Question au Ministre de l’Agriculture
M. Hervé Féron attire l’attention de M. le Ministre de l'agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt sur les conditions d'abattage des animaux en France. Les images de l'abattoir d'Alès et du Vigan dans le Gard diffusées par des associations militant pour la protection animale ont suscité une grande émotion dans notre pays du fait des violences pratiquées à l’encontre d’animaux (bovins, moutons, cochons, etc.). Outre des actes de cruauté scandaleux, ces deux cas révèlent aussi l'existence de dysfonctionnements évidents dans le contrôle par l'Etat des abattoirs, et nous devons nous réjouir que M. Stéphane Le Foll ait fait de la protection animale une priorité d’action pour son Ministère.
Mardi 5 avril prochain, M. le Ministre doit ainsi préciser devant le Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) le dispositif qui sera mis en œuvre afin de mieux contrôler les abattoirs et de garantir la protection animale. Comme plusieurs de ses collègues interpellés en circonscription, Hervé Féron attend de M. le Ministre des réponses aux questions qui doivent être résolues pour que de pareils actes de maltraitance ne voient plus jamais le jour.
En ce qui concerne les contrôles, le Ministre a annoncé que les Préfets devront faire réaliser dans un délai d’un mois des inspections spécifiques sur la protection animale dans l’ensemble des abattoirs de boucherie du territoire national. S’il est bien de savoir quand, par qui et comment ces contrôles seront effectués, il serait également utile de savoir quels comptes rendus seront faits à la suite de ces contrôles, et si les députés interpellés sur leur circonscription pourront en être informés afin de répondre au besoin de transparence exprimé par la population. Enfin, concernant l’obligation de mettre en place un salarié référent de la protection animale dans tous les abattoirs, M. Féron souhaite savoir de quelle protection particulière ils bénéficieront et si elle sera étendue à tous les autres lanceurs d’alerte potentiels (au premier rang desquels les autres salariés des abattoirs).
Dans un article sur ce site du 14 mars dernier, je m'étais étonné de ce simulacre de démocratie, par lequel la nouvelle grande région organisait un pseudo-sondage. En conclusion je trouvais que la solution la moins mauvaise était de dénommer la région « Grand Est ». Vous trouverez ci-dessous une partie de mon intervention :
« Parce que "Grand Est" évoque une situation géographique, mais aussi un territoire pas restrictif. Et parce que dans l'expression "Grand Est", j'entends une déclaration d'intention, peut-être même le début d'un projet de développement et d'ouverture vers les territoires environnants. Et si on faisait la Région ensemble ? »
Il semblerait que l’exécutif de la nouvelle région soit revenu à la raison. Comme quoi, il ne faut jamais perdre espoir...
Il y a à Tomblaine, parmi tant d'autres, une formidable association : "Tomblaine Danse".
Chaque année on est émerveillé par son gala qui nous révèle les fruits d'un travail énorme : de la rigueur, des efforts, du talent.
Et le public vient si nombreux que l'habitude a été prise de proposer deux représentations le samedi soir et le dimanche après midi. C'était le cas ce week-end pour environ 800 spectateurs.
Par le mot d'accueil de la Présidente Brigitte Mion, chaleureux, convivial, on sent que c'est un travail d'équipe, une histoire collective de passion partagée. Elle remercie alors les jeunes filles qui ont réalisé la très belle plaquette-programme, les photographes, les vidéastes, les mamans qui ont réalisé les costumes, ceux qui sont à la régie, qui ont préparé une très belle création lumières, et toutes celles et tous ceux qui s'investissent dans cette association et ils sont nombreux !
Ça, c'est pour le côté associatif.
Et quand alors le rideau se lève, c'est féerique, la magie du spectacle...
Namouna (musique : E. Lalo, chorégraphie Sylvie Kurt).
Cette réussite est due à Sylvie Kurt, professeure de danse. Un immense talent, une passion de tous les jours et communicative.
