Agir pour vous et avec vous

Mois : mars 2018 (Page 7 de 16)

Je vous propose la contribution d’Henri Weber publiée par « l’express » ainsi que les « 18 thèses » sur mai 68 qui figurent en annexe de son prochain livre « Rebelle jeunesse » à paraître chez Laffont le 3 Mai prochain.

On prend conscience des extraordinaires évolutions de la société en mai 68 tout comme ce fut le cas lors du Front Populaire de 1936 ou du gouvernement de 1945 issu du Conseil National de la Résistance. Cela donne à réfléchir… Quand est-ce qu’on recommence ? 

 

EXPRESS YOURSELF

Mai-68: pourquoi la France en garde une bonne image

L’Express

Par Henri Weber, publié le 09/03/2018 à 16:53

Il en fut l’un des animateurs: l’ex-sénateur socialiste Henri Weber

écrit à L’Express pourquoi il juge que la France se souvient avec

nostalgie des « événements » de mai 1968.

 

Le mouvement de mai 68 a été international, mais il n’y a qu’en France qu’il

donne lieu à des commémorations décennales de grand style. Nulle part ailleurs

on ne constate une telle débauche de livres, de films, de débats audiovisuels, de

colloques et d’éditions spéciales.

La bonne image que conservent les « événements », malgré des campagnes de

dénigrements de moins en moins subtiles orchestrées par les droites, tient à au 

moins trois raisons.

Tout d’abord, dans la mémoire collective des Français, Mai 68 est associé à un

grand moment de conquêtes démocratiques et sociales. La « contestation » s’est

attaquée à toute les formes autoritaires d’exercice du pouvoir: à l’Université, mais

aussi dans la famille, le couple, l’entreprise, la Cité. Elle s’en est pris à toutes les

formes de discriminations: entre les classes sociales, les genres, les « races », les

préférences sexuelles, les cultures régionales.

Dans la France de l’après-Mai, on imposait moins, on discutait et on négociait

davantage. Les individus ont gagné en autonomie et en libertés.

« La révolution hédoniste »

Sur le plan social, le salaire minimum, qui concernait alors 16% des travailleurs, a

augmenté de 35% d’un coup, le salaire moyen de 10%. Les droits syndicaux ont

été reconnus dans l’entreprise et toute une série de négociations

interprofessionnelles nationales ont été programmées qui ont abouti à de grandes

avancées sociales: du droit à la formation professionnelle pour adultes, en 1969,

à l’indemnisation totale du chômage en 1975, en passant par la mensualisation

des salaires ouvriers et l’institution du salaire minimum de croissance (Smic).

Sur le plan « sociétal », l’homosexualité et l’interruption volontaire de grossesse

(IVG) ont cessé d’être des crimes durement réprimés par la loi. Les femmes ont

obtenu l’autorité parentale conjointe sur leurs enfants et le droit d’ouvrir un

compte en banque sans l’autorisation de leur mari. La marche vers la parité et

l’égalisation des salaires à commencé sa (lente) courbe ascendante. La

révolution hédoniste est venue couronner la progression démocratique.

EN IMAGES >> 1968-2018: la France devient moderne

En second lieu, aux yeux de la grande opinion, Mai 68 « ça s’est bien terminé ». Le

gauchisme français n’a pas sombré dans la lutte armée, contrairement à ce qui

s’est produit en Italie, en Allemagne, au Japon, aux Etats-Unis. La « fête juvénile »

n’a pas débouché sur les « années de plomb ». Les groupes maoïstes qui

préconisaient la « Nouvelles Résistance » ont eu la sagesse de s’arrêter au bord du

gouffre et le courage de s’auto-dissoudre, en 1973. Malgré six semaine

d’affrontements violents entre manifestants et forces de l’ordre, on n’a eu à

déplorer que cinq morts, dont deux par accidents.

Les soixante-huitards qui sont restés en politique sont passés de la Révolution à

la Réforme, ce qui pour l’immense majorité des Français constitue plutôt un

progrès. Ils ont cherché à obtenir par l’action associative, syndicale, électorale, ce

qu’ils n’avaient pu obtenir par la grève générale et les manifestations violentes.

Par vagues successives, beaucoup d’entre eux ont rejoint les partis de l’Union de

la Gauche: PS, Verts, plus rarement PCF… La victoire de la gauche en 1981,

après vingt trois ans d’opposition, leur est apparue comme un effet différé de la

« Révolution de Mai ».

« Collectivement fière »

La troisième raison de cet engouement du peuple de gauche pour Mai 68, c’est

que cet événement a été vécu par beaucoup comme un moment de grâce, qui

laissait entrevoir ce que serait une société fraternelle. Il n’y a qu’en France que le

soulèvement de la jeunesse a déclenché une grève générale de six semaines,

avec occupation d’usines et début de coordination des comités de grève. La vie

ordinaire, routinière, insipide – « métro, boulot, dodo » -, s’est totalement arrêtée.

Plus de transports, de courrier, de production.

Les rapports sociaux habituels, hiérarchiques, conflictuels, aliénants, ont été

suspendus. D’autres, plus généreux, plus chaleureux, plus fraternels, s’y sont

substitués. Tout le monde parlait à tout le monde et la poésie fleurissait sur les

murs. Dans les entreprises et les universités occupées, dans les manifestations

et les assemblées générales quotidiennes, les Français ont « vécu sans temps

morts », une vie intense, riche et exaltante, dont ils ont gardé et transmis le

souvenir.

