Hervé FERON

Blog


Acte 2 : l'appel du 22 janvier 2019.

Monsieur le Président,

Je suis le Maire de Tomblaine en Meurthe et Moselle et j'ai décidé de refuser d'organiser ce que vous appelez "le grand débat". Plus encore, j'appelle solennellement mes collègues Maires, qui partageront mon avis, partout en France à refuser de l'organiser.
Le grand respect que j'ai pour la fonction présidentielle et pour la République m'amène à croire aujourd'hui à un nécessaire devoir de désobéissance républicaine.
Oh bien sûr, si on me demande les clés pour organiser ce débat dans une salle municipale, je les mettrai à disposition, pour que la discussion puisse avoir lieu, mais je ne participerai pas à cette mascarade et je m'en explique.
Je pense que vous bernez, une fois de plus les français et il serait tout à l'honneur des Maires de France de ne pas s'en rendre complices malgré eux.
C'est l'histoire d'un pyromane qui a mis le feu aux poudres et qui soudain fait appel aux Maires comme pompiers de service !

Vous le savez, nous sommes contre les violences, toutes les formes de violences et nous les condamnons, mais force m'est de constater que la première violence est la violence d'Etat que vous avez structurée par vos mots et par vos actes dès votre arrivée à l'Elysée et qui chaque fois n'ont d'autres buts que de diviser les français pour mieux asseoir votre règne.
Remise en cause de l'ISF = violence.
Augmentation de la CSG sur les retraites = violence.
Baisse des APL = violence.
Le statut, le salaire, le train de vie de votre épouse = violence.
L'affaire interminable Benalla = violence.
Toutes vos petites phrases :
- le meilleur moyen de se payer un costard, c'est de travailler...
- une gare, c'est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien...
- je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes...
- Certains, au lieu de foutre le bordel, feraient mieux d'aller regarder s'il ne peuvent pas avoir des postes là-bas...
- Je traverse la rue et je vous en trouve du travail...
- et j'en passe, les gaulois réfractaires au changement, qui coûtent un pognon dingue, pour beaucoup illettrés, dont certains déconnent...
Mais comme disait Brassens "il y a peu de chance qu'on détrône le roi de ces gens-là !"
Monsieur le Président, croyez-vous sincèrement que, tant sur le fond que sur la forme, ces propos soient dignes de votre fonction ?
C'est toute cette violence qui légitime aujourd'hui mon irrévérence, ce que je dis est factuel, il n'y a pas outrage et parce que je veux rester un homme libre, je réclame le droit à l'impertinence.
Et puis la violence, c'est l'Etat qui tire sur le Peuple, les blindés, qui pour certains utilisent des liquides incapacitants à la dangerosité extrême, les armes semi-létales, le LBD utilisé à bout portant, les gaz lacrymogènes, toutes ces armes utilisées par des policiers insuffisamment formés, souvent eux-mêmes travailleurs pauvres, souvent sympathisants de la cause des gilets jaunes. Vous leur avez donné cyniquement l'ordre de tirer sur le Peuple ! Des morts, une centaine de blessés graves, parmi les manifestants non violents, certains ont perdu un œil, sont mutilés à vie, d'autres ont des fractures, un journaliste qui portait secours à un blessé, des retraités, des femmes brûlées par le gaz...
C'est indigne de votre fonction, c'est inacceptable, tout cela doit cesser immédiatement ! Les Maires, dernier maillon entre les français et la République ne doivent plus tolérer cela !