Elle imagine, elle crée, elle façonne, toute l'année. Elle fait travailler les toutes petites, comme les grandes avec beaucoup d'exigence. Et lorsque les parents constatent le résultat sur scène, il comprennent que cette rigueur de Sylvie Kurt, c'est toute la bienveillance et l'ambition qu'elle porte pour ces enfants et ces jeunes.
Il y a quelques semaines, Sylvie Kurt recevait la médaille de bronze de la jeunesse et des sports et du monde associatif. On comprend pourquoi il avait alors été dit "Sylvie Kurt est une chance pour Tomblaine".
Pour ce gala, Sylvie Kurt dessine précisément les costumes, choisit avec minutie les thèmes, les musiques, rien n'est laissé au hasard, elle crée les chorégraphies, elle prévoit les enchaînements, les noirs/lumières, jusqu'au final, tout est millimétré.
Sylvie est une femme de Culture, chacun de ces tableaux, posé comme une oeuvre picturale, évoque l'histoire de l'Art : la danse, la musique, le dessin, sans craindre la diversité.
Les Gobbi de Jacques Callot (musique T. Gouvy, chorégraphie Sylvie Kurt).
Ce qui est très fort, c'est qu'elle met en scène une bonne cinquantaine de jeunes filles (certaines années, il y avait un garçon), toutes sont heureuses, souriantes, elles prennent du plaisir.
Pas de sélection, seul le travail compte. Alors certaines sont sans doute plus douées et d'autres moins, mais ensemble elles sont en harmonie, parce que tous les éléments sont maîtrisés : la lumière, le mouvement, la musique, l'émotion.
Le résultat, c'est que toutes ces jeunes filles sont belles et qu'elles dansent toutes bien.
Je crois que c'est ça l'éducation populaire : la Culture, l'Art de qualité, mais pour tous et par tous.
Et quand on sort de la salle, parce qu'on a tous partagé la même émotion, on se parle, on se connait, on se reconnait, on est du même village, un très grand village !
Pourtant, dix années de batailles féroces derrière nous, les groupes de presse n’ont fait que souffrir et les pure-players, à la fougue éphémère, ont été avalés par les premiers. Le « Journalisme » s’est noyé sous la pression du chiffre et l’obligation des clics, des vues, des likes et des tweets. Les sujets les plus creux, spectaculaires et scandaleux sont malheureusement les plus traités.
L’analyse, l’enquête, le débat de fond sont délaissés : trop chers et trop peu lus. Le manque d’exigence et la recherche de la facilité ont eu un rôle dans cette gabegie. L’audience a été à la fois bourreau et victime : gavée d’info crasse et grisante, elle s’est habituée à recevoir chaque jour sa dose d’angoisse, de cynisme et de folie. Aujourd’hui elle en redemande. Quotidiennement. Comme accoutumée par un flot de fiel permanent, elle la veut plus forte, plus vive, plus trash. Elle en demande toujours plus au détriment du mieux : plus de pics émotionnels, plus de spectacle pour plus d’addiction. Nous oublions que notre réalité est façonnée par l’image que nous nous en faisons. Elle se conforme à la façon dont nous la racontons.
De fait, la presse, la radio, la télé et les sources d’informations sur les réseaux ont une responsabilité majeure dans la marche du monde. En privilégiant les amalgames, les discours radicaux, l’interprétation des actes isolés en vérité systémique, elles dépeignent une société barbare, au bord du suicide. Elles finissent par transformer notre rapport au monde et à l’autre.
Dans les sociétés libres et démocratiques, l’audience est maitre du jeu. Elle définit les attentes et les limites. Elle n’en demeure pas moins influencée par le contenu qu’elle consomme. Par conséquent, une prise de conscience individuelle est clé pour modifier l’équation audience-media. Cette prise de conscience ne peut se faire sans remettre en question la vision que nous avons du monde contemporain.