Au-delà des revendications politiques et sociales, c’est ce désir d’une autre

civilisation, moins productiviste, moins mercantile, plus soucieuse de la dignité et

de l’accomplissement de chacun, qu’ils ont exprimés.

« La France n’est grande que lorsqu’elle incarne une cause universelle », disait le

général de Gaulle. En Mai 68, la France s’est sentie grande et fidèle à elle même,

à sa mission émancipatrice.

Elle a brillé de tous ses feux dans le concert des nations et a éprouvé le

sentiment de faire à nouveau l’Histoire. Et c’est de cela qu’elle reste

collectivement fière aujourd’hui.

Henri Weber est ancien sénateur et député européen socialiste et auteur de Faut-

il liquider Mai 68? Essai d’interprétation des événements. Seuil, Paris, 2008.

 

 

 

 

 

Il y a 50 ans, Mai 68

 

 

 

   

Mai 68 n’est pas un événement franco-français, comme la Commune de Paris ou l’ affaire Dreyfus, mais un mouvement international. Il surgit en Californie et au Japon, au début des années 1960, connaît son point culminant en 1968, en France et en Italie, et produit ses « répliques » dans quarante deux pays jusqu’au milieu des années soixante-dix.

Sa force motrice n’est pas une classe sociale – classe ouvrière ou nouvelle classe  moyenne salariée -, mais une classe d’âge : les adolescents et post-adolescents du baby boom. Il n’y a qu’en France que le soulèvement de la jeunesse scolarisée précipite une grève générale ouvrière et provoque une crise politique majeure.

 Comme tout grand mouvement social, mobilisant pendant des mois et des années des millions de personnes de toutes origines, la « Révolution » de Mai 68 fut composite et hétérogène. Elle s’est exprimée dans un langage et un folklore marxiste, familier à tous il y a cinquante ans, mais qui lui confère aujourd’hui un parfum d’étrangeté.

 On ne peut pas la réduire à sa composante ultra-radicalisée, les groupuscules gauchistes : maoïstes, trotskistes, anarchistes, spontanéistes. Il ne faut pas confondre l’écume des vagues avec la profondeur de la mer.

 On ne peut pas comprendre l’ampleur et l’intensité du soulèvement de la jeunesse, tout au long des années1960-1970, si l’on n’a pas en tête ce qu’étaient alors  les rapports entre parents et enfants, maîtres et élèves, patrons et salariés, étudiants et professeurs, hommes et femmes, gouvernants et gouvernés. Au cours des années 1950-1960, la France s’était beaucoup modernisée sur les plans techniques et économiques. Mais au niveau des moeurs et des rapports d’autorité, elle était restée profondément marquée par son passé catholique et rural. La radicalisation de la jeunesse des écoles est le fruit de cette contradiction que son soulèvement a permis de dénouer. Sa politisation est le fruit de sa révolte contre les guerres coloniales que menaient les puissances impérialistes occidentales – guerre d’Algérie, guerre du Vietnam … – ; et de la crise du communisme, après la dénonciation des crimes de Staline, en 1956, par Nikita Khrouchtchev.

  Dans son courant principal, Mai 68 fut un grand mouvement démocratique et libéral (au sens politique et culturel du terme) ; hédoniste et communautaire, et dans sa composante la plus politisée, romantique et messianique :

Comme mouvement démocratique, Mai 68 s’est attaqué à toutes les formes de discrimination – entre les classes sociales, les genres, les « races », les religions, les préférences sexuelles…-  au nom de l’idéal  d’Egalité.

Comme mouvement libéral il s’est  dressé contre toutes les formes autoritaires d’exercice du pouvoir – à l’école, à l’université, dans la famille, dans le couple, dans l’entreprise, dans la Cité.

Comme mouvement hédoniste et communautaire il s’est insurgé contre le puritanisme répressif de sociétés encore profondément marquées par la morale traditionnelle; mais aussi contre la solitude de masse engendrée par l’urbanisation accélérée et la généralisation des rapports marchands.

Comme mouvement romantique et messianique il s’élevait contre l’aliénation des individus engendrée par la société d’exploitation et de consommation de masse – « métro, boulot, télé, dodo, y’en a marre ! » –  au nom de « la vraie vie », intense, fraternelle, épanouissante, saturée de sens.

 

 

 Le bilan de Mai 68 est largement positif. Fruit de la plus grande grève générale de l’Histoire de France, il consiste tout d’abord dans un ensemble de conquêtes sociales qui ont transformé la condition ouvrière dans notre pays: mensualisation des salaires, reconnaissance de la section syndicale d’entreprise, augmentation de 35% du SMIG et de 10% des salaires, création du Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance, accord contractuel sur la formation professionnelle permanente, indemnisation totale du chômage…

Ce bilan comporte simultanément une série de conquêtes juridiques et politiques : dépénalisation de l’homosexualité, liberté de la contraception, légalisation de l’interruption volontaire de grossesse, autorité parentale conjointe des parents sur les enfants, possibilité pour les femmes d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari, droit à l’égalité professionnelle entre homme et femmes: en 1968 seulement 44% des femmes travaillaient contre 85% aujourd’hui. A quoi s’ajoute un début de décaporalisation des médias, la loi Edgar Faure de démocratisation de l’Université, la prise en compte des cultures régionales…