Ces Maires, vous les méprisez depuis toujours. Vous refusez de répondre à leur invitation à leur Congrès National, vous continuez à leur baisser leur dotations tout en affirmant le contraire. Par exemple, Monsieur le Président, pouvez-vous me confirmer que l'enveloppe de la Dotation de Soutien à l'Initiative Locale, Dotation destinée à aider les Communes à investir et ainsi faire travailler les petites entreprises locales, baissera encore de 45 millions en 2019 ? Elle sera de 570 millions, alors qu'elle était de 615 millions en 2018...
Ces Maires qui sont privés des moyens d'agir et de leurs domaines de compétences confisqués par les Barons locaux, Présidents des Métropoles et des supra-intercommunalités, vous leur demandez aujourd'hui d'organiser votre débat ? Mais de quel débat s'agit-il ?
Vous avez ignoré les gilets jaunes et leurs revendications qui sont un autre mode de gouvernance pour plus de démocratie et moins de privilèges et surtout une amélioration immédiate du pouvoir d'achat.
Et chaque samedi, vous les comptez, en espérant que le mouvement va s'essouffler... Mais vous ignorez aussi les millions de français majoritaires dans ce pays qui soutiennent la cause de ces gilets jaunes et qui sont gilets jaunes dans l'âme.
Alors vous avez écrit une lettre, elle n'est en rien une réponse à ce que vous appelez la crise des gilets jaunes, parce que vous ne voulez par connaitre et reconnaître ce qui est "la colère du Peuple".
Vous aviez organisé votre campagne pour la présidentielle, comme dans le monde de la finance on fomente une OPA. Et voilà que vous recommencez avec cette grande campagne de communication.
Le pyromane crée alors un écran de fumée : qu'i appelle "le grand débat" !
Cette lettre est une nouvelle impolitesse républicaine. Faites de questions fermées, ou à choix multiples, mais induits, elle ne fait que suggérer, inciter, préparer à ce qui n'est rien d'autre que votre programme de campagne pour les Européennes. Programme que vous financez-là avec l'argent public, Monsieur le Président, alors que vous avez le devoir de montrer l'exemple !
Dans cette lettre vous opposez les travailleurs actifs aux retraités, vous stigmatisez les manifestants en créant des amalgames, vous écrivez clairement que de toute façon vous ne reviendrez pas sur les mesures que vous avez prises (à quoi sert alors de proposer un débat ? C'est "circulez, y a rien à voir !)...

Pendant ce temps-là, nous les Maires, nous tentons sept jours sur sept de secourir les gens, de garantir la cohésion sociale, nous attribuons des aides alimentaires d'urgence, nous pallions aux carences de l'état, nous créons du lien social, nous luttons contre la pauvreté, contre l'isolement. Dans votre pays, monsieur le Président, il arrive que l'on meurt aux urgences, les hôpitaux manquent de moyens, les personnes handicapées ne sont pas respectées, les chômeurs, les retraités, les travailleurs pauvres sont légions et n'ont pas de quoi vivre décemment. Dans nos villes, dans nos villages, dans nos quartiers, nous les Maires, nous en sommes témoins. Mais vous, vous ignorez cela, monsieur le Président.

Alors vous avez lancé votre Grand Débat par plusieurs shows que vous avez voulu médiatisés. Avec des Maires triés sur le volet par vos Préfets, des Maires dont les questions avaient été savamment sélectionnées, des Maires qui n'avaient pas le droit de vous répondre. 
Vous leur avez même fait le coup de la réflexion à mener pour revenir sur les 80km/h ! Il fallait oser !!! Alors que cette réforme a été prise sans concertation et de façon autoritaire, vous venez maintenant leur faire la leçon. Je considère, Monsieur le Président que cet exemple de démagogie est un lapsus de votre part quand vous espérez que les Maires vont tomber dans le panneau...
Suite à ce grand barnum, il se dit qu'une toute petite centaine de débats ont eu lieu en France et qu'on en annonce 500 autres, selon les chiffres de l'Elysée... 600 pour 36000 Communes ? Ce Grand Débat, c'est une grande débâcle annoncée. Cela s'explique parce que vous êtes hors-sujet.

Oui, j'en appelle aux Maires. Je comprends qu'il est toujours flatteur de se faire inviter à l'Elysée, je comprends qu'on a tous intérêt à courber l'échine et à se laisser regrouper dans une salle des fêtes pour écouter le Président, si on ne veut pas que le Préfet règle ensuite ses comptes en rognant sur les dotations attribuées à sa Commune. Eh oui, messieurs, dames, c'est ainsi que fonctionne la République... Mais je vous appelle à garder collectivement votre dignité et à faire honneur à l'écharpe tricolore qui vous ceint.

Monsieur le Président, je vous ai adressé un message de nouvel an par une vidéo qui a été vue 2 millions et demi de fois et partagée et likée des dizaines de milliers de fois. J'ai la grande prétention de penser que ce succès démontre une reconnaissance populaire massive dans les mots que j'ai employés et surtout dans les solutions que je vous y ai suggérées...
Je vous ai écrit tout cela dans un petit livre intitulé "Ecoutez-nous"... Mais il n'y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre !

