Tomblaine

Job DURUPT, élevé au grade d'Officier de la Légion d'Honneur : Discours du Maire, Hervé FERON

Job Durupt,

Jeanine Durupt,

Jean-Pierre Chevènement ancien Ministre,

Gérard Cureau, ancien Préfet de Région, 

Madame la députée Chaynesse Khirouni,

Mathieu Klein Président du Conseil Départemental,

Mesdames, Messieurs les élus,

et vous tous chers amis en vos grades et qualités, 

citoyennes, citoyens, et je voudrais saluer aussi Martine Coffe qui a longtemps assisté Job Durupt.

C'est à vous toutes et tous que je m'adresse d'abord, pour vous remercier d'être présents aujourd'hui, aussi nombreux, pour rendre hommage spontanément à Job Durupt, élevé au grade d'Officier dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur. Car il s'agit bien là d'un événement : la Légion d'Honneur est la plus haute décoration honorifique française, elle récompense des militaires comme des civils ayant rendu des « mérites éminents » à la Nation. Job Durupt, Député Maire Honoraire de Tomblaine était déjà Chevalier de la Légion d'honneur, il est aujourd'hui Officier.

Je veux d'abord vous dire, puisque nous sommes entre nous, que Job n'a rien demandé, on sait qu'il ne court pas après les honneurs. Alors, on l'a demandée pour lui, à son insu.  Et comme pour cette décoration, beaucoup de politiques-hommes postulent, c'est le Ministre de l'Intérieur en personne qui est intervenu pour que cette décoration lui soit décernée, convaincu que c'était là une juste reconnaissance. 

Parce que Job a toujours été un homme engagé, un homme de convictions, militant, progressiste, humaniste de tous les instants. Vous êtes ici nombreux à avoir été de ses employés municipaux, de ses élus dans son Conseil Municipal, de ses administrés, de ses amis. Il n'a jamais été un donneur de leçons et pourtant, il nous a tout appris, parce qu'il était et  qu'il reste pour nous tous, un repère. 

Combien de fois l'avons-nous entendu conclure ses discours en rappelant les valeurs de la République ? Rigoureux, intègre, jamais dans le dogme, les valeurs avaient du sens, il était le garant de la Laïcité.

Sa sensibilité artistique est grande. Combien de fois l'a-t-on entendu citer Goethe, dont il a donné le nom à la place de la Mairie ?

C'est justement Goethe qui disait "seul est digne de la vie, celui qui chaque jour part pour elle au combat". 

Essayez donc aujourd'hui encore, de brancher Job Durupt sur n'importe quel sujet d'actualité philosophique, politique ou culturel !

Job Durupt est architecte DPLG jusqu'au bout  des doigts, jusqu'au bout de son éternel feutre noire. Il ne défend pas ses convictions, il en dessine la construction de la pensée. A la Mairie, assis à son bureau de cuir noir, la discussion s'engageait, il avait déjà son feutre noir dans la main droite, il ouvrait un petit tiroir sur sa droite, il en sortait une feuille de papier et il y dessinait la démonstration... 

La seule et unique fois où Job Durupt m'a donné un conseil, c'est le jour où il m'a cédé sa place dans son bureau. Jamais auparavant, il ne m'avait dit "je vais te donner un bon conseil"... Il se contentait de nous montrer le chemin. Mais ce jour-là, il m'a juste dit "tu ne seras pas un bon Maire, si tu n'aimes pas les gens... tous les gens, tes employés, les citoyens...".

Ce jour-là, je ne le découvrais pas, mais il m'apparaissait comme une évidence que Job Durupt n'était pas qu'un homme de conviction, mais aussi un homme de cœur. 

Job, avec tous ses compagnons de l'époque, pour lesquels nous avons une pensée, a reconstruit et développé considérablement Tomblaine.

Elu maire en 1971, on remarquait lors de l'inauguration de la nouvelle mairie en 1987, que la population de Tomblaine avait doublé en 20 ans. 

Et lorsqu'à l'Assemblée Nationale, aujourd'hui, on parle de Job Durupt, chacun se souvient de lui, avec respect et sympathie, à droite comme à gauche et, c'est révélateur, même auprès des serveurs à la buvette, qui sont les détenteurs de l'Histoire, la grande Histoire comme les petites anecdotes.

Job Durupt a été élu au Conseil Municipal de Tomblaine pendant 42 ans, c'est l'engagement d'une vie. Maire pendant 30 ans. Il a été le dernier Maire de Tomblaine du XXème siècle et le 1er du 21eme siècle. 