 7) Les droites conservatrices et réactionnaires désignent dans Mai 68 la source de tous nos maux. Ce mouvement nihiliste aurait selon elles sapé l’autorité et la morale, fondements de la vie en commun, au profit de l’individualisme égoïste et narcissique. On lui devrait le naufrage de l’Ecole et de l’Université, la précarisation du couple, la désagrégation de la famille, la démission des parents et des profs devant les enfants-rois, l’anxiété des individus privés de repères, la banalisation de la toxicomanie, l’explosion de la délinquance, la faiblesse de notre croissance…Cette érection des « événements » en bouc émissaire absolu n’a aucun sens. Elle relève d’un procédé polémique bien connu : « consécution = conséquence », ce qui est advenu (en mal) après 1968 à pour cause Mai 68.

8) Dans leur grande majorité, les soixante-huitards n’ont pas rejeté l’autorité mais l’autoritarisme. Ils ne se sont pas élevés contre toutes les formes d’exercice du pouvoir, mais contre ses formes les plus archaïques: le pouvoir patriarcal dans la famille, machiste dans le couple, sexiste dans la société, mandarinal à l’université, patriarcal ou despotique dans l’entreprise, bonapartiste dans la cinquième République. Ils se sont dressés simultanément contre les autoritarismes les plus modernes, les pouvoirs technocratiques et bureaucratiques régissant les grandes organisations. Ils considéraient comme légitimes, en revanche, les pouvoirs fondés sur la compétence ou/et l’élection, c’est-à-dire sur le consentement de ceux qui y sont assujettis.
      

 9) les soixante-huitards ne récusaient pas toute morale, il dénonçaient la morale puritaine, répressive et hypocrite, alors dominante : cette morale qui stigmatisait les relations sexuelles avant et hors mariage, refusait la contraception, réprimait durement l’avortement et  l’homosexualité, interdisait le droit de mourir dans la dignité aux malades incurables et en proie à la souffrance. Ils revendiquaient le droit aux plaisirs, à la jouissance, au bonheur, à la  vie intense. Issu de l’ indignation morale des baby boomers contre les guerres coloniales, avec leur cortège de tortures, de massacres, de racisme, le mouvement de Mai 68 fut au contraire profondément moral. Au sommet de son échelle de valeurs il plaçait la liberté, mais aussi la justice, la solidarité, l’égalité… l’éthique humaniste et républicaine qu’avaient enseignée aux élèves des années soixante les instituteurs de l’Ecole laïque. 

     10) Le mouvement de mai 68 n’était pas nihiliste, il était au contraire utopiste et romantique. Mûs par un formidable optimisme historique, les soixante-huitards rêvaient d’instaurer une société  radicalement nouvelle, un socialisme autogestionnaire qui ouvrirait l’ère de la liberté. Ils voulaient ré-enchanter le monde, les uns par la révolution politique, les autres par la révolution culturelle, beaucoup par la combinaison des deux à la fois. Leur ambition était sans doute chimérique, elle n’était ni médiocre, ni égoïste, ni destructrice.

 

    11)  Le mouvement de mai 68 voulait étendre les droits et les libertés collectives et individuels. En cela, il était individualiste, assurément. Mais son individualisme n’était pas égoïste, et encore moins « narcissique », il ne s’opposait pas au collectif, bien au contraire. La génération de 1968 était convaincue que la conquête des nouveaux droits et libertés ne pouvait se faire que par l’action collective, et que leur préservation et leur développement exigeaient des institutions collectives, une forme d’organisation de la société et de l’Etat. Réagissant contre la solitude de masse, ils aspiraient à la communauté, la fraternité née de l’action, la fusion dans un grand Nous, communiant dans des valeurs partagées et un même « Grand Dessein ».

 

   12) Au passif du mouvement de  Mai 68 je retiendrais sa fascination pour la violence. Les baby boomers sont venus à l’engagement politique par révolte contre la guerre d’Algérie puis du Vietnam, la première répression de masse retransmise quotidiennement à la télévision. Ils sont les contemporains de trois décennies de révolutions  coloniales armées, entraînant la chute des Empires occidentaux. L’idée que la violence des opprimés est légitime et nécessaire leur paraissait évidente. Certains d’entre eux ont mis trop de temps à comprendre que si la lutte armée est légitime contre des dictatures despotiques, elle ne l’est pas contre des démocraties avancées.

 

     13) A son passif également je mettrais la réactivation de la culture révolutionnaire de la gauche française et de son « logiciel marxiste ». En 1966 la gauche socialiste avait commencé son aggiornamento idéologique, au Colloque de Grenoble. Elle se tournait vers les modèles sociaux-démocrates nordiques ou rhénans et leur réformisme assumé. Mai 68 est venu balayer ce renouveau et a ouvert un cycle de radicalisation politique qui ne s’est épuisé qu’au milieu des années 1980. Ce retour de flamme de notre culture d’affrontement a été particulièrement inopportun à une époque où la « troisième révolution industrielle » et la « seconde mondialisation »  imposaient un énorme effort de modernisation économique et sociale de notre pays. La réactivation de l’idéologie de la « lutte de classe » et de la culture du conflit, a considérablement aggravé au contraire les rigidités de la société française et sa résistance au changement. 