Contre tous les signaux déclinistes, malheureux voire suicidaires, il faut rappeler que nous vivons les temps les plus apaisés que l’Histoire ait connue. Quelques données factuelles nous le prouvent : en un siècle notre espérance de vie a doublé et la mortalité infantile a diminué d’un facteur cent. En cinquante ans, la production alimentaire par habitant a augmenté d’un tiers et la population mondiale a doublé. Le nombre de personnes vivant dans une pauvreté extrême a diminué de moitié ces vingts dernières années ! Toujours, depuis vingt ans, on enregistre une baisse d’un tiers environ du nombre de guerres civiles. Faut-il rappeler l’horreur des champs de bataille et les millions de morts du début du XXeme siècle ?
Le monde n’est pas plus barbare que par le passé. Il vit en permanence devant un miroir déformant. Dans les années 70, la fin du monde était annoncée pour les prochaines décennies. On prédisait une famine inévitable du fait de l’explosion démographique, le raccourcissement de l’espérance de vie à cause de la multiplication des produits chimiques dans notre environnement, les pluies acides sur les forêts, la fin du pétrole, l’hiver nucléaire…
Rien de tout ça n’est arrivé. Alors, oui, nous pouvons continuer à nous faire peur. Nous pouvons aussi changer d’habitude, nous concentrer sur les données et consacrer notre énergie à mieux filtrer l’information qui nous parvient.
Loin de moi l’intention de minimiser les enjeux de notre temps. Les défis qui nous attendent sont nombreux et importants : l’environnement, la santé, la sécurité alimentaire, l’éducation, la pauvreté, la préservation et la découverte de nouveaux espaces, la paix entre les peuples… Mais, pour avancer nous devons privilégier l’analyse, les débats et la recherche de solutions plutôt que de nous contenter de cynisme et d’indignation.
Pas si facile me direz-vous ? Certes. L’homme est fasciné par le scandale et l’effroi. Et il y a une raison physiologique à cela. En effet, nous possédons au coeur de notre cerveau, une zone que l’on appelle communément l’amygdale, ou plus précisément le complexe amygdalien. Ce dernier nous était particulièrement utile à l’époque préhistorique quand nous vivions dans la jungle parmi les prédateurs. Cette zone est un détecteur de danger. Elle nous permet, pour assurer notre survie, de nous focaliser sur la peur. Elle explique pourquoi une mauvaise nouvelle a dix fois plus d’impact qu’une bonne nouvelle. L’amygdale fonctionne encore de la même façon qu’il y a des centaines de milliers d’années. C’est elle qui encourage les médias, dont le seul critère de performance est l’attention, à se concentrer sur les mauvaises nouvelles. Mais nous sommes en mesure de contenir l’effet de la peur en la cernant.
Depuis quelques mois, je mène une expérience personnelle sur le sujet. Je n’ai pas cessé d’être ciblé par le flot d’informations crasses qui forge nos angoisses quotidiennes, j’ai en revanche choisi d’y prêter moins d’attention, et surtout de ne plus participer à sa diffusion. La prise de conscience des effets de l’amygdale a changé mon rapport à l’information.
Le début d’année est l’occasion de prendre de bonnes résolutions. Laissez-moi proposer, naïvement, mais fermement une résolution qui peut, je l’espère, changer votre rapport au monde : prenez le temps de vous intéresser aux données, de vous documenter, de chercher les solutions, faites-en une discipline, chaque semaine, chaque jour, lisez, écoutez ou regardez un reportage, une enquête, un documentaire, une conférence ou un article qui présente les découvertes et les réponses aux défis de notre temps.
Troquez le flux habituel d’infos nocives contre la lecture de quelques récits de découvertes, d’enquêtes et d’analyses. Evitez les magazines d’information, les journaux télévisés et le flux de nouvelles quotidiennes. Une information importante vous atteindra sans effort de toute manière.
