Hervé FERON a souhaité, dans une récente Question Ecrite adressée au Ministre de l’Ecologie, attirer l’attention du Gouvernement sur les potentialités que recouvre la production européenne des biocarburants à partir des eaux usées. Il lui demande le rôle que pourrait jouer la France, à l’image de l’Espagne qui s’est engagée avec succès dans ce projet prometteur, qui présente encore des défis à relever.
Retrouvez ci-dessous la Question Ecrite :
M. Hervé FERON attire l’attention de Monsieur le Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie sur la production européenne des biocarburants à partir des eaux usées. En effet, un projet pilote prometteur expérimente actuellement en Espagne la production de biogaz grâce à l’action de microalgues sur les effluents. L’usine espagnole, lancée en 2011, a pour objectif de traiter en 2016 le phytoplancton cultivé sur 10 hectares et d’alimenter ainsi 200 voitures et 20 camions au biogaz. Cette filière, novatrice, est toutefois complexe et coûteuse, le projet représentant 12 millions d’euros financés à 60% pour l’Union Européenne. Le mécanisme de production est basé sur une méthode ancienne : le lagunage. Les microalgues assument tout d’abord un rôle dépuratif de l’eau usée avant d’être valorisées énergétiquement : elles sont récoltées puis placées dans des digesteurs pour produire un biogaz composé essentiellement de méthane. L’objectif à terme est de produire 100 tonnes d’algues par hectare et par an, permettant ainsi de fournir annuellement 450 tonnes de méthane sur le site et de traiter la moitié des eaux usées de la ville hôte. Force est de rappeler que depuis deux ans, les algues sont promues par la Commission européenne pour remplacer à termes les agrocarburants en raison de leur bilan énergétique peu favorable et du fait qu’ils amoindrissent des ressources indispensables à l’agriculture vivrière. Ainsi, il lui demande l’appréciation du Gouvernement par rapport à cette initiative et le rôle que pourrait jouer la France dans la recherche permettant de réduire la facture énergétique toujours liée à la production de biogaz (surtout le bioéthanol et le biodiesel dont l’extraction est plus complexe que le méthane) par les algues ; mais également dans la recherche d’une meilleure productivité.