La Commission des Affaires Culturelles et de l’Education auditionnait ce matin Anne-Marie DUCROUX, présidente de la section de l’environnement du Conseil Economique, Social et Environnemental, ainsi que les rapporteurs Allain BOUGRAIN DUBOURG et Antoine DULIN sur l’avis « L’éducation à l’environnement et au développement durable tout au long de la vie, pour la transition écologique ».
Hervé FERON est intervenu sur la question du financement ainsi que sur le rôle des établissements d’enseignement supérieur dans la diffusion et la promotion du développement durable.
Intervention d’Hervé Féron en Commission des… par herveferon
Retranscription de l’intervention :
Vous proposez que cette éducation à l’environnement et au développement durable soit plutôt ciblée sur le temps périscolaire issu de la réforme et vous anticipez là sur la question qui aurait consisté à vous expliquer que les journées de cours sont déjà plus qu’insuffisantes pour appliquer les réformes scolaires. Mais vous n’échapperez pas à la question plus terre à terre du financement des projets d’éducation à l’environnement et au développement durable. A ce sujet, le Conseil Economique, Social, Environnemental considère que l’éducation doit bénéficier de financements pluriannuels inscrits dans des conventions d’objectifs mais également que la création d’un fonds régional dédié abondé par l’Etat et les collectivités devrait être envisagée. Or, confrontés aux difficultés budgétaires qui sont les leurs, les élus locaux sont contraints d’opérer un recentrage drastique sur les compétences qui leur sont propres. Comme vous le savez, les Régions sont tenues de prendre en charge les transports, les lycées, la formation professionnelle, l’aménagement du territoire et le développement économique. Comment pensez-vous donc que la création d’un fonds régional dédié à l’éducation à l’environnement et au développement durable soit conciliable avec les restrictions actuelles du budget de l’Etat et des collectivités locales ?
Pouvons-nous comme vous le laissez entendre dans votre rapport réellement espérer une aide de la part de l’Union Européenne ou devons-nous plus vraisemblablement chercher à susciter une mobilisation accrue du secteur associatif ?
Et puis vous émettez l’idée selon laquelle les universités, les écoles de management ou de gestion, les écoles d’ingénieur ont aussi un rôle-clé d’analyse critique à jouer pour favoriser la diffusion des concepts de développement durable et de responsabilité sociale et environnementale, en particulier en matière d’évaluation. C’est tout le sens du « Sustainability literacy test » lancé récemment par les étudiants de grandes écoles et d’universités françaises, destiné à évaluer les compétences en environnement des élites de demain. Ce test sans précédent et universellement applicable se focalisera uniquement sur les compétences des étudiants en matière d’environnement, il sera déployé dans 25 pays à compter de 2014. Je tenais à parler de cette initiative exemplaire en lien direct avec notre propos pour vous demander si vous estimez que la France est dorénavant un terreau fertile à ces idées et si vous pensez qu’elle puisse tenir à l’avenir un rôle de premier plan en la matière ?