Scrutez de nouvelles sources d’enseignements et de débats. Dénichez et partagez des pépites. Jouez votre rôle de caisse de résonance positivement : amplifiez les signaux faibles qui le méritent. Cet acte individuel, simple, efficace et constant peut avoir un impact sur votre cercle, votre communauté et de proche en proche, pas à pas, transformer le rapport que nous entretenons collectivement avec l’information.
L’audience est la clé et vous êtes un élément de la solution. Pour ma part, j’utilise et j’enrichis régulièrement une liste de sources d’informations positives parmi lesquelles figurent TED, Les podcasts de France Culture, Les cours du Collège de France, EDx, Sparknews, Sciences & Vie, Sciences et Avenir, La Recherche, iflscience.com, Usbek & Rica, Clés, XXI, HBR.org…
Je me suis abonné à leurs flux sur les réseaux sociaux, et c’est la façon la plus simple que j’ai trouvé d’être ciblé au quotidien. Je m’investis professionnellement à mettre sous les projecteurs, les acteurs et les initiatives qui font progresser le monde. Nous n’avons pas tous cette chance et cette responsabilité, en revanche nous sommes tous une partie de la solution.
Les révolutions ne s’arrêtent jamais et les trahisons ne sont que des occasions d’aller plus loin.
Sur ce je vous souhaite une belle année, positive et riche de sens."
L'Est Républicain s'est encore trompé, dans un article consacré aujourd'hui à l'installation d'un lieu de formation au développement de la fibre optique à l'aéropôle de Tomblaine. L'article est présenté dans la rubrique Essey-lès-Nancy, la journaliste parle de l'aéropôle d'Essey-lès-Nancy, or tout le monde aura compris qu'il s'agit bien de l'aéropôle de Tomblaine.
D'une part c'est son nom officiel, et d'autre part, cet aéropôle est situé à 100 pour cent sur le territoire de Tomblaine.
C'est très important car on remarquera la méthode de la Communauté Urbaine qui consiste d'une part à déléguer sans cesse ses responsabilités aux privés et d'autre part, à exclure complètement les élus en responsabilités sur ce territoire. Ce qui explique que le Maire de Tomblaine n'était pas invité ni associé à cette manifestation à l'aéropôle de Tomblaine. Une nouvelle impolitesse !
Non contents de nous imposer l'élaboration d'un budget sans aucune concertation, les élus de la majorité de droite ne supportent pas qu'on leur apporte la moindre critique !
La médiocrité était de mise. Laurent Garcia (soit il ne comprend rien, soit il ne comprend rien...) m'a demandé d'être honnête (sic) et prétend que les maires peuvent donner leur avis sur l'utilisation des crédits pour les voiries primaires (donnant ainsi la preuve que les maires de droite dans la CUGN ne sont pas traités de la même manière que le maires de gauche !), et pour les voiries secondaires, il est satisfait : les Laxoviens apprécieront.
Eric Pensalfini, lui, répond à mes propos en me parlant du PC sécurité du stade M. Picot (lisez mon intervention, ai-je parlé de ça ?) et puis il prétend que nous avons eu un débat de fond sur la pelouse avant qu'il intervienne dans la presse... ouh le menteur !
Et celui qui a été le pire dans l'exercice et dans le rôle du démago, s'appelle Franck Pilcer. La seule fois où on l'avait entendu parler dans ce conseil de CUGN depuis le début du mandat, c'était pour raconter ses souvenirs d'enfance à l'école élémentaire (!) Ce monsieur se permet de me donner la leçon parce que j'ai dit que les tristes grilles du stade Marcel Picot rappellent un univers concentrationnaire. Il se permet de me rappeler à l'ordre ! Mais qui est-il ce monsieur pour me donner des leçons ? Il ne me connait pas, il ne sait pas qui je suis. Les gens qui me connaissent savent que ce genre de procès d'intention est facile et affligeant. Mais il y a des gens qui causent...