Le Peuple de France, qui comprend les plus fragiles, mais aussi les petits patrons, les PME-PMI dans nos régions, les travailleurs pauvres, les classes que vous dites "moyennes", ce Peuple, il attend de vous que vous passiez à l'acte maintenant, sans délais et sans tergiverser. Il attend les signes ostensibles du respect retrouvé.
Les solutions : remettez en place l'ISF tout de suite, combattez réellement l'évasion fiscale qui nous coûte chaque année entre 60 et 80milliards d'euros, quand le seul budget de l'Education Nationale est à 80 milliards ! Dénoncez vos amis de l'Europe qui cautionnent les paradis fiscaux au sein même de cette Europe et qui permettent ainsi cette évasion fiscale. Refusez de payer les intérêts de la dette, quand les banques privées spéculent sur la misère des français (ces intérêts qui représentent le 4ème poste budgétaire de l'Etat). Augmentez la TVA sur les produits de luxe et diminuez-là sur les produits de première nécessité, dont il faut élargir considérablement la liste.
Et puis avec toutes ces recettes, redonnez des moyens au Service Public, socle de la République et garant de la cohésion sociale.
Revalorisez de façon significative (on ne vous demande pas la charité) les bas salaires et pas uniquement le SMIC, donnez de l'oxygène aux petits employeurs, ceux de la France d'en bas, dans nos régions, ceux qui embauchent, ceux qui entreprennent pour qu'ils puissent revaloriser les salaires et les emplois.

Ne vous arrêtez pas à l'impertinence du propos, ce nouveau message de ma part est une main tendue.
Voilà ce que nous attendons de vous, Monsieur le Président, écoutez-nous, osez, acceptez et nous serons nombreux à vous aider dans l'intérêt général et le respect de votre fonctions et des nôtres.

 

Scandaleux !

 

Le Ministre de l'Intérieur s'est invité à Tomblaine, mon avis n'a pas été sollicité...
Alors que je suis hors département, je reçois de nombreux mails et sms de gens en colère (pas contre moi...).
Les gens sont outrés, ils ont besoin de se déplacer parce qu'ils travaillent, ils sont bloqués par les forces de police dans un énorme bouchon, un monsieur dont la voiture a des vitres fumées, se fait contôler par des policiers cagoulés (comme s'il était un gangster !), par des policiers impolis et agressifs.
Mais dans quel pays vit-on ? Combien a coûté au contribuable ce déplacement d'un Ministre aussi impopulaire ?
En tant que Maire de Tomblaine, je demande officiellement les chiffres.
Quand est-ce que Macron, qui sait utiliser les Maires quand il en a besoin pour organiser sa bouffonerie qu'il appelle "grand débat", respectera suffisament le Maire pour lui demander s'il est souhaitable qu'un de ses Ministres vienne faire un tel cirque sur sa Commune ???
Comment peut-il ensuite nous utiliser comme pompiers de service pour éteindre l'incendie qu'il allume lui-même ? Au nom de mes concitoyens, je m'insurge contre ces méthodes autocratiques
et méprisantes du Peuple !
Hervé Féron.
Maire de Tomblaine.

Aurai-je encore le droit ?



Lorsqu'un Préfet, fonctionnaire d'État traine un Maire, élu de la République devant les tribunaux et lorsqu'un juge condamne l'élu de la République, alors il n'y a plus de République...
Comme le disait Julos Beaucarne "cela ne s'est pas passé en 42, mais hier,,,"
Mais ai-je encore le droit de penser et d'écrire celà ? Dans ce pays, la terre se craquèle, l'air est irrespirable  et la lumière décroit...
On tire sur le Peuple à bout portant avec des flashballs, une femme a eu le visage brûlé par la projection de gaz, et maintenant c'est un Maire et son Conseil Municipal à qui on refuse le droit de voter librement une simple motion.
C'est une régression lente et insidieuse, mais qui n'en finit plus. 
Plus la classe dominante est intellectuellement médiocre, plus ses intentions sont malhonnêtes, plus elle exacerbe son autorité et perd son sang-froid. Et moi, j'ai le sang qui se glace.

Gonflé !



Vous avez dit impolitesse ? Vous avez dit mal élevé ? Vous avez dit Pinocchio ?

