Retrouvez l'intervention d'Hervé Féron en séance publique à l'occasion de l'examen du Projet de loi sur la liberté, l'indépendance et le pluralisme des médias :
Intervention sur la Proposition de loi visant à renforcer la liberté, l’indépendance et le pluralisme des médias
En séance publique le mardi 8 mars
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Merci Monsieur le Président / Madame la Présidente.
Madame la Ministre, chers collègues,
« Volkswagen, l’entreprise de tous les scandales », « Le monde selon Youtube », « Les placards dorés de la République », « La répression made in France », ou encore « Nutella, les tartines de la discorde » ; de tous ces titres, on peut se demander quel est le point commun hormis le fait qu’ils se veulent accrocheurs.
En réalité, ce sont des émissions que vous ne verrez jamais, car elles auraient toutes été refusées par la direction nommée par Vincent Bolloré au dernier comité d’investigation de l’émission vedette de Canal +, « Spécial investigation ».
Si les conflits entre milieux d’affaires et liberté d’expression ont toujours existé, il faut reconnaître que nous assistons depuis quelques années à une vague de concentrations sans précédent dans les médias, le cas de l’homme d’affaires breton n’étant qu’un cas parmi tant d’autres. A juste titre, le législateur a donc décidé de se saisir pour mieux les protéger de ce qui constitue l’un des pans essentiels de notre culture et de notre démocratie, à savoir, le droit d’expression et d’information.
En effet, sans journalisme et sans journalistes, il n’y a pas de « conversation nationale », car la mission d’informer est essentielle dans le sens où les journalistes participent à la fabrication de l'opinion en passant tous les sujets d’actualité au tamis de l’analyse critique. Un tel discours renvoie peut-être à une vision idyllique de la réalité, mais cela n’en constitue pas moins le cœur de mission originel des journalistes qu’il est toujours bon de rappeler.
Leur rôle est primordial dans une société où la communication se trouve au centre de toutes les stratégies, et où l’évolution technologique incite à privilégier l’immédiateté plutôt que l’analyse distanciée et mesurée nécessaire à la bonne compréhension du monde.
Pas question donc de « demander la permission » pour enquêter, comme Nicolas de Tavernost, patron de M6, l’a laissé entendre l’an dernier[1], sous prétexte de déplaire aux clients, c’est-à-dire aux financeurs, des chaînes de télévision !
A l’heure où un pays comme la Tunisie forme des officiers de la garde nationale au respect et à la protection des journalistes afin de garantir la continuité du processus démocratique, gardons-nous de faire marche arrière en bridant les gardiens de la liberté d’expression de notre pays. Albert Camus disait bien qu’ « un journal, c’est la conscience d’une nation » !
Je pense en particulier à la nécessité d’assurer la confidentialité des sources d’information des journalistes, enjeu majeur dans une démocratie où le rôle d’information implique la recherche d’éléments susceptibles d’éclairer le public par des canaux plus ou moins officiels qui constituent ses sources.
Je me réjouis donc que l’amendement porté par mes collègues Michel Pouzol et Marie-George Buffet ait été adopté à l’unanimité en commission des affaires culturelles, et je souhaite que l’issue de notre vote y soit tout aussi favorable en séance.
Une autre avancée sur laquelle j’appelle votre attention est la suspension des aides à la presse pour les entreprises ayant refusé d’informer le public sur l’actionnariat et les organes dirigeants des publications, qui peuvent avoir les incidences que l’on sait sur la ligne éditoriale d’un média et donner lieu à des pressions sur les journalistes. L’amendement de notre groupe institue une véritable sanction financière qui amènera indubitablement les groupes privés à réfléchir à deux fois avant de manquer à leurs obligations en termes de transparence.
Au sujet de cette Proposition de loi, on peut néanmoins regretter que les « comités d’éthique » prévus à l’article 7 soient exclusivement dédiés aux radios et aux télévisions, ignorant de ce fait la presse écrite et les nouveaux supports électroniques qui transforment radicalement aussi bien les rapports des journalistes à leurs sources que leurs relations avec leurs lecteurs.
Il n’y a pas de raison non plus que les comités d’éthique ne soient pas élargis aux radios et télévisions locales, mais heureusement notre groupe a déposé un amendement en ce sens qui a été adopté en commission.
