Bon, avoir réservé le train de 16h 11 pour une réunion très importante à Paris ce soir, se taper les sempiternels embouteillages dus au plan de circulation débile de la Ville de Nancy, arriver in extremis à la Gare où la Place Thiers me donne toujours de l’exzema, courir sous la pluie, entrer dans la gare et constater que le hall est archi bondé, s’entendre dire « ne courez pas, monsieur le maire, il n’y a pas de trains ! » Apprendre « qu’une panne électrique a bloqué tous les trains jusqu’à nouvel ordre ». Attendre…, puis lire que « suite à une panne générale des installations, la circulation est momentanément interrompue ». Attendre, puis lire que « suite à un dérangement des installations, la circulation est interrompue pour une longue durée »…. Attendre. Subir trois gros fachos qui s’énervent, qui crient « Ah, elle est belle la France ! » et qui s’en prennent aux cheminots tout en s’éloignant (c’est toujours plus facile d’insulter en s’éloignant..) ! Les pauvres cheminots qui sont partout, qui renseignent les gens comme ils peuvent, qui cherchent à leur rendre service avec la meilleure des volontés.
Attendre dans le hall, debout, dans les courants d’air. Entendre les annonces SNCF… la petite musique… « nous rappelons aux voyageurs qu’ils ne doivent pas laisser leurs bagages abandonnés… », puis re-la petite musique… »nous rappelons que la mendicité est interdite dans la gare et aux abords de la gare… » donner deux euros à un SDF… Attendre… une manif sympa d’étudiants fait irruption dans le hall de la gare « non à la sélection dans les facs ! Les cheminots avec nous !… » les pauvres cheminots, ils sont pris à partie à toutes les sauces. Je pense qu’au journal de France3 ce soir, dans leur recherche permanente du sensationnel, ils sont capables d’annoncer que la pluie sur Nancy est de la faute des cheminots…
Attendre. Lire que « suite à un crash informatique de grande envergure, il n’y aura aucun train avant plusieurs heures… » Alors, décider de rentrer chez moi…
Et dire qu’il n’y a même pas un match de foot ce soir à la télé.
Ça, c’est fait.