Il y a plusieurs décennies, la grande humaniste Simone de Beauvoir parlait d’ « une politique de la vieillesse qui confine à la barbarie ». Cette phrase terrible, encore malheureusement d’actualité, justifie que des mesures soient prises par le Gouvernement pour lutter contre l’isolement et la précarité des personnes âgées.
Actuellement, le nombre de personnes âgées ne cesse de croître : si en 2015, un quart de notre population a plus de 60 ans, en 2060 cette proportion passera à un tiers de la population, soit 24 millions de personnes ! En outre, avec l’augmentation de l’espérance de vie, les 1,4 millions de personnes qui ont plus de 85 ans seront 5 millions en 2060.
D’où l’importance de changer notre regard sur la vieillesse mais également de prendre des mesures efficaces pour améliorer la situation des personnes âgées qui souhaitent vieillir à leur domicile en conservant leur autonomie le plus longtemps possible.
A cet effet, le Projet de loi relatif à l’Adaptation de la Société au Vieillissement, qui devrait entre en vigueur au début de l’année 2016, crée des droits nouveaux pour les personnes âgées et leurs proches.
Concrètement, il réforme l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) en accordant jusqu’à une heure d’aide à domicile supplémentaire par jour pour les personnes les plus dépendantes, et une heure par semaine pour celles en situation d’autonomie réduite. Sur les 1,2 millions de bénéficiaires de l’APA à domicile, plus de 700 000 profiteront ainsi d’une baisse substantielle de leur reste à charge.
S’agissant des 4.5 millions de proches aidants (famille, amis, voisins…), désormais reconnus dans la loi, ils jouiront d’un « droit au répit » avec une allocation pouvant aller jusqu’à 500€ leur permettant de bénéficier chaque année d’une prise en charge temporaire de la personne dépendante, ou de davantage d’heures d’aide à domicile.
Mais les politiques doivent aller encore plus loin, en prenant les autres mesures qui s’imposent. Il s’agit d’élargir les critères d’éligibilité de l’APA afin de permettre à plus de personnes âgées d’en bénéficier, non seulement parce que la majorité d’entre elles préfèrent vieillir à leur domicile, mais aussi parce qu’il y a une baisse importante des places disponibles en maison de retraite.
Enfin, comme je le disais au Gouvernement dans une question écrite en mars dernier[1], il faut revaloriser le statut et la rémunération des professionnels de l’aide à domicile, tout en leur permettant de suivre des formations pour se maintenir à niveau. En effet, ces personnels réalisent au quotidien des interventions de qualité auprès de personnes âgées fragilisées ou handicapées, et il s’agit de soutenir un secteur plein de vitalité fort de 230 000 emplois.
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[1] Question N°75651 à retrouver ici : http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-75651QE.htm
Chacun sait que l’Est Républicain ne parle jamais de l’activité d’Hervé Féron en tant que député. Mais une photo et un gros titre à la Une du journal d’aujourd’hui annoncent la production du plastique biodégradable à Ludres par l’usine Schweitzer du groupe Sphère et il suit un gros article en Région. Il est vraiment dommage que ce journal n’ait jamais relayé le travail qu’Hervé Féron mène sur ce sujet et en particulier la question orale qu’il a posée dans l’hémicycle il y a une dizaine de jours à la Ministre Ségolène Royal pour aider l’usine Schweitzer et surtout permettre la fabrication du plastique biodégradable en France à partir de fécule de pomme de terre. Cela permettra d’une part de créer 5 à 8 000 emplois pour un savoir-faire très franco-français, d’autre part d’avoir une action écologique déterminante à une époque où un véritable continent sous-marin en plastique envahit la planète. L’enjeu consiste aussi à donner du travail aux agriculteurs car ce type de pommes de terre pourra se cultiver sur des terres en jachère donc pas en concurrence avec des terres cultivables. Tout comme ce journal n’a pas dit un mot du combat mené contre la suppression de la demi-part fiscale des veuves, il n’a pas dit un mot de cette action là non plus…
Visite de l'usine Schweitzer à Ludres le 1er octobre 2015
Hervé Féron est intervenu mercredi 9 décembre en Commission des Affaires culturelles et de l'Éducation lors de l'examen du rapport d’information sur le projet de Contrat d'Objectifs et de moyens pour Radio France 2015-2019.
