ont du mal à trouver des employés. Là, ils auront forcément un afflux de candidatures. Mais ces petites entreprises et ces artisans, qui ensemble sont les premiers employeurs de France, il faut les aider, ils crèvent sous le poids des taxes, des impôts et des tracasseries administratives. Vous allez ainsi perdre de nombreux chômeurs, vous allez donc récupérer les indemnités de chômage qui ne seront plus à verser. Une partie seulement de ces indemnités suffira à l'Etat pour reverser aux petites entreprises la différence entre le SMIC d'aujourd'hui et celui de demain... Au passage, l'Etat gagnera même de l'argent. De nombreux Français retrouveront ainsi un emploi et la dignité. Ils gagneront mieux leur vie, alors ils consommeront plus et l'Etat gagnera encore de l'argent sur la TVA.
C'est imparable, ce n'est que du bon sens.
Alors, monsieur le Président, aujourd'hui  je vous dis "chiche !"... Pour la France.

La presse locale « traite » le sujet des maires...



En première page, il est annoncé "Grand Nancy : Municipales 2020, tous les maires y pensent !" 
Bien sûr qu'ils y pensent, parce qu'ils sont responsables. Et si aucun n'y pensait, ce serait inquiétant, non ? 
Mais nous n'en parlons pas, parce que l'heure est au travail et dans le contexte actuel, la fonction de Maire c'est beaucoup de travail...
C'est le journaliste qui a provoqué l'expression des Maires à ce sujet, car s'il n'avait pas téléphoné à chacun des 20 maires, aucun ne se serait exprimé sur ce sujet.

Comme tous les Maires sont passés en revue, je voudrais corriger ce que j'ai dit, car je ne me retrouve pas dans le paragraphe qui me concerne.
D'abord, un certain nombre de Maires sont énumérés comme visant une place "en haut de l'affiche" (sic) à la Métropole, ou comme pouvant viser la Présidence... Je suis, dans cet article, d'emblée écarté... 
Certains Maires sont en photos. Pour illustrer le paragraphe qui me concerne, il y a une photo ... des trois mousquetaires Werner, Pensalfini, Choserot, photo prise lors de leur conférence de presse, dans laquelle ils  déclaraient allégeance à Rossinot et au projet Grand Nancy Thermal (escroquerie du siècle) et dans laquelle ils me pilonnaient... (cela s'appelle un lapsus journalistique révélateur...).
Il est donc écrit "à Tomblaine, l'indéboulonnable Hervé Féron..." on a l'impression que ça dérange le journaliste, mais oui, les tomblainois souhaitent que je reste et ils votent pour moi... Et si Sarkosy et Debord n'avaient pas charcuté ma circonscription (en rejetant Tomblaine en dehors de ma circonscription) , les tomblainois auraient pu continuer à voter pour moi aux législatives... Ensuite il est écrit "...Hervé Féron fait mine de prendre de la distance : je suis candidat, mais j'ai hésité parce que j'ai d'autres choses dans ma vie..."
Mais quel mépris que ce genre d'interprétation ! Pourquoi me téléphone-t-il s'il met la sincérité de ma réponse en doute ? Je ne fais pas mine de prendre de la distance. Pourquoi ne fait-il pas ce genre de commentaires suspicieux envers les autres Maires ?
Quant à la Présidence du Grand Nancy, voilà exactement ce que j'ai dit et ce qui est ma position...
Il faudra un Président qui ne soit pas le Maire de Nancy, car cela nous a déjà trop couté. Il y en a assez de sacrifier la qualité de vie des gens au profit des projets pharaoniques, des usines à gaz  et de la technostructure. 
Et surtout, il faut un Président qui a une solide expérience de la gestion d'une collectivité. C'est à dire quelqu'un qui a été Maire, qui sera ainsi en capacité de changer le mode de gouvernance pour favoriser la solidarité et l'égalité de traitement sur l'ensemble du territoire et la gestion de proximité en redonnant les moyens d'agir aux Maires. Et surtout quelqu'un qui sera en mesure de sortir la Métropole du Grand Nancy de sa situation budgétaire catastrophique. 
La question ne m'a pas été posée et pour cause, mais je pense que j'ai cette capacité.

Article de LorrainActu.

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