 

    14) Des trois moteurs de Mai 1968: la revendication démocratique, l’aspiration hédoniste, l’espérance utopique,  les deux premiers tournent encore à plein régime un demi siècle plus tard et n’ont rien perdu de leur force propulsive. En atteste la récente lame de fond du mouvement des femmes contre le harcèlement sexuel et les inégalités professionnelles. C’est au nom de la défense des valeurs démocratiques que les enfants et les petits enfants des soixante-huitards descendent régulièrement dans la rue, souvent en famille. Et je souhaite bien du plaisir au gouvernement d’ordre moral qui voudrait revenir sur la libéralisation des moeurs.

 

     15) En revanche le troisième moteur a été noyé par l’effondrement de l’utopie la plus ambitieuse et la plus mobilisatrice des deux derniers siècles : le socialisme révolutionnaire, puis le communisme.

 Les enfants des soixante-huitards n’espèrent plus édifier « le meilleur des mondes »  même s’ils ne se résignent pas au désordre existant et sont prêts à s’engager pour un monde meilleur. Mais ils ne disposent plus d’une  représentation de la «  société désirable », alternative crédible à l’ordre établi. C’est pourquoi un « nouveau Mai » est hautement improbable dans un avenir prévisible.

 

    16) Cinquante après, le bilan de Mai 68  apparait  contrasté – comme tout bilan honnête –  mais largement positif. Comme celui du Front populaire de 1936 ou du gouvernement de 1945, issu du Conseil National de la Résistance.  C’est l’une des raisons de son  rayonnement persistant, malgré les campagnes de dénigrement, de moins en moins subtiles, dont il est l’objet.

 

    17)  Une autre raison de la popularité de Mai 68 est qu’en France, le « fête juvénile » n’a pas dégénéré en « années de plomb », comme en Italie, en Allemagne, au Japon. Le gauchisme politique n’a pas sombré dans le terrorisme. Le souvenir du joli mois de mai n’est pas terni comme il le fut ailleurs, par des mutilations et des assassinats impardonnables. 

 

    18) Faut il « liquider 1968 » comme nous y exhortent la droite et l’extrême droite ? Certainement pas, pas plus qu’il ne fallait liquider 1936, 1945, ou 1789. Il faut dépasser Mai 68, tout en le conservant: garder son inspiration et sa ferveur, défendre et approfondir ses acquis ; mais renoncer à la violence comme moyen de transformation de la société et de conquête du pouvoir. Changer la société par la persuasion, les élections, les contrats, la loi, ce qui n’exclut pas, au contraire les mobilisations de masse et, autant que nécessaire, les épreuves de force. Abandonner l’utopie chimérique de la société parfaite, non pas pour tourner le dos à toute utopie, mais pour adhérer à l’utopie réaliste de la « social-écologie » et de l’Europe politique. Faire l’Europe, et de l’Europe la première démocratie économique, écologique, sociale du monde, foyer d’une nouvelle Renaissance, et levier d’une autre mondialisation.

 

Je vous propose la contribution d’Henri Weber publiée par « l’express » ainsi que les « 18 thèses » sur mai 68 qui figurent en annexe de son prochain livre « Rebelle jeunesse » à paraître chez Laffont le 3 Mai prochain.

On prend conscience des extraordinaires évolutions de la société en mai 68 tout comme ce fut le cas lors du Front Populaire de 1936 ou du gouvernement de 1945 issu du Conseil National de la Résistance. Cela donne à réfléchir… Quand est-ce qu’on recommence ? 

 

EXPRESS YOURSELF

Mai-68: pourquoi la France en garde une bonne image

L’Express

Par Henri Weber, publié le 09/03/2018 à 16:53

Il en fut l’un des animateurs: l’ex-sénateur socialiste Henri Weber

écrit à L’Express pourquoi il juge que la France se souvient avec

nostalgie des « événements » de mai 1968.

 

Le mouvement de mai 68 a été international, mais il n’y a qu’en France qu’il

donne lieu à des commémorations décennales de grand style. Nulle part ailleurs

on ne constate une telle débauche de livres, de films, de débats audiovisuels, de

colloques et d’éditions spéciales.

La bonne image que conservent les « événements », malgré des campagnes de

dénigrements de moins en moins subtiles orchestrées par les droites, tient à au 

moins trois raisons.

Tout d’abord, dans la mémoire collective des Français, Mai 68 est associé à un

grand moment de conquêtes démocratiques et sociales. La « contestation » s’est

attaquée à toute les formes autoritaires d’exercice du pouvoir: à l’Université, mais

aussi dans la famille, le couple, l’entreprise, la Cité. Elle s’en est pris à toutes les

formes de discriminations: entre les classes sociales, les genres, les « races », les

préférences sexuelles, les cultures régionales.

Dans la France de l’après-Mai, on imposait moins, on discutait et on négociait

davantage. Les individus ont gagné en autonomie et en libertés.

« La révolution hédoniste »

Sur le plan social, le salaire minimum, qui concernait alors 16% des travailleurs, a

augmenté de 35% d’un coup, le salaire moyen de 10%. Les droits syndicaux ont

été reconnus dans l’entreprise et toute une série de négociations

interprofessionnelles nationales ont été programmées qui ont abouti à de grandes

avancées sociales: du droit à la formation professionnelle pour adultes, en 1969,

à l’indemnisation totale du chômage en 1975, en passant par la mensualisation

des salaires ouvriers et l’institution du salaire minimum de croissance (Smic).