Bien que beaucoup reste à faire et que des voix s’élèvent pour clamer leur insatisfaction, je pense personnellement que cette Proposition de loi mérite d’être soutenue car elle doit être considérée comme un premier pas vers la promesse de François Hollande de mettre en place un véritable encadrement de la concentration en matière de médias. Ceci pourra notamment passer par la reconnaissance juridique de l’équipe rédactionnelle, appelée de leurs vœux par d’importants syndicats de journalistes.
Pour conclure, je citerai le grand Milan Kundera, qui témoigne dans l’Immortalité du rôle vital des journalistes, rappelant pourquoi il est nécessaire de continuer à les protéger :
« Le pouvoir du journaliste ne se fonde pas sur le droit de poser une question, mais sur celui d’exiger une réponse ».
Je vous remercie pour votre attention.
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[1] Le Supplément, Canal+, 31/05/15 ; http://www.arretsurimages.net/breves/2015-06-02/Capital-M6-protege-bien-ses-clients-id18958
Ce samedi après-midi, le Conseil Municipal d'enfants de Tomblaine, les parents, Jean-Claude Dumas et Christiane Defaux, adjoints au maire, ainsi que trois animatrices municipales ont découvert l'Assemblée Nationale.
Près de trois heures de visite guidée par le député-maire Hervé Féron.
C’est une grande tristesse, Sophie Dessus ma collègue et amie députée est décédée aujourd’hui.
Elle était vive, militante, combattante, dynamique. Elle était une élue passionnée, toujours positive, elle avait le sens de l’amitié, elle était pleine d’Humanité.
Elle se battait depuis trois mois contre la maladie, comme elle s’était déjà battue dans le passé.
François Hollande qui la connaissait bien, parce qu’elle lui avait succédé dans sa circonscription de Corrèze, prenait régulièrement des nouvelle d’elle.
Il m’écrivait tout à l’heure : « Sophie a voulu se lever parce qu’elle voulait mourir debout »
Je présente à sa famille mes sincères condoléances, nous sommes très nombreux à partager cette émotion.
Mercredi 2 mars de 14h à 17h les services municipaux avaient organisé un grand forum jobs d'été. Les jeunes de Tomblaine ont répondu nombreux (plus de 100) et de très nombreux jobs étaient proposés. Une grande réussite !
Vous êtes jeune, vous cherchez un job pour cet été 2016, la ville de Tomblaine vous propose aujourd’hui mercredi 2 mars de 14h à 17h un forum « jobs d’été » à l’espace Jean Jaurès place des Arts. Une quinzaine d’entreprises sera présente et de nombreuses propositions de jobs pour l’été prochain. N’hésitez pas à amener un CV mais venez à la rencontre de ces entreprises, il est toujours plus facile de se faire embaucher à partir d’une rencontre.
L’article paru aujourd’hui dans l’Est Républicain est assez clair mais il ne me semble pas que l’on puisse dire qu’il y ait une fracture chez les socialistes en Meurthe-et-Moselle. En effet, il ne s’agit pas pour qui que ce soit d’abandonner ses repères ou ses valeurs de gauche et pour ce qui me concerne, je n’autorise personne (même parmi ceux qui se voient plus à gauche que tout le monde) à me donner des leçons en la matière. Je crois que dans ma vie politique j’ai toujours su garder le cap avec détermination. Il ne s’agit donc d’aucune compromission mais de proposition d’intelligence à partager. Une intercommunalité est une association de communes sur des compétences à exercer de façon partagée. Il est donc important d’avoir une approche résolument moderne de ce que doit être la gouvernance d’une intercommunalité. Ceux qui hurlent au loup ne savent pas ce que c’est que de gérer. Mais si vous êtes maire, vous savez que tous les jours de l’année les citoyennes et les citoyens s’adressent à vous pour vous demander de répondre de tout. Tout, c’est-à-dire des compétences communales mais également des compétences communautaires. Et ces citoyens se fichent complètement de savoir que vous êtes minoritaires à la Communauté Urbaine du Grand Nancy. Vous êtes leur maire, ils ont confiance en vous, et vous êtes très souvent, trop souvent même, leur dernier espoir. Pour avoir cette qualité d’écoute que tout le monde nous demande et qui permettra un jour de recrédibiliser la politique aux yeux des citoyens, il faut que les maires, les élus locaux, qu’ils soient minoritaires ou majoritaires dans l’intercommunalité aient le pouvoir d’agir. Ça n’est donc pas du calcul politique mais du bon sens dans l’intérêt général que de souhaiter qu’un certain nombre d’élus minoritaires puissent participer à l’exécutif. Cela se passe comme ça dans quasiment toutes les intercommunalités en France.
