C'est bien d'avoir un hebdomadaire qui relate mes propos...
Le Président de la Métropole du Grand Nancy avait envisagé, il y a 12 ans, un projet d'aménagement, sur la Plaine
de la Méchelle à Tomblaine (entre la Meurthe, l'étang de la Méchelle et le Stade Marcel Picot), pour requalifier ce
site, rendre plus esthétiques et fonctionnels les parkings du stade et aménager les bords de Meurthe de façon qualitative...
En tant que Maire de Tomblaine, j'avais validé ce projet.
Pour ce faire, il avait demandé à l'EPFL (Etablissement Public Foncier de Lorraine) de réserver ces terrains, sur lesquels
quelques maisons étaient encore habitées... Ces acquisitions ont été faites pour le compte du Grand Nancy, en "pressant"
même parfois leurs occupants à vendre...
Mais, depuis... on ne parle plus de ce projet. Le Grand Nancy a donc gelé ces terrains sur Tomblaine empêchant tout
développement depuis 12 ans ou aménagement souhaitable.
A plusieurs reprises, ces maisons abandonnées et devenues donc insalubres ont été squattées. Ce qui génère sur ce quartier
de l'insécurité, de l'insalubrité et de la délinquance. J'ai plusieurs fois interpellé le Grand Nancy et l'EPFL à ce sujet. Des
évènements dramatiques s'y sont même déroulés. Mais on sait comment dans cette agglomération sont traités les Maires...
Les maisons (destinées à terme à la destruction, depuis plusieurs années...) ont été murées !
Je rappelle que ce site particulier nécessite d'être sécurisé en permanence (affluences lors des matches de foot, 3000 élèves
à la Cité Scolaire toute proche,...)
Comme tous les Maires, j'ai reçu un beau courrier le 23 février du Préfet de Meurthe et Moselle, nous annonçant que "compte
tenu des prévisions climatiques annoncées, il a décidé le déclenchement du niveau 2 du dispositif hivernal pour les personnes
sans abri..."
Il ajoute d'ailleurs "j'attire votre attention sur la nécessité de repérer les familles et les personnes isolées en situation de précarité
qui pourraient être en danger pendant cette période..."
On est dans une hypocrisie incroyable ! Ce genre de courrier n'a pas d'autre objectif pour l'Etat que de fuir ses responsabilités et
de les transférer sur le dos des maires, qui, eux, sont exsangues et n'ont plus de moyens d'agir en raison des coupes sombres opérées
sur les dotations de l'Etat.
J'ai été informé ce week-end que ces maisons étaient à nouveau squattées. Apparemment une dizaine de SDF au 93, boulevard Jean
Jaurès avec des chiens (juste en face de la caserne des pompiers !) et un certain nombre de Roms dans plusieurs maisons au 113 et
au 115, boulevard Jean Jaurès (c'est à dire juste en face de l'entrée du Stade Marcel Picot), avec des tas d'immondices à l'extérieur.
J'ai téléphoné immédiatement au secrétariat du Préfet de Meurthe et Moselle lundi matin, demandant à le rencontrer ou à lui parler
au téléphone, étant donné la notion d'urgence : aujourd'hui, mon problème n'est pas l'occupation illégale de ces maisons, mon
inquiétude, mon urgence, ma priorité, c'est de protéger ces personnes contre la faim et le froid. Il m'a été répondu que cela allait
être difficile, car monsieur le Préfet ne serait pas disponible avant plusieurs jours ! On me proposait de rencontrer quelqu'un d'autre...
Non, mais... allo !!! J'hallucine ! Il n'y a pas plus urgent et grave que cette situation !
J'ai été député 10 ans, quand j'appelais le Préfet sur une difficulté importante, il me recevait dans l'heure qui suivait ! Mais je vous parle
d'un temps où les députés n'étaient pas hors sol, ils étaient proches de la réalité de la vie des gens, ils n'étaient pas tous au garde à vous...
J'ai immédiatement adressé un courrier pour raconter tout cela au Préfet, au Président de la Métropole et à l'EPFL. J'ai doublé mes courriers
d'un mail dès lundi, étant donné l'urgence. Au Stade Marcel Picot, juste en face, l'ASNL jouait lundi soir, la presse évoque une température
qui avoisinait moins 17 degrés !!!
Personne ne m'a répondu. Personne ne s'émeut. Personne ne bouge. Que puis-je faire ? Les Maires sont seuls et complètement démunis.
Cela ne peut plus durer. Je vais écrire au Ministre de l'Intérieur, mais en attendant, je redoute le pire.
Hervé Féron.
Quand il y a Conseil de Métropole, l'information aux citoyens est désormais bien organisée (ou verrouillée ?).
Le service communication du Président de la Métropole communique à l'Est Républicain les consignes et
les informations d'André Rossinot pour que le contenu des délibérations soit publié, comme des décisions
actées... avant le Conseil de Métropole ! C'est à dire, la plupart du temps, avant même que la majorité des élus
n'ait été informée du sujet, sujet qui parfois n'a jamais été discuté préalablement !!! Ces décisions sont alors
annoncées alors qu'elles n'ont pas encore été votées !
