Octobre est le mois qui depuis quelques années est peint en rose par l’initiative spontanée et collective pour sensibiliser à la nécessaire prévention contre le cancer du sein. Et puis Octobre rose est devenu une quasi institution. Pour que cela ne s’essouffle pas, je pense qu’il faut donner à cette action du sens, du contenu. On ne peut se suffire d’organiser de belles et généreuses courses en rose, même si ces évènements festifs sont nécessaires et sympathiques. Moi-même j’ai eu plaisir à participer à la Vogalonga avec un tee-shirt rose. Cette course de 32 km à la rame à Venise est une véritable épreuve, mais en même temps une énorme fête, avec 4000 participants. Je m’étais entrainé et nous avions participé sur deux bateaux avec 20 femmes qui toutes avaient eu un cancer du sein. Un énorme souvenir.
Tomblaine contribue à la bonne organisation annuelle de cette grande course qui traverse notre ville pour Octobre Rose. Et puis chaque année, le vieux pont de tomblaine s’illumine en rose symboliquement du 1er au 31 octobre.
Mais donner du contenu, c’est imaginer d’autres actions. C’est pourquoi depuis plusieurs années, la Ville de Tomblaine organise un petit-déjeuner d’information, de sensibilisation et d’échanges autour de la prévention contre le cancer du sein. Cela se passe à l’Espace JeanJaurès et la formule petit-déjeuner facilite la relation et l’expression de chacun.
Agir pour la Ville de Tomblaine, cela a consisté aussi à créer la seule Maison de Santé Pluriprofessionnelle en Zone Urbaine Sensible de toute la région Grand Est, alors que Tomblaine était en situation de désert médical et qu’André Rossinot ne voulait pas le reconnaître. Aujourd’hui ce sont 24 professionnels de santé et un laboratoire d’analyses médicales qui sont installés au cœur de notre ville. Une belle victoire pour les élus locaux…
C’est ainsi que de beaux partenariats s’organisent et samedi 21 octobre à 9h, deux de ces professionnels de santé (des femmes : un médecin généraliste et une sage-femme) animaient le petit-déjeuner auquel participaient 70 personnes, dont quelques hommes, car bien sûr ce problème nous concernent tous. C’est une action utile, parce que les professionnels apportent des informations fiables, et les femmes qui veulent prendre la parole posent des questions essentielles, témoignent, apportent aussi parfois des avis contradictoires, mais chacun s’écoute avec respect.
En introduction de cette discussion, j’ai rappelé qu’à Tomblaine, nous avons voulu être aussi dans le concret par une disposition particulière mise en place pour les personnels municipaux. Sur 160 employés, environs 110 sont des femmes. Constatant le nombre important de femmes qui avaient été touchées par le cancer du sein, il y a quelques années, nous avons mis en place un principe très simple : toute femme qui souhaite ou qui doit aller passer un examen de dépistage contre le cancer du sein peut le faire sur son temps de travail et sans perte de salaire.
Comme sur dix chefs de services, neuf sont des femmes, il est plus simple de s’adresser à ce sujet à sa cheffe de service. Et cela fonctionne très bien.
Il y a deux ans, j’ai proposé à l’Assemblée Nationale par voie d’amendements que cette possibilité soit généralisée en France. De nombreux députés, hommes et femmes, de droite comme de gauche se sont opposés à ma proposition stupidement, par principe. Les arguments les plus fallacieux m’ont été opposés : on ne pouvait pas imposer cela dans les entreprises du privé… Soit, j’ai proposé que cela soit généralisé dans la fonction publique, ce qui pouvaient être incitatif aussi pour le privé…Mais certains ont même dit dans l’hémicycle, que « certaines allaient en profiter » !!!
Je peux vous dire qu’à Tomblaine cela fonctionne très bien et que personne ne « profite » de ce système (je crois savoir que les examens de dépistages ne sont pas particulièrement agréables…).
Encore un exemple de la médiocrité du système politique. Mais si un député ou un sénateur aujourd’hui veut reprendre cette proposition, qui serait une grande avancée et absolument pas coûteuse, je reste à sa disposition pour l’aider.