Hervé FERON

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Dans l'hebdomadaire éponyme de son synonyme.


Dans le journal hebdomadaire éponyme de son synonyme... est paru la semaine dernière (zut, je l'ai dit !) un article concernant les prétendants (ou les prétendus) aux fonctions de président(e) de la Métropole du Grand Nancy...
Étonnant ? Je me demande à quoi peut bien servir une telle double page sinon à flatter l'ego de ceux qui lisent ce journal pour s'y retrouver...
Une chose est sûre c'est qu'il ne flatte pas mon ego à moi, ce n'est pas grave du tout. Je suis plutôt satisfait qu'il y soit reconnu ma capacité à proposer, j'aurais apprécié que mes cahiers de l'été fort documentés soient repris au moins en petite partie dans la presse. Car j'ai la grande prétention de penser que je suis seul pour l'instant à proposer de redresser l'état de la Métropole et de rompre définitivement avec cette situation de République bananière, sur la base de propositions concrètes et constructives.

Je commente juste cet article parce que je pense qu'il ne fait pas avancer les choses.

D'abord, ça suppute sec... Il n'est pas du tout évident que toutes les personnes passées en revue postulent à cette fonction. Ensuite, il me semble évident que certains de ces élus ne seront plus là après le mois de mars...
Enfin, la bonne question est-elle vraiment de savoir qui intrigue le mieux ? Qui aura le plus d'alliances ? Voire qui magouille le plus ? Car, il faut bien le dire, on se sortira du "Grand mandat de la magouille et des petits arrangements entre amis" et la plupart des personnes énumérées et plus ou moins flattées dans cet article, ont été des complices assidus de la méthode Rossinot et de ses agissements.
On peut se poser aussi la question de la compétence. Qui parmi ces élus est capable de lire un budget d'une Commune et de vous l'expliquer et plus encore, qui est capable de lire le budget du Grand Nancy sans faire appel a ses technocrates ? Je propose qu'on les mette tous autour d'une table et que l'on fasse un quiz... Chiche ! On ne sera plus nombreux à la fin !

Je pense juste que la bonne question serait de savoir qui serait le plus à même de gérer la Métropole du Grand Nancy, de la Présider, de chercher à retrouver les équilibres sur le plan financier, sur le plan de la démocratie et dans le respect des mandats et de la confiance que les électeurs accordent aux Maires.

Une chose est sûre, c'est qu'un certain nombre de ces élus est d'emblée éliminé, si on se réfère à ce que la majorité des Maires actuels souhaitent : ils disent non à la Commune Nouvelle, ils ne veulent pas d'un Président qui soit un élu de Nancy. Et de plus, tout élu sensé convient du fait que le prochain Président de la Métropole devra avoir été Maire d'une Commune avant, c'est à dire qu'il devra savoir ce que c'est que de mettre les mains dans le cambouis... C'est toujours plus utile que de savoir manier le verbe et les arcanes dans les salons trop dorés pour être au net.

Enorme ! Regardez jusqu'au bout

Rafraichissant...


Hier soir, j'étais à Charleroi en Belgique pour voir un très beau spectacle d'après Federico Garcia Lorca dans lequel on parle de liberté, de culture, de droits des femmes... je suis rentré à 3 heures ce matin à Tomblaine. 
À 7 heures, je prenais le train pour Paris, direction le CNV (Centre national de la chanson, des variétés et du jazz). Je siège au Conseil d'Administration au nom de l'association des Maires de France.
Le CNV va devenir CNM (Centre National de la Musique) au 1er janvier 2020 et d'énormes inquiétudes subsistent tant il y a des incertitudes pour les personnels et leurs conditions de travail, pour les moyens alloués au spectacle vivant ou encore pour la gouvernance de cette nouvelle instance dont on sait déjà que l'État sera majoritaire dans le CA...
On est sur un véritable cas d'école pour démontrer, si cela était encore nécessaire, que les députés dans notre pays ne pèsent rien du tout, sur quelque réforme que ce soit, par rapport aux technocrates omniprésents de Bercy... et, de plus, dans ce domaine spécifique de la culture, du spectacle vivant, des musiques actuelles, y a-t-il encore des députés qui y connaissent quelque chose ? Ou qui s'intéressent à ces sujets pourtant essentiels au niveau de la Culture, de la qualité de vie, mais aussi au niveau de l'économie et de l'emploi...
Sorti de ce moment un peu angoissant, je prends le métro et dans le métro j'entends deux petites filles discuter. L'une (genre 9 ans)  dit à l'autre "tu vois, moi, dans la vie (on croirait qu'elle a 60 ans), j'ai toujours chanté..."
Ouah ! Ça vous réconcilie avec le monde. Rafraichissant, non ?