Sur le plan « sociétal », l’homosexualité et l’interruption volontaire de grossesse

(IVG) ont cessé d’être des crimes durement réprimés par la loi. Les femmes ont

obtenu l’autorité parentale conjointe sur leurs enfants et le droit d’ouvrir un

compte en banque sans l’autorisation de leur mari. La marche vers la parité et

l’égalisation des salaires à commencé sa (lente) courbe ascendante. La

révolution hédoniste est venue couronner la progression démocratique.

EN IMAGES >> 1968-2018: la France devient moderne

En second lieu, aux yeux de la grande opinion, Mai 68 « ça s’est bien terminé ». Le

gauchisme français n’a pas sombré dans la lutte armée, contrairement à ce qui

s’est produit en Italie, en Allemagne, au Japon, aux Etats-Unis. La « fête juvénile »

n’a pas débouché sur les « années de plomb ». Les groupes maoïstes qui

préconisaient la « Nouvelles Résistance » ont eu la sagesse de s’arrêter au bord du

gouffre et le courage de s’auto-dissoudre, en 1973. Malgré six semaine

d’affrontements violents entre manifestants et forces de l’ordre, on n’a eu à

déplorer que cinq morts, dont deux par accidents.

Les soixante-huitards qui sont restés en politique sont passés de la Révolution à

la Réforme, ce qui pour l’immense majorité des Français constitue plutôt un

progrès. Ils ont cherché à obtenir par l’action associative, syndicale, électorale, ce

qu’ils n’avaient pu obtenir par la grève générale et les manifestations violentes.

Par vagues successives, beaucoup d’entre eux ont rejoint les partis de l’Union de

la Gauche: PS, Verts, plus rarement PCF… La victoire de la gauche en 1981,

après vingt trois ans d’opposition, leur est apparue comme un effet différé de la

« Révolution de Mai ».

« Collectivement fière »

La troisième raison de cet engouement du peuple de gauche pour Mai 68, c’est

que cet événement a été vécu par beaucoup comme un moment de grâce, qui

laissait entrevoir ce que serait une société fraternelle. Il n’y a qu’en France que le

soulèvement de la jeunesse a déclenché une grève générale de six semaines,

avec occupation d’usines et début de coordination des comités de grève. La vie

ordinaire, routinière, insipide – « métro, boulot, dodo » -, s’est totalement arrêtée.

Plus de transports, de courrier, de production.

Les rapports sociaux habituels, hiérarchiques, conflictuels, aliénants, ont été

suspendus. D’autres, plus généreux, plus chaleureux, plus fraternels, s’y sont

substitués. Tout le monde parlait à tout le monde et la poésie fleurissait sur les

murs. Dans les entreprises et les universités occupées, dans les manifestations

et les assemblées générales quotidiennes, les Français ont « vécu sans temps

morts », une vie intense, riche et exaltante, dont ils ont gardé et transmis le

souvenir.

Au-delà des revendications politiques et sociales, c’est ce désir d’une autre

civilisation, moins productiviste, moins mercantile, plus soucieuse de la dignité et

de l’accomplissement de chacun, qu’ils ont exprimés.

« La France n’est grande que lorsqu’elle incarne une cause universelle », disait le

général de Gaulle. En Mai 68, la France s’est sentie grande et fidèle à elle même,

à sa mission émancipatrice.

Elle a brillé de tous ses feux dans le concert des nations et a éprouvé le

sentiment de faire à nouveau l’Histoire. Et c’est de cela qu’elle reste

collectivement fière aujourd’hui.

Henri Weber est ancien sénateur et député européen socialiste et auteur de Faut-

il liquider Mai 68? Essai d’interprétation des événements. Seuil, Paris, 2008.

 

 

 

 

 

Il y a 50 ans, Mai 68

 

 

 

   

Mai 68 n’est pas un événement franco-français, comme la Commune de Paris ou l’ affaire Dreyfus, mais un mouvement international. Il surgit en Californie et au Japon, au début des années 1960, connaît son point culminant en 1968, en France et en Italie, et produit ses « répliques » dans quarante deux pays jusqu’au milieu des années soixante-dix.

Sa force motrice n’est pas une classe sociale – classe ouvrière ou nouvelle classe  moyenne salariée -, mais une classe d’âge : les adolescents et post-adolescents du baby boom. Il n’y a qu’en France que le soulèvement de la jeunesse scolarisée précipite une grève générale ouvrière et provoque une crise politique majeure.

 Comme tout grand mouvement social, mobilisant pendant des mois et des années des millions de personnes de toutes origines, la « Révolution » de Mai 68 fut composite et hétérogène. Elle s’est exprimée dans un langage et un folklore marxiste, familier à tous il y a cinquante ans, mais qui lui confère aujourd’hui un parfum d’étrangeté.

 On ne peut pas la réduire à sa composante ultra-radicalisée, les groupuscules gauchistes : maoïstes, trotskistes, anarchistes, spontanéistes. Il ne faut pas confondre l’écume des vagues avec la profondeur de la mer.

