A l'Assemblée Nationale

Hervé FERON interpelle Ségolène ROYAL sur la question de l'enfouissement des déchets nucléaires

Par une Question Ecrite, Hervé FERON a interpellé Ségolène ROYAL sur l'adoption d’un amendement autorisant l’enfouissement des déchets nucléaires sur le site de Bure, dans le cadre de la Loi Macron. Le Député regrette que cet amendement ait été adopté sans débat public alors qu'il s'agit d'un sujet particulièrement sensible.

Voici l'intégralité de sa Question Ecrite :

M. Hervé Féron attire l’attention de Mme la Ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, sur la problématique de l’enfouissement des déchets nucléaires. Dans le cadre du Projet loi « Croissance, activité et égalité des chances économiques », un amendement a récemment été adopté prévoyant l’enfouissement à 500 mètres de profondeur de quelque 80.000 m3 de déchets nucléaires. Cet enfouissement aura lieu au Centre industriel de stockage géologique (Cigéo), édifice construit sous la supervision de l’Agence nationale pour la gestion de déchets radioactifs (Andra) en 2000 à Bure, dans le département de la Meuse. M. Hervé Féron souhaiterait faire plusieurs remarques au sujet de l’adoption d’un tel amendement. Premièrement, il regrette qu’un sujet d’une telle ampleur, complexe et très clivant, n’ait pas donné lieu à une véritable consultation publique, car le recours du Gouvernement à l’article 49-3 de la Constitution sur le Projet de loi « Macron » a totalement empêché les représentants du peuple d’en débattre à l’Assemblée nationale. Or, la question des déchets nucléaires préoccupe bon nombre de nos concitoyens français, au premier rang desquels ceux de Lorraine et de Champagne-Ardenne, qui se trouvent à proximité du site du Cigéo. En outre, M. Féron attire l’attention de Mme la Ministre sur la possibilité offerte par la Loi du 28 juin 2006 relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs, qui est celle de la « réversibilité ». En effet, bien que la Loi de 2006 ait décidé du stockage des déchets nucléaires, excluant de facto toutes les alternatives, elle laissait la possibilité aux générations futures de récupérer les déchets enfouis au cas où les technologies évoluent, par exemple pour les recycler grâce à une méthode nouvellement inventée. C’est ce que l’on a appelé le principe de réversibilité, à laquelle Mme la Ministre s’est elle-même déclarée favorable dans la presse cette semaine. Or, cette notion reste relativement floue, à tel point que la Loi de 2006 prévoyait que sa définition soit discutée devant le Parlement, ce qui n’a jamais été le cas. Cette année, il était prévu que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) donne son avis sur la notion de réversibilité, ce qui aurait permis de mieux en cerner les contours ; doit-elle rester une possibilité purement virtuelle, ou bien être un véritable droit dont les citoyens pourraient se saisir ? Le Gouvernement aurait pu attendre l’expertise de cet organisme indépendant, compétent sur l’ensemble des questions relatives au nucléaire, avant de faire le choix si catégorique de l’enfouissement. M. Hervé Féron souhaiterait donc connaître les raisons de l’empressement du Gouvernement à procéder à l’enfouissement des déchets nucléaires sur le site meusien, sans même attendre l’expertise de l’ASN. Par ailleurs, il souhaiterait savoir quand le Parlement sera enfin consulté pour définir précisément la notion de réversibilité des décisions en matière nucléaire, comme cela était prévu dans la Loi de 2006.

Non à l’assouplissement des quotas francophones à la radio

Depuis maintenant vingt ans, des quotas ont été mis en place afin d’obliger les radios françaises, publiques et privées, à diffuser au moins 40% de chansons francophones. Sur le principe, j’ai toujours soutenu et défendu le système des quotas, que j’estime bénéfique à tous les points de vue. En effet, grâce à ce mécanisme protecteur de la chanson française, nous avons une création musicale parmi les plus dynamiques au monde. Face à l’hégémonie de l’anglais,  mettre en valeur la langue française dans toute sa richesse et sa diversité reste plus que jamais primordial pour éviter une standardisation de la culture. 

