Hervé FERON

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Le mensonge d’Etat … Coup d’Etat permanent.

 

 
L’histoire que je vais vous raconter semble incroyable, ubuesque, mais elle est vraie…. Et le roi Ubu est toujours bien assis sur son trône.
 
Hier, au Conseil Municipal de Tomblaine, comme de trop nombreuses Communes, nous avons voté le remboursement à l’Etat du Filet Inflation...
 
On le sait, plus que jamais les Communes sont essentielles, parce que les maires dans les villes comme dans les villages, sont aux côtés des citoyens, en proximité, avec discernement et bienveillance, pour pallier aux carences d’une société qui se déshumanise, se bureaucratise, se numérise… Une non-société sans âme et qui laisse systématiquement sur le bord de la route les plus fragiles et les plus démunis. Aujourd’hui ce sont les banques qui dominent, qui profitent, qui décident de nos vies. Les gouvernants sont à leur service. Ce Président n’est pas là par hasard...
C’est le règne du mensonge et de la technocratie.

Régulièrement, le Président de la République et ses Ministres font des coups de pub, des annonces, des effets de manches… Parce qu’ils ont conscience qu’en deux mandats, ils auront tout saccagé. Alors, ils tentent de faire croire qu’ils vont aider les collectivités territoriales à faire face au chaos dont ils sont eux-mêmes les auteurs.

C’est ainsi que la loi de finance rectificative 2022 pour soutenir les collectivités territoriales face à l’augmentation des coûts de l’énergie et pour les accompagner dans le cadre de la revalorisation du point d’indice de la Fonction Publique, a créé le dispositif « filet de sécurité inflation » !

=> Le 22 novembre 2022, la ville de Tomblaine a reçu un arrêté d’acompte du filet inflation. Il s’agissait de lui verser 105 400 euros à ce titre avant fin 2022, la même somme devait être versée courant 2023. 

La ville de Tomblaine a consenti dès 2022 d’énormes efforts pour équilibrer son budget dans ce contexte difficile : baisse des dotations de l’État, promesses de dotation non tenues, explosion des prix des matières premières (répercussion sur la restauration scolaire), explosion des coûts de l’énergie et des carburants. Il a fallu diminuer les frais de fonctionnement (conséquence : pénibilité au travail pour les personnels) et diminuer l’investissement en supprimant certains projets et en reportant d’autres (conséquences : la ville se développe moins vite et les entreprises ont moins de travail).

 => Le 10 février 2023, la trésorerie constate que la situation de la commune, finalement, s’est améliorée et nous informe que nous ne percevrons pas l’autre moitié du filet inflation en 2023. Pire encore, nous devrons rembourser la somme qui nous avait été versée en 2022. C’est la double peine pour la commune.

=> Ce même 10 février 2023, le maire de Tomblaine écrit à Monsieur le Préfet et se demande comment le budget pourra être équilibré avec cette somme annoncée, puis supprimée, qui s’ajoute à la restitution de l’acompte 2022 !

 => Le 24 février 2023, la réponse de Monsieur le Préfet est aussi technocratique qu’hermétique. Elle consiste à expliquer que nous ne remplissons plus les critères d’éligibilité. 

Il y a donc eu des effets d’annonce pour le filet inflation, mais ensuite, comme chaque fois, les services de l’État sont chargés d’inventer des critères d’éligibilité qui empêchent un grand nombre de communes de bénéficier de cette aide. Ainsi la belle enveloppe annoncée finira par ne pas être consommée. Le Macronisme dans toute sa splendeur !

 => Le 15 mars 2023, suite à une déclaration dans « la Gazette des Communes » du Ministre de la Transition Écologique qui annonce que "trop peu de communes sollicitent le filet inflation". Selon lui, "des millions d’euros sont encore disponibles sur cette enveloppe". Le maire de Tomblaine lui écrit pour demander, en conséquence, une ré-étude de notre situation.