Le Maire de St Max est gonflé. Il vient aux voeux du Maire de Tomblaine où il arrive en retard (c'est sa technique habituelle, observez bien, il arrive en retard partout au basket, au foot, dans les réceptions... histoire de se faire remarquer. Il le fait exprès. Et alors il dit bonjour à tout le monde, il sert des mains aux gens qui, génés, ne peuvent refuser... sans se soucier du fait qu'il dérange tout le monde...)
Il ne s'assied pas là où il est prévu qu'il s'assied, il va à la table officielle, il s'impose et prend la place d'une autre personnalité...
Il dérange ainsi tout le monde pendant le discours du Maire de Tomblaine, il s'en fout, il pense être le centre du monde et il n'est là que pour se montrer. Puis il repartira avant la fin du discours, comme un gros balourd, sans aucun respect, sans aucune discrétion,  pour montrer ostensiblement son désintérêt.
Et le lendemain dans le journal résolument à droite... les voeux du maire de Tomblaine seront illustrés par une photo très réductrice de quelques personnes présentes, dont... le Maire de St Max ! 
Quelques jours plus tard le Maire de St Max organise ses voeux, je n'y vais pas, c'est volontaire et j'ai mieux à faire. Bref, personne n'est habilité à m'y représenter. Une élue d'opposition de Tomblaine s'y rend. Une dame qui ne fait rien et n'a jamais rien fait dans l'intérêt des tomblainois. Depuis deux mandats qu'elle est élue d'opposition, je suis incapable de vous citer une proposition ou une action de sa part... un bon petit légume, capable de dire beaucoup de mal toujours dans mon dos.
Mais ces gens là sont sectaires, ils s'invitent entre eux ! Quelle tristesse !
Et le Maire de St Max-Pinocchio est un menteur, il annonce publiquement que cette dame me représente !!! Ça me fait rire et ça fait rire toute mon équipe municipale. Mais là où c'est moins marrant, c'est quand le Maire de St Max affirme publiquement "pour Nancy Thermal, n'écoutez pas ce qu'on vous dit, écoutez le Vice-Président que je suis..." ce serait intéressant qu'il argumente ?
Les grands-nancéiïens n'oublieront pas qu'ils s'associe officiellement à cette énorme magouille et au naufrage programmé du grand-nancy...
Il n'a même pas réussi à m'énerver.

Message de Nouvel an d'un Maire au Président de la République.

 

 

 

Monsieur le Président, je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être... si vous avez le temps.

 

Ce dernier soir de l'année, vous vous adresserez aux Français à la télévision. En fait vous vous adresserez surtout à la caméra, avec ou sans prompteur, mais dans un monologue, monocorde, monotone, si formaté qu'on le connait par avance. Votre Cour vous flattera sans doute, les commentateurs et les experts de tous poils disserteront bien sûr. Mais en réalité vous serez bien seul, pathétique, dans les ors de la République face à cette caméra.

 

Comme des millions de Français, j'éteindrai ma télévision à ce moment précis pour ne pas vous entendre, c'est là une marque ostensible d'irrespect que j'assume. Parce que vous manquez à tous vos devoirs et parce que vous ne respectez pas le Peuple de France.

 

Lorsque les caméras se seront retirées, lorsque vous vous retrouverez tout seul, ne sachant que faire pour occuper le silence qui suivra en cette triste soirée, Monsieur le Président, je vous invite à me lire ou à écouter "mon" allocution de fin d'année sur mon site herveferon.fr

 

Nous ne vous croyons pas, parce que vous avez menti. Et voici deux

exemples :

 

- L'an dernier, lors de vos vœux aux Français vous disiez "L'année 2018 sera celle de la cohésion". Nous ne vous reprochons pas de ne pas y être parvenu, nous vous reprochons de ne jamais en avoir eu l'intention.

- Il y a trois semaines, sous la pression du Peuple en colère, vous annonciez une augmentation de 100€ sur le SMIC. C'était un mensonge et vous le saviez bien ! D'abord cessons de parler du SMIC en brut et de donner l'impression qu'un Smicard touche 1498€ par mois. Le Smicard, lui, ne connait que ce qu'il perçoit réellement, c'est à dire le salaire net et ce salaire net, Monsieur le Président, il est de 1184,93€ ! Ça, c'est le monde réel !!! Le SMIC n'augmentera, pas de 100€, il augmentera comme c'était prévu de 1,8%, c'est à dire qu'il passera de 1184€ à 1210€ ! Soit + 26€...