C’est ainsi avec une grande inquiétude que j’ai appris la demande de certaines radios privées de revoir le principe des quotas de diffusion de chansons francophones. Ces radios se plaignent en effet d’un manque d’offre musicale pour justifier leur proposition, alors que ce sont elles qui ne jouent pas le jeu de la diversité en exerçant une véritable concentration de la diffusion. A titre d’exemple, sur l’année 2013, seuls cinquante titres ont représenté la moitié des diffusions des nouveautés francophones en radio, et certaines chansons sont diffusées jusqu’à plusieurs dizaines de fois par jour sur la même antenne.

Or, cette surexposition est néfaste pour la création car elle réduit le nombre d’artistes ayant accès au média radio, qui ne remplit plus son rôle de révélateur de talents. En outre, à force d’entendre les mêmes chansons, les auditeurs en viennent à se lasser d’artistes pourtant talentueux mais véritablement surexposés. J’ai donc proposé à plusieurs reprises que les titres francophones les plus diffusés ne puissent excéder plus de 50% de la diffusion francophone mensuelle des radios, ou encore d’élargir de 40 à 50% les quotas de chansons françaises. Ainsi les nouveaux titres francophones et les artistes émergents pourront-ils également leur place sur les ondes.

J’ai posé une Question Ecrite en ce sens à la Ministre de la Culture, pour l’alerter sur la nécessité de maintenir les quotas francophones à la radio.

Victoire pour les droits culturels !

Malgré le peu de marge de manœuvre qui est laissé aux parlementaires, de temps à autre, nous réussissons à faire adopter des mesures dont nous pouvons être fiers. Ce fut récemment le cas il y a quelques jours à peine avec la reconnaissance au sein de la Loi NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République) de ce qu’on appelle les « droits culturels ».

Ces droits, mentionnés dans plusieurs textes internationaux dont la convention de l’UNESCO sur la diversité culturelle dont nous fêtons les dix ans cette année, incluent notamment le droit à l’éducation, la liberté d’exercer des activités culturelles, ou encore le droit de participer à la vie culturelle et à ses politiques. Jusqu’à aujourd’hui, ils n’avaient jamais été reconnus en droit français.

M’étant battu pour que la culture reste une compétence partagée entre l’Etat et l'ensemble des collectivités territoriales, je me suis aussi engagé en faveur de la reconnaissance des droits culturels. En effet, j’estime indispensable d’impliquer les citoyens dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques culturelles. J’ai donc demandé à la Ministre de la Culture de reconnaître officiellement l’existence de droits culturels (question écrite n°84113).

Je me réjouis donc de l’adoption de l’article 28 A de la Loi NOTRe, qui en reconnaissant l’existence de droits culturels met enfin notre législation en conformité avec les engagements internationaux de la France. Nous donnons à une notion jusque-là sans valeur normative une existence juridique tangible, en donnant aux citoyens un véritable droit de regard en matière culturelle.

Le Projet de loi « Liberté de création, architecture et patrimoine », pour lequel je viens d’être nommé porte-parole du groupe socialiste (sur la partie « Création »), sera, je l’espère, l’occasion d’approfondir le débat sur les droits culturels. 

La Ministre de l'éducation nationale interrogée sur la précarité étudiante

Hervé FERON interroge par une Question Ecrite la Ministre de l'éducation nationale sur la précarité étudiante. Retrouvez-la ci-dessous dans son intégralité :