Je souhaite partager cet article de Jean-Marc Vittori publié sur le site internet des Echos (http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/021538904000-les-lecons-oubliees-des-annees-19-30-1182573.php?RlfFIkHDfJzFMJKf.99) qui offre un parallèle intéressant entre la situation actuelle et les années 1930. Si je ne partage pas toutes les opinions de l'auteur, en particulier lorsqu'il parle des "archéo-PS", je trouve que l'article offre dans l'ensemble un point de vue intéressant.
Jean-Marc Vittori / Editorialiste | Le 08/12 à 07:00
Les Echos
Face à la fatigue de la crise, la montée des extrémismes n'est pas surprenante. Le succès du Front national non plus. A cela près que l'une et l'autre passent par l'oubli des leçons terribles de l'entre-deux-guerres.
de Jean-Marc Vittori
Les hommes et plus encore les peuples ne peuvent pas vivre sans espoir. Quand la crise s'éternise, quand la sécurité est menacée, quand l'horizon semble bouché, ils aspirent à changer de destin. Ils s'engagent alors dans des routes nouvelles. Parfois, ils trouvent la lumière. Souvent, ils vont de Charybde en Scylla. C'est ce qui s'est passé dans les années 1930. C'est ce qui se passe aujourd'hui en Europe.
La France est aujourd'hui l'exemple le plus frappant de cette terrible amnésie. Le pays va mal. Le chômage continue de monter alors qu'il baisse chez pratiquement tous ses voisins, l'économie a connu depuis un quart de siècle l'une des plus faibles croissances par tête de tous les pays avancés, l'école est très inégalitaire, la société de statuts tourne à la pyramide de castes, avec des intouchables au sommet. La droite comme la gauche ayant échoué à régénérer le pays, l'extrémisme gagne du terrain.
Cette tentation monte presque partout en Europe. Au sud de l'Europe, elle bascule souvent vers la gauche, avec Syriza en Grèce ou Podemos en Espagne. Le Mouvement 5 étoiles en Italie, lui, tire vers l'extrême droite, avec la volonté de fermer les portes et de rester entre soi qui se retrouve dans beaucoup de pays du Nord - AfD en Allemagne, Ukip au Royaume-Uni, Parti pour la liberté aux Pays-Bas, Vrais Finlandais en Finlande, etc. La même volonté de fermeture était apparue dans les années 1930. En France, les dizaines de ligues d'extrême droite n'ont jamais réussi à se fédérer et c'est le Front populaire qui remporta les élections en 1936. Mais il en fut autrement en Allemagne, pays économiquement le plus mal en point de l'époque. Le Parti national-socialiste, qui conquit le pouvoir en 1933, porte un nom qui indique son programme. Il est « national » car il porte une version intégriste du nationalisme, profondément xénophobe - il entend chasser les non-Allemands d'Allemagne puis prend les juifs comme boucs émissaires. Il est « socialiste » car il a un programme social très développé, rejette le capitalisme et prône un dirigisme d'Etat.
Nous n'en sommes pas encore là en France, mais nous n'en sommes plus très loin. Dimanche, plus de 6 millions de Français ont voté pour les candidats Front national aux élections régionales. Or son programme ressemble de plus en plus à celui du Parti national-socialiste. Il est d'abord fondé sur une logique de fermeture et de rejet de l'autre. Il a ensuite une vision économique qui a changé depuis le programme initial de Jean-Marie Le Pen (le libéralisme poujadiste : moins d'impôts, moins de règles, moins de concurrence). Le programme actuel ressemble beaucoup plus à celui des archéo-PS. Dénonciation du grand capital et de la « mondialisation ultralibérale », nationalisations, préservation des fonctionnaires (effectifs et statut), retour à la retraite à 60 ans… Pas étonnant que des électeurs de gauche votent FN. Même si le programme national-socialiste des années 1930 a débouché logiquement sur une forme d'économie très dirigiste, qui ne peut survivre qu'en temps de guerre et qui serait dévastatrice trois quarts de siècle plus tard, dans une société numérique où il faut au contraire libérer les énergies de la base.