 

Je vous interpelle aujourd'hui parce que vous faites défaut à votre fonction en méprisant ainsi le Peuple.

 

Vous vous comportez comme un monarque, détournant ainsi tous les principes de la Constitution Française. Vous vous êtes même comparé à Jupiter (Dieu de la Terre, du Ciel et de tous les êtres vivants...) dans un moment d'égarement mégalomaniaque indigne de la fonction présidentielle, mais c'était là une première injure faite au Peuple. D'autres petites phrases ont suivi.

Le Roi, lui, avait des sujets et ses sujets lui devaient allégeance, cela s'appelle la monarchie. Le Président de la République, lui, doit être au service des Citoyens. Il doit les entendre, cela s'appelle la démocratie.

 

Vous exercez votre fonction tout autrement, vous décidez seul, sans véritable stratégie, mais avec obstination. Votre épouse qui n'a aucune légitimité pour cela, intervient sans cesse dans les affaires de la Nation, comme la Pompadour régnait auprès de Louis XV.

 

Vous le savez, vous avez été élu par une minorité de Français, 43,6% des électeurs inscrits seulement ont voté pour vous ! C'est à dire que 47 millions de Français n'ont pas voté pour vous ! Et parmi ces 43,6% d'électeurs, 43% ont déclaré voter pour vous, pour faire obstacle à Marine Le Pen.

 

Vous vous appuyez sur la majorité des votes exprimés, mais croyez-vous qu'il y a 50 ans les rédacteurs de la Constitution française avaient imaginé qu'un tel scénario pût être possible ? N'est-ce pas là un premier détournement de l'esprit de la Constitution, au sens par lequel Montesquieu traitait l'esprit des lois ?

 

Assis donc sur le trône triste de l'illégitimité, drapé de votre solitude amère, vous contemplez avec dédain le Peuple habillé de jaune qui vous crie sa colère, quand votre cote de popularité a pulvérisé tous les records en s'effondrant en dessous des 18%.

 

Ces gilets jaunes, vous tentez de les dissoudre, de vous en débarrasser. Vous prétextez les casseurs, les infiltrés de toutes sortes pour les décrédibiliser et brouiller leur message. Et puis, vous comptez sur l'usure du temps. À chaque acte, il nous est annoncé qu'ils sont moins nombreux. Et vous et vos Ministres, au fur et à mesure, vous faites dans la provocation, vous revenez immédiatement avec vos mesures insupportables et insupportées, vous décrétez l'Etat permanent de l'injustice sociale.

 

Je suis contre les violences, contre les dégradations, contre le blocage des petits et des gros commerces. Mais pas d'amalgame, les gilets jaunes, les vrais, ne sont que des gens pauvres qui n'en peuvent plus et qui vous crient leur misère. Ç'est ça la France aujourd'hui Monsieur le Président.

J'ai vu des retraités dans la rue, des femmes avec des enfants, des travailleurs pauvres, des gens inoffensifs que vous avez fait gazer, par l'envoi de grenades lacrymogènes, vous avez fait utiliser les flash Ball sur des Français non-violents, sous prétexte qu'ailleurs, à d'autres moments, il y avait eu des violences inadmissibles ! J'ai vu des femmes, des personnes âgées, les yeux rougis, verser des larmes dues autant au gaz lacrymogène qu'à la tristesse et au dépit. Vous avez fait tirer sur le Peuple. Prenez la Guerre des Farines de 1775, remplacez la farine par l'essence, Louis XVI par Emmanuel Macron et vous avez la Révolte des Gilets Jaunes de 2018-2019. Il n'y a pas de violence dans le mouvement des gilets jaunes qu'il faut considérer avec discernement, en responsabilité politique due par votre fonction. La seule violence, c'est celle que vous leur faite.

 

Vous êtes dans l'erreur Monsieur le Président.

 

Sur le fond, les Français sont très largement favorables aux gilets jaunes. Traquez-les, chassez-les, gazez-les, d'autres reviendront de partout, par les rues adjacentes. C'est inéluctable. "Ceux qui veulent éteindre les étoiles en feront toujours naître de nouvelles !"

 

Que pouvez-vous faire ? Rendez au Peuple sa dignité, renoncez à votre culture de banquier des riches, rendez honneur à la Fonction Présidentielle. Liberté - Égalité - Fraternité. 