Elu Député, Conseiller Régional, Conseiller Général, Job a marqué la vie politique dans la grande région. On se souvient de lui et de sa barbe à la Jaurès, le 10 mai 1981, en tête du défilé de la victoire populaire dans les rues de Nancy. A l'époque, Tomblaine était la seule ville de Gauche dans l'agglomération. Et ce n'est pas un hasard, non plus si Michel Dinet avait fait appel à lui en 2008 pour siéger dans la Commission des Sages au Conseil Général de Meurthe et Moselle.

 

Connu et reconnu de tous, pour le courage de ses convictions, de ses dires, de ses actes. Aujourd'hui, avec la République, c'est Tomblaine qui le fête, qui lui rend hommage, qui lui dit merci. 

Que ce soit, notre ami Gérard Cureau qui lui remette cette décoration est un honneur et un symbole, mais aussi un témoignage de fraternité et de partage des valeurs.

Lorsque nous avons contacté Jean-Pierre Chevènement, nous n'étions pas sûrs de sa disponibilité, mais la réponse a été immédiatement positive. Là aussi, c'est un honneur partagé et une reconnaissance de la part de ce grand homme d'Etat. Jean-Pierre Chevènement et Job Durupt, ont mené les mêmes chemins, depuis 1971 avec la création du nouveau Parti Socialiste, puis le CERES, le Mouvement des Citoyens... 

Merci Jean-Pierre d'être là à Tomblaine que tu connais si bien, pour y être venu si souvent, merci d'être là pour ce moment exceptionnel. 

Gérard Cureau, comme Jean-Pierre Chevènement sont des amis de Tomblaine parce qu'ils sont d'abord des amis de Job Durupt, tous comme l'étaient Edmonde Charles-Roux ou encore Sandor Kiss.

Et puis Janine, Janine Durupt, institutrice (la moitié des Tomblainois vous diront "elle a été ma maîtresse  !), militante politique, socialiste, militante des droits des femmes. Elle a, elle aussi, beaucoup donné à Tomblaine. Mais elle a aussi été celle qui a accompagné Job dans tous ses combats. Janine, nous t'offrons ces quelques fleurs pour te dire merci !

Je veux aussi saluer leur famille, leurs 4 enfants et leurs petits-enfants, car pour Job et Janine, la famille est essentielle

Job aujourd'hui nous sommes tous heureux pour toi, heureux d'être avec toi, nous sommes fiers de toi, salut et fraternité !

 

 

 

 

Un soir à l'Ile aux Oies.

Tomblaine, un soir de printemps en bord de Meurthe, une petite famille de cygnes se promène.

 

Fan-zone de Tomblaine : une belle fête réussie.

Tomblaine est la seule commune dans la région qui avait organisé une diffusion sur grand écran du match de l'équipe de France. Deux cent personnes pour une ambiance bon enfant, un petit air de vacances et de fête déjà sur la Place des Arts !

Soirée de récompenses pour les jeunes sportifs Tomblainois

Tous les 2 ans, la ville de Tomblaine met à l’honneur ses jeunes sportifs, on le sait, Tomblaine est une ville dynamique, jeune et sportive. C’est la ville qui concentre le plus d’installations sportives en Meurthe et Moselle, qu’elles soient communales, communautaires ou régionales (stade Marcel Picot, stade Raymond Petit, Maison Régionale des Sports, COSEC, piscine du Lido, base de canoë kayak, Espace Jean-Jaurès…).  La ville de Tomblaine a organisé deux départs d’étape du Tour de France cycliste en 2012 et 2014.  Elle compte aujourd’hui 8 673 habitants pour 42 associations tomblainoises et 2250 licenciés sportifs dans des clubs tomblainois.

Des judokas et des gymnastes récompensés

A Tomblaine, le sport et l’éducation sont liés très étroitement : tous les enfants de CM2 partent 17 jours en classe de neige, tous les enfants qui sont allés à l’école, savent skier. Tous les enfants de toutes les classes, de toutes les écoles élémentaires pratiquent la gymnastique sportive encadrée par une monitrice municipale diplômée d’Etat, ce qui permet un lien avec le club de gymnastique Rondade Salto et des performances extraordinaires. Une classe sportive a même été créée au collège Jean Moulin. Tous les enfants de CM1, CM2, suivent un cycle canoë kayak, et avec la Communauté Urbaine, tous les enfants des écoles élémentaires vont à la piscine.