Federico Garcia Lorca visité par les Baladins du Miroir.

J'ai vu un très, très beau spectacle hier soir à Charleroi en Belgique, sous le magnifique chapiteau des Baladins du Miroir. "Désir, terre et sang" d'après Federico Garcia Lorca.
Ce n'est pas un hasard si les Baladins du Miroir sont la plus importante Compagnie de théâtre itinérant en Belgique, alors que F. Garcia Lorca, lui, avait créé la première troupe de théâtre itinérant en Espagne "la Baraka"...
Un spectacle esthétique, tonique et militant, tout en modernité. Avec l'Infini Théâtre, à la croisée des talents, celui de Dominique Sarron qui a mis en scène et celui des Baladins du Miroir, c'est une fresque belle, virevoltante, bouleversante, le texte pourrait avoir été écrit ce matin tant il reste terriblement d'actualité.

À Federico, poète assassiné et à tous ceux qui ont perdu la vie, parce qu'ils voulaient l'inventer !

 

Nancy : une troisième voie nécessaire ?

 

La presse locale a beaucoup communiqué sur deux candidats seulement, avant même qu'ils ne se soient déclarés eux-mêmes, aux élections municipales de Nancy.
Dans un de mes articles de mes "cahiers de l'été" que vous avez été nombreux à suivre et à liker, je disais la grande crainte que nous devons avoir, étant donné le système d'organisation du pouvoir sur la Métropole. Ce même système, qui a servi Rossinot pendant des décennies, donne tant de poids à la majorité de la Ville Centre, par le nombre d'élus qui lui est réservé à la Métropole que cette élection municipale de Nancy nous concerne tous.
D'autant plus que l'Est Républicain commence à donner la parole à F. Werner, le gendre de Rossinot, co-responsable des politiques catastrophiques engagées sur le Grand Nancy et qui tardivement se démarque un peu sur la question du tram... Il a compris qu'il risque d'avoir chaud aux fesses aux municipales de Villers. Il dit aussi ce que j'ai écrit dans mes cahiers de l'été et ce que je dis depuis longtemps, mais qui n'a jamais été repris par la presse... A savoir qu'il n'est pas souhaitable que le prochain Président du Grand Nancy soit un élu nancéien. Et là-dessus, on est bien d'accord.

La question du prochain Maire de Nancy est donc de toute manières essentielle et aura des conséquences sur la vie de toute la Métropole. 
Or, si les deux candidats annoncés se ressemblent trop dans leurs parcours ils font touts les deux "campagne molle". 

Après n'avoir pas été très entreprenants pendant tout le mandat, ni dans leurs responsabilités, ni face à Rossinot, ils tentent de prendre des positions, qu'on aurait aimé leur entendre tenir durant toutes ces années et ils ne rallient pas les foules...

Laurent Hénart a donc fait alliance avec La République en Marche, cette annonce a fait flop, tant ce n'est pas un scoop. Ça sent la stratégie politicarde, pour ne pas dire la magouille et en tous les cas, c'est carrément ce qu'on peut qualifier de "politique de vieux". L'idéologie est la même, les résultats sur le terrain (ou plutôt "les dégâts") sont similaires. Les élus LREM ont été élus par défaut et cela ne devrait pas ramener beaucoup de voix à Hénart. Peut-être même, étant donné l'exceptionnelle cote de popularité de Macron (lol), est-ce que cette alliance d'opportunisme, va-t-elle lui faire perdre du terrain...
Il travaille à l'insu des électeurs à son projet de Commune Nouvelle pour mieux dissoudre les 19 autres Communes de la Métropole, il signe des Permis de Construire, en méprisant le fait qu'ils sont remis en cause et attaqués en justice par des citoyens (démolition de la piscine Nancy-Thermal, la tour "Emblème" face à l'Excelsior,nouvelle tour Thiers, l'ancienne église du noviciat des Jésuites, rue ST Dizier...) 
Il a trouvé un argument : il a compté les arbres nouveaux plantés depuis le début de son mandat (il faut avoir le temps ! Et surtout il faut avoir besoin de se justifier !), alors même qu'avec Rossinot, il a enlaidi et étouffé irréversiblement Nancy. Il ne suffit pas de planter des arbres quand on les noie dans du béton et de l'asphalte, depuis "Entre Meurthe et Canal" jusqu'à "Nancy Grand Coeur", cette Ville a été massacrée. Il ne pourrait y avoir plus triste bilan.