 

Pour cela, vous avez des solutions possibles et si vous renonciez à votre entêtement, ce serait même assez simple :

 

- Remettez en place l'Impôt sur la Fortune immédiatement.

- Augmentez la TVA sur les produits de luxe à 30%. Croyez-vous vraiment que celui qui a les moyens de s'acheter une Ferrari à 200 000€ sera très gêné si elle lui coûte 20 000€ de plus ?

- diminuez la TVA a minima sur les produits de première nécessité, dont il faut allonger considérablement la liste en prenant en considération la dure réalité du quotidien des Français.

- Luttez contre l'évasion fiscale qui coûte chaque année à la France entre 60 et 80 Milliards. Donnez-vous les moyens, faites-en une priorité absolue, dénoncez l'Europe complice qui abrite en son sein des paradis fiscaux.

- Engagez-vous courageusement contre ce diktat de l'Europe qui contraint la France à emprunter aux banques privées et non à la Banque de France. Quand la dette publique frôle les 100% du PIB, vous surtaxez les français pour payer des intérêts aux banques privées. Le remboursement de ces intérêts est le 4ème poste budgétaire de l'Etat ! C'est à cela qu'il faut vous attaquer et non pas aux pauvres gens !

- En ces temps de populisme ambiant, il est raconté souvent n'importe quoi sur internet à propos des revenus des élus. Je pense que la plupart des élus travaillent beaucoup et sont honnêtes, il est tellement facile d'ironiser et de les suspecter systématiquement du contraire.

Ils méritent d'être bien indemnisés.

Mais je pense que les grands élus pourraient contribuer à l'effort national. 577 députés et 348 sénateurs. Je suis convaincu que s'ils diminuaient leurs indemnités de frais de mandat de 1000€ par mois, ils pourraient continuer à bien vivre et à bien fonctionner. Cela serait vécu comme un acte significatif de solidarité nationale. 925 Parlementaires multipliés par 1000€, multipliés par 12 mois, puis par 5 ans de mandat = 55 500 000€ d'économies.

Lorsque j'étais député, j'ai fait cette proposition qui n'a jamais été retenue, il m'a été conseillé fortement et de tous côtés de ne pas insister...

Mais imaginons qu'on étende cet effort de solidarité à vos Ministres, à vous-même, aux anciens Présidents de la République, à votre armée de conseillers, aux très hauts fonctionnaires et à tous les nantis de la République. Il s'agirait juste de faire un effort de contribution solidaire, il ne s'agit pas de vous mettre sur la paille... Mais les économies se compteraient par milliards.

 

=> Ainsi, vous pourriez trouver les recettes pour supprimer l'augmentation de la CSG sur les retraites. La retraite n'est pas une allocation sociale, elle est un dû, la diminuer est un acte anti républicain.

=> Vous pourriez aussi revaloriser de façon significative le SMIC. Pensez-vous qu'une personne qui touche le chômage ou même le RSA, ait intérêt à retrouver un travail au SMIC, c'est à dire précaire, en sachant qu'elle devra payer une nounou pour garder ses enfants, ou payer l'essence hors de prix pour aller travailler ? Il n'y a pas assez de différence entre les aides sociales et les bas salaires pour motiver les gens à accepter des emplois souvent pénibles. Car une des incohérences dans notre société est que les emplois les plus pénibles, les moins épanouissants, les moins valorisants sont souvent les plus mal payés.

=> Et puis avec ces recettes, vous pourrez donner le coût de pouce nécessaire aux employeurs des PME, PMI qui sont étranglés par les taxes et les procédures. Ce sont eux les premiers créateurs d'emplois et d'activité. C'est comme ça que vous relancerez l'économie, par la France d'en bas !

=> Avec ces recettes, vous pourrez aussi redonner des moyens aux services publics et garantir l'aménagement des territoires  équilibré. Des moyens à l'offre de soin, aux hôpitaux publics, à l'Ecole de la République, aux bailleurs sociaux que vous étranglez, aux associations d'Education Populaire qui ont disparu par dizaines de milliers depuis le début de votre quinquennat, ...

En République et vous devriez en être le garant, il est normal que le service public coûte cher, pour être de qualité et accessible à tous.

 

Ce ne sont pas des allocations, des primes, des compensations que demande le Peuple, c'est juste de la dignité. Pas de charité bien ordonnée, juste le respect des valeurs de la République et des Droits de l'Homme et du Citoyen.