M. Hervé Féron attire l’attention de Mme la Ministre de l’Education Nationale, l’Enseignement supérieur et de la Recherche sur la problématique de la précarité étudiante. Récemment, le réseau d’agences immobilières Century 21 a publié la nouvelle édition de son guide du logement étudiant, qui fournit des indications relatives aux loyers de ces logements. Si dans quelques villes les prix des logements stagnent, voire sont en baisse, dans plusieurs autres au contraire, ils augmentent ; c’est notamment le cas à Paris, La Rochelle ou encore Montreuil. Ainsi, d’après le président de la Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE), le prix du logement étudiant représenterait 55% du budget total d’un élève. En faisant ce constat, les étudiants sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les logements proposés par le CROUS ; néanmoins, seuls 10% d’entre eux parviennent à y accéder. Quant au parc des logements sociaux, il reste peu accessible puisque les jeunes couples, jeunes actifs et retraités sont également demandeurs. Les dépenses conséquentes liées au logement étudiant amènent logiquement à réfléchir au problème de la précarité croissante de cette population. L’une des manifestations visibles liées à ce problème consiste en la multiplication dans les campus des antennes du Secours populaire, qui ont pour but de leur venir en aide. Si le système des bourses sur critères sociaux et d’autres aides telles que les Aides Personnalisées au Logement (APL) existent, elles sont quasiment toujours conditionnées aux revenus des parents. Ainsi, beaucoup d’étudiants se voient refuser ces aides pour cause de revenus parentaux trop élevés, alors même que le dépassement de seuil n’est souvent qu’infime. Les étudiants ne pouvant avoir accès à ces aides multiplient alors les petits emplois en plus de leurs études, y consacrant également leurs vacances. Un autre phénomène révélateur de cette précarité est la négligence constatée chez les étudiants vis-à-vis de leur propre santé. En effet, d’après une étude de la Société Mutualiste des Etudiants de la Régions Parisienne (SMEREP),  49% d’entre eux ont recours à l’automédication. Face à ces constats inquiétants, M. Hervé Féron souhaite savoir quelles sont les mesures qui pourraient être mises en œuvre par le Gouvernement afin de résoudre le grave problème de la précarité étudiante.

Focus sur deux nouvelles Questions Ecrites posées par Hervé FERON

Par deux Questions Ecrites que vous pouvez retrouver dans leur intégralité ci-dessous, Hervé FERON interroge le Premier ministre sur le bilan du plan "priorité jeunesse", trois ans après sa mise en place et le Ministre de l'Intérieur sur la situation des personnes étrangères en situation d'enfermement dans les Centres et Locaux de Rétention Administrative (CRA et LRA).

  1. Le bilan du plan « priorité jeunesse », trois ans après

Monsieur Hervé Féron attire l’attention de M. le Premier Ministre sur les conditions de vie des jeunes aujourd’hui. Réuni le 3 juillet dernier, le troisième Comité interministériel de la jeunesse a été l’occasion de revenir sur l’ensemble des mesures mises en place depuis le début du quinquennat de François Hollande pour faciliter la vie des jeunes à tous les niveaux.  Nouveaux échelons de bourses étudiantes, développement du service civique, mise en place de la garantie jeunes, accès pour un million de jeunes à la future prime d’activité, droit au retour à la formation jusqu’à 25 ans, gel du montant des droits inscriptions à la rentrée universitaire 2016… Les mesures sont nombreuses, et prouvent que depuis trois ans, la jeunesse est l’une des priorités du Gouvernement. Malgré tout, la situation de cette population ne s’améliore guère, et l’engagement phare de François Hollande pendant sa campagne pour que « les jeunes vivent mieux en 2017 qu’en 2012 » est encore loin d’être tenu. Le Premier Ministre l’a reconnu lui-même le 3 juillet dernier : « beaucoup reste à faire ». Les organisations de la plateforme « Big Bang », composée d’organisations de jeunes, d’éducation populaire et d’insertion, dressent en effet un triste bilan de la situation des jeunes : à l’heure actuelle, 23% d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté en France. Parmi les 18 – 34 ans résidant toujours chez leurs parents, 50% ont un emploi précaire, contre 36 % en moyenne dans l’Union européenne. Entre 1,5 et 1,9 million de jeunes sont ce qu’on appelle des « NEET », c’est-à-dire qu’ils ne sont ni en emploi, ni en formation, ni scolarisés en France ; 140 000 jeunes sortent d’ailleurs du système scolaire chaque année sans diplôme. Les jeunes consacrent 18,7 % de leurs ressources à se loger, contre 10 % pour l’ensemble de la population. Pour sortir de cette situation catastrophique pour beaucoup de jeunes, de plus en plus nombreux à voir leurs conditions de vie se dégrader, la plateforme « Big Bang » formule plusieurs propositions. En particulier, elle demande la mise en place d’une politique publique transversale et coordonnée en faveur de la jeunesse, plutôt qu’un  empilement de dispositifs, ciblés sur l’âge ou encore le lieu d’habitation, « jamais sur les parcours ». Ce constat est partagé par le Conseil économique, social et environnemental, qui publiait en mars 2015 un rapport dont certaines propositions retiennent particulièrement l’attention. Le CESE préconisait ainsi de faire en sorte que  la garantie jeunes, mise en place en 2013 et qui a depuis fait ses preuves (48 % des jeunes qui en ont bénéficié ont trouvé un emploi après un an !) ne soit plus un dispositif spécifique, mais un véritable droit. Une autre proposition consistait à simplifier l’accès à la Couverture Maladie Universelle - Complémentaire (CMU-C) et à l’Aide au paiement d'une Complémentaire Santé (ACS) pour cette population, car aujourd’hui près de 30 % des jeunes déclarent renoncer à des soins pour des raisons financières. M. Hervé Féron, qui juge ces propositions très pertinentes, souhaiterait connaître l’avis de M. le Premier Ministre à leur sujet. Plus largement, il voudrait savoir quelles sont les pistes du Gouvernement pour faire du plan priorité jeunesse un véritable projet de société, ambitieux et transversal, dans lequel la totalité des jeunes pourraient s’inscrire.