Cette soirée de récompenses a été honorée par la présence du footballeur Youssouf Hadji (63 sélections en équipe nationale du Maroc, 16 buts et finaliste de la Coupe d’Afrique des Nations en avril 2014, 2éme buteur de l’histoire de l’ASNL derrière Platini), le basketteur du SLUC Nancy Benjamin Sene, Mehdy Bouanane, Champion du Monde de Kickboxing, l’animateur-télé Marc Emmanuel et l’humoriste Julien.

Démonstration du club de Taekwondo de Tomblaine

De nombreuses récompenses ont été distribuées et pour cause, Tomblaine compte :

- 24 titres de vice-champions de Lorraine
- 41 titres de champions de Lorraine
- 8 titres de vice-champions de France
- 33 titres de champions de France
- 4 titres de champions d’Europe
- 1 place de 3éme en championnat du monde
- 2 titres de vice-champions du monde
- 3 titres de champions du monde
- 4 sélectionnés olympiques
Et … 1 champion du Cambodge !

 

Rencontre de Doriana Laurino, double championne de France de Kick-Boxing et Mehdi Bouanane, champion du monde de Kick-Boxing.

Tomblaine éligible au dispositif « Tous Prêts »

Lors de la cérémonie de récompenses aux jeunes sportifs tomblainois, le mercredi 1er juin, le Maire Hervé Féron a annoncé que la ville de Tomblaine avait été labellisée par la Fédération Française de Football et le Ministère de la Ville et des Sports dans le cadre du dispositif « Tous Prêts ».

C’est ainsi que Jean-Claude Dumas, adjoint au Maire, délégué aux sports, s’est rendu mardi 31 mai à Strasbourg, pour recevoir des mains même du Ministre des sports, Patrick KANNER, 32 invitations pour que des jeunes Tomblainois puissent assister à des matches de l’Euro 2016.

Un groupe de 10 filles, se rendra le lundi 13 juin au stade de France pour assister au match Irlande-Suède, avec bien-sûr le mythique Zlatan.

Et puis, samedi 25 juin, ce sont 22 garçons qui iront à Saint-Etienne, pour assister à un match des 8émes de finale.

Toujours dans le cadre de l’Euro 2016, Hervé Féron a annoncé l’organisation de plusieurs fan-zones sur la place des Arts à Tomblaine, à l’occasion des matches de l’équipe de France pendant le premier tour. Il s’agira de diffusion publique sur grand écran des matches :

- 10 juin à 21h : France-Roumanie

- 15 juin à 21h : France-Albanie

- 19 juin à 21h : France-Suisse

Les supporters sont invités à s’habiller en bleu.

La buvette ne vendra pas d’alcool et toute consommation d’alcool sera formellement interdite.

Un week-end de Député bien occupé

> Vendredi matin à 10h30, Hervé Féron accompagnait Pierre Moscovici, Commissaire Européen aux Affaires Economiques et Monétaires, à la Fiscalité et à l'Union douanière, pour une visite de la Société Vénatech, à Vandoeuvre. C’est une société qu’il faut connaître, lauréat national du premier concours de création d’entreprise innovante, dit concours Allègre en 1999, Vénatech est devenue en 2015 le premier bureau d’études indépendant français en ingénierie acoustique. Passée de 5 à 55 salariés en 10 ans, cette société a multiplié son chiffre d’affaires par 30 lors de cette même période.
Pierre Moscovici s’intéressait à cette société car elle a bénéficié du plan Junker, comme quoi, l’Europe peut aussi aider le développement économique en France.              

 

> Tout l’après-midi de vendredi a été consacré au Conseil de Communauté Urbaine, avec une attitude scandaleuse de Valérie Debord et de la majorité de droite de la CUGN, qui ont bloqué le projet de création de 36 logements sociaux à Tomblaine.
A noter tout de même, que dans la délibération n°8, la CUGN sollicite l’Etat sur le fond de soutien à l’investissement public local. Preuve que parfois, ce Gouvernement prend des initiatives heureuses. Si la droite de la Communauté Urbaine n’a pas arrêté de pleurer sur les baisses de dotations de fonctionnement, on remarque au passage, qu’elle n’oublie pas de solliciter l’Etat sur un programme de 3 618 000 euros, pour une participation de l’Etat sur le fonds de soutien d’1 809 000 euros.  Merci qui ? Merci François Hollande !


