Hervé Féron, député maire de Tomblaine a accueilli Ségolène Royal au nom de la fédération du PS 54. Photo Michel FRITSCH
Elle voulait placer son déplacement en Lorraine sous le signe du social, chômage et pouvoir d’achat au programme. La candidate aux primaires du PS pour la présidentielle et son comité Désirs d’avenir auront été servis au fil de ses trois étapes qui l’ont conduite dans une ferme d’insertion pour personnes en difficultés psychiques et/ou sociales à Bainville-sur-Madon, au sud de Nancy, puis au foyer du Grand Sauvoy, spécialisé dans la réinsertion également, avant de terminer son séjour par une réunion publique à Gentilly qui aura réuni près de 150 personnes. Et surtout offert l’occasion à une délégation d’une douzaine de syndicalistes de la CGT d’Arvato, plate-forme téléphonique de Laxou, où une grève est menée depuis 48 jours, d’exposer ses doléances. « C’est le Moyen-Âge », en déduit allègrement la candidate après avoir entendu que certains salaires nets n’excédaient pas 980 EUR et que l’entreprise mégotait sur 5 EUR de ticket resto. Et de lancer à l’adresse du patron du site : « Respectez vos salariés, augmentez-les, ils seront encore plus efficaces et vous obtiendrez plus de bénéfices », convaincue qu’il est possible de conjuguer « efficacité sociale et efficacité économique ». D’où cet appel à « la force citoyenne, cette capacité à avancer, à reprendre la maîtrise de notre vie », à promouvoir « un ordre social juste ». « Ça ne vous rappelle pas 2007 ? » glisse non sans malice Ségolène Royal, bien décidée à faire entendre sa petite musique, « avec des propositions concrètes », comme « le blocage du prix de l’essence et des 50 produits de première nécessité ». « Ajoutez-y les produits d’hygiène », lui suggère Stéphanie, une jeune mère de famille de Champ-le-Boeuf au RSA, qui lui déroule, sans fard, sa vie de « Deux paires de jumeaux à charge, dont un handicapé, un mari agent d’entretien avec un CDI de 7 h par semaine ». « Votre témoignage souligne la caricature qui a été faite du RSA », rebondit Royal qui veut croire que « les politiques ont encore une grande marge de manoeuvre s’ils le veulent. Tout est possible. Avec Sarkozy ce fut surtout le pire, il a donné encore plus à ceux qui avaient déjà beaucoup. Regardez l’assisté Tapie ! Moi, je commencerai pas le haut de l’échelle sociale ».
« Une société est à inventer »
Ségolène se (re) voit déjà en haut de l’affiche. « Il faudra rassembler après la primaire. Pas comme en 2007, ceux qui avaient été vexés de ne pas avoir été désignés étaient partis dans tous les sens. Pan sur Fabius et… DSK.
« Qui ne tue pas se renforce », glisse celle qui se dit « indifférente aux attaques. Avant, quand je recevais un scud, ça me culpabilisait. Aujourd’hui, ça ne me touche plus. ». Dans la Lorraine, dont le président avait été le premier à se prononcer pour elle, et où elle avait obtenu 64,5 % aux primaires, le parterre d’élus pour l’accueillir était hier clairsemé. Dinet, président du conseil général, Vinchelin, l’un de ses vice-présidents, Féron, député, sont là, en « Républicains ». Déjà 17 déplacements au compteur depuis le 30 novembre. Et le grand meeting de Toulouse de dimanche prochain dans la tête. Candidate jusqu’au bout. « Quand on a quelque chose à dire, il faut le dire. Une société est à inventer. Pour améliorer la vie des gens. Pas je ne sais quel rêve » Ce scud-là est aussi très ajusté.
Philippe RIVET, Est Républicain