2.      La situation dans les Centres et Locaux de Rétention Administrative (CRA et LRA)

M. Hervé Féron attire l’attention de M. le Ministre de l’Intérieur sur les étrangers en situation d’enfermement dans les Centres et Locaux de Rétention Administrative (CRA et LRA). Lors de la campagne présidentielle de 2012 et à travers une lettre envoyée à France Terre d’Asile, M. le Président de la République avait fait la promesse que la « rétention [redeviendrait] l’exception et non la norme ». Cet engagement avait été pris en réponse à la promulgation de la Loi Besson de 2011 et à la croissance conséquente du nombre de placements dans les CRA et LRA. Malgré cela, la France demeure aujourd’hui le malheureux champion d’Europe de l’enfermement des migrants, loin devant l’Allemagne, l’Espagne ou le Royaume-Uni. En outre, cette pratique reste en constante augmentation. Ainsi, en 2014, son utilisation a été accrue de plus de 9% sur l’ensemble du territoire, et de plus de 22% en Outre-mer.  Du fait de cette massification, les conditions de rétention ont empiré et les migrants éprouvent de plus en plus de difficultés à accéder aux droits qui leur sont pourtant légitimes. A titre d’exemple, à Mayotte, trois-quarts des migrants illégaux ne bénéficient pas d’un contrôle juridictionnel lors de leur détention. De manière encore plus choquante, et ce malgré la condamnation de 2012 de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, l’enfermement des mineurs dans les centres de rétention est toujours pratiqué et il est même en augmentation par rapport à l’année dernière. Ainsi, en 2014, 5 692 mineurs ont été enfermés, de manière totalement illégale, dont 5 582 à Mayotte. L’on s’aperçoit ainsi de l’urgence de la situation dans les Outremers et particulièrement à Mayotte, même s’il ne faut pas oublier que 110 mineurs ont été illégalement placés dans les centres métropolitains. Enfin, le rapport de 2014 des cinq associations intervenant dans les CRA et LRA dénonce une utilisation abusive et détournée de de ces centres. En effet, le placement est aujourd’hui utilisé par les préfectures comme outil de dispersion des migrants suite au démantèlement d’un camp illégal. Face à une telle massification, à la dégradation des conditions de détention et au recours abusif à l’enfermement dans les CRA et LRA, M. Hervé Féron souhaiterait savoir si des mesures correctives sont prévues par le Gouvernement, et si celles-ci ne pourraient pas trouver leur place au sein du Projet de Loi relatif au droit des étrangers.

 

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