Les Français ne sont pas les seuls à oublier les leçons des années 1930. Les Européens abordent aujourd'hui la question des migrants comme si c'était la première fois qu'elle se posait. Or elle était aiguë quand les juifs fuyaient en masse l'Allemagne. A l'initiative du président américain Franklin Roosevelt, les gouvernants du monde entier s'étaient rencontrés à Evian en 1938. Comme le raconte la journaliste Imogen Wall dans un article hallucinant publié sur le site humanitaire Irin, chacun avait une excellente raison de ne rien faire, une raison qui semble étrangement familière. « Nous n'avons pas de problème racial et nous ne voulons pas en importer un », affirmèrent les Australiens. Les Brésiliens acceptaient seulement les baptisés. Les Français craignaient que les nouveaux venus prennent les emplois des Français. Les Britanniques acceptèrent seulement ceux qui acceptaient de devenir domestiques. Les Américains préféraient garder leurs ressources pour leurs pauvres à eux, et redoutaient la présence non de terroristes mais d'espions parmi les migrants - un argument aussi avancé par Paris. Au bout du compte, seule la République dominicaine se déclara prête à accueillir 100.000 réfugiés pour cultiver ses terres. A peine 800 vinrent. Conclusion d'Imogen Wall : « Echouer à traiter un problème massif de réfugiés est une décision qui n'est ni neutre ni sans conséquences. »
D'autres leçons de cette époque à la fois si différente et si semblable paraissent elles aussi lointaines. En matière de change : chaque pays a la tentation de dévaluer sa monnaie dans son coin, alors que les dévaluations unilatérales des années 1930 avaient dévasté la finance internationale et débouché après guerre sur la création d'un régime de change quasi fixes. En matière commerciale : depuis le début de la crise, les pays du G20 ont pris, selon le dernier pointage du réseau Global Trade Alert , 3.581 mesures pour freiner les échanges, alors que la fermeture des frontières à partir de 1930 avait renforcé la spirale dépressive de l'activité. En matière bancaire : les grandes banques avaient été obligées après la crise de 1929 de faire le tri dans leurs activités, alors qu'elles ont été cette fois-ci préservées mais abruties de nouvelles normes. Peut-être aussi en matière monétaire : la banque centrale des Etats-Unis va relever les taux d'intérêt malgré un endettement record du pays, alors que la hausse des taux pratiquée en 1937 avait replongé le pays en récession. La douleur condamne-t-elle les peuples et leurs gouvernants à l'oubli ?
Jean-Marc Vittori
Madame, Monsieur,
Les résultats du vote pour les élections régionales de dimanche dernier ont mis les candidats de gauche et du progrès en grande difficulté. Il sera temps de commenter et de rechercher les responsabilités après le deuxième tour. Force nous est de constater que depuis des mois, le vote des électeurs est formaté par des médias qui s’acharnent à montrer les élus de la République de façon systématiquement négative et à ne jamais prendre en considération le travail qui est fait dans l’intérêt général. C’est une réalité.
Les françaises et les français sont en déficit de citoyenneté et de conscience politique, anesthésiés par les médias et les pseudo-experts qui envahissent nos ondes. Il est clair aussi qu’une grande partie de la population est déçue et est aujourd’hui en déshérence. Ainsi, la moitié des électeurs n’est pas venue voter dimanche et une majorité de ceux qui se sont déplacés ont porté leur vote sur le Front National.
Le front national vous ment en permanence. Un exemple : monsieur Philippot dimanche soir à la télévision annonçait que si vous votiez Front National il ferait beaucoup de choses pour les personnes âgées. Vous devez savoir que la grande région n’a pas de compétence vis-à-vis des personnes âgées.
Par contre, vous devez savoir qu’à plusieurs reprises les responsables du Front National ont annoncé des suppressions de subventions pour des associations culturelles, pour le planning familial, remettant en cause ainsi la grande avancée sociale qu’était la loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse.
Voter Front National, c’est s’assurer du chaos social. La majorité des communes sera empêchée de fonctionner, le pire est à venir. J’en appelle à toutes les électrices et tous les électeurs qui, sur des élections locales, reconnaissent leurs élus de proximité. Vous savez ce que les collectivités locales vous apportent au quotidien. Tout ce que l’on vous met dans la tête à longueur d’année est faux. Les collectivités locales ne sont pas dépensières. Elles investissent pour vous, en permanence. Les budgets de fonctionnement servent à organiser la qualité du vivre-ensemble.