 On ne peut pas comprendre l’ampleur et l’intensité du soulèvement de la jeunesse, tout au long des années1960-1970, si l’on n’a pas en tête ce qu’étaient alors  les rapports entre parents et enfants, maîtres et élèves, patrons et salariés, étudiants et professeurs, hommes et femmes, gouvernants et gouvernés. Au cours des années 1950-1960, la France s’était beaucoup modernisée sur les plans techniques et économiques. Mais au niveau des moeurs et des rapports d’autorité, elle était restée profondément marquée par son passé catholique et rural. La radicalisation de la jeunesse des écoles est le fruit de cette contradiction que son soulèvement a permis de dénouer. Sa politisation est le fruit de sa révolte contre les guerres coloniales que menaient les puissances impérialistes occidentales – guerre d’Algérie, guerre du Vietnam … – ; et de la crise du communisme, après la dénonciation des crimes de Staline, en 1956, par Nikita Khrouchtchev.

  Dans son courant principal, Mai 68 fut un grand mouvement démocratique et libéral (au sens politique et culturel du terme) ; hédoniste et communautaire, et dans sa composante la plus politisée, romantique et messianique :

Comme mouvement démocratique, Mai 68 s’est attaqué à toutes les formes de discrimination – entre les classes sociales, les genres, les « races », les religions, les préférences sexuelles…-  au nom de l’idéal  d’Egalité.

Comme mouvement libéral il s’est  dressé contre toutes les formes autoritaires d’exercice du pouvoir – à l’école, à l’université, dans la famille, dans le couple, dans l’entreprise, dans la Cité.

Comme mouvement hédoniste et communautaire il s’est insurgé contre le puritanisme répressif de sociétés encore profondément marquées par la morale traditionnelle; mais aussi contre la solitude de masse engendrée par l’urbanisation accélérée et la généralisation des rapports marchands.

Comme mouvement romantique et messianique il s’élevait contre l’aliénation des individus engendrée par la société d’exploitation et de consommation de masse – « métro, boulot, télé, dodo, y’en a marre ! » –  au nom de « la vraie vie », intense, fraternelle, épanouissante, saturée de sens.

 

 

 Le bilan de Mai 68 est largement positif. Fruit de la plus grande grève générale de l’Histoire de France, il consiste tout d’abord dans un ensemble de conquêtes sociales qui ont transformé la condition ouvrière dans notre pays: mensualisation des salaires, reconnaissance de la section syndicale d’entreprise, augmentation de 35% du SMIG et de 10% des salaires, création du Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance, accord contractuel sur la formation professionnelle permanente, indemnisation totale du chômage…

Ce bilan comporte simultanément une série de conquêtes juridiques et politiques : dépénalisation de l’homosexualité, liberté de la contraception, légalisation de l’interruption volontaire de grossesse, autorité parentale conjointe des parents sur les enfants, possibilité pour les femmes d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari, droit à l’égalité professionnelle entre homme et femmes: en 1968 seulement 44% des femmes travaillaient contre 85% aujourd’hui. A quoi s’ajoute un début de décaporalisation des médias, la loi Edgar Faure de démocratisation de l’Université, la prise en compte des cultures régionales…

 7) Les droites conservatrices et réactionnaires désignent dans Mai 68 la source de tous nos maux. Ce mouvement nihiliste aurait selon elles sapé l’autorité et la morale, fondements de la vie en commun, au profit de l’individualisme égoïste et narcissique. On lui devrait le naufrage de l’Ecole et de l’Université, la précarisation du couple, la désagrégation de la famille, la démission des parents et des profs devant les enfants-rois, l’anxiété des individus privés de repères, la banalisation de la toxicomanie, l’explosion de la délinquance, la faiblesse de notre croissance…Cette érection des « événements » en bouc émissaire absolu n’a aucun sens. Elle relève d’un procédé polémique bien connu : « consécution = conséquence », ce qui est advenu (en mal) après 1968 à pour cause Mai 68.

8) Dans leur grande majorité, les soixante-huitards n’ont pas rejeté l’autorité mais l’autoritarisme. Ils ne se sont pas élevés contre toutes les formes d’exercice du pouvoir, mais contre ses formes les plus archaïques: le pouvoir patriarcal dans la famille, machiste dans le couple, sexiste dans la société, mandarinal à l’université, patriarcal ou despotique dans l’entreprise, bonapartiste dans la cinquième République. Ils se sont dressés simultanément contre les autoritarismes les plus modernes, les pouvoirs technocratiques et bureaucratiques régissant les grandes organisations. Ils considéraient comme légitimes, en revanche, les pouvoirs fondés sur la compétence ou/et l’élection, c’est-à-dire sur le consentement de ceux qui y sont assujettis.
      

 9) les soixante-huitards ne récusaient pas toute morale, il dénonçaient la morale puritaine, répressive et hypocrite, alors dominante : cette morale qui stigmatisait les relations sexuelles avant et hors mariage, refusait la contraception, réprimait durement l’avortement et  l’homosexualité, interdisait le droit de mourir dans la dignité aux malades incurables et en proie à la souffrance. Ils revendiquaient le droit aux plaisirs, à la jouissance, au bonheur, à la  vie intense. Issu de l’ indignation morale des baby boomers contre les guerres coloniales, avec leur cortège de tortures, de massacres, de racisme, le mouvement de Mai 68 fut au contraire profondément moral. Au sommet de son échelle de valeurs il plaçait la liberté, mais aussi la justice, la solidarité, l’égalité… l’éthique humaniste et républicaine qu’avaient enseignée aux élèves des années soixante les instituteurs de l’Ecole laïque. 

