L’article que j’avais posté sur mon site et dans lequel je préconisais que l’on n’interdise pas les spectacles de l’humoriste nauséabond avait été écrit avant que Manuel Valls n’annonce qu’il souhaitait interdire ses spectacles.
Evidemment, ce n’était pas de ma part une prise de position contre celle du Ministre de l’Intérieur qui est parfaitement dans son rôle lorsqu’il cherche à empêcher le triste personnage, ce que je comprends parfaitement.
 
Je craignais juste qu’on ne fasse encore plus de publicité à ce triste personnage… Allez, commençons par l’appeler comme ça, pour ne plus citer son nom, ce serait lui faire trop d’honneur. Et puis cela rappellera peut-être à ceux qui continuent à le qualifier d’humoriste, que finalement il n’est pas drôle du tout ! J’ai trop de respect pour « le Clown » de Chaplin à celui de Giani Esposito (Se voi non comprendete, si vous ne comprenez pas, almeno non ridete, au moins ne riez pas !), pour ne pas qualifier d’humoriste le « triste personnage ».
 
Oui, aujourd’hui, l’empêcher de jouer son spectacle serait certainement salutaire, pour ne pas dire sanitaire ! Mais, je pense qu’il faut surtout privilégier deux éléments essentiels :
 
– Ne pas lui faire de publicité en le victimisant, ce n’est pas lui la victime. Lui, il est l’odieux agresseur responsable de ses propos discriminants, suffisamment pervers pour oser prétendre faire rire et prendre le rire en otage pour distiller des relents antisémites à des esprits fragiles qui ne comprennent pas toujours la gravité de la situation, comme à des boeufs primaires toujours prêts à suivre le premier guide venu, sur les chemins de l’extrême droite, de l’intolérance, du racisme…
Le « triste personnage » sait aussi très bien comment la médiatisation fonctionne aujourd’hui. Il suffit d’être dans l’excès de vulgarité, et surtout pas intelligent pour faire le buzz avec un signe distinctif, un geste, une phrase qui revient comme un gimmick sur le net… 
 
– L’autre élément, c’est rappeler sans cesse et surtout faire vivre les Valeurs de la République, et celle du Droit Humain. Ces Valeurs n’ont pas été écrites un jour par hasard, elles sont issues de l’Histoire, des leçons tirées de ses drames, des injustices, des inégalités sociales. Elles ont été inspirées par les philosophes du Siècle des Lumières.
Ces Valeurs sont à des Années Lumières de la fange dans laquelle se vautre « le triste personnage ».
 
C’est pourquoi, ma position a été d’appeler simplement au boycott de ses spectacles en expliquant. C’est de notre responsabilité à tous, il s’agit d’une attitude citoyenne.
 
Je remercie les médias qui ont bien voulu reprendre ma position :
 
France Bleu Sud Lorraine, 
 
 
Le Lab/ Europe 1 : « Un député PS s’oppose à l’interdiction des spectacles de Dieudonné mais appelle plutôt à les boycotter »
 
Merci aussi à Ici-c-Nancy pour l’article sur Mathieu Klein qui demande, lui, l’interdiction. Mais chacun aura bien compris que l’avis de Mathieu et le mien ne sont pas contradictoires, nous combattons, lui comme moi, le « triste personnage ».
 
Malheureusement ce que je redoutais est arrivé. Durant tout ce week-end, les médias (certains plus que d’autres) n’ont eu de cesse que de nous parler de ça, une chaine de télé, par exemple, a quasiment passé en boucle des extraits de son spectacle, et des extraits de son site en indiquant même l’adresse du site !!! Quelle stupidité !

Alors, bien sûr, un autre, footballeur de son métier, plus habitué à faire parler de lui par ses excès, ses dérapages que par ses exploits footballistiques, a vu là une belle opportunité pour en remettre une couche. Et voilà que maintenant c’est lui qui fait le buzz ! Je pense sincèrement que l’heure est grave.

Ne les ignorons pas, nous devons savoir qu’ils sont là, parce que le mal est là et qu’il ronge peu à peu.
Mais n’en faisons pas des idoles en les médiatisant. Ne reproduisons pas les erreurs commises à certaines périodes de l’histoire, ne leur laissons pas de place dans les médias. Combattons les tous les jours, mais ne leur faisons plus de publicité.
 
Appelons à boycotter son spectacle.
 
Hervé FERON.