Le Front National à la tête de la grande région demain, nous serons empêchés de continuer à faire vivre les valeurs de la République et à organiser le vivre-ensemble.
Je comprends parfaitement la position de Jean-Pierre Masseret. C’est lui faire un mauvais procès que d’insinuer qu’il jouerait sa carte personnelle. Les donneurs de leçons sont toujours là pour commenter mais jamais pour agir. Jean-Pierre Masseret a décidé de se maintenir par respect pour les électeurs de gauche. D’abord parce que la gauche et la droite, ça n’est pas pareil. Ensuite, le retrait signifierait que pendant 6 ans, nous n’aurions plus d’élus de gauche à la Région. Nous serions donc dans l’impossibilité de résister. Nous devons être représentés à gauche à la Région par des élus qui devront être combattifs à tous les instants pour limiter les conséquences de ce vote désastreux.
Et puis il y a cette abstention massive, de 50% des électeurs. Appelons partout dans nos villes, dans nos villages, dans nos quartiers, à un sursaut de citoyenneté, à un sursaut républicain. Appelons à ne pas être individualiste, appelons à l’intelligence, intelligence en ce sens qu’il faut réapprendre à faire société ensemble.
Je soutiens Jean-Pierre Masseret et j’appelle à voter et à faire voter massivement pour lui et la liste de gauche qu’il conduira dimanche 13 décembre. J’espère un sursaut républicain.
Hervé Féron
Vous ne le savez peut-être pas, mais une publication d’une photo de femme en train d’allaiter ou bien du tableau intitulé « l’Origine du Monde » peut être supprimée, voire même entraîner la désactivation de votre compte Facebook. En revanche, publier des images montrant des combattants de Daech en train de décapiter des prisonniers n’est pas toujours sanctionné !
Sur Facebook, Twitter, Instagram et autres réseaux sociaux, on peut en effet trouver des propos homophobes, racistes, des vidéos ultra-violentes, mais la nudité est totalement bannie. Un tel paradoxe s’explique par une conception de la liberté d’expression très différente en France et dans les pays anglo-saxons (particulièrement aux Etats-Unis).
Mais le vent est en train de tourner, et il se pourrait bien que les acteurs d’Internet changent rapidement de politique à l’encontre des propagateurs de messages de haine et d’apologie du terrorisme. Récemment, le Gouvernement a rencontré les émissaires de Facebook, Twitter, Google, Apple et Microsoft, dans le but de « [cibler] spécifiquement les activités de Daech ». En effet, Internet est l’un des principaux vecteurs de la radicalisation islamiste.
Pour lutter contre la radicalisation sur les réseaux sociaux, les pouvoirs publics et les géants d’Internet doivent coopérer dans les situations d’urgence (on a bien vu l’utilité du « safety check » de Facebook[1] le 13 novembre dernier), mais également à long-terme, afin de favoriser le « contre-discours » face à Daech. Pour cela, il sera notamment plus facile de bloquer l’accès à des contenus appelant à des actes de terrorisme ou en faisant l'apologie, comme le permet la Loi de lutte contre le terrorisme du 13 novembre 2014.
L’Europe n’est pas en reste dans la lutte contre la radicalisation et la propagande terroriste en ligne. Le jeudi 3 décembre, la Commission européenne a réuni des représentants des géants du web et des 28 Etats-membres pour lancer un forum européen en ligne à cet effet.
Pour plus d’informations :
- Gouvernement : Réunion de travail avec les grands acteurs de l’Internet et des réseaux sociaux : http://www.gouvernement.fr/partage/5981-reunion-de-travail-avec-les-grands-acteurs-de-l-internet-et-des-reseaux-sociaux
- Communiqué de presse de la Commission européenne : http://europa.eu/rapid/press-release_IP-15-6243_fr.htm
« Abstention, piège à con », c’est Jean-Paul Sartre qui le disait. La bête continue à avancer sournoisement en rampant puis brutalement elle se redresse.
« Abstention, piège à con », il est terrible de constater que la décision repose aujourd’hui sur le néant.
Hervé Féron avec Najat Vallaud-Belkacem
et la réalisatrice yéménite, Khadija Al-Salami
Intervention d'Hervé Féron en Séance Publique pour les victimes de la répression
de la Commune de Paris
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