 => Le 26 juin 2023, soit 3 mois et demi plus tard, le Ministre de la Transition Écologique répond "qu’il transmet notre courrier à la Ministre des Collectivités Territoriales » (SIC !).

 => Le 10 juillet 2023, soit 4 mois, après son premier courrier, le Maire de Tomblaine, sans suite de la part de la Ministre des Collectivités Territoriales, lui écrit donc pour lui demander une réponse.

 => Le 27 septembre 2023, soit 2 mois et demi après la dernière relance, et toujours sans réponse, le Conseil Municipal de Tomblaine a voté à l’unanimité une Motion pour dénoncer cette situation et demander à ce que les critères d’éligibilité soient réétudiés, parce que d’autres Communes se trouvent dans la même situation. Cette Motion est adressée à madame la Première Ministre...

 => Le 17 octobre 2023, réponse du cabinet de la Première Ministre qui nous informe que "notre Motion a été transmise au Ministre des Comptes Publics" (RE-SIC !). Il s’agit là du 4ème Ministre successifs.

 => Le 25 novembre 2023, soit 2 mois après que la Motion ait été votée, réponse du Ministre des Comptes Publics qui nous indique      «  transmettre notre Motion au Directeur Général des finances publiques » !!!

 
Et depuis, rien...

 De qui se moque-t-on ?  Quelle inconvenance ! Quelle incompétence ! Quel irrespect de la part de ce gouvernement envers les élus de la République !

 Au mois de novembre a eu lieu le congrès national des maires. On a pu découvrir (bien tardivement) à travers les médias qu’un certain nombre de maires étaient mécontents parce qu’on leur demandait de rembourser la somme versée au titre du filet inflation. Le problème ne concerne donc pas que Tomblaine, il concerne de nombreuses communes.

 L’Association des Maires de France, que j’avais interpellée, vient de m’écrire pour me dire qu’elle a proposé des amendements au projet de loi de Finances 2024 qui ont été adoptés par le Sénat le 23 novembre dernier. Ces gens-là semblent plutôt satisfaits d’eux, mais on peut légitimement se demander s’ils sont naïfs, inconscients ou frileux ?

En effet, ces amendements sont minimalistes et très insuffisants puisqu’ils ne consistent qu'à « prévoir des mesures permettant d’étaler ces reprises d’acompte sur plusieurs mois. Un étalement de 3 mois ou plus, donc débordant sur 2024 est possible ».

 Voilà comment ça se passe en France, au XXIème siècle, il faut que ça se sache, je vous invite à faire circuler.

Hervé FERON

Maire de Tomblaine.

Content d’avoir participé à cette belle histoire...