> Vendredi soir à 20h15, le Député a participé à l’Assemblée Générale de la MJC Lorraine, MJC toujours novatrice, participative, une soixantaine d’activités proposées, les responsables sont de vrais militants de l’Education Populaire et première MJC de France en nombre d’adhérents (4 000). Une activité a particulièrement attiré l’attention du Député : la démarche « être parent ». Il s’agit de la réalisation de courtes vidéos, à destination des parents  autour de l’éducation, l’alimentation, le sommeil, l’addiction aux jeux... Il s’agit de conseils, de formations au dur métier de parents, voire une invitation à réfléchir ensemble. La démarche est  innovante, Hervé Féron a proposé une aide de 10000 € sur la réserve parlementaire et a organisé un prochain rendez-vous au Ministère de la Famille, pour tenter d’obtenir une reconnaissance et un rayonnement plus important.


> La journée de samedi a été consacrée à la célébration de mariages et d’un parrainage, de rencontres de jeunes, des noces de platine et fêtes des voisins. Gros rythme mais événements sympathiques.


> Dimanche, à 11h30, Hervé Féron, au côté du Maire de Jarville, Jean-Pierre Hurpeau, participait à une commémoration de la Bataille de Verdun, et déposait une gerbe au Monument aux Morts. L’après-midi à 16h30, le Député, après une minute de silence, donnait le coup d’envoi du Challenge Raoul PIZZI, à Tomblaine. (Il ne s’est rien cassé). Plus sérieusement, c’était un vrai moment de solidarité et beaucoup d’émotion pour ceux qui ont connu Raoul PIZZI.


> Ce Lundi à 11h, Hervé Féron faisait visiter l’Assemblée Nationale à une classe du Lycée Marie Marvingt, à Tomblaine.

Champions !!!

Les jeunes Tomblainois n'en finissent plus de remporter des titres !

À Albi, aujourd'hui avaient lieu les championnats de France de gymnastique, en catégorie 10-11 ans national A1 (niveau le plus élevé ), qui est devenu une fois de plus champion de France par équipe ???

Tomblaine !



 
 L'équipe de Rondade Salto Tomblaine du Président Denis Hoelter, sur la plus haute marche : Romain Cavalaro, Mathis Noblet, Ienny Baginsky, Vincent Marchesi, et Axel Contal.

Lauriers des collectivités locales 2016 : coup de coeur 2016

Rencontre d’échange à l'occasion du 22ème anniversaire du génocide au Rwanda

Jeudi 26 mai 2016 s’est tenue à l'Espace Jean-Jaurès,une rencontre d'information et d'échange à l'occasion du 22ème anniversaire du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda.

Le 5 avril dernier, Hervé Féron cosignait pour le journal Le Monde une tribune de parlementaires et d’anciens ministres français et européens, représentants d’associations antiracistes, de la jeunesse, Français, Rwandais et Européens, pour briser le silence et ne plus nier l’Histoire afin de servir le devoir de mémoire. A l’invitation de l’EGAM, mouvement antiraciste européen, les députés français étaient invités à participer à la délégation envoyée à Kigali en avril dernier lors du 22ème anniversaire du génocide. Seul Député qui répondit présent  à cet appel, Hervé Féron  a rappelé hier soir les raisons de son engagement pour cette cause  délibérément ignorée.

A la suite de la diffusion du documentaire « spéciale investigation », la parole fut donnée à Jessica GERONDAL, Trésorière Nationale du Mouvement des Jeunes Socialistes. Directement concernée par son histoire familiale, c’est avec émotion qu’elle nous rappelle que « le négationnisme, c’est tuer deux fois ». Eliot PAVIA, Animateur Fédéral du Mouvement des Jeunes Socialistes de Meurthe et Moselle, qui s’est rendu par deux fois au Rwanda, s’est également exprimé sur l’attente des Rwandais : leur seul souhait est d’obtenir la reconnaissance des atrocités commises grâce au soutien français. A travers l’Etat, la population française est aux yeux du peuple rwandais, elle-même complice de ce lourd silence.

Des échanges chargés d’émotion, mais très instructifs, ont eu lieu avec le public, et seuls le dialogue, l’information, les prises de conscience, la transparence et l’honnêteté intellectuelle permettront à la France d’accepter l’Histoire telle qu’elle est : la vérité maintenant !

Rencontre d'information et d'échange à l'occasion du 22ème anniversaire du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda

Jessica GERONDAL
Trésorière Nationale du Mouvement des Jeunes Socialistes

 Eliot PAVIA
Animateur Fédéral du Mouvement des Jeunes Socialistes de Meurthe et Moselle

 Hervé FERON
Député de Meurthe et Moselle, Maire de Tomblaine

vous invitent à une rencontre d'information et d'échange à l'occasion

du 22ème anniversaire du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda

Jeudi 26 mai 2016 à 20h

 A l'Espace Jean-Jaurès -  Place des Arts - Tomblaine.