     10) Le mouvement de mai 68 n’était pas nihiliste, il était au contraire utopiste et romantique. Mûs par un formidable optimisme historique, les soixante-huitards rêvaient d’instaurer une société  radicalement nouvelle, un socialisme autogestionnaire qui ouvrirait l’ère de la liberté. Ils voulaient ré-enchanter le monde, les uns par la révolution politique, les autres par la révolution culturelle, beaucoup par la combinaison des deux à la fois. Leur ambition était sans doute chimérique, elle n’était ni médiocre, ni égoïste, ni destructrice.

 

    11)  Le mouvement de mai 68 voulait étendre les droits et les libertés collectives et individuels. En cela, il était individualiste, assurément. Mais son individualisme n’était pas égoïste, et encore moins « narcissique », il ne s’opposait pas au collectif, bien au contraire. La génération de 1968 était convaincue que la conquête des nouveaux droits et libertés ne pouvait se faire que par l’action collective, et que leur préservation et leur développement exigeaient des institutions collectives, une forme d’organisation de la société et de l’Etat. Réagissant contre la solitude de masse, ils aspiraient à la communauté, la fraternité née de l’action, la fusion dans un grand Nous, communiant dans des valeurs partagées et un même « Grand Dessein ».

 

   12) Au passif du mouvement de  Mai 68 je retiendrais sa fascination pour la violence. Les baby boomers sont venus à l’engagement politique par révolte contre la guerre d’Algérie puis du Vietnam, la première répression de masse retransmise quotidiennement à la télévision. Ils sont les contemporains de trois décennies de révolutions  coloniales armées, entraînant la chute des Empires occidentaux. L’idée que la violence des opprimés est légitime et nécessaire leur paraissait évidente. Certains d’entre eux ont mis trop de temps à comprendre que si la lutte armée est légitime contre des dictatures despotiques, elle ne l’est pas contre des démocraties avancées.

 

     13) A son passif également je mettrais la réactivation de la culture révolutionnaire de la gauche française et de son « logiciel marxiste ». En 1966 la gauche socialiste avait commencé son aggiornamento idéologique, au Colloque de Grenoble. Elle se tournait vers les modèles sociaux-démocrates nordiques ou rhénans et leur réformisme assumé. Mai 68 est venu balayer ce renouveau et a ouvert un cycle de radicalisation politique qui ne s’est épuisé qu’au milieu des années 1980. Ce retour de flamme de notre culture d’affrontement a été particulièrement inopportun à une époque où la « troisième révolution industrielle » et la « seconde mondialisation »  imposaient un énorme effort de modernisation économique et sociale de notre pays. La réactivation de l’idéologie de la « lutte de classe » et de la culture du conflit, a considérablement aggravé au contraire les rigidités de la société française et sa résistance au changement. 

 

    14) Des trois moteurs de Mai 1968: la revendication démocratique, l’aspiration hédoniste, l’espérance utopique,  les deux premiers tournent encore à plein régime un demi siècle plus tard et n’ont rien perdu de leur force propulsive. En atteste la récente lame de fond du mouvement des femmes contre le harcèlement sexuel et les inégalités professionnelles. C’est au nom de la défense des valeurs démocratiques que les enfants et les petits enfants des soixante-huitards descendent régulièrement dans la rue, souvent en famille. Et je souhaite bien du plaisir au gouvernement d’ordre moral qui voudrait revenir sur la libéralisation des moeurs.

 

     15) En revanche le troisième moteur a été noyé par l’effondrement de l’utopie la plus ambitieuse et la plus mobilisatrice des deux derniers siècles : le socialisme révolutionnaire, puis le communisme.

 Les enfants des soixante-huitards n’espèrent plus édifier « le meilleur des mondes »  même s’ils ne se résignent pas au désordre existant et sont prêts à s’engager pour un monde meilleur. Mais ils ne disposent plus d’une  représentation de la «  société désirable », alternative crédible à l’ordre établi. C’est pourquoi un « nouveau Mai » est hautement improbable dans un avenir prévisible.

 

    16) Cinquante après, le bilan de Mai 68  apparait  contrasté – comme tout bilan honnête –  mais largement positif. Comme celui du Front populaire de 1936 ou du gouvernement de 1945, issu du Conseil National de la Résistance.  C’est l’une des raisons de son  rayonnement persistant, malgré les campagnes de dénigrement, de moins en moins subtiles, dont il est l’objet.

 

    17)  Une autre raison de la popularité de Mai 68 est qu’en France, le « fête juvénile » n’a pas dégénéré en « années de plomb », comme en Italie, en Allemagne, au Japon. Le gauchisme politique n’a pas sombré dans le terrorisme. Le souvenir du joli mois de mai n’est pas terni comme il le fut ailleurs, par des mutilations et des assassinats impardonnables. 

 

    18) Faut il « liquider 1968 » comme nous y exhortent la droite et l’extrême droite ? Certainement pas, pas plus qu’il ne fallait liquider 1936, 1945, ou 1789. Il faut dépasser Mai 68, tout en le conservant: garder son inspiration et sa ferveur, défendre et approfondir ses acquis ; mais renoncer à la violence comme moyen de transformation de la société et de conquête du pouvoir. Changer la société par la persuasion, les élections, les contrats, la loi, ce qui n’exclut pas, au contraire les mobilisations de masse et, autant que nécessaire, les épreuves de force. Abandonner l’utopie chimérique de la société parfaite, non pas pour tourner le dos à toute utopie, mais pour adhérer à l’utopie réaliste de la « social-écologie » et de l’Europe politique. Faire l’Europe, et de l’Europe la première démocratie économique, écologique, sociale du monde, foyer d’une nouvelle Renaissance, et levier d’une autre mondialisation.

