Je ne vous dirai pas, parce que je souhaite rester correct, que j’ai trouvé le
Ministre de l’Éducation Nationale irresponsable lors de son intervention d’hier,
mais je l’ai trouvé complètement incohérent. Avant que de publier l’arrêté que
je signerai aujourd’hui concernant les écoles de Tomblaine, je voudrais vous
dire pourquoi je le trouve incohérent… et peut-être quand même irresponsable…
1) Annoncer le jeudi après-midi avant un week-end prolongé par un jour férié que
« toutes les écoles devront être ouvertes mardi », ressemble plus à un petit accès de
fièvre ou d’autorité qu’à une proposition raisonnée. En effet, comment peut-on imaginer
que la seule journée de vendredi permettra d’organiser cette rentrée dans des conditions
rendues compliquées d’une part par la crise sanitaire et d’autre part par le cahier des charges
irréalisable du protocole sanitaire de 63 pages, édicté par l’Éducation Nationale…
2) Il est contradictoire de dire que toutes les écoles devront être ouvertes, quand le Président
de la République a affirmé qu’il appartiendra aux Maires d’estimer si les conditions de sécurité
sanitaire permettent l’autorisation d’ouverture des écoles.
3) Il est incohérent d’imposer l’ouverture des écoles avec un tel protocole sanitaire. Si ce protocole
n’est pas levé, c’est que les enfants peuvent encore courir un danger. Et les conditions pour faire
l’école ne sont donc pas réunies. Voici ce que m’écrivait récemment une psychologue scolaire :
« la scolarisation des enfants de petites et moyennes sections, telle qu’elle est définie dans ce protocole,
ressemble à de la maltraitance. Ou bien les enfants viennent à l’école et peuvent jouer ensemble,
partager des moments de collectivité, ou bien c’est que les conditions pour une scolarisation ne sont
pas réunies. Ce que l’on nous propose est anxiogène, risque de développer des troubles de toutes sortes,
des phobies scolaires chez nos tout petits… »
4) Une fois de plus, il y a dans le discours ministériel une volonté de transférer charges et responsabilités
sur le dos des maires. D’une part, nous les maires n’avons pas vu l’ombre d’une participation financière de
l’État sur tout ce que nous avons mis en œuvre en termes d’accueil et d’activités culturelles, sportives…
D’autre part en se déchargeant ainsi de ses responsabilités, le Ministre va finir par réussir à opposer les
parents, les enseignants et les Maires… Tout cela est complétement destructif. C’est une mauvaise gestion
de la crise.
Ma priorité est la sécurité des enfants et des adultes dans l’école.
Hervé Féron
Maire de Tomblaine.