Par ces quelques mots, je souhaite adresser mes condoléances et m’associer à la douleur de la famille et des collègues du policier assassiné, hier soir, sur les Champs Élysées, mais aussi apporter mon soutien aux policiers blessés et à leurs familles. La République est touchée en son sein et plusieurs de ses symboles ont été attaqués, en premier lieu sa Police. Garante de la sécurité et de la Loi sur le territoire, la Police est aujourd’hui la cible des terroristes, ces femmes et ces hommes qui sont, tous les jours, au service de la République nous défendent au péril de leur vie. Je leur apporte tout mon soutien et toute mon estime pour leur dévouement et leur travail au service de la France. La démocratie ensuite, pilier inaliénable et indispensable de notre République, valeur universelle qu’il nous faut défendre, chérir et protéger à tout prix.
Perpétrer cet attentat à deux jours des élections présidentielles est un message mortifère qui cherche à nous effrayer, à faire disjoncter notre processus démocratique. Il ne faut pourtant rien céder à la peur, allons voter, comme preuve que nous ne nous laisserons pas intimider, que ces criminels ne contrôlerons pas nos votes, que notre démocratie ne sera pas sensible à leurs injonctions, résistons !
Il ne faut pas non plus céder aux sirènes ultra-sécuritaires et aux mesures hâtives et irréfléchies qui ne répondent pas aux problèmes. Attention à ne pas se tromper de constat et à ne pas se laisser tenter par des mesures inapplicables et inconséquentes. Je pense qu’il est nécessaire et indispensable de remettre le service public au centre de ces problématiques : augmenter les moyens de la Police, créer 5 000 postes de policiers et de gendarmes et remplacer tous les départs à la retraite, renforcer les renseignements territoriaux et augmenter les moyens de la Justice et des services pénitenciers. Nous ne trouverons pas de solutions en diminuant les effectifs et les moyens de ceux qui sont garants de notre sécurité. Il faut, au contraire, les aider, les accompagner aux mieux dans leurs tâches et rétablir une confiance, un contact et un lien sur le terrain. Cela devrait redevenir le rôle de la police de proximité, des patrouilles pédestres et des renseignements territoriaux, qui doivent voir leurs moyens augmenter. Je pense qu’il faut mettre en place un coordinateur national des renseignements et renforcer les moyens de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) afin que cet aspect essentiel de la lutte contre le terrorisme, nerf de la guerre, soit le plus réactif possible et que l’ensemble des actions se conjuguent parfaitement. Il n’y a aucune efficacité à aligner des mesures inapplicables, notre force se trouve dans la coordination, la réactivité, la fermeté de nos mesures de sécurité ainsi que dans le soutien de tout notre pays à notre Police nationale.
Ne cédons pas aux injonctions de ces criminels, portons fièrement et faisons vivre tous les jours notre démocratie, chacun avec nos convictions. Pour citer le poète Tennyson « Nous sommes ce que nous sommes. Un seul tempérament de cœurs héroïques, affaiblis par le temps et le destin, mais fort dans sa volonté de lutter, de chercher, de trouver, et de ne pas céder ».
Hervé Féron
Député de Meurthe-et-Moselle
Maire de Tomblaine