L'autre candidat Mathieu Klein, malheureusement ne se démarque pas beaucoup de son adversaire. Lui, a été Macron-compatible, c'est vous dire ! Il parait qu'il se murmure, qu'on m'a dit qu'on l'aurait approché pour être Ministre ? C'est déjà risible dans la façon de l'annoncer, mais ce qui est consternant, c'est qu'à aucun moment il n'a expliqué qu'il "aurait décliné" parce qu'en désaccord avec la politique de Macron...
Trop loin du peuple et des petites gens, c'est le problème des élus qui n'ont jamais été dans la proximité. Résultat, les prises de position et les beaux discours tardifs n'effacent pas des années de silence face à Rossinot et surtout une gestion du Conseil Départemental discutable et discutée. L'article ci-dessous concernant la Prévention Spécialisée en est un triste exemple. L'abandon du soutien aux Communes, l'absence et le vide en ce qui concerne la Politique de la Ville (sauf dans la Commune du Vice-Président qui en a la délégation...), des assistantes sociales, en sous effectifs, qui ne servent plus qu'à orienter les gens vers les CCAS (l'assistante sociale vous dit "je vous propose de verser une aide alimentaire d'urgence, car si je dois solliciter la ligne budgétaire du Département, il faut 3 semaines pour obtenir une réponse" !), la suppression de "Pass'Sport et Culture"... Franchement, aujourd'hui à quoi sert le Conseil Départemental, eu égard à ce qu'il coûte, si ce n'est organiser des conférences sur le territoires ?
Je sais, je vais encore me faire flinguer, blacklister, condamner. C'est comme ça que cela fonctionne dans le le microcosme du Grand Nancy (à gauche comme à droite), mais je ne fais que dire des choses vraies, factuelles, je ne fais que dire haut et fort ce que des milliers de gens pensent et disent. Je vais prendre des coups, alors que je n'espère qu'une chose, c'est que l'on revienne à la Raison et que l'on sorte des petits calculs politiques, mais ce qui me rend fort, ce sont tous les témoignages de sympathie et d'encouragement qui me sont adressés spontanément sur les réseaux sociaux ou même tous les jours dans ma ville, dans les différentes manifestations, dans la rue.

Je rêve de retrouver des politiques de progrès sur ce département et cette Métropole, je rêve d'un candidat qui se démarque des méthodes de Macron et de Rossinot. Les gens n'en peuvent plus, ils espèrent une autre proposition. 
Alors... Y aura-t-il un sursaut à gauche ? Ou bien y aura-t-il un(e) autre candidat(e) qui va sortir du chapeau ?

Avec Macron, le pire est toujours à venir.

Tous les observateurs, y compris les plus réactionnaires s'entendent aujourd'hui pour constater que Macron aura fait d'énormes cadeaux aux très riches, et aura accablé les classes dites moyennes et les plus pauvres.
Les plus touchés sont les retraités et les jeunes.

Nous, les Maires, sommes témoins des grandes difficultés que vivent nos concitoyens, mais cela ne suffit pas à ce gouvernement, il en rajoute toujours. 
Les Maires sont toujours plus contraints et fliqués, par les services de l'Etat, alors que dans le même temps, l'Etat, mais aussi les technocraties mises en place, que ce soit la Métropole, Le Conseil Régional, le Conseil Départemental... abandonnent les Communes en termes d'aides, de dotations, de subventions. 
Ces soit disant partenaires n'assument même plus une grande partie de leurs domaines de compétences et ce sont ainsi sans cesse des transferts de charges et baisses de moyens sur le dos des Maires, seuls élus de proximité, qui ne peuvent se résoudre à abandonner les plus fragiles. 
La discussion actuelle sur le Projet de Loi de Finances augure d'une pressurisation des Communes par le budget, dont le fossoyeur cynique, n'est autre qu'Olivier Dussopt  ministre devenu macronien, après avoir trahi les siens et fait longtemps croire qu'il était socialiste... (tiens, tiens, ça ne vous rappelle rien ? Les macroneux de la dernière heure, ou même les macron-compatibles ? On a malheureusement les mêmes à la maison).