Peut-être découvrez-vous le problème, mais sachez que cela n'est pas anecdotique, cela se passe systématiquement
comme ça.
Exemple : le déménagement de la caserne des pompiers de Tomblaine, tant voulue par André Rossinot. Celle-ci n'a
jamais été une nécessité absolue. André Rossinot avait besoin que la caserne Joffre dégage du centre de Nancy pour
laisser la place à son quartier "Nancy Grand Coeur" et ses centaines de mètres carrés de bureaux qu'il ne sera pas aisé
de combler. Alors, il a inventé l'idée du déménagement des deux casernes Joffre et Tomblaine pour mutualiser les
moyens et les moderniser...
Ce dossier n'a jamais été discuté en Conseil de Métropole et encore moins avec les citoyens ou dans les instances de
démocratie locale. Il sera certainement très couteux pour les contribuables. Le Maire de Tomblaine est très inquiet et
demande qu'on ne laisse pas une friche au milieu de la ville, ne serait-ce que pour quelques mois après le départ des
pompiers. André Rossinot promet, mais il a tellement habitué à ne pas tenir ses promesses... Le Maire de Tomblaine
a même des investisseurs à proposer qui seraient prêts à proposer un projet pour ne pas laisser cet endroit à l'abandon.
Mais André Rossinot ne voudra pas d'une proposition à Tomblaine qui vienne du Maire de Tomblaine...
Cela se passe comme ça dans le microcosme du Grand Nancy...
Et donc le matin même du Conseil de Métropole une page entière, en couleur et à la Une de l'Est Républicain, annonce
le déménagement programmé de la caserne de Tomblaine. L'avis du Maire de Tomblaine n'apparait pas dans l'article,
ce qui pour une fois reflète la réalité, puisque son avis, on ne lui a pas demandé !
Mais, comme si cela ne suffisait pas, chaque fois les élus d'oppositions interviennent et animent les débats pourtant
soporifiques au Conseil de Métropole. Or, le lendemain il ne ressort quasiment rien de leurs interventions dans la presse.
L'article qui en résulte est insipide et de toutes façons convenu... Tout comme les annonces qui avait précédé le Conseil
de Métropole avaient été convenues.
Cela parait incroyable, mais cela se passe comme ça dans le microcosme du Grand Nancy. Et ça ne peut pas changer, car
celui qui dit ce qu'il pense est boycotté par cette même presse ( vous connaissez la chanson : "le premier qui dit la vérité,
il doit être éliminé")
C'est pourquoi, par ce site qui est très lu et par ma page facebook, je m'emploie à transmettre une (contre-)information,
pour que les citoyens sachent... Hier j'y ai publié mon intervention au Conseil sur le Rapport d'Orientation Budgétaire,
mon compteur montre que cela a été très lu. Heureusement, car il n'en est pas dit un seul mot dans la presse d'aujourd'hui.
Alors, j'en rajoute une couche, Pierre Boileau vice-président aux finances (qui est très compétent) prétend (mais a-t-il le choix?)
qu'il faut faire des économies parce que la Métropole a subi des baisses de dotations de l'Etat. C'est vrai, mais c'est surtout faux !
C'est vrai, car il y a eu (trop) de baisses de dotations de l'Etat pour les collectivités, mais c'est faux de l'expliquer comme ça.
Et d'ailleurs, ils se prennent eux-mêmes les pieds dans le tapis quand ils publient dans le Rapport d'Orientation Budgétaire le
tableau ci-dessous.
On y voit clairement que les recettes de fonctionnement n'ont cessé d'évoluer depuis 2008 (malgré les baisses de dotations)
où l'on comptait 346,3 M de recettes, jusqu'en 2014 : 421,1 M ! Avec une petite baisse en 2015 et 2016 où l'on constate 413,7M.
C'est donc un argument fallacieux que de n'avancer que les baisses de dotations de l'Etat.
Par contre dans ce même tableau, on constate une hausse constante des dépenses de fonctionnement de 2008 à 2015. En 2008
elles étaient de 285,4M. En 2O15 : 346,1M ! Quelle hémorragie ! Même si on constate une petite baisse juste sur l'année 2016 :
335,1M.
En 8 ans : 67,40M de recettes en plus, en passant par les augmentations d'impôts et des tarifs des services publics... et 49,7M
d'augmentation des dépenses de fonctionnement dans le même temps.
C'est leur tableau.
Il n'y a pas plus cartésien comme démonstration, c'est imparable. Cela signifie que cette intercommunalité est mal gérée.
Quand est-ce qu'on en informe les citoyens ?
Hervé Féron avec Najat Vallaud-Belkacem
et la réalisatrice yéménite, Khadija Al-Salami
Intervention d'Hervé Féron en Séance Publique pour les victimes de la répression
de la Commune de Paris
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