 

C’est un beau projet qui consiste à prendre 8 jeunes sans formation, sans perspectives professionnelles, issus pour la plupart d’un Quartier Prioritaire Politique de la Ville et de leur proposer une vraie formation qualifiante à leur portée pour accèder à l’emploi. Ce projet innovant, appelé DÉFI, c’est la Ministre de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur Najat Valaud Belkacem qui l’avait parrainé, lorsque nous avions signé la convention avec Monsieur le Préfet, le Président de l’Université de Lorraine, La directrice de l’IUT Nancy-Brabois et la Ville de Tomblaine.

Aujourd’hui c’était à l’IUT le lancement du projet. L’occasion de remercier tous les acteurs, car c’est ce qui fait la richesse de ce dispositif : le fait que tous ces partenaires se soient mis autour de la table et soient en capacité d’imaginer une formation atypique et de la porter activement ensemble.
Nous avons tous ensemble une vraie ambition pour ces jeunes, il faut le dire un peu « oubliés de la société »…
Ces jeunes vont pouvoir bénéficier d’une période de remise à niveau dans leur quartier (l’espace numérique de l’Espace Jean Jaurès), dispensée par des professeurs de l’IUT qui se déplaceront pour leur donner ces cours. C’est l’Université qui se déplace vers la banlieue !
Puis, nous les accompagnerons pour qu’ils aillent à l’IUT continuer leur formation sur une plateforme technique qui a été réalisée spécialement pour le projet DÉFI. Et le cursus se terminera par un mois de stage en entreprise. Les jeunes ainsi formés sont assurés d’obtenir un CDD de 6 mois, mais dans un domaine d’activité où il y a une telle employabilité, celui qui sera motivé trouvera assurément un emploi pérenne !

 

Merci à Pierre Mutzenhardt, Président de l’Université de Lorraine qui a su soutenir notre projet, merci aux services de l’Etat qui ont parfaitement répondu à nos demandes et qui nous accompagnent, merci à Annie Dary-Mourot, directrice de l’IUT Nancy-Brabois, et aux enseignants dont Brice Vincent, cheville ouvrière de ce projet, avec Cassandra Royer responsable du service insertion-emploi de la Ville de Tomblaine, merci à Mathieu Klein Président du Conseil Départemental, qui soutient toutes nos actions d’insertion, merci aux entreprises qui s’engagent avec nous. Et surtout bonne chance à ces jeunes qui s’embarquent pour une belle aventure, celle de la réussite.

C’est un beau projet qui consiste à prendre 8 jeunes sans formation, sans perspectives professionnelles, issus pour la plupart d’un Quartier Prioritaire Politique de la Ville et de leur proposer une vraie formation qualifiante à leur portée pour accèder à l’emploi. Ce projet innovant, appelé DÉFI, c’est la Ministre de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur Najat Valaud Belkacem qui l’avait parrainé, lorsque nous avions signé la convention avec Monsieur le Préfet, le Président de l’Université de Lorraine, La directrice de l’IUT Nancy-Brabois et la Ville de Tomblaine.

Aujourd’hui c’était à l’IUT le lancement du projet. L’occasion de remercier tous les acteurs, car c’est ce qui fait la richesse de ce dispositif : le fait que tous ces partenaires se soient mis autour de la table et soient en capacité d’imaginer une formation atypique et de la porter activement ensemble.
Nous avons tous ensemble une vraie ambition pour ces jeunes, il faut le dire un peu « oubliés de la société »…
Ces jeunes vont pouvoir bénéficier d’une période de remise à niveau dans leur quartier (l’espace numérique de l’Espace Jean Jaurès), dispensée par des professeurs de l’IUT qui se déplaceront pour leur donner ces cours. C’est l’Université qui se déplace vers la banlieue !
Puis, nous les accompagnerons pour qu’ils aillent à l’IUT continuer leur formation sur une plateforme technique qui a été réalisée spécialement pour le projet DÉFI. Et le cursus se terminera par un mois de stage en entreprise. Les jeunes ainsi formés sont assurés d’obtenir un CDD de 6 mois, mais dans un domaine d’activité où il y a une telle employabilité, celui qui sera motivé trouvera assurément un emploi pérenne !

 

Merci à Pierre Mutzenhardt, Président de l’Université de Lorraine qui a su soutenir notre projet, merci aux services de l’Etat qui ont parfaitement répondu à nos demandes et qui nous accompagnent, merci à Annie Dary-Mourot, directrice de l’IUT Nancy-Brabois, et aux enseignants dont Brice Vincent, cheville ouvrière de ce projet, avec Cassandra Royer responsable du service insertion-emploi de la Ville de Tomblaine, merci à Mathieu Klein Président du Conseil Départemental, qui soutient toutes nos actions d’insertion, merci aux entreprises qui s’engagent avec nous. Et surtout bonne chance à ces jeunes qui s’embarquent pour une belle aventure, celle de la réussite.

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