Le constat est terrible.
Quant à l'Etat, les "services de l'Etat", on pourrait penser qu'ils sont "au service du Peuple" ou encore qu'ils sont "au service de l'Etat"... l'erreur serait qu'ils se compromettent et qu'ils ne soient plus qu'au service d'un pouvoir en place, élu par défaut, assis sur une illégitimité permanente.

Hélas, trois fois hélas, en Meurthe et Moselle, la casse continue. Si vous n'êtes pas un Maire docile, si vous déplaisez au pouvoir en place et à ses serviteurs, vous ne serez pas éligible aux aides à l'investissement, même si c'est une école que vous construisez...
En Meurthe et Moselle on fait du zèle. Le 9 octobre, Pôle Emploi a informé mes services par téléphone (forcément, la Préfecture ne va pas s'en vanter et en faire publicité, ce genre de décision est tellement honteuse) que nous ne pourrons plus embaucher en CEC (Contrat Emploi Compétences) à partir du 18 novembre 2019 !!! Et qu'entre ce jour et le 18/11, les CEC accordés seraient réduits à une durée de 10 mois au lieu de 12.
Vous savez ce que c'est que ces CEC, contrats aidés ? Ce sont les contrats des pauvres, plus précaires que n'importe quel autre contrat. Mais les Communes ont besoin de ce levier pour aider les plus en difficultés à retrouver progressivement un emploi. C'est plus que scandaleux, c'est odieux, cela me donne la nausée. C'est encore une fois la double peine : baisse de moyens pour les Communes et absence de solutions pour les mendieurs d'emploi.

Pepone !

Pepone !

Il y a 3 ans, j'avais commencé la rédaction d'un (long) livre dans lequel je raconte de très nombreuses rencontres
faites dans ma vie avec de belles personnes qui m'ont fait grandir. Ce livre est toujours en gestation, je le terminerai
certainement un jour... Il y avait un paragraphe qui évoquait Pepone, inspiré d'un texte autobiographique que 
Pepone m'avait confié. Je vous le fais partager...

Je ne peux pas refermer la page football sans vous parler d'un "personnage" atypique, exceptionnel 
de par son histoire personnelle, mais surtout de par sa faconde et sa générosité.
Isaac Niego, né en 1929 à Paris. On l'appelle Pépone...

Depuis plus de trente ans, il est le charismatique président du Jarville-Jeunes-Football-Club, petit club 
mais très performant dans un quartier populaire, délaissé, pour ne pas dire oublié par les politiques locaux.
Et ce charisme, cette force d'agir, Pépone les a puisés dans son histoire douloureuse, hors du commun.

 Pepone n'a quasiment pas connu son père Moïse Niego, communiste, parti combattre les franquistes en 
Espagne et qui avait abandonné sa famille.
Ses grands-parents turcs et juifs avaient quitté la Turquie en 1870. Arrivé à Marseille à l’âge de quatre ans, 
Isaac habite avec sa mère, son frère et ses deux sœurs, dans une pièce unique de 16m², dans l'appartement 
de ses grands-parents. A la mort de sa mère, il est logé dans la cave, il doit voler pour manger, puis il est placé 
en centre de redressement. Pendant la guerre, il échappe à des rafles, mais, sous ses yeux, ses cousins qui ne 
sont que des enfants  sont emmenés pour Dachau. Il se trouve en situation d'être fusillé par les allemands, 
il s'en sort. Il est emmené en camion pour être déporté, et là encore, il parvient à s'évader...
Juif, il se fait baptiser catholique pour ne pas être arrêté par les nazis.

Au lendemain de la guerre, il a 16 ans, à Marseille, il dort dans la rue, il vit de petits boulots, et d'expédients. 
Il ne choisit pas vraiment, devient un voyou et fréquente forcément la pègre marseillaise. Se succèdent alors 
les mauvais coups, les braquages, les règlements de comptes...

Jusqu'au jour où il est condamné à 10 ans de prison pour braquage et attaque à main armée : Les Baumettes, 
Fresnes, Ecrouves, puis Clairvaux à 23 ans !