Joueur de tennis professionnel, Younes El Aynaoui a eu une carrière exceptionnelle, il a été 14ème mondial au classement ATP, il a gagné 5 tournois et il s’est hissé 11 autres fois jusqu’en finale ! Dans la vie, c’est un humaniste, il est engagé depuis longtemps auprès de l’association « les amis de Charles » qui lutte contre la maladie de Charcot...
Pour la petite histoire, Younes a détenu le record du 5e set le plus long de l'histoire, face à Andy Roddick, lors de l'Open d'Australie 2003, fini sur le score de 21-19 (!) Younes El Aynaoui a eu une balle de demi-finale à 5-4 mais Roddick l'a sauvée d'un coup droit décroisé. John McEnroe dit sur le coup « que c'était le plus beau match qu'il ait vu de toute sa vie »
Et puis, les fils de Younes sont également des sportifs accomplis. Neil, par exemple, dont le talent est en train d’exploser au Racing Club de Lens, en Ligue 1, comme en Coupe d’Europe…
Younes a de la mémoire… Il vient de m’adresser le message ci-dessous. Il se souvient que, lorsque Neil était aux portes de l’équipe professionnelle de l’ASNL, il m’avait écrit une très belle lettre et j’avais été touché par ce courrier rédigé par ce (très) jeune footballeur, presque comme une rédaction de lycéen, sans fautes, avec des formules de politesse… Neil m’écrivait en tant que maire de Tomblaine, parce qu’il s’entrainait avec les pros de l’ASNL, mais il voulait travailler plus encore et il me demandait de pouvoir utiliser le terrain synthétique de Tomblaine, de façon privée, en soirée, pour pouvoir faire une heure et demi d’entrainement personnalisé, en plus de l’entrainement quotidien avec les pros… Il avait soif de progresser… Et il n’avait pas trouvé de terrain synthétique ailleurs.
Je lui ai proposé un rendez-vous en mairie de Tomblaine, il est venu, avec son père Younes, nous avons discuté et nous lui avons mis à disposition (gratuitement bien sûr) ce terrain synthétique.
Quelques semaines plus tard, Neil El Aynaoui, intégrait l’équipe pro de l’ASNL, je me souviens, c’était à l’occasion d’un match de Coupe de France. Et il devint rapidement le plus jeune et certainement le plus brillant joueur de l’ASNL. Aujourd’hui, il joue à Lens (comme un certain Tony Vairelles, tomblainois d’origine, était allé aussi jouer à Lens…).
Cette histoire ne vous sera jamais racontée dans la presse, c’est pourquoi je l’écris aujourd’hui… A Tomblaine, chaque fois que c’est possible, nous accompagnons les jeunes dans leur parcours de vie, pour qu’ils réussissent. Et chaque fois qu’il y a la moindre réussite, nous éprouvons une certaine satisfaction… Pour Neil El Aynaoui, ça n’a pas été grand chose, mais nous avons été au rendez-vous.
Younes El Aynaoui est aujourd’hui entraineur de Hugo Gaston, tennisman français de haut niveau, 58ème mondial (aux Jeux Olympiques de la jeunesse de Buenos Aires, en octobre 2018, où il est porte-drapeau de la délégation française, il remporte le titre en simple, ainsi que deux médailles de bronze, en double garçons et en double mixte. Il devient alors n°2 mondial junior !)
Voilà le message et les photos que Younes El Aynaouil m’a adressés, depuis Ifrane au Maroc :
"Bonjour Hervé . Je n’ai malheureusement pas pu lire tout l’article de l’Est Républicain.
Une chose est sûre, sans toi rien n’aurait été possible. Encore merci pour le coup de pouce, tu resteras lié au lancement de la carrière de Neil 
Merci encore à très bientôt j’espère .
Sportivement, Younes
Amitiés de Ifrane ou nous effectuons la préparation hivernale avec Hugo Gaston et des jeunes, avec également Hicham Arazi !
Younes.
 

Une soirée dense… à Tomblaine !