Quant à moi, je pars au Rwanda la semaine prochaine pour étudier et témoigner du génocide des Tutsis en 1994.
Délibération n° 4 – Budget Primitif 2016
Intervention : Hervé FÉRON
Monsieur le Président,
Je tiens tout d’abord à remercier à nouveau les personnels pour le travail qu’ils effectuent au quotidien au service de tous les Grands Nancéiens. Ce dernier budget communautaire 2016 avant le passage en métropole représente à nos yeux une nouvelle déception. Nous regrettons à nouveau l’absence de construction collective du budget comme cela se passe dans toutes les collectivités.
C’est tout une méthodologie et une organisation qui sont à revoir. Tout d’abord : la commission des finances. Dans l’état actuel, c’est de la poudre aux yeux. Les conseillers communautaires ont été répartis dans les différentes commissions. Vous aviez pris ici l’engagement que ces différentes commissions seraient réunies des jours de semaine qui devaient permettre aux conseillers communautaires membres de ces commissions d’y participer. Or, les deux députés qui siègent dans cette assemblée, font partie de la commission des finances. Je ne pense pas que ce soit parce que cela vous dérange mais force m’est de constater que vous nous empêchez Chaynesse Khirouni et moi de participer aux travaux de la commission des finances. Chacun sait que les députés sont à Paris le mardi, or depuis le début de ce mandat, il est imposé au président de la commission des finances de ne réunir cette commission que le mardi. Le rôle de ce président de commission est d’ailleurs peu respecté car elle n’a pas le fonctionnement réel et sincère qu’elle devrait avoir. En effet, elle est doublée par une commission « officieuse » d’une partie de l’exécutif qui décide de tout. Il n’est ainsi transmis qu’une partie des informations à la commission des finances qui est juste en situation de valider. Dans les autres collectivités, pour élaborer le budget, les commissions sont réunies et chacune dans leurs domaines de compétence, permettent aux conseillers de faire des propositions, des suggestions, des remarques. Les travaux des commissions remontent sous forme de contribution à l’exécutif comme à la commission des finances qui évaluent leur recevabilité eu égard à un cadre, qui se définit à partir des éléments que sont l’évolution des bases d’imposition, les dotations, et par conséquence les besoins en autofinancement, les besoins d’emprunt, la dette, intérêts et capital, à rembourser.
L’exécutif et la commission des finances donnent des avis et recadrent donc les contributions faites par les commissions et après un certain nombre d’allers retours, le budget est ainsi élaboré et proposé au vote du conseil.
Dans votre Communauté Urbaine, cela ne se passe pas comme ça. Il y a transmission d’information aux commissions, non-prise en compte des propositions faites en amont par les conseillers communautaires et communication des décisions finalement prises, très tardives. Ce qui nous a amené à avoir connaissance des premiers éléments du budget primitif 2016 le 14 mars dernier dans les documents qui ont été transmis uniquement aux maires pour préparer la conférence des Maires. Cela n’est pas acceptable, cela n’est même pas sérieux.
Nous sommes 76 élus communautaires censés participer à l’élaboration du budget. Il faut que cette participation devienne une réalité : le conseil de communauté ne doit plus être une « machine à lever la main ».
Quelques exemples, comme l’a rappelé la 1ere délibération, le passage en Métropole s’accompagnera d’une nouvelle compétence avec le transfert des voiries départementales. Profitons-en pour évoquer la gestion actuelle des voies communautaires : elles se dégradent à vitesse grand V et en particulier dans les quartiers les plus excentrés.
Rappelons qu’il existe aujourd’hui deux enveloppes budgétaires différentes : les voies primaires et les voies secondaires.Pour les voiriesprimaires, les maires, même si elles traversent leurs propres communes n’ont pas leur mot à dire alors que les habitants ne connaissent que le maire. On nous dit que les maires ont des possibilités de choix sur les enveloppes de voiries dites secondaires. Ces enveloppes sont prévues selon des critères très critiquables, donc injustes et dont on nous dit depuis plusieurs années qu’ils seront révisés.