Des mois à l'isolement, des conditions de détention immondes.
C'est le hasard qui conduit Isaac Niego à sa sortie de Clairvaux en centre de semi-liberté à Nancy en 1961.
Il entre en usine et décide de tourner définitivement la page avec son passé de voyou. Mais ce n’est pas si simple. 
Il a payé, largement payé. Son existence n'a été que douleur, mais sa nouvelle vie ne sera pas facile pour autant, 
les "bien-pensants" ne lui pardonnent pas, il subit au quotidien, leur jugement, la rumeur, les mesquineries... 

Mais il est fort, décidé et fier. Il se bat, rencontre sa future épouse, qui deviendra pour lui une formidable 
motivation, il fait un autre choix de vie.

Isaac Niego a toujours été altruiste, solidaire envers les plus fragiles. Il s'investit dans des associations, il aide 
ceux qui sont en difficultés et consacre désormais sa vie aux autres. Avec son épouse, ils deviennent famille 
d'accueil, ils adoptent même une petite fille. 

Et puis, dans cette ville, Jarville, en banlieue de Nancy, il y a un quartier populaire "la Cali", avec un club de 
football, qui a plutôt mauvaise réputation à l'époque.
Isaac Niego, le foot, c'est toute sa vie, il y a toujours joué, et puis... il est marseillais. 
Il rencontre Alain Rigole, excellent entraîneur de Jarville-Jeunes et éducateur, qui partage au moins trois choses 
avec lui : la passion pour le foot, l'intérêt pour les jeunes de ce quartier et puis, ils sont originaires de Marseille 
tous les deux.

Celui que tout le monde appelle désormais Pépone se consacre pleinement à ce club, il se sert de ce qu'il a 
appris, des erreurs qu'il a commises, pour apporter son expérience aux jeunes. Et tout cela avec une sorte de 
folklore local. Ici, tout le monde connaît Pépone et tout le monde le respecte. 

Pourquoi le surnomme-t-on comme ça ? Il est vrai que physiquement, il fait penser (avec sa moustache) à Pépone 
de "Don Camillo", mais son accent de Marseille et sa gouaille rappellent aussi souvent Michel Galabru, il est 
pittoresque, facilement jovial, mais aussi vite emporté par une colère passionnelle. 
Un jour, il s'adressait à des petits enfants, en parlant "normalement" (normalement selon Pépone !). Pour les 
rassurer, je me suis senti obligé de préciser "vous savez les enfants, il parle fort, mais il est très gentil !"

Pepone est une forte personnalité ciselée par les coups et les blessures d'une vie de misère, dont il a su extraire 
les leçons. Écorché vif, jamais méchant. 
Il continue à déranger les "notables établis", mais il a tant apporté à son club, à ce quartier, à ces jeunes, il est 
indispensable.

Pepone dit "pour moi, le football, c'est la convivialité, la famille et aussi l'éducation pour la jeunesse".

Ce club qui avait mauvaise réputation, il en a fait aux côtés d'Alain Rigole, un exemple.
Petit club amateur, il a su former des jeunes qui, pour certains,  sont devenus de bons professionnels 
et dont ont pu profiter ensuite certains grands clubs. Jarville-Jeunes a évolué plusieurs années en CFA2 
(Championnat de France Amateur) avec de petits moyens, réalisant souvent des exploits. En 2007 le club 
atteint les 16ièmes de finale de la Coupe de France ! En 2011, il bat Dijon, équipe de Ligue 2 et se qualifie 
pour les 32ièmes de finale pour jouer contre Sochaux, club de ligue 1 ! Ce nouvel exploit valut aux jeunes 
de Jarville de jouer ce match au stade Marcel Picot, habituellement réservé aux professionnels. Quelle 
fierté pour Pepone !

Mais cette fierté est aussi collective, une identité à partager, et Pepone en est le guide, la mascotte.
Beaucoup de petits dirigeants sportifs sont admirables et méritent d'être mis à l'honneur, mais si j'ai 
souhaité vous parler de Pepone, c'est parce que son parcours est inouï.

Pour moi, c'est une belle rencontre, c'est pourquoi, nous sommes amis. Avec son accent savoureux de 
Marseille, un jour s'adressant à moi, il me dit : "tu sais, fils, il y a des médisants, des donneurs de leçons,
mais quand je me regarde dans la glace, moi, je me trouve beau !"

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