=> 16h30, je recevais en mairie de Tomblaine les représentants du Lycée Jean Prouvé de Nancy pour un formidable projet culturel.
= > 18h, je participais à « la soirée de la réussite » , à l’association Tremplin, association départementale d’entraide des personnes accueillies en Protection de l’enfance. Cette association qui a son siège à Tomblaine fait un travail énorme d’accompagnement de jeunes majeurs, anciens de la protection de l’enfance et chaque année, ces jeunes sont mis à l’honneur pour leur réussite dans des domaines très divers : un permis de conduire, un CAP de maçon, un master de sociologie, une future avocate…
Il faut saluer le travail de tous les bénévoles de cette association, militants engagés pour cette mission de service public, ainsi que Jean-Marie Muller, Président de la Fédération nationale des associations départementales d’entraide des personnes accueillies en protection de l’enfance et Martine Manneville, Déléguée Régionale de l’URADEPAPE Grand Est, pour leur engagement.
=> 19h30 J’ai donné le coup d’envoi du match de football en National AS Nancy-Lorraine-Avranches. Bon, je n’ai pas marqué de but, mais je ne me suis pas blessé non plus… Un match au scénario incroyable, mais une troisième victoire en trois matches sous l’ère Pablo Corréa, en plus avec du spectacle. De quoi ravir les spectateurs et donner beaucoup d’espoir pour la suite de la saison, même si chacun sait que ce sera difficile…
Ce match était parrainé par la Métropole du Grand Nancy, premier partenaire public de l’ASNL. Au nom du président de la Métropole Mathieu Klein, j’ai été appelé à la mi-temps à prendre la parole dans l’espace-partenaires pour rappeler ce soutien de la Métropole et l’importance de la réussite de l’ASNL pour l’attractivité de notre territoire.
=> 21h15 D’un univers à un autre, mais de Tomblaine à Tomblaine, dès la fin du match, j’ai rejoint l’Espace Jean Jaurès, juste avant l’entracte d’un très beau spectacle programmé par l’association culturelle « Aux actes Citoyens » : Gospel Koncept.
Une salle archi-comble et une ambiance de folie pour finir une année faste pour Aux Actes Citoyens. En effet tous les spectacles programmés ont fait salle comble. Le public porte littéralement cette association par sa fidélité et son enthousiasme. On a chanté, on a dansé. Gospel Koncept est embarqué par la pétillante Nathalie dans une dynamique incroyable, le plaisir de chanter et de partager, ce plaisir il est communicatif, les voix sont belles, harmonieuses, mises en scène, il se passe sans cesse quelques chose sur scène, comme dans la salle.
Et quand on voit le talent de ces jeunes femmes qui ont grandi à Tomblaine, la petite Jade (qui avait fait ses débuts ici en première partie de Nicoletta, la grande dame de la chanson française) devenue grande, Johana si généreuse dans son expression, ça n’est que du bonheur. Gospel Koncept répète toute l’année à l’Espace Jean Jaurès.
En effet, ce lieu culturel et sportif, espace de vie social n’est pas seulement un lieu de diffusion culturelle. C’est aussi un lieu d’apprentissage permanent, d’Education Populaire. L’Espace Jean Jaurès est une pépinière de talents et de projets collectifs, en incubation. Espace de créativité et d’expression pour que tout y soit possible, on y trouve des musiciens, des danseurs, du gospel, de la salsa, de la kizomba, du hip hop, de la break dance, de la danse classique… et ce monde-là côtoie au quotidien celui de la performance sportive et du sport accessible à tous…
Le concept de l’Espace Jean Jaurès fait véritablement exception et nous en sommes fiers.
 
 

Et maintenant sur W9 ! Bravo !

Avant, il y avait…

 
On change les noms,
C’est l’illusion…
Avant, il y avait des aveugles, maintenant, il y a des non-voyants…
Avant, il y avait des sourds, maintenant, il y a des malentendants…
Avant, il y avait le Haut du Lièvre, maintenant il y a le Plateau de Haye…
Avant il y avait des chômeurs, maintenant il y a des demandeurs d’emploi… (enfin, quand ils n’ont pas été radiés pour les statistiques…)
Avant, il y avait l’ANPE, maintenant, il y a Pôle Emploi et bientôt ce sera France Travail…
On change les noms, mais le naufrage continue, la France sombre inexorablement.
Avant, il y avait le Titanic, maintenant, il y a Macron

Beau retour à la compétition pour le tomblainois Xavier Lavigne !

Sur le mythique circuit du Mans aujourd'hui, il se place 12ème au classement général sur 27, et 2ème en Formule Renault !
Bravo !
 
 
 

Comme une colère sourde… (bonne lecture, c’est dimanche)

J’ai lu ou regardé avec une grande attention les compte-rendus, interviews  ou reportages relayés par les médias, à l’occasion de l’Assemblée Générale des Maires et des présidents d’intercommunalités de Meurthe et Moselle.

 
Parce qu’à là l’ordre du jour, on trouvait deux tables rondes sur les thèmes :
 
le maire, face aux risques accrus de catastrophes naturelles et technologiques… avec, entre autres, les interventions d’un "responsable des collectivités chez un grand groupe d’assurances »… et également du sénateur Husson…
 
Les maires, en première ligne dans tous les domaines… qui pour les soutenir ?
 