Avant : nous nous opposions, fermement, nous étions sur tous les fronts, mais nous étions complètement inaudibles par la majorité de la Communauté Urbaine tout comme par les médias et le grand public.
Je ne suis pas naïf, je ne pense pas que tous les problèmes vont être résolus et que d’un seul coup on va baigner dans un univers de bisounours où la démocratie serait parfaite, mais j’espère que dans le Grand Nancy devenu Métropole, certains élus minoritaires, en participant à l’exécutif, pourront travailler à améliorer les propositions budgétaires avant même que ce budget n’arrive au programme du conseil métropolitain. A ce moment-là, et c’est la pratique dans toutes les autres intercommunalités, les membres de l’exécutif votent le budget. Cela n’empêche pas les autres membres du groupe minoritaire de critiquer le budget, de s’abstenir ou de voter contre. On peut même être dans l’opposition et voter pour le budget. Ce serait être un opposant stupide parce que dogmatique que d’imaginer que cela est impossible. Le groupe de gauche continuera à travailler dans l’intérêt général, à proposer, à s’opposer parfois, même souvent, mais il participera aussi. Avec certains de ses membres vice-présidents ou conseillers métropolitains avec délégation, ou encore présidents de commission, le groupe de gauche sera bien mieux informé et pourra être plus performant à la condition qu’il soit solidaire.
Or la solidarité n’existe pas forcément quand deux ou trois membres du parti socialiste s’emploient à attaquer de façon virulente, parfois insultante, en interne ou à travers les réseaux sociaux, ceux qui travaillent dans l’intérêt général. C’est vrai qu’il y a quelques amertumes puisque les trois personnes qui ont fait circuler cette lettre ouverte n’ont jamais gagné une élection municipale. Mais il faut qu’ils sachent qu’en étant aussi agressifs et donneurs de leçons systématiques, il m’étonnerait qu’un jour ils puissent gagner une élection municipale. Quant à la lettre ouverte, précisons simplement qu’elle était aussi une pétition qui a été adressée à tous les élus socialistes de la Communauté Urbaine du Grand Nancy. Or cette pétition n’a récolté qu’une dizaine de signatures. Un élu de Malzéville a fait savoir qu’il n’avait pas donné son autorisation pour apposer sa signature, trois autres élus ont fait savoir qu’ils demanderaient le retrait de leur signature. Ces trois personnes qui ont lancé cette lettre ouverte-pétition ne sont donc réellement représentatifs que d’eux-mêmes. Et ce n’est pas correct de leur part de s’épancher comme ils le font publiquement comme s’ils étaient dépositaires d’une quelconque représentativité. Avec Mathieu Klein, avec Bertrand Masson, avec la totalité des maires de gauche de la Communauté Urbaine, nous savons bien que la discussion, la concertation ont eu lieu, des réunions d’adhérents du parti socialiste, des réunions d’élus du parti socialiste, des réunions du groupe de gauche, un vote unanimement favorable pour notre participation à l’exécutif lors d’une réunion du groupe de gauche à laquelle Vincent Matheron prétend que beaucoup d’élus n’étaient pas là, ce qui est faux puisqu’il était un des rares absents.
Après, que l’on ait des divergences au parti socialiste ou dans un groupe de gauche, cela fait partie de la vie politique et je trouve que c’est bien normal, mais il n’y a pas de fracture chez les socialistes dans le Grand Nancy qui restent plus combattifs que jamais.
http://www.trombinoscope.com/telechargement/Revues/201/H.Feron.pdf
Hervé Féron avec Najat Vallaud-Belkacem
et la réalisatrice yéménite, Khadija Al-Salami
Intervention d'Hervé Féron en Séance Publique pour les victimes de la répression
de la Commune de Paris
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