Nous sommes intervenus en conférence des maires pour vous faire remarquer que les enveloppes secondaires sont réduites à peau de chagrin.Il est proposé au maire dans le cadre de ces enveloppes trop contraintes d’établir un ordre de priorité. Mais un ordre de priorité sur quasiment rien, ça ne peut aboutir qu’à pas grand-chose.
Cette faiblesse des crédits place les maires de l’agglomération en difficulté devant leurs concitoyens qui pourraient les accuser de ne pas avoir mis en priorité les crédits indispensables. La communauté urbaine n’assume alors pas ses responsabilités dans le cadre de ses compétences et sous prétexte d’une possibilité de choix qui reste illusoire, le maire en est rendu responsable. Ce qui est d’ailleurs doublé d’une responsabilité pénale, qui ne manquera pas d’être posée en cas d’accident dû à la dégradation de la voirie.
Nous avons donc demandé en conférence des maires que l’enveloppe de voiries secondaires soit revalorisée pour avoir d’avantage de marge de manœuvre mais aussi pour que les quartiers les plus excentrés, sous prétexte que de gros véhicules n’y passeraient pas fréquemment, ne soit pas abandonnés. Vous avez semblé être d’accord avec ma proposition de revaloriser l’enveloppe des voiries secondaires. Quelques jours plus tard en réunion nous avons appris qu’il avait été décidé qu’un million d’euro supplémentaire serait affecté aux voiries, … mais aux voiries primaires !
Il s’agit donc bien de l’inverse de ce qui avait été demandé par les maires. Vous comprendrez que nous recevons cette façon de faire comme provoquante.
Sur trois ans, de 2016 à 2018, moins de 25 millions d’euros seront inscrits pour les opérations sur les voiries secondaires pour l’ensemble des 20 communes du Grand Nancy. Pour donner un ordre de grandeur, cela représente globalement la somme dépensée pour la place Thiers, aménagement certes nécessaire mais dont le résultat constaté reste encore décevant aujourd’hui. Il convient donc à la fois de continuer les grands projets, tels que le contournement de Malzéville, et d’entretenir correctement nos voiries secondaires.
Un autre exemple révélateur : le stade Marcel Picot est situé à Tomblaine, faut-il le rappeler ? Il nous est annoncé dans ce budget une participation de la Communauté Urbaine pour changer la pelouse. C’est peut être une bonne chose, en tous les cas, à titre personnel, j’y suis favorable. Ce qui est irritant, c’est qu’on a lu dans la presse des interventions à quelques mois d’intervalles, tout à fait contradictoires de la part de votre vice-Président. Dans un effet d’annonce on apprenait que la Communauté Urbaine ne participerait pas, dans un autre effet d’annonce on apprenait qu’elle participerait, et là, on croit comprendre qu’elle va participer. Mais jamais nous n’avons eu un débat de fond à ce sujet. Ce sont des discussions qui se font à la sauvette, des petits arrangements. Pas de lisibilité, on comprend dans votre budget que vous prévoyez cette année 100 000 € pour le recrutement d’un maître d’œuvre. Il nous semble que ça fait cher le maître d’œuvre, à moins qu’il soit payé au brin d’herbe hybride. On y lit que le montant global de l’opération est de 1,7 millions d’euros, et si on enlève les financements du Conseil Départemental, du Conseil Régional et de l’ASNL, il reste un financement de 1,1 millions d’euros. Quand dira-t-on les choses clairement ?