J’ai attendu quelques jours avant que de m’exprimer, tant une sourde colère m’étreint… Je suppose que de nombreux maires se retrouveront dans mon analyse, mais ils sont tellement habitués à entendre des propos aseptisés, convenus et anesthésiants, dans ce genre de réunion… Cette stérilité dans l’efficience du débat me laisse à penser qu’on n’en reste là désespérément qu’à un stade, celui des mondanités… pendant que les maires (et pas seulement les maires de petits villages ruraux) souffrent au quotidien.
 
C’est déjà une erreur au départ que l’on trouve dans la même association, les maires et les présidents d’intercommunalités, quand il est évident que les Communes ne sont, la plupart du temps, que les variables d’ajustement budgétaire des Communes centres et de ces intercommunalités pourtant inventées sur la base de valeurs nobles. Par la gestion ultra technocratique des ces intercommunalités et sous le prétexte fallacieux d’une pseudo-solidarité, voire de mutualisations d’opportunité … les maires, privés de moyens ainsi confisqués, sont empêchés d’agir pour leurs communes et pour leurs habitants. Ils ne décident plus de rien, il sont réduits à l’état 
de notaires, qui doivent administrer, en subissant les contraintes, les obligations, les intérêts de tel ou tel territoire et parfois même les caprices de technocrates  qui ne supportent pas qu’un élu de la République se permette d’avoir « des idées », voire « des projets »… allez, soyons fous (!) « des ambitions », pour la Commune où il a été élu. On est très loin du concept républicain. Malheureusement, cette situation profite essentiellement à la classe politique et technocratique qui n’a jamais « les mains dans le cambouis », mais qui concentre tous les pouvoirs.
 
Je risque beaucoup d’ennuis à parler vrai (et ce ne sera pas la première fois…) mais je me dis que la grande majorité de nos concitoyens pense ce que j’écris, la preuve en est que les urnes sont désertées, parce que la politique, pourtant si noble dans son concept étymologique, s’en trouve en permanence décrédibilisée. Les maires sont des tâcherons bienveillants, non pas des « politiques » et pourtant ils s’occupent 
des gens et de leur territoire avec abnégation.
 
=> Sur le premier sujet, je lis que le Sénateur Husson a annoncé qu’il «  se pencherait sur le sujet avec la Commission des Finances » . Quelle fumisterie ! C’est le discours classique, pour ne pas dire poussiéreux, tout en obsolescence, du sénateur qui n’a rien à dire et rien à promettre… Ça pue le mensonge éhonté. Cela ne sert qu’à rappeler pour flatter son égo, sa participation à la Commission des Finances du Sénat, celle-là même qui s’acharne sur le devenir des maires et des communes depuis des décennies, en respectant juste une courte trêve au moment des élections sénatoriales, car il ne faut pas oublier qu’ils y trouvent là leur fond de commerce. Je ne saurais que lui conseiller de ne pas trop se pencher sur le sujet, de peur qu’il ne tombe dans le gouffre abyssal du mépris national fait aux maires.
 
Je souhaite ici apporter ma contribution, juste par un exemple, au sujet des assurances… Les cotisations à la charge des Communes ont explosé ces dernières années, parce que les assurances (drôle de métier !) veulent bien gagner de l’argent, voire beaucoup d’argent pour financer leurs frais de siège et de gestion… Elles annoncent qu’elles couvrent les risques, mais elles ne se risquent pas à nous couvrir… Tout le monde connait cette terrible histoire, lorsque vous avez subi un dommage et que vous vous adressez à « la dame de l’assurance » et qu’elle vous dit « Ah ben oui, mais vous n’avez pas lu l’alinéa 147 de l’avenant 3 de l’annexe  B10 du contrat que vous avez pourtant signé… »
 
