A l'Assemblée Nationale

Un an après Charlie

Un an après, beaucoup font des discours, des commémorations, des déclarations, et c'est très bien. Mais hervé Féron s'est senti plus utile à l'occasion de ce triste anniversaire en posant cette Question Écrite au Premier Ministre :
 
M. Hervé Féron attire l’attention de M. le Premier  ministre Manuel Valls au sujet de l’engagement de la France en faveur de la liberté de la presse et de la protection des journalistes dans le monde. Le 29 décembre dernier, un communiqué faisant suite au Rapport 2015 de Reporters sans frontières (RSF) sur les journalistes tués dans le monde appelait à « la pleine mise en œuvre de la résolution 2222 adoptée le 27 mai 2015 par le conseil de sécurité sur la protection des journalistes dans les conflits armés ». A la lecture de ce rapport, on réalise que  même dans les zones exemptes de conflit, la nécessité de lutter contre la corruption et les intimidations étatiques ou non-étatiques exercées sur les médias de communication se fait urgente. En effet, les multiples avancées juridiques promues par les Nations Unies ne se sont pas traduites dans les faits puisque le nombre de journalistes tués ne cesse d’augmenter chaque année. La France en a fait les frais le 7 janvier 2015, mais ce sont au total 110 journalistes qui ont été tués dans le monde cette année selon RSF. Un an plus tard, l’annonce de l’exécution de la journaliste kurde syrienne Ruqia Hassan par l’entité terroriste Daech met à jour une réalité tangible : le métier de journaliste en zone de conflits est plus que jamais à très hauts risques, notamment pour les journalistes locaux qui représentent 90% des victimes selon le Comité pour la sécurité des journalistes. Mais on ne peut laisser les zones contrôlées par des acteurs non-étatiques ou terroristes sans contrepoids sur le terrain, au risque qu’elles deviennent de véritables zones noires où seule la propagande ciblée règnerait, devenant une véritable arme de guerre. Par ailleurs, la situation des femmes journalistes est sujette à des préoccupations différentes de celle des hommes, notamment aux vues des violences qui leur sont faites,  croissantes à l’échelle internationale. En outre, l’élargissement des nouveaux moyens de communication a ouvert la voie à des net-citoyens ou citoyens-journalistes qui sont également engagés dans une démarche d’information, ce qui rend ces derniers aussi sujets à diverses pressions. Nous pouvons prendre l’exemple du citoyen Raif Badawi, emprisonné depuis 2012 en Arabie saoudite, après avoir été condamné pour « insulte à l'islam » et « atteinte à la réputation du Royaume » pour les propos tenus sur son blog. Alors même que le droit international s’est particulièrement développé sur les questions du droit à l’information, de la protection des civils, du respect des droits de l’homme et de l’importance de ne pas céder aux pressions de ceux qui prônent la violence et l’intolérance depuis la Convention de Genève de 1949, aucune condamnation n’est prononcée dans 90% des affaires ayant trait à des assassinats de journalistes, selon un document distribué par la présidence Lituanienne du Conseil de l’ONU le 1er mai 2015 en amont des débats autour de la protection des journalistes. Ce n’est ainsi pas le manque de lois qui pose problème, mais bien l’échec de leur mise en œuvre et dans l’investigation, la poursuite et la condamnation des crimes commis contre les journalistes de la part des Etats-membres. Cette impunité est une grande menace au droit à l’information et à la liberté de la presse. La résolution 2222 (2015) de l’ONU, adoptée dans la lignée de la résolution 1738 (2006), semble dès lors ne pas constituer une grande avancée en termes d’action. 2016 sera peut-être l’occasion, pour les dix ans de la résolution 1738, d’évaluer l’efficacité du Plan d’action promue en 2012 par l’UNESCO. Dans ce cadre, M. Hervé Féron souhaiterait savoir quel système de protection, à l’échelle de l’Etat, est envisagé pour la protection des journalistes en zone de conflit armé ou non, plus particulièrement en ce qui concerne les femmes, pour faciliter l’exercice de leur métier. Par ailleurs, il souhaiterait également connaître les moyens concrets  qui vont être mis en place dans un but de protection des acteurs de l’information non professionnels, net-citoyens et autres citoyens-journalistes.

Le monde du travail doit construire des ponts vers la culture et la citoyenneté

En septembre, mon amendement au Projet de loi « Liberté de création, architecture et patrimoine » visant à faire de l'accès à la culture dans le monde du travail l’un des objectifs de la politique culturelle, était adopté avec le soutien de plus d’une trentaine de députés.

Plusieurs entreprises[1] ont fait de leur environnement de travail un véritable outil de vivre-ensemble, porteur d’une nouvelle culture d’entreprise, en mettant à disposition des locaux modernes et propices aux échanges (open spaces, salles de repos…). Mais on ne peut se contenter d’un simple « relooking » du monde du travail : afin de favoriser la cohésion, l’intégration et la mixité sociale, l’accès à la culture doit être facilité.