Mais, dans le même temps, j’ai demandé depuis 2003 à ce que le dernier permis de construire en date concernant ce stade, dans sa mise en œuvre soit terminé. En vous signant à l’époque, un permis de construire, je vous avais autorisé à faire des travaux et vous n’avez pas été correct, car vous n’avez réalisé que les travaux qui vous intéressaient. Les extérieurs du stade, les aménagements qualitatifs prévus dans le permis de construire, n’ont jamais été réalisés. Tomblaine ne serait-elle pas digne de tels aménagements qualitatifs ? Tout le monde est d’accord, y compris le club, sur le fait que ces cahutes rouges très moches et qui ne servent plus à rien depuis tant d’années, doivent être rasées. Tout le monde est d’accord sur le fait que ces clôtures en grillage qui rappellent plus un univers concentrationnaire qu’autre chose doivent être déposées et qu’un petit aménagement arboré serait judicieux. Mais le maire de la ville concerné, n’a pas droit au chapitre.
Par ailleurs, la baisse des dotations de l’Etat semble être votre cheval de bataille. Certes, nous dénonçons ces baisses de dotations qui mettent les collectivités en difficultés mais n’oublions jamais de rappeler que si ces baisses de dotations se sont intensément accentuées, c’est une tendance qui a commencé en 2008. Vous annoncez la nécessité de dégager 10 millions d’économie pour préserver au maximum l’investissement, et compenser la baisse des dotations de l’Etat. Mais nous l’avons déjà dit, si nous avions investi mieux, nous serions moins en soucis de préserver l’investissement.
On remarquera que les subventions d’investissement ont, elles progressées de 41.32% en 1 an, c’est-à-dire de 7 860 000 €. Quand on sait que vous regrettez la baisse de 7 millions de dotation de l’Etat en fonctionnement, ces 7,8 millions de subventions d’investissements supplémentaires vous permettent de ponctionner moins le budget de fonctionnement pour votre autofinancement. N’oubliez pas de dire merci à l’Etat. D’autant plus que l’augmentation des bases et des autres recettes fiscales, permettent de ne constater qu’une baisse finalement des recettes de fonctionnement de 0,93%. Tout cela pour dire, qu’il ne faut pas que les baisses de dotations de l’Etat soit l’arbre qui cache la forêt. Le Grand Nancy a mal investi et aujourd’hui nous payons la dette qui atteint la somme record de
690 millions d’euros, soit 2715 € par habitant, nous restons malheureusement dans le rapport dette/habitant, les premiers en France, et la capacité de désendettement était de 10,3 ans au 1er janvier 2016. Le Grand Nancy flirte donc toujours avec les zones dangereuses définies nationalement par les spécialistes. Fallait-il investir autant dans le centre Prouvé ?
Mais, le pire exemple de ces investissements hasardeux reste bien entendu la ligne 1 que nous subissons budgétairement encore en 2016. L’exploitation de la ligne de tramway a été prolongée jusqu’en 2022, voire 2025 selon une délibération récente.
Nous en sommes encore à financer les opérations de grand levage pour lesquelles les Grands Nancéiens sont loin de percevoir les améliorations apportées. Dans le même temps, d’autres agglomérations arrivent à développer des infrastructures de transports dans le contexte financier actuel,
alors pourquoi pas nous ?
Les chiffres aujourd’hui le confirment : après avoir tant dépensé, le Grand Nancy est contraint aux économies, c’est certainement pour cela qu’il n’est pas possible aux élus minoritaires de faire des propositions d’investissement sur leurs territoires.
Nous aurons aussi lors de ce Conseil de Communauté, l’occasion de déplorer les dégradations des services publics, diminution des collectes des ordures ménagères, du ramassage des déchets verts, ou encore, diverses hausses de tarifs.
Ce constat démontre, Monsieur le Président, que vous auriez intérêt à permettre aux élus de la minorité et par exemple, aux 2 députés dans le cadre de la commission des finances de travailler avec vous pour améliorer les propositions budgétaires. Dans ce contexte, nous voterons contre le budget primitif 2016.
Hervé Féron avec Najat Vallaud-Belkacem
et la réalisatrice yéménite, Khadija Al-Salami
Intervention d'Hervé Féron en Séance Publique pour les victimes de la répression
de la Commune de Paris
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