Après la période de violences urbaines que la France a connu, le Président de la République a annoncé, que dis-je, a claironné que l’Etat serait solidaire… Et, dans la foulée, il a exhorté les assureurs à tenir leur rôle (sans les contraindre, bien sûr). Alors, beaucoup de maires ont subi, certains s’en sont plaints, mais la plupart, déjà accablés par la baisse des dotations de l’Etat, par l’explosion des prix des matières premières, des carburants, du gaz, de l’électricité… la plupart se sont tus, parce que las de tout. Voilà mon exemple : à Tomblaine, après la période des violences urbaines, notre assureur (que le Président de la République nous a invités à solliciter), nous a écrit pour nous imposer «  une mise à jour d’un avenant concernant les émeutes et mouvements populaires » Selon lui, cette démarche vise « à ne pas augmenter la prime d’assurance ou de voir l’assurance résilier nos contrats » (autrement dit si vous commencez à nous demander de tenir nos engagements, on vous vire…). Dans cet avenant, «  le plafond de garantie passe à … 2 millions d’euros par sinistre et 3 millions d’euros par année d’assurance, avec une franchise à 2 millions »  !!!  Autrement dit, on n’a pas de chance, comme on a eu moins de 2 millions de casse, on ne sera pas remboursé !
 
Pour être honnête, je dois préciser que l’Etat nous a demandé de lister les coûts consécutifs aux dégradations et… Nous espérons donc une participation de l’Etat… On verra.
 
=> Sur le deuxième sujet, ce qui est (presque) drôle, c’est qu' il n’y a eu aucun compte-rendu dans les médias, tant cette table ronde n’a dû servir … qu’à tourner en rond.
 
Ce que je peux dire, c’est que depuis longtemps maintenant, les maires ne sont plus protégés. Pire encore, ils ne sont pas entendus. On les rend responsables de tout, mais le Procureur de la République ne répond pas à leurs interpellations et classe systématiquement sans suite. Il se passe dans la vraie vie l’exact contraire de ce que prétendent le Président de la République, le Ministre de l’Intérieur, le Ministre de la justice. 
 
Les maires sont déconsidérés, suspectés, jugés en permanence. Voilà qui explique cet énorme malaise. Et ils sont «  fortement invités »  à ne pas se plaindre… Celui qui parle aura des ennuis… Il sera brocardé, contrôlé, fliqué, suspecté, boycotté par les médias, sa Commune y perdra des aides pourtant promises par le Président de la République…
Le Maire ne peut pas répondre à ses administrés qui n’ont plus confiance qu’en lui. Lorsqu’ils répond aux victimes « déposez plainte », les victimes lui répondent « on a souhaité porter plainte, mais la police nous en a refusé la possibilité » . La facilité a consisté un jour à inventer le terme de « incivilités ». Ainsi, la police se dédouane de toute responsabilité. Elle n’est plus présente sur l’ensemble du territoire et cela (re)crée des zones de non-droits, que subissent d’abord les populations les plus fragiles. Pour défendre la police, il faut bien reconnaitre qu’elle dispose de moyens très insuffisants (il n’y aura que des bobos, éternels juges, qui n’ont jamais rien géré de leur vie qui m'objecteront que ce n’est pas un discours de gauche. Protéger la population quand on est en responsabilité est une évidence républicaine), mais aussi, la police peut être blasée, quand elle sait que le Procureur classera sans suite… C’est ainsi qu’on structure l’inégalité sur les territoires. Inégalité d’accès aux droits, inégalité d’accès au logement, à l’emploi, à la sécurité, service public dégradé inexorablement.
 
Voilà la triste réalité. Un jour il n’y aura plus de maires. Ou alors, la place sera vacante dans chacune de nos Communes pour des gens peut-être moins capables, moins passionnés, moins investis, plus intéressés, mais la place sera libre… Parce que les femmes et les hommes sincères, ne s’y engouffreront plus, conscients du fait que cela devient une imposture par la force des choses, par la défaillance chronique et programmée de nos institutions et par la culture du médiocre.
 
Graeme Allwright aurait parlé de « désescalade ». 
Hervé Féron.

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