 ***

« Rwanda : il faut maintenant briser le silence ! »

Le 5 avril dernier, Hervé Féron a cosigné une tribune de parlementaires, anciens ministres français et européens, représentants d’associations antiracistes, de la jeunesse, Français, Rwandais et Européens, appelant le gouvernement français à rompre avec le silence sur la collaboration avec le régime génocidaire de certains hauts dirigeants français des années 1990, avant, pendant et après le génocide contre les Tutsis au Rwanda en 1994[1].

A l’invitation de l’EGAM (mouvement antiraciste européen), il a participé à la délégation envoyée à Kigali en avril dernier à l’occasion des 22èmes commémorations du génocide contre les Tutsis au Rwanda. Au cours de ce séjour, il a notamment pu rencontrer des parlementaires rwandais ainsi que la Ministre des affaires étrangères, qui ont apprécié la présence d’un représentant politique français alors que l’ignorance de la classe politique française vis-à-vis du Rwanda est tant décriée.   

Le génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda a fait plus d’un million de morts en près de trois mois. La particularité de ce génocide dit « de proximité », ou encore « de voisins », est d’avoir transformé, par une propagande insidieuse et profonde, des amis, membres d’une même famille, en bourreaux et victimes. Sous couvert d’arguments racistes directement inspirés des thèses nazies, l’objectif des génocidaires était une extermination rapide et totale des Tutsis. Aujourd’hui, le Rwanda peine à se remettre de cet épisode historique particulièrement traumatisant qui a très vite dégénéré en une guerre civile.

Mais ce génocide est aussi une histoire française, car manifestement des responsables politiques et militaires au plus haut niveau de l’Etat français ont collaboré activement avec le pouvoir en place, pouvoir qui au fil des années s’est révélé génocidaire.

L’armée française aurait en effet facilité le passage des officiels du régime génocidaire vers le Zaïre, en leur assurant un sauf-conduit ainsi qu’une protection militaire. Elle aurait même livré plusieurs milliers d’armes aux militaires hutus réfugiés au Zaïre ayant massacré des Tutsis, en leur payant même leur solde ( !), alimentant ainsi les vingt ans de guerre civile qui ont suivi au Zaïre et dans les pays environnants (notamment au Burundi).

On doit se demander pourquoi rien n’a été dit aux Français et pourquoi nous ne sommes pas, à la différence des Belges au Congo, capables de faire notre autocritique. Même s’il y a eu un « après-Rwanda » dans l’armée, où une réflexion a été menée en interne, l’exercice démocratique n’a pas eu lieu. C’est pourquoi une issue possible serait de confier à un groupe d’historiens français et rwandais le soin d’examiner ensemble les archives, en leur en garantissant un véritable accès, et de ne pas se contenter des quelques dizaines de papiers sans intérêt déclassifiés en 2015 et qui ne sont que de la poudre aux yeux.

Une autre priorité doit être de juger les génocidaires que la France a formés et armés et dont certains vivent encore dans notre pays, car le pardon ne sera rendu possible qu’une fois que justice aura été faite. On estime ainsi à 3 000 le nombre de génocidaires cachés en Europe.

La France n’a pour le moment pas été capable de faire preuve de véritable compassion pour les rescapés et les familles de victimes alors même que ces derniers se sentent seuls, oubliés, la France faisant partie intégrante de leur histoire nationale. Cette sensation d’abandon s’est, plus que jamais, fait cruellement sentir en cette période de commémoration.

Voilà pourquoi c’est un travail d’histoire, de justice et de mémoire qui doit pouvoir être mené. Lumière doit être faite sur l’implication de chacun au Rwanda, héros ou bourreau, car l’histoire ne doit pas servir uniquement à glorifier mais aussi à juger et à responsabiliser.

En effet, comme il était écrit dans un bel article du Monde publié en 2011, « Une véritable réconciliation franco-rwandaise passera par la reconnaissance du courage des anonymes, aux antipodes du bellicisme et de la hargne de certains hauts-gradés ou de la lâcheté des politiques responsables des ambiguïtés françaises au Rwanda ».


[1] Lien vers la tribune : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/04/05/les-signataires-de-la-tribune-rwanda-il-faut-maintenant-briser-le-silence_4895756_3212.html

 

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