=> Avec ces recettes, vous pourrez vous atteler à l'urgence climatique, mais pour cela il faut en avoir la volonté. Ne prenez-pas la planète en otage ! Surtout n'opposez pas l'indispensable nécessité de sauver la planète au minimum à vivre des Français.

 

Enfin, je suis Maire d'une petite Commune. Les Gouvernements successifs nous ont tout pris. Le pouvoir d'agir, en nous dépossédant de nos domaines de compétences et de nos responsabilités qui sont de plus en plus hyper-concentrés dans les mains des barons locaux Présidents de Métropoles, on a éloigné de nous les lieux de pouvoir avec les Grandes Régions, on nous diminue sans cesse les dotations indispensables pour des services publics de proximité.

Vous vous inscrivez dans cette continuité, vous méprisez les Maires en refusant leur invitation à leur Congrès National et vous diminuez leurs dotations, bien que vous affirmiez le contraire.

Ainsi les Maires ne sont plus que de simples gestionnaires, administrant leurs Communes sans la possibilité de faire vivre les Politiques Publiques. Là aussi, vous tentez de les décrédibiliser... On dira ensuite qu'il y a trop de Maires, trop de communes, trop d'employés municipaux...

Mais ces Maires sont le dernier bastion de cette République solidaire que nous appelons de nos vœux. Chaque jour, ils se battent, ils inventent des solutions pour secourir les plus pauvres et les plus démunis. Ils sont les garants de la cohésion sociale.

Ne les ignorez pas. Si les Maires de France n'avaient pas été là après les attentats du Bataclan, comment la France aurait-elle pu continuer à faire société, à vivre libre et en sécurité. C'est l'extraordinaire réseau des Maires qui a organisé sur tous les territoires la possibilité de continuer à vivre, par leur connaissance de la population, leur proximité sur le terrain. Sans eux, la moindre kermesse d'école, la moindre fête des voisins, la moindre rencontre sportive auraient dû être interdites.

Ils sont sans cesse dans la proximité, ils ont une expertise permanente de la réalité de la vie des habitants et de leurs difficultés. Ce fut une énorme erreur de supprimer totalement la présence des Maires à l'Assemblée. Ils sont les premiers représentants du Peuple.

Moi, comme Maire, je sais ce que ni vous, ni les députés ne savent. Je sais qu'aujourd'hui, il y a des familles, des chômeurs, des retraités, des travailleurs pauvres, des jeunes étudiants, qui font le choix de ne plus faire trois repas par jour, quand ils n’en ont plus les moyens ! Je ne vous dis pas là du Zola, je vous parle de scènes de la vie courante en 2018.

Alors, Monsieur le Président, redonnez-nous les moyens de cette indispensable solidarité, nous sommes là, en proximité auprès de tous les habitants sans exception dans nos Communes.

 

Le sujet n'est pas de redonner aux Français confiance en vous ou pas, le sujet est de leur redonner espoir, dignité et pouvoir d'achat.

 

À l'approche de ces 12 coups de minuit, je souhaite à toutes celles et à tous ceux qui m'auront entendu, en espérant naïvement que vous en serez Monsieur le président, une excellente année 2019.

 

Nous avons tous ensemble la République à reconstruire, des valeurs, la solidarité, le respect, les Droits et les Devoirs. Ainsi nous lutterons tous ensemble contre toutes les formes d'obscurantisme, contre les casseurs, contre le terrorisme, contre toutes les formes de violences physiques ou morales. Ce message Monsieur le Président n'est jamais qu'un message d'amour.

Pour une République à jamais solidaire Une et indivisible, une République Humaniste.

Etude diffusée par l'AMF

Une étude très intéressante diffusée par l'AMF, Association des Maires de France.

 

En direct sur CNEWS

 

Sous-catégories

 

En prise directe

  flux RSS

         Facebook

  Twitter

  Dailymotion

En images


Hervé Féron avec Najat Vallaud-Belkacem
et la réalisatrice yéménite, Khadija Al-Salami

 

 

En vidéo

Intervention d'Hervé Féron en Séance Publique pour les victimes de la répression
de la Commune de Paris

Nombre de Visiteurs

Affiche le nombre de clics des articles : 
6596481

`

Copyright © 2011 Hervé Féron.Tous droits réservés.Template hervé féron

Propulsé par un logiciel libre sous licence GNU/GPL