En généralisant l'existence de pratiques culturelles au sein des entreprises, on recrée du lien entre salariés, on les encourage à prendre possession d’un lieu de partage, à s’exprimer et à s’ouvrir sur le monde. C’est d’autant plus important que les salariés issus de classes sociales moins favorisées ont moins tendance à fréquenter les lieux de culture pendant leur temps libre. 

Mon amendement s’inscrit dans une parfaite cohérence avec la démarche du Gouvernement, qui veut inciter les entreprises à favoriser la mobilisation civique de leurs salariés. Sachant que l’on passe généralement beaucoup de temps sur son lieu de travail, l’entreprise a un rôle à jouer dans la diffusion des valeurs qui rassemblent les Français.

Encourager les salariés à s’investir dans une activité de service public ou une activité associative, favoriser l’accès à la culture dans le monde du travail… sont autant d’aspects du nouveau contrat social qui s’impose à nous, alors que nous nous relevons à peine des attentats qui ont endeuillé notre pays.

Car il n’existe rien de plus efficace, contre l’ignorance et la violence, que la culture et le civisme !

Pour en savoir plus :

Lien vers l’amendement d’Hervé Féron visant à favoriser l’accès à la culture dans le monde du travail : http://www.nosdeputes.fr/14/amendement/3068/300

Lien vers le communiqué du Gouvernement relatif à la mobilisation civique au sein des entreprises : http://proxy-pubminefi.diffusion.finances.gouv.fr/pub/document/18/20158.pdf

 


[1] Ubisoft, Crédit Agricole ou encore Sanofi

Adaptation de la société au vieillissement : une démarche porteuse d’espoir qu’il reste à consolider

 

Il y a plusieurs décennies, la grande humaniste Simone de Beauvoir parlait d’ « une politique de la vieillesse qui confine à la barbarie ». Cette phrase terrible, encore malheureusement d’actualité, justifie que des mesures soient prises par le Gouvernement pour lutter contre l’isolement et la précarité des personnes âgées.

 

 Actuellement, le nombre de  personnes âgées ne cesse de croître : si en 2015, un quart de notre population a plus de 60 ans, en 2060 cette proportion passera à un tiers de la population, soit 24 millions de personnes ! En outre, avec l’augmentation de l’espérance de vie, les 1,4 millions de personnes qui ont plus de 85 ans seront 5 millions en 2060.

 

 D’où l’importance de changer notre regard sur la vieillesse mais également de prendre des mesures efficaces pour améliorer la situation des personnes âgées qui souhaitent vieillir à leur domicile en conservant leur autonomie le plus longtemps possible.

 

 A cet effet, le Projet de loi relatif à l’Adaptation de la Société au Vieillissement, qui devrait entre en vigueur au début de l’année 2016, crée des droits nouveaux pour les personnes âgées et leurs proches.

 

 Concrètement, il réforme l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) en accordant jusqu’à une heure d’aide à domicile supplémentaire par jour pour les personnes les plus dépendantes, et une heure par semaine pour celles en situation d’autonomie réduite. Sur les 1,2 millions de bénéficiaires de l’APA à domicile, plus de 700 000 profiteront ainsi d’une baisse substantielle de leur reste à charge. 

 

S’agissant des 4.5 millions de proches aidants (famille, amis, voisins…), désormais reconnus dans la loi, ils jouiront d’un « droit au répit » avec une allocation pouvant aller jusqu’à 500€ leur permettant de bénéficier chaque année d’une prise en charge temporaire de la personne dépendante, ou de davantage d’heures d’aide à domicile.

 

Mais les politiques doivent aller encore plus loin, en prenant les autres mesures qui s’imposent. Il s’agit d’élargir les critères d’éligibilité de l’APA afin de permettre à plus de personnes âgées d’en bénéficier, non seulement parce que la majorité d’entre elles préfèrent vieillir à leur domicile, mais aussi parce qu’il y a une baisse importante des places disponibles en maison de  retraite.

 

Enfin, comme je le disais au Gouvernement dans une question écrite en mars dernier[1], il faut revaloriser le statut et la rémunération des professionnels de l’aide à domicile, tout en leur permettant de suivre des formations pour se maintenir à niveau. En effet, ces personnels réalisent au quotidien des interventions de qualité auprès de personnes âgées fragilisées ou handicapées, et il s’agit de soutenir un secteur plein de vitalité fort de 230 000 emplois.

 

***

 

[1] Question N°75651 à retrouver ici : http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-75651QE.htm

 

 

Intervention d'Hervé Féron en Commission sur la suppression de la publicité dans les programmes jeunesse de la télévision publique

Hervé Féron est intervenu le mercredi 16 décembre en Commission des Affaires culturelles sur la proposition de loi du groupe écologiste relative à la suppression de la publicité commerciale dans les programmes jeunesse de la télévision publique.

 

Contrat d'objectifs et de moyens pour Radio France : intervention d'Hervé Féron

Hervé Féron est intervenu mercredi 9 décembre en Commission des Affaires culturelles et de l'Éducation lors de l'examen du rapport d’information sur le projet de Contrat d'Objectifs et de moyens pour Radio France 2015-2019.

 

 

 

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Hervé Féron avec Najat Vallaud-Belkacem
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